Natin ► I can't fix this now

I can't fix this now

Mon regard se pose sur lui, alors qu'il esquisse un mouvement pour se lever, qu'il le fait finalement et s'éloigne de la table. Je le suis du regard un instant, me demandant où il peut aller. Au toilette ? Non, ce n'est pas la bonne direction, alors, je comprends... Il va fumer... C'est peut-être l'occasion d'aller lui parler ? Non.. Cela serait du masochisme pur si je fais ça... Pourtant, il faut. J'ai pas mal réfléchis depuis le Spring break, je me suis remise en question et je continue encore de le faire, cherchant une solution à toutes mes conneries, sauf que je ne trouve rien et dans un sens, cette soirée, c'est un peu celle qui me permettra de tourner la page, de clore le chapitre Harvard et prendre un nouveau départ... Je soupire un peu, terminant mon verre, avant de m'excuser au près de Brent en lui disant que je reviens. Je me lève à mon tours et emprunte le même chemin que Nate, le cherchant du regard. Je ne le cherche pas longtemps, je le troue là, dehors, entrain de fumer... Je frisonne un peu en franchissant la porte, j'aurais dû prendre ma veste...

"Hey..." Lui dis-je alors doucement pour attirer son attention alors que j'ai une boule au ventre de me tenir là à côté de lui. Les bras croisées sur ma poitrine, mes mains serrant mes biceps à cause du froid et du stress de venir lui parler comme ça... Je me risque alors à lui offrir un léger sourire crispé... "Tu vas bien ?" Lui demandais-je alors en m'approchant un peu plus. "Edelweiss semble très charmante..." Lui dis-je en tentant de masquer ma jalousie au fait qu'il puisse réellement me remplacer avec elle, mais en même temps, je comprendrais... J'ai tellement merdé cette année... Un an a faire n'importe quoi, à chercher mon chemin pour au final, me retrouver ici et me demander où et ce que je ferais demain... Ce n'est pas le mieux, mais c'est un nouveau départ que j'ai décidé de prendre et surtout que je veux faire. Il est temps de tourner la page, d'avancer et d'arrêter de simplement m'en prendre plein la gueule. Elia est mort il y a un an, il ne reviendra pas, alors je dois continuer ma vie. Evan me l'a bien fait comprendre quand on s'est croisé au cimetière et qu'on a parlé de nos frangin respectivement... Je dois me reconstruire et je sais qu'ici à Harvard, je ne saurais pas le faire... Pas encore. Peut-être dans le futur oui, mais maintenant, j'ai besoin de me retrouver, de savoir où j'en suis et ce que je veux réellement et donc arrêter de vivre par les autres et surtout de me laisser influencer comme cela...

I can't fix this now

C'est avec une boule au ventre que je viens d'aborder Nate, je n'aurais peut-être pas du, je le vois à sa réaction... Je soupire, haussant un peu les épaules alors qu'il détourne la tête pour cracher sa fumée ailleurs. Je viens d'ailleurs de compliment sa compagne de ce soir, la jalousant un peu... Mais je n'aurais pu dû en vue de ce qui me revient en pleine face... Je me crispe un peu et mord sur ma chique. Je l'ai cherché... Je détourne un peu la tête à mon tours. "Tu as raison. Elle est bien mieux que moi. C'est pas compliqué de toute façon. J'espère que ça ira avec elle." S'il savait ce qui m'en coute de lui dire ça, de lui souhaiter du bonheur avec une autre... Putain, j'ai envie de chialer rien que de l'imaginer avec elle, vivre une vie de couple que l'on a plus depuis un an... Pourtant, j'ai décidé de me montrer plus forte que ça, alors tout ce que je fais au final, c'est juste serrer un peu plus la prise de mes doigts sur mes bras pour me contenir. C'est d'ailleurs là qu'il me questionne pour savoir ce que je veux. J'ai envie de lui répondre rien et de rentrer, parce que j'ai été conne de croire que je pourrais discuter avec lui maintenant, de me dire que je pourrais surmonter ça, sauf que non, je ne me sens pas prête pour l'affronter comme ça, pour subir ces paroles bien trop acerbe et pourtant, je reste là... Masochisme maladif peut-être ? Je reste silencieuce un instant. "Je voulais te parler..." Commençais-je alors avant de finalement poursuivre assez rapidement. "Et surtout, m'excuser. Je sais que quoi que je puisse dire ne pourrais te faire oublier tout ce que je t'ai fait, tout ce que j'ai pu dire, et tout le reste... Mais je tenais à te dire que je m'excuses pour tout ça." Je suis incapable de le regarder, cherchant à rester calme, à me concentrer sur ce que je dis comme si je récitais une leçon alors que je laisse simplement les mots sortir tout seul, j'espère juste ne rien oublier. "J'ai pas mal réfléchit depuis le spring break et il est tant que j'arrête de faire la conne, je vais aller de l'avant, que ça soit avec la mort d'Elia, les études, mes parents..." J'hésite alors un instant, la gorge nouée et rajoute un peu plus bas. "Et même avec toi..." Je ne lui dit pas cela pour le blesser, mais pour qu'il sache que j'ai décidé d'avancé que je ne vais plus lui courir après, que si on doit se remettre ensemble un jour, ça ne sera pas parce que je poursuis les souvenirs de notre relation d'antan, mais est-ce qu'il va le comprendre comme cela ? Je n'en sais rien... Mais il doit dans un sens savoir après tout ce temps que je suis juste incapable de l'oublier non ? Que je l'aime malgré tout les mots qu'il a pu me dire...

I can't fix this now

Je ne tourne pas la tête vers lui, non, je suis incapable de le regarder maintenant, parce que je sais que je vais me prendre une baffe dans la figure, parce qu'il a des choses à me reprocher... Sauf que là, ce n'est pas une baffe que je me prends, mais carrément un raz-de-marée, un putain de tsunami. Mes erreurs en pleine face, mes conneries, ce qu'il est parfaitement en droit de me reprocher. Je serre les dents, je disant pas un mot, me tournant simplement vers lui pour ne pas qu'il pense que je ne l'écoute pas que j'en ai rien à faire de tout ce qu'il me dit, me reproche. Je baisse la tête, parce que je ne pensais pas lui avoir fait autant de mal. J'étais naïve et égoïste... Alors ces dernières semaines à prendre de la distance, à me remettre en question, à prendre enfin de vrai choix par moi-même, ça m'avait fait réfléchir, réaliser des choses...

Je ne craquerais pas. Mes ongles s'enfonçant dans la chair tendre de mes bras pour tenter de garder contenance, de ne pas pleurer et ainsi faire couler mon maquillage. Je ne pleurerais plus, voilà ce que je me suis promis... Alors non, je ne craquerais pas ici, pas encore une fois devant lui. Pourtant, quand il me dit cette dernière phrase, ses sentiments à mon égard, qu'il confirme ce que j'avais comprit, mon coeur se serre et les larmes me montent aux yeux. Je fixe le sol, restant silencieuse de longue minute après cela pour ne pas lui laisser le loisir de constater la présence de ses larmes à mes yeux. Je déglutis un peu, me calmant, cherchant à trouver un peu de positif dans tout ça. Sauf qu'il faut que j'arrête de me leurrer, il n'y a rien de positif, je me prends juste en pleine gueule toutes les erreurs de cette année et il a bien raison de le faire... J'hésite alors encore un instant avant de prendre la parole, mais je me lance. "Je ne manque pas de culot... Je suis d'accord, mais je ne voulais pas disparaître comme ça, je me suis dit que pour toi... Il serait bien que tu puisses me dire tout ce que tu me reproches, vider ton sac, comme ça tu pourrais aussi tourner la page, s'il y a moyen... Je sais que j'ai été horrible avec toi, que je n'aurais pas dû être ainsi, mais je n'arrivais juste plus à penser... J'étais au plus mal, je ne voulais pas te perdre mais en même temps, je voulais te protéger de moi... Alors tout était bon pour te chasser de ma vie, parce que je ne voulais pas te blesser encore et encore... Sauf que je n'y arrivais pas, parce que je ne pouvais juste pas me dire, avec Nate, c'est de l'histoire ancienne... On a tout les deux souffert de mon attitude, toi plus que moi, je m'en rends bien compte... C'est pour ça que je voulais m'excuser auprès de toi, pour que tu puisses passer à autre chose..." Je relève alors un peu la tête, posant mon regard sur lui, les larmes, malheureusement, toujours présentent. "Je te demande pardon Nate... Pour tout le mal que j'ai pu te faire et que je peux encore te faire maintenant..." Soufflais-je alors en le regardant dans les yeux. "Mais maintenant, c'est fini, je vais disparaître de ta vie, comme ça tu seras tranquille... Tu n'auras plus que les souvenirs a gérer..." Je me force alors à sourire un peu... Un sourire triste.

I can't fix this now

C'est vrai que ce que je venais de dire et ce que j'avais fait ces derniers mois se résumaient bien à cette question de sa part... Je me recule, un peu honteuse de ça, baissant alors à nouveau la tête... Lui dire je suis désolé, est-ce que ça servirait encore à quelque chose ? Le temps que je me pose cette question, il continue de parler, de me cracher son mépris dessus. Je l'ai bien cherché. Je l'écoute alors et fixe le sol à ses propos... "Je ne me reconnais plus moi-même..." Soufflais-je alors en lui donnant raison dans ses propos... Me mettant alors à me mordiller la lèvre inférieure nerveusement, je renifle un peu pour ne pas céder pour ne pas pleurer pour de bon. Je refuse cette idée... "La mort d'Elia m'a fait partie en vrille, je n'ai pas su gérer tout ça, mon sentiment de culpabilité, les peurs que j'avais... J'ai au final tout détruit pour donner raisons à mes craintes... J'ai été conne..." Continuais-je alors sur ma lancée. "Tu as bien raison de me haïr... C'est ce que j'ai cherché au final... Même si ça fait mal..." J'essaie alors de me donner contenant en commençant à chercher dans mon sac, pour trouver mon propre paquet de cigarette, pour m'en griller une, pour tenter de me calmer, de retrouver une certaine contenant alors que j'ai cette impression de vaciller un peu. Je l'attrape alors remettant mon sac sur mon épaule alors que je joue avec mon briquet, flamme vacillante, pour allumer ma cigarette en m'écartant un peu de lui. Je tire ma première bouffée... Réconfortante, rassurante, j'inspire profondément. Je ne craquerais pas, me répétais-je alors pour la énième fois.

Je me détourne alors un peu de lui, lui tournant le dos en m'avançant d'un pas, pour prendre de la distance en quelque sorte, pour fermer les yeux et ravaler mes larmes alors que je laisse encore ce bâton de nicotine me pourrir un peu plus la santé. Recrachant la fumée, ouvrant les yeux, je reprends alors la parole aussi calmement que possible. "Il y a un an, je n'aurais jamais imaginé que l'on se retrouverait comme ça ici, que je t'aurais autant blessé... On avait plein de projet et j'ai tout détruit... Je m'en veux Nate... Je m'en veux pour tout ce que je t'ai fait et te fait encore maintenant, mais je ne peux plus rien faire pour changer ça... J'aimerais tu sais..." Je souris alors un peu." revenir en arrière et refaire les bons choix, les choix qui te seront bénéfique... Qui nous seraient bénéfiques..."Mon sourire bref, s'estompe alors et je tourne la tête vers lui pour le regarder. "Je me suis raccroché à toi comme à une bouée de sauvetage cette dernière année... Tu étais tout pour moi et pourtant, je n'ai rien fait pour toi..." Je rigole alors nerveusement, les larmes s'étant finalement mises à coulée sur mes jouées, entraînant dans leurs sillons mon maquillage. "Je t'ai aimé, d'un amour destructeur et égoïste... Je suis désolée Nate... J'espère que tu me pardonneras un jour, si t'y arrives..." Je frotte alors mes joues de ma main gauche, celle qui ne tient pas ma cigarette, je rigole alors nerveusement. "Je m'étais jurée de ne plus pleurer devant toi. J'y arriverais jamais je crois. " Je ne fais pas cela pour me donner en spectacle, absolument pas, j'essaie juste de me relever, de ne pas m'enfoncer encore plus, de sortir la tête hors de l'eau comme on dit, même si je sens déjà qu'il va chercher à m'enfoncer encore... Je finis par rajouter une dernière parole avant de me retourner à nouveau, lui tournant encore le dos pour fumer et tenter de finir le plus rapidement possible ma clope et ainsi rentrée et aller refaire mon maquillage pour que personne ne sache hormis lui et moi ce qu'il venait de se passer. "Je te demanderais juste, de ne jamais douter de l'amour que j'ai eu pour toi." Je pourrais le dire au présent, lui dire que je l'aime encore, mais je sais qu'il ne veut pas l'entendre, qu'il ne l'accepterait pas de toute façon... Alors autant simplement parler au passé, comme si on finissait enfin par rompre pour de bon, pour enfin réellement clore ce chapitre, cette histoire qui n'a que trop durée...

I can't fix this now

Dos à lui, j'attends, j'attends sa sentence, une nouvelle vague de mots, plus blessant les uns que les autres et pourtant, rien ne vient... Rien qu'une étreinte, ses bras autour de moi qui me font sursauter avant de me raidir tellement ce geste me semblait improbable. J'en ai lâché ma cigarette... Celle-ci rencontrant le sol, roulant sur le sol avant de s'immobilisé un peu plus loin. Je reste immobile, incrédule, incapable de réagir avant de baisser la tête et de pleurer pour de bon cette fois, mes mains remontant sur les bras de Nate pour tenter de le retenir un peu, de marquer cette étreinte. Je pleure contre toute ma volonté, les larmes ont finalement réellement gagné à cause de ce geste plus surprenant qu'autre chose, de cette proximité avec lui, une proximité que je n'attendais plus, je n'espérais même plus. Je cherche cependant à me contrôler, à cesser de pleurer, reprendre contenance, ne pas lui offrir cette dernière image de moi... Je voulais qu'il voit une fille forte, une fille qui se relève, pas la fille brisée que je suis toujours, celle qui se cherche encore, celle qui souffre encore, celle qui l'aime encore et qui ne peut l'oublier comme ça, malgré ses mots, malgré les coups... Je m'agrippe à ses bras, acte désespéré alors que je m'entends lui dire ces mots d'une voix brisée, ayant perdue sa détermination, mon calme, mon contrôle. "Promis, demain, je disparais de ta vie." Une promesse que je tiendrais, je ferais en sorte de l'éviter, mais ce soir, ce soir, j'ai encore envie d'être près de lui, de le sentir près de moi, même s'il me hait du plus profond de son âme, moi je ne peux pas le haïr ainsi... Que du contraire... Alors je continue de pleurer, la tête baisser, les épaules et ma poitrine se secouant au rythme de mes sanglots. D'un geste, il a tout détruit... D'une étreinte, il m'a fait craqué... Ne pouvait-il pas simplement continué d'être méprisable avec moi ? Ne pouvait-il pas encore me cracher à la gueule comme il le faisait depuis que je l'ai rejoints dehors ? Ne pouvait-il pas simplement garder ses distances et se montrer si intrusif, si enclin à la compassion ? Ne pouvait-il pas simplement me haïr au lieu de revenir vers moi par pitié, à cause de mes larmes ?