FB - make me like you (cooper)

make me like youVoilà, j'avais enfin fait connaissance avec mon paternel. Bon sang, j'avais l'impression de rêver ! Regardant de tous les côtés, je me pinçais lorsque je pris conscience que c'était bel et bien réel. Prenant mon portable, j'ouvris ces photos avec Tate. Poussant un soupir, ma tête se collait contre la fenêtre de la limousine. Je m'en voulais de l'avoir quitté de cette façon mais je n'avais pas le choix. Je songeais même à revenir à Boston dans l'unique but de revoir ceux qui me manquaient aujourd'hui. Ressaisi-toi un peu. Lorsque le chauffeur venait à dire que nous étions arrivés à destination, je détachais ma ceinture avant de sortir du véhicule. Cette chaleur accablante me faisait surtout penser aux États-Unis mais j'aimais mieux ne pas trop y penser. Le défilé allait commencer dans une heure alors je devais me mettre au travail. Ils m'avaient donné comme emploi de voir si tous les mannequins étaient prêts pour défiler et je prenais mon boulot à coeur. Poussant les portes, je plaçais mes cheveux derrière mes oreilles afin de paraître professionnelle face à ces hommes et ces hommes qui ne faisaient que cela dans leur vie. Arrivée à l'arrière scène, je vis plusieurs mannequins. À voir comment ils étaient habillés c'était un défilé chic. Prada allait certainement gagné plusieurs prix pour ces collections. Prenant donc un calepin dans mes mains ainsi qu'un stylo, je commençais cette corvée. Ils étaient tout simplement parfaits dans ce genre d'ensemble. Jusqu'à ce que je tombais sur une personne que je connaissais très bien si je puis dire. « Je rêve. Mais qu'est-ce que.. » Je ne savais même pas quoi dire tellement j'étais surprise de le voir en Italie. Quelle coïncidence.

Une fois de plus tu dois prendre quelques jours pour quitter tes bouquins et traverser l'océan dans le but de parader en vêtements haute couture à cause de ton agent qui n'en finit plus de te trouver des contrats. Certes ça te permet de prendre un peu de recul de temps à autre par rapport à tes études ou tes recherches, et puis ce n'est pas comme si tu n'avais pas d'avance par rapport au programme, toutefois tu aurais tellement aimé te concentrer à 100% sur ce qui est vraiment important. Tu redécouvres l'Italie, tu profites du soleil et tu vas même gagner assez pour au moins payer un mois de loyer en seulement deux jours mais tu restes réaliste : être mannequin n'est qu'un moyen pour toi d'accomplir tes objectifs comme tout ce que tu as pu faire depuis ton entrée à Harvard. Les séances photos, les nouvelles collections, le maquillage et pour finir les défilés... Tout ça c'est loin d'être ce à quoi tu aspires sur le long terme. Non toi tu te vois déjà remporter un prix Nobel, ou encore publier dans les plus grandes revues scientifiques et pas faire les couvertures de magasines de mode jusqu'à ce que tu sois trop vieux pour qu'ils te portent de l'intérêt. Malgré tout tu t'adaptes. Ça élargit tes horizons dans un sens bien que pour cette fois tes horizons ne s'avèrent pas être si éloignés que ça puisque, pris dans l'effervescence du moment, tu tombes nez à nez avec Willow sans même t'en rendre compte. Visiblement la surprise est de taille pour chacun d'entre vous. « Ça alors... Je savais pas que tu travaillais dans ce genre de milieu. » T'es mal à l'aise et ça s'entend parfaitement dans ta voix. Te retrouver en face d'elle, ce fragment de ton passé dont tu as préféré t'éloigner, c'est comme si tu te retrouvais à nager en eaux troubles. « En tout cas je m'attendais vraiment pas à te voir ici. » Et c'est le moins qu'on puisse dire.

make me like youL'Italie c'est tellement beau que je n'avais même pas envie de retourner aux États-Unis. Il y a trop de choses qui surplombent mon subconscient en cet instant. J'étais venue en ces lieux afin de connaître mon paternel qui, au début, je n'aurais jamais cru possible qu'il soit milliardaire de cette façon. Lorsque j'ai fais mes recherches avec Simba, j'avais en tête que c'était un homme qui gagnait bien sa vie en faisant un petit boulot. Il allait sans doute sauter partout en apprenant la nouvelle. C'est ici que je suis née après tout et ce même si ma famille d'accueil ne m'a pas laissée seule dans ce gigantesque monde. Bref, tandis que je m'approchais des mannequins déjà vêtu, l'un d'eux me disais quelque chose. Cooper. Mon coeur venait à manquer un battement comme si j'allais avoir une crise cardiaque. C'est fou comment je ne pensais jamais le revoir en ce genre de circonstance. La bouche entre-ouverte, je ne savais même pas quoi dire, il devait me trouver bête jusqu'à même en rire. « Ça alors... Je savais pas que tu travaillais dans ce genre de milieu. » J'hésitais à lui dire que mon père avait tout cet empire. Mais comme je suis de bonne humeur, je n'allais certainement pas lui mentir en pleine figure. « Je fais ce job pour aider mon père. Prada c'est sa compagnie.. » Si l'ont peut appeler cela une compagnie. De me retrouver en face de lui, c'est comme si je voyais mon passé défiler. Ces moments que nous avions passés tous les deux ensembles. Il n'y avait pas seulement des mauvais. « En tout cas je m'attendais vraiment pas à te voir ici. » Je hochais de la tête. Nous étions pareils. « Moi non plus... En fait, comment tu vas ?. » J'en avais presque oublier qu'il y avait d'autres mannequins derrière lui. 

C'est marrant ces petits coups de pieds en vache que nous met la vie. Depuis le temps t'es habitué aux surprises, pourtant tu ne peux qu'être bouche bée devant Willow que tu n'aurais jamais pensé retrouver ici. Tu avais eu vent qu'elle avait quitté Harvard depuis quelques temps déjà, ça faisait un moment que tu n'avais pas fui en la voyant au loin bien trop honteux pour aller lui adresser la parole. Peut-être un peu trop visiblement. De toutes les personnes pour qui tu aurais pu défiler, il fallait que ce soit son père. Toujours est-il que cette fois tu n'as pas tellement d'échappatoire. Tu pourrais lui sortir comme excuse que tu n'as pas le temps de t'arrêter pour discuter car tu n'es pas encore prêt même si en vérité tu n'as qu'à enfiler un des quelques hauts qui t'a été attribué avant d'aller attendre devant le podium. Ce serait égoïste de ta part et tu l'as suffisamment été avec Willow. Il est sans doute temps d'affronter tes fantômes, en l’occurrence celle à qui tu doit pratiquement tout et sur qui tu as choisi de tirer un trait de façon assez misérable. « Je vois. C'est la première fois que je défile pour lui, mais cette nouvelle collection est plutôt pas mal et puis j'étais encore jamais venu en Italie donc c'est assez sympa. » Qu'est-ce que tu racontes ? De tout ce que tu pourrais dire... Tu préfères échanger des banalités avec elle. Une petite moue s'affiche sur ton visage en entendant sa question. « Ça va. Je suis un peu sous pression en ce moment mais je m'en sors. » Entre les examens de fin d'année qui approchent et ton manager qui est constamment sur ton dos depuis la dernière séance photo que t'as fait avec cette fille à papa particulièrement agaçante tu ne sais plus vraiment où donner de la tête, toutefois tu ne voudrais pas l'embêter avec tes petits problèmes. « Et toi ? J'ai entendu dire que tu étais en vacances prolongées... Maintenant je sais où. » Tu esquisses un petit sourire en espérant détendre un peu l'atmosphère, oubliant alors tout ce qui vous entoure.

make me like youLa vie pouvait prendre une tournure assez dramatique et c'est en effet le cas avec Cooper en face de moi. Jamais je n'avais cru possible de le revoir et surtout pas en Italie. Moi qui tentait de me faire une nouvelle vie ici et pas aux États-Unis. Nous avions un passé tous les deux qui s'était un peu mal terminé alors comment devrais-je le prendre ? J'avais de la difficulté à avaler ma salive tellement j'ignorais quoi dire, comment réagir face à cette situation. Ma tête me disait de faire demi-tour et de le laisser tranquille. Sauf que mon coeur me disais le contraire. Je lui avais malheureusement tout donné en l'aidant et cet idiot à décidé de partir d'une manière sauvage. Sans représailles... « Je vois. C'est la première fois que je défile pour lui, mais cette nouvelle collection est plutôt pas mal et puis j'étais encore jamais venu en Italie donc c'est assez sympa. » Je lui fis un petit sourire malgré moi. « En fait c'est la première fois que j'assiste à l'un de ses défilés, j'ai bien hâte de voir la suite des choses. » Jamais je n'aurais cru possible de voir un tel événement et que ce soit mon paternel qui était à la tête de ce genre de choses. Même si cette conversation me mettait mal à l'aise, j'aimais mieux montrer que ça n'avait pas l'air de m'affecter tant que cela. J'aimerais mieux l'entendre me faire des excuses. « Ça va. Je suis un peu sous pression en ce moment mais je m'en sors. » Hochant la tête, je serrais d'avantage mon calepin contre ma poitrine. « Tu vas voir, je suis sûre que tout va bien se passer. » L'Italie c'est merveilleux, mais une partie de moi me disait de retourner aux États-Unis dès que j'en aurais la possibilité. Tous ceux qui comptaient pour moi s'y trouvaient alors pourquoi rester en captivité loin de tous. « Et toi ? J'ai entendu dire que tu étais en vacances prolongées... Maintenant je sais où. » Je rougis instinctivement. Je n'eue pas le temps de rien dire que le metteur en scène hurlais presque que ça allait commencer. Je me reculais légèrement de Cooper. « Allez, on se revoit plus tard. » Me retournant, je continuais de placer les mannequins par ordre de passage.

Finalement cette conversation n'a rien d'horrible, si ce n'est qu'elle te met particulièrement mal à l'aise. Et encore tu n'as pas encore abordé les sujets qui fâchent puisque pour l'instant vous vous contentez d'échanger quelques banalités. « J'espère te voir au premier rang alors. » Une certaine appréhension se fait sentir dans ta voix. Tu as beau être assez terre à terre, tu as toujours du mal à parler à cœur ouvert sauf quand la colère parle à ta place. C'est surtout pour cette raison que tu as préféré tirer un trait sur Willow en ne sachant pas comment t'exprimer sans lui causer plus de mal, en n'arrivant pas lui faire part de ces sentiments de culpabilité et de honte qui t'ont peu à peu submergés alors que tu vivais à son crochet. Donc tu as préféré prendre la fuite, t'as préféré considérer cette page de ta vie comme définitivement tournée et tu le regrettes aujourd'hui encore car après tout il n'y a pas que de mauvaises choses que tu as pu tirer de cette histoire bien que tu aies encore du mal à l'assumer. « Oui c'est qu'une passade, j'ai connu pire que ça. » T'aurais peut-être pu t'abstenir de dire ça de cette façon pour lui rappeler cette époque où elle te trouva en piteux état, c'est bien la preuve flagrante que tu n'es pas un modèle quand il s'agit de faire preuve de tact. Tandis que tu lui retournes sa question, tu n'as pas le temps d'obtenir une réponse que tout commence à s'agiter. Le metteur en scène priait les mannequins de se mettre en place, ceux-ci obéissaient et Willow quant à elle coupait court à la conversation pour continuer son travaille. « Attends... » Sans vraiment y réfléchir, tu es pris d'une pulsion et l'attrape par le poignet tout en délicatesse pour l'empêcher de s'éloigner. Aujourd'hui tu vas te comporter en homme et finalement la traiter avec le respect qui lui est dû bien que tu n'aies pas l'air très sûr de toi. « Quand le défilé sera terminé ça te dérangerait d'aller ailleurs pour qu'on puisse parler dans le calme ? » Tu te doutes que lui demander de manquer l'after alors que son père en est l'organisateur ne risque pas de la convaincre de passer plus de temps avec toi, toutefois tu sais aussi que tu ne parviendras pas à mettre les points sur les i avec elle tant que vous serez entourés par toute cette foule.

make me like youÇa pouvait paraître étrange, mais je n'en voyais aucunement l'occasion de l'envoyer balader pour ce qu'il m'avait fait subir. Oui bien sûr, il m'en avait fait voir de toutes les couleurs et je dois admettre que dans ce genre de circonstances on aimerait bien dire le fond de sa pensée. Aujourd'hui ce n'est en aucun cas le temps d'avoir une vraie discussion à propos du passé parce que je préparais mon premier défilé de mode si un jour je voulais suivre les traces de mon père. Un moment stressant qui n'allait sans doute pas être de tout repos. « J'espère te voir au premier rang alors. » Je lui fis un petit sourire. J'allais prendre place évidemment au premier rang afin de bien voir les mannequins défilés. « Je serai là ne t'inquiètes pas pour cela. » J'avais les mains moites. Jamais je n'avais cru possible de revoir Cooper, surtout pas en Italie alors que je voulais oublier un peu Boston et Harvard. Nous avions vécus une histoire tellement complexe que même moi j'avais du mal à l'oublier. Il y avait eut des sentiments de ma part envers Cooper mais je n'avais jamais été capable de savoir ce qui se passait dans sa tête, comme si il ne voulait pas dévoiler sa vraie personnalité. Il y avait ces images qui sortaient de nul part dans ma tête, surtout lorsque je suis revenue à la maison et qu'il n'y était plus. Ça m'avait déchirer le coeur sauf que je devais au moins passer à autre chose et ne pas me morfondre. « Oui c'est qu'une passade, j'ai connu pire que ça. » Je hochais la tête. « Je compatis avec toi. » J'étais au courant qu'être mannequin ne devait pas être de tout repos. Il devait y avoir tous le monde qui étaient sur vos talons ou même en train de vous pousser afin que vous puissiez tout faire. Entendant le metteur en scène, je tournais légèrement la tête avant de serrer d'avantage mon calepin dans mes bras et de me reculer. J'avais décidé de le laisser tranquille. « Attends... » Sa main attrapa donc mon poignet afin de m'empêcher de m'enfuir. C'est la seule chose que je voulais faire sauf que je ne pouvais pas non plus éviter le sujet. Tournant la tête vers lui, j'écoutais ce qu'il avait à me dire. « Quand le défilé sera terminé ça te dérangerait d'aller ailleurs pour qu'on puisse parler dans le calme ? » Je pris un petit moment à réfléchir, sauf que mon coeur me disait que je n'avais pas le choix. « D'accord. » Lui affichant un dernier sourire, je marchais vers le premier rang afin de pouvoir laisser le défilé commencer.

« A tout à l'heure alors, et profite bien du spectacle. » Tu lui lances un dernier sourire avant de lui lâcher le bras pour la laisser s'en aller et retourner à ses préparatifs. Quant à toi, tu pars enfiler le reste de ta tenue en attendant avant de rejoindre tes collègues, attendant patiemment ton tour de passage. Après avoir paradé face à tout le gratin du monde de la mode en enchaînant les vêtements de marque, le styliste finit de présenter sa collection et vous laisse retourner à vos loges pour vous changer. Tu restes un petit moment planté là devant ton miroir essayant ainsi de faire le point sur la façon dont tu pourrais présenter tes excuses à Willow. Comment t'y prendre après ce que tu as fait ? Comment t'y prendre après avoir laissé passer plusieurs années sans jamais te manifester ? D'habitude tu résistes bien à la pression, mais cette fois t'es comme une moule collée à son rocher, exception faite que c'est sur ta chaise que tu restes figé. Tu prends une profonde inspiration pour te vider la tête et prends enfin ton courage à deux mains, t'en allant alors vers la suite des festivités. Ton regard se perd dans la foule, cherchant désespérément la jeune femme entre tous tandis que ton agent lui n'a aucun mal à te mettre la main dessus. Comme à son habitude il ne perd pas une occasion de présenter son poulain à toute personne susceptible de lui porter un certain intérêt jusqu'à ce que tu parviennes enfin à poser les yeux sur l'italienne en compagnie de son père. Tu te frayes un chemin jusqu'à eux et te présente en bonne et due forme au paternel. « Ça a été un plaisir de défiler pour vous, cette nouvelle collection est tout bonnement magnifique. » A vrai dire tu n'as jamais porté de Prada de toute ta vie, mais comme le dit si souvent ton agent : ce monde ne tourne que grâce aux faux-semblants et aux bonnes impressions. « Vous permettez que je vous emprunte votre fille un instant ? » Alors qu'il te donne sa permission, tu embarques Willow un peu plus loin non sans embarquer une flûte de champagne au passage que tu vides presque d'une traite pour te donner davantage de courage. « Désolé de t'avoir arraché à ton père comme ça mais d'habitude je traîne jamais bien longtemps à ce genre de réceptions, je suis pas très à l'aise dans ce genre d'ambiance à vrai dire. » C'est quelque chose que tu as appris à supporter depuis l'époque où tu étais escorte même si tu t'enfuies toujours rapidement après un défilé. Pourtant cette fois tu as une bonne raison de rester.

make me like you« A tout à l'heure alors, et profite bien du spectacle. » Je gardais dans mes mains mon calepin avant de me retourner lorsque Cooper vint à me souhaiter un bon spectacle. Je lui souris en guise de réponse afin de pouvoir m'approcher vers les nombreuses chaises qui se trouvaient non loin de la piste d'entrée des mannequins. Mon paternel était présent et n'attendait plus que moi. J'étais quand même impressionnée de ce qui se passait en face de moi et je ne dis plus un seul mot pendant que cela commençait. J'étais légèrement paniquée de comment allait se passé nos retrouvailles tout à l'heure. Je suis au courant que le jeune homme allait devoir sortir de bons arguments pour s'expliquer et surtout de pouvoir recommencer une quelconque amitié avec moi. Je pensais que l'Italie allait être un endroit où je n'allais pas rencontrer des visages familiers mais la malchance m'accompagnait toujours faut croire. Une fois que le défilé fut terminé, je me redressait afin de rencontrer toutes les personnes influentes auxquels mon père faisait affaire. Serrant la main, je souris afin de faire bonne impression. « Ça a été un plaisir de défiler pour vous, cette nouvelle collection est tout bonnement magnifique. » Remarquant Cooper, je lui fis un petit signe de la tête ainsi qu'un sourire. Mon père venait donc à avoir une conversation avec le jeune homme et j'attendis seulement que ce dernier lui demande son acceptation pour que je puisse le suivre. « Vous permettez que je vous emprunte votre fille un instant ? » Je n'étais pas habituée de me retrouvée dans une foule comme celle-ci mais d'un autre côté il fallait que je m'y fasse si je voulais percer un jour dans la grande famille Prada. « Je reviendrai tout à l'heure à la maison. » Il approuvait donc d'un signe de la tête tandis que je suivais le jeune homme à travers la foule. J'ignorais où nous allions aller mais j'étais sûre que nous allions avoir droit à une grosse discussion moi et lui. « Désolé de t'avoir arraché à ton père comme ça mais d'habitude je traîne jamais bien longtemps à ce genre de réceptions, je suis pas très à l'aise dans ce genre d'ambiance à vrai dire. » Je marchais donc en sa compagnie avant de pouvoir me rendre jusqu'à la loge que mon père m'avait désigné. Nous n'allions pas être déranger. « C'est rien Cooper. Je crois qu'on a pas mal de trucs à se dire. » J'y avais longuement songé pendant le défilé et je pense que j'allais devoir le laisser faire le premier pas. Prenant une bouteille de vin, je la posais sur la table ainsi que deux coupes. « Alors, je crois que tu as des trucs à me dire. Je me trompe. »

Ce monde tu ne le connais que trop bien. Ces réceptions fourmillantes de milliardaires en tout genre, ces politesses qui dissimulent un venin bien plus meurtrier que ceux d’un serpent, ces sourires qui ne sont que des masques pour certains. Toute cette foule est loin de te mettre en confiance, tu préfères être à l’aise pour t’exprimer et encore plus si tu dois avoir une conversation avec Willow… Une conversation que tu n’as que trop retardée. C’est donc de façon un peu cavalière que tu viens l’arracher à son père en lui demandant tout de même la permission avant de l’entrainer un peu plus loin, dans un endroit calme où tu pourras t’entendre réfléchir aux propos que tu vas tenir. Tu acquiesces d’un simple mouvement de tête lorsque la belle italienne affirme que vous avez beaucoup de choses à vous dire. En vérité tu n’oses même pas imaginer tout ce qu’elle pourrait avoir à te dire tellement tu t’étais concentré sur la manière dont tu allais lui présenter tes excuses. Depuis votre “séparation“ Gideon te donnait tout de même des nouvelles, tu sais que ton départ l’a affecté. Il l’a affecté plus que tu ne l’aurais pensé. « Oui… Et je ne sais pas vraiment par où commencer. » Tu attrapes la bouteille de vin qu’elle vient de poser sur la table pour en verser dans les deux coupes face à toi avant de prendre la tienne et boire une petite gorgée. L’alcool t’aide à te délier la langue et c’est bien ce qu’il te faut dans ce cas-ci. « Je suis conscient qu’il est un peu tard pour te présenter des excuses et aussi pour t’expliquer les raisons qui m’ont poussées à partir. Je te demande pas de me pardonner, mais t’as le droit à la vérité même si elle doit venir avec cinq ans de retard. » Tu prends une légère inspiration marquant ainsi une pause de quelques secondes avant de reprendre sur ta lancée. « J’ai profité de ta gentillesse et je me sentais coupable. Je me sentais aussi honteux de devoir me reposer sur toi… Il fallait que j’essaie de m’en sortir par moi-même quitte à me retrouver seul. Je n’avais pas le courage de te l’avouer... » Tu te souviens encore de ces sentiments qui commencèrent à pointer le bout de leur nez à cette époque. C’était tout simplement trop difficile à assumer sans parler de ta fierté qui en aurait pris un coup. « Alors je suis parti. J'ai préféré tirer un trait sur cette partie de ma vie dont je n'étais pas fier et t’en as souffert. Et je suis tellement désolé d’avoir agi comme un idiot plutôt que de t’avoir expliqué ça il y a des années. » Ton yeux se plongent dans les siens, c’est un regard sincère que tu lui lances. Bien sûr ces quelques mots ne parviendront pas à effacer complètement ce que tu as fait, mais tu espères tout de même que ça réparera quelques dégâts.