Je voulais m'en aller d'ici. Etre ce soir à ce bal, ça n'allait me servir en rien du tout et la seule raison pour laquelle j'avais accepté de me présenter à cet événement se tenait devant moi. Nehko. C'était uniquement pour lui que je venais au bal, sinon, je serai certainement déjà retournée à Toronto pour rejoindre ma mère vous voyez. Les événements mondains, ça faisait parti du job, c'est certain mais c'était loin d'être une des parties que je préférais alors je les évitais du mieux que je pouvais, et j'y allais quand c'était important pour la publicité de notre empire, pour ma mère. Les journalistes appréciaient superficiellement mon physique, ça suffisait pour avoir un article de quelques lignes sur nous et c'est comme ça que notre cercle continuait. J'étais un appât si vous voulez et avec ma mère je devais m'attendre à pas grand chose de mieux à l'époque. Désormais, la donne avait changé. Mais tout ça pour dire que les bals de promo, ce n'était pas forcément l'endroit le plus intéressant. Certes les entreprises devaient sûrement regarder, ne serait-ce que pour choisir les étudiants "intéressants" à exploiter pour leur avenir. Les Eliots devaient faire gaffe à leurs images par exemple. Mais de mon côté, ça ne servait pas vraiment.. J'étais en train de perdre mon temps et de ma crédibilité à rester auprès de l'égyptien de cette façon. Ca m'énervait de me faire avoir en beauté par le jeune homme, je détestais cela. De plus, il continuait avec son ton détaché et froid que je ne supportais pas. D'où est-ce qu'il s'octroyait le droit de me parler de cette façon, comme si j'étais son vulgaire puppy ? Allez, arrêtes ça. Mais le pire dans l'histoire je crois, c'est que j'essayais tout de même de sauver un peu les pots cassés dans un premier temps avant de me recevoir un tempête dans la tête. Avec Antwan, Nehko était le premier à me parler de cette manière sans recevoir un ouragan dans la tronche. Là, j'étais perturbée, je ne pouvais pas reprendre les répliques normalement. Parce qu'il était lui et que malgré tous les efforts que je pouvais faire il restait au dessus des autres malgré tout. « Je n'assisterai pas au repas, donc tâches de ne pas altérer l'image des sociétés » Mais c'est quoi ce ton qu'il était en train d'employer avec moi ? D'où est-ce qu'il a le droit de se montrer aussi supérieur, comme si j'étais la stagiaire ou quelqu'un qui allait tout faire foirer ? Encore une fois, c'était humiliant et je n'attendais définitivement pas cela de la part de mon fiancé. Chacun sa société, tu te débrouilles avec la tienne. Hors de question que je m'occupe de son linge sale alors qu'il me dénigrait aussi violemment, il a cru que j'étais mère theresa ou bien ? Regardes moi deux secondes avant de me parler comme ça. « Je ne te retiens pas plus longtemps » Je le suivais du regard tandis qu'il s'éloignait loin de moi sans se retourner, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde et que j'étais juste.. rien. Cette conversation était dans la continuité de ce mois sans réel contact, avec juste cette discussion à propos de son orientation sexuelle. Cette dernière avait été le point de départ de toute cette histoire et de la dégradation de notre relation, mais je ne pensais pas que cela irait jusque là et qu'un jour je penserais qu'un arabe allait me manquer. Mais là, si. Depuis le spring break en fait Nehko me manquait mais ma fierté était bien trop importante pour que je n'avoue une chose pareille. Je repris rapidement mes esprits, arrangeant ma face dans les toilettes pour vérifier que j'étais présentable et physiquement parfaite afin d'aller parler à des connaissances. Je mettais toute mon énergie dans ces discussions, oubliant alors le temps de quelques secondes Nehko. Bien sûr, ce n'tait qu'une illusion, car dès que je me retrouvais seule pour marcher ou aller aux toilettes, il me revenait dans la figure. Mais ce n'tait qu'un court laps de temps. J'étais suffisamment entraînée à switcher mes pensées pour gérer de tels événements que désormais j'étais une professionnelle dans ce domaine et l'égyptien était loin très loin derrière moi. Le repas avait été plus compliqué à gérer sans le jeune homme à mes côtés mais je pense que j'avais réussi à éloigner les mauvaises langues. Comme prévu, je n'avais pas parlé de son entreprise, je n'avais pas cherché à le défendre quand certains insinuèrent que c'était pas un comportement de gentleman ou quoi, car je n'avais pas de bonté en moi pour lui. Désormais, c'était fini. J'avais également eu l'occasion de voir Antwan et de danser avec lui afin d'évoquer son éventuel départ de Boston qui m'attristait à l'avance maintenant que je l'avais retrouvé mais c'était le jeu ma pauvre lucette qu'est-ce que tu veux. Une fois que j'étais séparée de mon ami d'enfance, je prenais la décision de partir. Définitivement, plus rien ne me retenait ici. J'avais vu tous mes amis, j'avais pas l'intention de boire à en perdre la raison et l'homme avec qui j'aurai pu apprécier à passer du temps avec était sûrement déjà loin d'ici, dans un avion pour aller au caire étant donné qu'il était qu'un lâche. Je prenais mes affaires, appelant déjà un chauffeur et terminant l'appel une fois que je sortais de la salle, passant par la porte d'entrée. « Tu as besoin de moi pour promouvoir la réputation des empires ? » Je détournais mon regard de la route afin d'observer Nehko. Seul. J'appréciais beaucoup ce détail. Je me demandais ce qu'il avait fait de sa soirée. J'avais pris le parti de ne pas l'espionner pour ne pas devenir folle et ça avait été la meilleure chose à faire sur le coup. Sauf que maintenant je le regrettais. J'aurai pu savoir avec qui il avait dansé, avec qui il avait rigolé, il avait souri, il avait passé un bon moment, toutes ces personnes qui n'étaient juste pas moi et que j'avais envie d'écarter de mon chemin. Pourquoi est-ce qu'il me cherchait ? J'allais partir du bal, ça ne servait pu à rien. On pouvait très bien se revoir que l'an prochain, en septembre à la rentrée. Avoir quelques mois sans aucun contact. Si tu veux réussir dans les affaires, ne comptes pas sur moi pour travailler pour toi. dis-je froidement, tout en remettant ma veste en place. Je le jaugeais du regard encore une fois. Il semblait si seul que je ne parvenais pas à savoir si ça me faisait mal au coeur ou si au contraire ça me faisait extrêmement plaisir qu'il soit dans cette situation. J'attendais mon chauffeur toujours, restant là où j'étais car c'tait là qu'il faisait le moins froid mais du coup Nehko restait dans le coin et ça m'saoulait vraiment. Désormais je refusais de parler avec lui. Et tant pis si cela voulait dire que c'est ainsi que notre dernier contact corporel allait se faire avant qu'on enchaîne que sur des appels skype désormais maintenant qu'on allait rentrer chacun chez nous.