Invité
est en ligne
Invité
❝Sous le ciel la grandeur de tes yeux❞ Célestine & Nekho Jamais, je dis bien ô grand jamais je ne me suis écrasé pour quelqu'un et la raison est que je n'ai jamais eu besoin de faire cela puisque dans le monde où j'ai été éduqué nous avions tous la même notion de respect. Les médias font passer les pays d'Afrique pour des civilisations préhistoriques, où seuls le chaos et la terreur règnent en maitres. Je suis persuadé que c'est cette vision qu'à Célestine de mes origines, que je ne suis venu ici que dans le but de monopoliser le marché en faveur de ma société, mais nous ne jouons pas sur le même tableau. Que pourrais apporter une entreprise telle que la sienne à la mienne ? Les domaines étaient diamétralement opposés, à part s'allier nous n'avions aucun intérêt commun, je ne convoitais certainement pas ses parts. Voilà que je ne peux pas m'empêcher de n'aborder que le côté professionnel, tant cette soirée m'écoeure. Ces rires mêlés à des yeux qui brillent, les doigts entremêlés lors d'un slow ou encore les mots murmurés au creux de l'oreille, c'est à cela que doit ressembler un bal et pas une partie de bataille navale. Je n'ai pas arrêté de penser à ce séjour durant les vacances, même si encore une fois le résultat était mitigé entre les conflits et les réconciliations, c'est pour moi l'un des meilleurs moments que j'ai pu passer en compagnie de Célestine. Mais peut-être que c'est à cause de cela que tout est ainsi aujourd'hui ? Ce baiser, ces gestes tendres et paroles douces, ils n'avaient pas lieu d'être et ont fait basculer notre relation. Sommes-nous aller trop vite ? J'ai sûrement voulu précipiter les choses, avoir ce que je voulais au moment où je le voulais sans attendre. Avec toute cette tension mes souvenirs sont flous, n'était-ce pas du cinéma encore une fois ? Un nombre inimaginable de questions et aucune réponse, du moins pas des concrètes qui me permettraient d'y voir plus clair et de me poser. La seule et unique solution serait s'en parler avec Célestine, de s'installer calmement à l'écart et d'être franc, sans jeu de rôle ou de concours de qui blessera le plus l'autre, une conversation sincère venant du coeur. De quoi j'ai l'air à fixer la foule sans émotion visible, un verre de soda dans la main et l'autre vide, lâchement abandonné par Célestine. Je reconnais avoir imaginer plusieurs fois le scénario idéal pour ce soir là, quand tout allait bien. Une belle entrée, des sourires naturels avec un rapprochement sur la piste de danse, quelque chose de tristement cliché. À part servir de décoration adossé contre un mur, ma présence n'est pas des plus utiles. D'une seconde à l'autre je crains de ne voir apparaitre Célestine à l'angle de la porte, le rire aux lèvres tandis qu'à son bras un autre l'accompagne, quelqu'un étant parvenu à la dompter et s'attirer ses bonnes grâces et faveurs. Je doute de cela tout de même, Célestine n'aime qu'elle pour la simple et bonne raison qu'elle est la seule à la hauteur, personne ne peut l'égaler. Maintenant que je suis libéré de cette emprise parentale, que j'ai fais la part des choses en repensant à chacune de nos rencontres et ce qu'il s'était passé, je ne peux nier qu'au delà d'avoir été fiancé par arrangement à cette Lowell, j'étais sincèrement épris d'elle en quelque sorte. Ridicule à avouer que je refuse moi-même d'y croire, comment est-ce possible d'éprouver des sentiments envers quelqu'un qui n'est que fausse image et soumis aux décisions de sa mère ? Je n'en sais rien, mais il n'y a aucun doute à cela à en juger la folie dans ma poitrine quand c'est elle qui passe le pas de la porte pour sortir de la grande salle festive. Maladresse, culpabilité ou bien lassitude, obligation de l'attaquer en quelque sorte pour qu'elle me parle alors que depuis le début de la soirée j'étais celui qui fuyait l'échange. Je croisais les bras à sa réponse, prévisible à coup sûr, mais toujours aussi difficile à encaisser. Je laissais le silence retomber, détournant le regard pour ignorer sa manière de me détailler avec un mépris évident. Je ne m'étais donc pas trompé en imaginant qu'elle n'allait pas rester longtemps. « Qu'est-ce que j'ai fais pour que tu me déteste à ce point ? » Je relevais la tête vers elle, la voix plus posée que les fois précédentes, chassez le naturel il revient au galop comme l'on dit. Je ne pouvais plus tenir ce petit jeu plus longtemps, j'avais besoin d'explications et je les voulais maintenant. Sans plus attendre je m'approchais d'elle avant de lui faire face à une distance raisonnable de survie. À la voir comme cela il était dommage que notre soirée fut un fiasco, de mon point de vu nullement objectif nous aurions formé un beau couple, si ce n'est un binôme pour la fête. « Depuis que je suis ici j'ai fais mon possible pour te plaire, que tu te sentes à l'aise en ma présence et ainsi que la pilule du mariage forcé passe mieux, ne pas être un fardeau que tu dois trainer derrière toi » Cela ressemblait plus à une plainte qu'à autre chose, pitoyable certain, mais tellement sincère. Au fil de mes paroles je m'approchais un peu plus en m'exprimant avec des gestes typique des gens de chez moi, promenant mon regard entre son visage et les alentours. Fini le cinéma, j'étais fatigué de devoir faire mine que rien ne me touchait, que j'étais insensible à tout cela alors que cette situation n'avait eu pour résultat que de me rendre anxieux et mal à l'aise, une torture des plus difficile à supporter au fil du temps. « Tu es quelqu'un d'insupportable, tout le monde s'accorde pour dire que tu es odieuse, une personne détestable et du pire des genres ... Mais je ne vais pas te jeter la pierre, je pense avoir fait bien pire » Je marquais une pause, clarifiant mes idées dans mon esprit tandis que je passais nerveusement une main derrière ma nuque, le regard soudainement plus humain et affligé qu'à notre arrivée. « J'ai fais l'erreur de véritablement m'attacher à toi, méprisable héritière capricieuse, et comme si ça ne suffisait pas je ne peux juste pas continuer à faire semblant que rien de cette histoire ne me touche alors que ça me rend juste malade » Je la regardais en secouant doucement la tête, totalement désabusé par mes propres confessions, comme si encore à l'heure d'aujourd'hui cela pouvait avoir de l'importance. J'avais tout exprimé d'une traite sans prendre le temps de réfléchir ou de peser mes mots et une fois fini il était trop tard pour parler de fierté. « Et je suis encore plus idiot de te dire tout cela » Je me reculais jusqu'à retourner à l'endroit où j'étais initialement, sortant mon téléphone pour appeler un chauffeur je ne me sentais plus de conduire après cela. Je n'attendais aucune réponse à présent que mon sac était vidé je savais que cela n'allait rien arrangé mais il fallait que cela sorte malgré tout. |
© Pando |
(Invité)