Stay calm and pretty, just breath ❥ TOBIAS

Stay calm and pretty, just breath
Tobias

Tu regardes une à une les personnes présentes autour de cette table. Quelque chose cloche, tu le sens. Tu ne te sens pas non plus à ta place à cause de cette chose. Tu es observatrice et tu as compris qu’un petit jeu se taraude entre les personnes qui sont assises toutes autour de cette table. Duels de regard, petits gestes d’attention discrets, tu étouffes de voir tant d’amour et de haine dissimulée. Tu es plutôt contente de ne pas être venue au bal seule, que Jaysaël t'a présenté un cavalier, seulement tu comprends à quel point te faire accompagnée de Nate n’est pas innocent, tu es en quelque sorte le dindon de la farce et même si ton cavalier a plus que l’air gentil, tu te perds dans toutes ces embrouilles. Quelques-uns s’en vont danser, quelques-uns s’en vont au bar et alors qu’il reste quelques personnes assises, tu décides toi aussi d’aller prendre l’air en voyant un autre geste dissimulé sous la table. Tu adresses un sourire à Nate, prétextes aller aux toilettes puis tu traverses la foule en direction de la sortie la plus proche. Tête baissée, tu regardes où tu mets tes pieds, une robe, plus des talons hauts tout en ajoutant le fait que tu ne portes pas tes lunettes, ces éléments combinés à ta maladresse, tu dois ne concentrer pour ne pas tomber ou te prendre une porte. Une fois dehors, tu fermes les yeux et lèves ton visage vers le ciel étoilé tout en prenant une grande respiration.

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Tobias

Je croyais que la vie étudiante allait me manquer. Pour l'instant, je me trouve beaucoup plus âgé et vieux dans ma tête. C'est d'un ennui mortel ce bal. J'ai rasé les quatre murs de la salle en mode ninja. Je ne suis pas censé boire mais je ne suis qu'un vulgaire subalterne, j'ai goûté des cocktails en rajoutant quelques gouttes de ma flasque magique. Je ne connais plus personne, les étudiantes pour qui j'avais le béguin ont disparu, mes meilleurs amis sont dispersés à travers le pays, je ne me sens plus à ma place. J'ai tout foiré, c'est pas possible. Je dois fumer, histoire que ce sentiment négatif descende. Je sors de la fête qui bat son plein et je trottine jusqu'au bord du trottoir en allumant ma clope. Je tire une première et longue bouffée avant de me rendre compte que je ne suis pas le seul à observer la rue noire. Quelqu'un est ma gauche, à moins que ce soit un aveugle, c'est une femme, l'odeur est douce et sucrée. Je tourne la tête et un choc électrique vint me ranimer. J'ai déjà croisé cette jeune femme, il n'y a pas si longtemps d'ailleurs. Sauf qu'elle avait des lunettes si je ne me trompe pas. Son prénom m'avait marqué puisqu'il s'agissait aussi du nom d'une marque de bière. Ce que les gens ignorent, c'est qu'il s'agit aussi d'une fleur. Fragile d'apparence mais assez solide pour affronter la montagne. Je gratte ma gorge pour signaler ma présence " Edelweiss ? Edelweiss du Starbuck ? " demandais-je en tentant d'éloigner la fumée de ma cigarette de sa silhouette. " Ça ne va pas ? " elle a l'air essoufflée et livide. Son profil scintille sous la lumière pâle et jaune du lampadaire. Elle est radicalement différente de la jeune demoiselle que j'ai rencontré il y a quelques semaines. Elle n'est plus si enfantine mais beaucoup plus fatale et sensuelle. À quoi je pense, je suis professeur et si elle est là, c'est bien qu'elle ne doit être qu'une étudiante. Les trais de son visage ne sont pas aussi marqués que les miens. Je lui donne une décennie de moins.

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Tobias

L’air te fait du bien. Tu as besoin de ça. Tu ne te concentres que sur ta respiration et non sur le brouhaha émanant de la salle. Mais d’un coup, une voix fend le silence que tu as installé et tu rouvres les yeux. Tu lâches un cri strident, tu es surprise et soudainement apeurée. Ton cœur bat à cent à l’heure alors que ton souffle se coupe et tes bras viennent se coller contre ta poitrine en un réflexe. « Tobias ? Tu… enfin vous… » Tu te détends soudainement alors que tes joues deviennent rouges. Tu te sens bête, tu as envie de te cacher dans un trou de souris. Tu es soulagée que ce soit un homme que tu connais. Tu n’as pas peur du noir mais des silhouettes qui peuvent s’y cacher. Tu relâches tes bras et tes épaules tout en passant une main dans tes cheveux tombant dans de belles boucles blondes. Un frisson parcourt ton corps, tu as eu peur, comme tant de fois auparavant depuis cet événement. Tu ne dois pas être belle à voir avec cette émotion bien trop forte qui vient de traverser ton corps de part en part. « Je suis désolée. Si ça va c’est juste que… je ne me sens un peu de trop là-bas. » Tu hoches les épaules tout en indiquant la fête qui bat son plein derrière toi. Tu poses ton regard sur Tobias et lui offres un sourire. C’est un très bel homme, tu le sais et sa tenue lui va à ravir. Tu fronces un instant les sourcils, percutant d’un coup. « Et toi qu’est-ce que tu fais ici ? » Tu ignores si tu dois le tutoyer ou le vouvoyer, la première fois que tu l’as vu, il était ton sauveur et la dernière, il était un prof d'Harvard dont tu avais discrètement fui le cours.

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Tobias

Suis-je si effrayant que ça ? Peut être est-ce dû à ma vieille barbe mal entretenue. Elle a l'air tétanisée mais au moins, elle se rappelle de moi. J'ignore si elle a pu conserver son emploi grâce à mon coup de gueule contre son patron tyrannique. Dans tous les cas, je suis plutôt intrigué et heureux de trouver une personne familière. Familière, c'est vite dit. Nous nous sommes parlés à peine quelques heures sans savoir que nous nous retrouverons. Et qui plus est, dans un bal étudiant. Je ne suis pas mal à l'aise, non, juste curieux. Il y a des gens qui ont une étincelle particulière vers laquelle on se retrouve attiré. Edelweiss en possède une. Je souris lorsqu'elle me fait part de son ressenti partagé. " Tu n'es pas seule " complétais-je en réduisant ma cigarette à vu d'oeil. Je crois que j'entends un couple se déchirer pas loin. Apparemment il a trop regardé sa meilleure amie et ça ne lui a pas plus. Je suis rappelé à l'ordre par la jolie blonde. Il est l'heure de dire la vérité ou de mentir. Dois-je jouer à la personne honnête ou me déguiser en une autre personne ? Je plonge mon regard clair dans le sien, en cherchant la réponse qui lui conviendrait le mieux. Arg', je n'y arrive pas. Elle a l'air si douce et fragile, je ne peux pas lui mentir. " Je vous surveille enfin pas toi, tout le monde. Je suis professeur ici. " Ma maladresse pourrait paraître bien étrange. J'ai l'impression d'être devenu une sorte de psychopathe en puissance qui la suit particulièrement. Je finis ma clope après mon intervention ratée et l'écrase au sol sous ma semelle. Je remonte ensuite mon pantalon sur mes hanches pourtant serré par une ceinture. " Tu comptes retourner à l'intérieur ? " lui demandais-je en jetant rapidement ma tête vers la porte principale. Ce n'est pas mon premier bal, ni peut être le sien, mais lorsque l'on est étudiante, ce genre d'évènements semble être d'une importance capitale. " Je peux te tenir compagnie, en tout cas j'essaierai de ne pas te faire sentir de trop " lançais-je avec confiance tout en sachant que le rateau n'était pas loin.

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Tobias

Tu lui souris, tu ne réponds rien, un sourire c’est parfois plus sincère et mieux qu’une réponse munie de paroles sans intérêt non ? Tu le regardes écraser sa cigarette puis tu prends une grande respiration en passant les mains sur ta robe. Tu essaies de détecter grâce à la faible lumière des lampadaires si tu es toujours présentable, tu ne voudrais pas paraître débraillée devant Tobias. Même s’il ne semble pas dans son élément parce qu’il n’a pas sorti son costume trois-pièces. Toi non plus tu n’as pas sorti ta robe de princesse comme certaines filles qui dansent actuellement. Les robes, ce n’est pas ton truc et puis tu es loin d’être une princesse. Bref, l’instant d’après, tu prêtes attention, en même temps que Tobias, à ce couple qui semble passer une soirée bien différente que celle imagine. Tu te contentes de souffler, tu n’es pas en couple, tu n’es pas forcément malheureusement mais des bras protecteurs autour de ton corps te manquent, parfois. Mais qu’importe, tu préfères être seule plutôt que d’étaler ton linge sale en public comme eux. D’un coup, tu te rends compte qu’il est sincère, tu le vois et par-dessus tout tu le sens, au moins il se démarque des autres hommes. « Je sais j’ai… assisté à un de tes cours récemment. C’était très intéressant d’ailleurs. » Ta voix était douce, posée, tout simplement sincère. Tu regardes derrière toi alors qu’il te demande si tu retournes dans la fosse aux lions. Tu es soudainement hésitante. « Je… je n’en sais trop rien. Mais j’accepte volontiers ta compagnie. » Tu baisses le regard, tu sens le rose monter à tes joues. Tu viens de le tutoyer, encore une fois, est-ce que c’est mal ? Tu te rapproches alors de lui en faisant claquer tes talons contre le sol dans un bruit dont tu n’as pas vraiment l’habitude. « Je te préviens, je ne sais pas danser. »

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Tobias

Ce sentiment d'utilité suffit à égayer cette soirée jusque là déprimante. Je ne vois pas quel interdit je brave si j'invite une étudiante démunie à s'amuser. Je suis pour une fois satisfait de ma franchise. J'aurais eu l'air bien con si je lui avais inventé un bobard. Elle a assisté à un de mes cours. Comment ai-je pu ne pas l'apercevoir parmi tous mes élèves habituels. Je m'en veux. J'ignore également quelle était la raison de sa venue... Je suis flatté. Les secondes s'égrènent mais je ne les sens pas passer en sa compagnie. Je préfère poursuivre ma soirée avec cette jeune femme plutôt qu'avec ma flasque camouflée dans mon veston. Je lui demande alors si elle désire entrer de nouveau dans l'arène et sans le mentionner clairement, Edelweiss m'inclue dans la solution de cette équation. Je souris dans la pénombre espérant que mon rictus soit passé inaperçu. C'est la première étudiante qui me tutoie et je ne ressens aucun malaise. Notre rencontre s'étant faite hors de l'enceinte d'Harvard, je ne vois pas d'autre alternative pour dialoguer. Je tend alors mon bras à ma cavalière inattendue et elle m'apprend gênée qu'elle est probablement une piètre danseuse. Je guide la demoiselle vers la lumière du hall d'entrée et découvre Edelweiss dans un monde en couleur. Elle est splendide. " Sans me vanter, je suis passé par le bal huit fois, je dois pouvoir me débrouiller. Au pire, tout sera de ma faute ne t'en fais pas " avouais-je en bombant le torse. C'est le côté italien, j'ai beau lutter, il ressort toujours. Nous entrons de nouveau dans la salle. Ça fourmille de partout, ça piaille. Je ne préfère pas savoir si ces regards sont pour le couple atypique que je forme ou bien simplement parce que la jeune femme à mes côtés est juste resplendissante. Nous progressons entre les jeunes sans se parler mais j'en meurs d'envie. Je trouve refuge au bar et romps malheureusement le contact avec Edelweiss. " Tu veux boire quelque chose ou bien tu veux qu'on enflamme la piste de danse ? " je m'accoude sur le comptoir et observe le visage radieux de la jeune femme. " Parce qu'on devrait être ivre avant de se ridiculiser tu ne trouves pas ? " j'éclate de rire en posant ma main sur la sienne. Encore une fois, les origines latines s'emmêlent.

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Tobias

Tu t’attardes un moment sur son visage, sur sa barbe bien taillée, sur ses traits aux origines latines. Il y a quelque chose qui t’attire chez lui et te fascine, quelque chose qui te rassure également. De son visage, ton regard descend jusqu’à ses bras, forts, protecteurs. Tu respires longuement en secouant tes anglaises blondes, il faut que tu te sortes de ces pensées sinueuses. Tu relèves la tête vers son visage, comme si de rien n’était et tu repenses à votre rencontre. Il t’a sauvé la mise au Starbuck, t’a permis de garder ton emploi en sursis. Puis après, tu l’as croisé en cours. Tu t’es encore une fois trompée de salle, tu as beau être dans cette université depuis des années, il t’arrive souvent de te tromper car tu as la tête bien souvent ailleurs. D’ailleurs, il faut que tu concentres sur l’instant présent. Tu le vois s’approcher et te tendre son bras. Tu t’accroches à lui avec un léger sourire et regardes tes pieds, tu ne veux pas tomber devant lui. « J’en ai fait quelques-uns aussi, on devrait être pas mal à nous deux. » Tu poses à nouveau ton regard sur lui, l’espace d’un instant, puis tu baisses la tête alors que tu passes dans la foule, tu veux t’effacer. Une étudiante aux bras d’un professeur, les gens vont parler autour de toi, tu le sais. Tu arrives au bar et il se détache de toi, tu regrettes presque ce détachement. « Je ne bois pas vraiment parce que je ne tiens pas l’alcool en fait… Et je viens de me ridiculiser et visiblement ce n’est pas terminé si tu comptes danser, donc oui, je vais boire, ne serait-ce que pour arrêter de parler comme une dingue… » Du rose te monte aux joues et tu te sens idiote. Tu souffles longuement et commandes ton verre, tu laisses ensuite faire Tobias de même. Une fois vos verres arrivés, tu lèves le tien pour trinquer. « À notre bal ! »

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Apparemment, je n'ai pas pris la plus jeune demoiselle de la soirée, Edelweiss a déjà quelques bals à son actif, ça me rassure. Nous entrons de nouveau dans la salle bondée, je suis fier d'enjoliver la soirée de cette femme si... atypique. Je propose un verre à ma cavalière qui m'explique alors que l'alcool n'est pas dans ses habitudes. Elle semble nerveuse, je la comprend, je ne m'aurais jamais imaginé fréquenter une de mes professeurs à l'époque. Je souris à son agitation et je sens que mon regard approbateur la débloque. Edelweiss commande un verre, j'en fais de même et nous trinquons à l'unisson. " A nôtre bal ! " j'avale mon verre cul-sec, il m'en faut plus pour être ivre. Je tape le verre sur le comptoir et pousse un cri de délivrance stupide. " Youhou, que la fête commence Edel " j'attrape sa main et la tire sur la piste de danse. Dans ce remue-ménage sans nom, on passerait carrément incognito. La musique est plutôt rapide, les ondes sonores sont rapprochées, je vais m'essouffler, ça fait longtemps que je n'ai pas réellement bougé. Je ne suis pas un homme qui se prend au sérieux, j'imite un lancer de lasso en direction de la demoiselle et tire la corde imaginaire pour me rapprocher d'elle. L'envie de rire n'est pas ce qui manque, d'ailleurs j'aperçois un sourire chez la jeune femme. Enfin proche d'elle, je tente les bons vieux ciseaux qui ondulent devant les yeux digne des années 80. " Alors, ça va mieux que toute à l'heure ? Tu as dégoté le meilleur danseur hein ? " j'éclate de rire et tape dans mes mains en rythme quelques fois sans perdre une seule seconde le regard cristallin d'Edelweiss. J'ai l'impression de revivre ma vie étudiante, sans le besoin de plaire et d'être un bon Mather alcoolique. Je ne sais pas pour elle, mais j'ai envie de plus de complicité, de m'amuser. Sans prévenir, je contourne agilement sa taille avec mon bras et plaque ma main dans le creux de ses reins. Ce mouvement imprévisible provoque le choc de nos poitrines. La proximité de nos visages me captive. Les danses au corps à corps, c'est tellement plus sensuel. L'émotion est grande, je pince ma lèvre inférieure. Elle est plus perturbante qu'elle ne le croit. J'ai l'alcool qui me monte à la tête, j'ai peur de ce que je vais pouvoir dire et des réactions qu'elle pourrait par la suite avoir. " Je pense qu'on a déjà dû te le dire mais tu es juste splendide ce soir, et pas que ce soir enfin, même derrière un comptoir au Starbuck avec un con de patron " je racle ma gorge et renverse dangereusement Edelweiss comme une poupée de chiffon puis je la ramène à moi pour poursuivre notre danse endiablée.

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(Invité)

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Tobias

Tu souffles, tu vas boire un autre verre et il faut que tu l’encaisses. Tu as déjà bu assez de vin à table pour te faire tourner la tête. Avant de sortir prendre l’air tu as rencontré des personnes que tu apprécies, notamment Raphaël qui est un ami de longue date, ou encore Bonaventure ton cousin et avec eux, tu as bu aussi quelques verres, au fil des conversations. Tu ne tiens pas l’alcool, tu sais que parfois, un verre, c’est le verre de trop. La dernière fois que tu as été légèrement ivre, tout ne s’est pas bien passé pour toi, c’est pour cela que tu as proscrit l’alcool, même en petite quantité, tout simplement parce que tu es terriblement apeurée. Mais Tobias est là et quelque chose te dit que tu peux lui faire confiance, tu peux lui donner ta soirée, ta confiance ou même ta vie, tu sens que tu peux te laisser aller. Tu commandes donc deux verres, trinque, et tu bois une petite gorgée de ton verre, l’alcool fort te dégoute presque. Le professeur te prend alors la main et tu remarques qu’il a terminé son verre. Tu n’as pas le temps de poser le tien qu’il t’entraîne sur la piste. « Quoi ? AAAAAH ! Oops, désolée ! » Tu viens de boire le reste du liquide âpre en quelques secondes et le jette le verre sur le bar. Tu es prise dans une folie qui ne te ressemble pas ou presque, c’est elle la Edelweiss qui se cache sans cesse derrière ses traumatismes. Tu te mets à rire tout en bougeant, ne te souciant pas des gens autour de toi. Tu rentres dans le délire de ton cavalier de l’instant. « Pardon, mais je ne pensais pas trouver pire que moi ! » Tu sors tous les gestes kitsch des danses qu’on ne voit pas depuis des années, tu ris jusqu’à en perdre la tête. Tu sens l’alcool monter jusqu’à tes joues ou alors est-ce Tobias qui te fait cet effet ? Soudain, la musique change et le professeur se glisse contre ton corps, te coupant le souffle. Ton visage se retrouve près du sien et tu es hésitante, cette proximité te fait frissonner. « Non je… je…… » Bien sûr que non, on ne te dit jamais que tu es jolie vu que tu es une fille discrète, un peu trop d’ailleurs, si effacée… Tu te perds dans votre jeu inconnu, entrouvrant tes lèvres maquillées après qu’il t’ait fait basculer. « Tu es très charmant aussi, costume ou non. Enfin je veux dire, habillé… enfin tu dois être séduisant aussi sans habits mais… je… »

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Je suis survolté. Cette transe qui m'envahit n'est pas dû à une substance illicite, même si l'alcool y a certes contribué. Je dois simplement avouer que pour une fois depuis de longues années de solitude, je m'amuse. Sans qu'elle n'y soit au courant, Edelweiss aura probablement droit à un culte pendant un certain temps. Je le savais, je savais qu'elle ne demandait qu'à être poussée pour devenir ce qu'elle est réellement. Nous accumulons les pas de danses les plus vieux de ce monde sans prêter attention aux quelques regards moqueurs. Lorsque j'imite un vulgaire tango avec ma cavalière, je ne peux m'empêcher de lui avouer ce que tout homme normalement constitué penserait d'elle. Les mouvements saccadés et rapides semblent au début la perturber mais après s'être habituée à ce rythme asynchrone, la jolie blonde me complimente... maladroitement. Et voilà un point commun de plus ! Nous sommes flippants en société, magnifique ! " Ahaha t'en sais rien, ça se trouve j'ai des fesses poilues et trois tétons ! " je viens de m'auto humilié, j'ai honte. Je secoue la tête rapidement, conscient des absurdités que je balance. Il m'en fera plus pour me perturber. J'attrape les deux mains d'Edelweiss et en tend une au dessus de sa tête pour la faire tourner sur elle même. " Olé Edelweiss est dans la place yoooo " hallucinant, je viens d'imiter un rappeur avec un accent à moitié italien et espagnol, autrement dit, un rappeur des bacs à sable. J'aurais envie de me déhancher toute la soirée sur des morceaux différents, surtout avec la compagnie que j'ai. Je peux faire le pitre sans qu'elle me lance ce regard noir désapprobateur de toute femme trop précieuse pour déconner. Nous virevoltons encore quelques instants et la musique cesse pour un slow intimidant. " J'espère ne pas t'écraser les pieds, pardonnes moi d'avance " avouais-je en ralentissement la cadence. Je crois que je suis en sueur, ma chemise me colle à la peau. J'approche ma tête de la sienne et frôle sa joue de la mienne. Je ne vois plus son visage, mes mains encerclent sa taille, j'essaie de me balancer harmonieusement sans aplatir les orteils d'Edelweiss. " J'ai l'impression que tu en sais plus sur moi que moi j'en sais sur toi, bon ok ce n'était pas français mais je suppose que tu as compris. Tu étudies quoi en réalité ? " demandais-je calmement contrairement au mec endiablé que j'étais il y a deux secondes.

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