Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« The gravel road. » Lily-Rose et Anna.
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« The gravel road. » Lily-Rose et Anna.

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Je ne saurai dire ce que j'avais en tête, hier, lorsque l'échange a eu lieu, peut-être mon mariage, peut-être un peu trop de Clay, et sûrement de beaucoup des deux. Je me sais être de ces personnes, totalement et irrémédiablement accrochées à la technologie, aux fonctionnalités que nous offrent ces minuscules ordinateurs portables fait dans le but premier de nous permettre de téléphoner. C'est bien pour cette raison, pour mon côté matérialiste que je me suis insurgée en rentrant, après m'être rendue compte de mon erreur. J'avais entre les mains, un téléphone qui n'était pas le mien. J'aurai dû m'en douter, bien avant la fin de ma journée, mais occupée à essayer de braver les limites de ma future union à la con, j'en ai oublié l'objet, et les possibles messages reçus dessus de la part de Clay. Avant que mes nausées me forcent à m'asseoir, à m'aspirer plus calme au lieu de me fondre dans mon trou noir. Très vite mes doigts avaient tapoté sur l'écran, par chance, facile à déverrouiller, pour appeler mon propre numéro qu'heureusement par coeur, je connais. Quand la personne a décroché, je lui ai trouvé une voix fluette, avant de lui donner rendez-vous ce matin, afin de procéder à l'échange de téléphone qui a du se faire à cet endroit même alors que j'y étais venue boire un café, avant de devoir disparaître mon agenda électronique s'étant mis à sonner pour me rappeler une entrevue avec mon père. Mon pouce s'acharne sur son jumeau, griffant avec lassitude quelques cuticules, je n'ai égaré mon téléphone que le temps d'une journée, et pourtant, j'avoue en être stressé. Dans cet appareil se trouve pratiquement toute ma vie mais aussi la révélation possible de mon plus gros secret. Ma relation avec Clay, le fait que malgré Alan, j'attends son bébé. Et bien que j'ai fait une description de mon physique à la fille ayant récupérer mon smartphone par erreur, je ne peux m'empêcher de scruter la porte de l'établissement à chaque fois qu'elle s'ouvre sur un nouveau client. Le mug de café qui se trouve face à moi dans l'instant ne fume plus, synonyme du fait que je suis sûrement arrivée trop en avance, mais je n'ai pas pu m'en empêcher, sachant pertinemment que la patience n'est pas l'une de mes premières qualités. Il y a bien trop de choses en jeu pour que je prenne le risque de louper le moment où je pourrai le récupérer, quitte à me mettre en retard afin d'aller déguster une dizaine de gâteaux, possiblement dégueulasses à souhaits.
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« The gravel road. »
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Aussi attachée à la technologie qu’à un chat cynique envers son maître, Lily était de ces rares êtres juvéniles qui vivent dans un monde trop à part, trop à eux, pour s’intéresser totalement à l’immatérielle sociabilité conférée par les réseaux sociaux. Son portable, loin d’être une extension de son bras, était davantage un outil qu’elle utilisait parfois et oubliait constamment partout. Trop tête en l’air pour être complètement attentive à ce petit rectangle technologique, depuis quelques temps toute sa concentration était dans ce biper qu’elle traînait partout. Peu matérialiste, la plupart du temps injoignable puisqu’elle oubliait souvent de recharger son téléphone, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire elle était devenue dépendante de ce biper dont sa vie dépendait. Comme un homme d’affaire qui attend un coup de fil important pour décrocher enfin le contrat du siècle, qui propulsera sa carrière à des sommets, Lily attendait la sonnerie rédemptrice qui lui indiquerait que, peut-être, les cartes de son avenir n’étaient pas encore toutes jouées. Préoccupée et terrassée par un mal qui gagnait de l’ampleur sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’en empêcher, elle se contentait alors de se terrer dans un quotidien rassurant qui lui donnait un vague sentiment d’appartenance au monde qui l’entourait. Mais parfois, il lui arrivait d’oublier. L’esprit alerte, elle en oubliait des essentiels : son sac à main dans un rayon de supérette une semaine plus tôt, sa monnaie dans un bar trois jours avant, et son téléphone la veille dans un café. Enfin, cette fois-ci, cela n’avait rien à voir avec un oubli, il s’agissait plutôt d’un échange, entre deux tête en l’air dont les soucis quotidiens avaient rendu les gestes machinaux. Le soir, elle avait réussi à déverrouiller le téléphone pour trouver qui en était la propriétaire, qui l’avait devancée en l’appelant rapidement. Un timbre féminin, une description sommaire mais efficace. Lily était d’un naturel curieux, mais n’était pas du genre à s’infiltrer dans la vie d’autrui plus que de raisons. Aussi, bien sûr, avait-elle vu différents messages dans sa quête identitaire, mais n’avait pas prêté d’intérêt particulier à leur sens. Elle n’était pas là pour juger une femme qu’elle ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, et n’éprouvait aucun plaisir malsain à fouiner dans un univers qui ne la concernait pas. Peut-être tout au plus avait-elle croisé quelques noms familiers dans le répertoire, mais sans plus.

Le rendez-vous était fixé. Habituellement peu ponctuelle, Lily était arrivée pour une fois avec seulement une dizaine de minutes de retard. La faute au métro, qui avait décidé de s’interrompre en plein parcours. Son regard d’ébène parcourut l’habitacle, elle repéra une jeune femme, brune, installée à une table, dont le regard était visiblement happé par chaque client qui entrait dans le café. C’était elle, sans aucun doute. Arborant un sourire bienveillant, la rouquine s’avança d’un pas feutré. « Bonjour. Annalynne c’est ça ? excusez-moi, je suis un peu en retard. Les joies des transports en commun. » La seconde suivante elle farfouillait dans son sac pour en sortir avec précaution le portable de sa propriétaire, visiblement impatiente de retrouver son bien. « Tenez. A croire que nous étions toutes deux submergées par autre chose, hier. »


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Je suis une trouillarde, une véritable trouillarde. Je cache cette part de moi, derrière des faux semblants, des masques et des sourires grandissants. Je suis menteuse, irrémédiablement menteuse, comme on en fait que très peu souvent, je me joue des gens, manipule, si facilement. Et pourtant là, maintenant, tout de suite, je suis en train de crever, et je ne parviens même pas à le foutre de côté. Mon tailleur obstrue ma respiration, et en regardant une nouvelle fois la porte d'entrée du café, je réalise à quel point je suis ridicule en ce moment précis. Perdue parce que mon téléphone l'est, parce qu'il recèle mes nombreux secrets, les deux concernant, évidemment, Clay. J'en mords mes lèvres, nerveusement, quand enfin mes doigts arrêtent de se torturer mutuellement. Mes prunelles se reposent alors sur le mug conteneur de mon café commandé il y a quelques minutes encore, et bien que je le porte à mes lèvres, c'est la peur toujours qui me dévore. Toute à mes pensées, j'en perds une fraction de seconde d'attention, et me laisse surprendre par l'entente de mon prénom. « Bonjour. Annalynne c’est ça ? excusez-moi, je suis un peu en retard. Les joies des transports en commun. » Directement, j'en incline le visage vers elle, l'observe un faible instant, mes paupières battant son image à un rythme succinct, comme si elle avait le pouvoir du monde entier entre ses mains. Bien évidemment, elle détient le mien, et peut-être que je réagis trop fort, que certains se diraient que je suis dingue et que l'espoir est mort. Je reprends la contenance de ma respiration, lorsqu'elle sort de son sac à main, l'objet, encline à la précaution. « Tenez. A croire que nous étions toutes deux submergées par autre chose, hier. » Ce n'est qu'à présent que mes iris caressent le téléphone que j'ose me détendre un tantinet. Mes phalanges allant le cajoler avant de se refermer sur ce dernier. Un mouvement de pouce m'aide à ouvrir le menu électronique, et mes yeux se perdent à le regarder un peu mieux. Quelques textos, quelques mails. C'est impolie que de prime abord je lui dis « J'ignore ce que vous avez pu apercevoir, mais je compte sur votre silence. » Au moins c'est clair, les dès sont jetés. Je suis une peste, comme on en fait que trop peu. Et malgré ce côté de moi, j'ose relever le regard, sachant que ce n'est pas de cette manière qu'on s'adresse à quelqu'un qui vient vous rendre votre bien. Alors je me confonds en soupir, j'en oublie mes délires. « Je ... » Je ne suis pas douée pour faire preuve de reconnaissance, encore moins pour m'excuser. « Vous auriez du me dire que vous preniez les transports en commun. » C'est une amorce, c'est tout ce dont je suis capable, pourriture, jusqu'à la moelle. Lui dire en esquisse que je serai venue la chercher, ou mon chauffeur, plutôt, il faut l'avouer. « Vous voulez un café ? » Même si le mien est froid, et que j'entraîne mon cœur à ne plus l'être autant que ça. De plus, j'omets le plus important dans tout cela, je n'ai même pas sorti son propre téléphone. Incroyablement obnubilée par moi. Egoïste Anna.


 
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Avec une politesse un peu trop dissimulée et proche de l’inconvenance, elle l’avait remerciée. Enfin, en quelque sorte. Musée dans une beauté presque hostile, elle admettait que cette femme avait un charisme, et une beauté sculpturale évidente. Mais le tapotement de ses ongles parfaitement manucurés sur la table, trahissant son impatience, la laissait songeuse face à cette vision d’une femme qui était à la fois si proche d’elle, et pourtant si loin. Ses prunelles d’ébènes se posèrent sur sa silhouette un instant, appréciant son allure féminine, alors qu’elle-même avait tendance à oublier de se sentir comme telle. Pas de bonjour. Pas de merci. Comme si la moindre marque de considération était pour elle complètement superflue. Peu habituée à ce genre de caractères aux antipodes du sien, Lily esquissa un petit sourire, amusée. Tirant la chaise en face d’elle sans spécialement y avoir été invitée, elle s’assit, prenant une bouffée d’air. Liée de fil et d’air à sa bouteille d’oxygène qu’elle traînait partout comme une partie d’elle-même, en partie défigurée par ces fils dans ses narines qui lui obstruaient, elle avait oublié à quel point superficialité était maligne, et incrédule à la fois. Elle voyait la jeune femme soucieuse, comprenait au fond la raison, mais ne parvenait pas à la trouver autrement que futile. « Votre vie est sans doutes très passionnante … » Elle avait fait exprès d’employer le terme « passionnante », à double-sens. Comme si intérieurement, la taquiner sur de simples mots tendancieux l’amusait, dévoilant au grand jour la futilité de ses inquiétudes. Néanmoins elle décida de la rassurer rapidement, ne voulant pas se retrouver avec un café sur la tête. « Mais sincèrement, la mienne me suffit amplement pour que je me mêle de la vôtre. » Son regard se posa un instant dans le sien, bienveillant malgré l’hostilité latente dont elle semblait vouloir faire preuve à son égard. A moins qu’il s’agisse d’arrogance … « Un thé, merci. » Entre-temps, elle avait oublié que si elle était venue pour lui rendre son bien, elle n’avait plus pensé au sien. « Je n’ai jamais compris pourquoi tant placent leur vie dans ces petits objets … C’est si fragile. » Un air songeur, tandis qu’elle remerciait la serveuse qui plaça une tasse fumante devant ses mains. Du bout des doigts, elle déchira le sachet de thé, le laissant s’infuser pendant plusieurs minutes dans la théière. Elle ne savait pas si elle allait rester, ou partir maintenant qu’elle avait récupéré son bien. Eprouvant une sorte de délectation toute simple depuis que son thé était arrivé, c’était comme si elle était dans sa bulle. Indifférente à l’hostilité des uns et aux inquiétudes des autres. Lily était comme ça, se préoccupant aussi peu du regard d’autrui que de leurs avis. Elle les écoutait bien sur lorsqu’ils le souhaitaient, mais refusait l’arrogance au profit de l’altruisme.


 
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En bonne égoïste qui se respecte, je n'avais pris le temps de la regarder, ou si peu, ne pensant qu'à moi, pour changer. Cependant qu'on ne s'y trompe pas, je ne suis pas de celles qui prennent en pitié, qui change du tout au tout face à la maladie ou peu importe ce qui peut atteindre à sa vie. Elle maligne, dans ses gestes, elle est un brin enfantine, dans son impolitesse. Le fait de s'asseoir et s'imposer. C'est peut-être de cette manière là qu'elle va m'avoir plutôt que dans mon sens de la charité. « Votre vie est sans doutes très passionnante … » Et là voilà vipère dans ses paroles. J'en mords mes lèvres, piquée à vif. Comme on marque un animal. Comme on l'abat. Passionnante, c'est bien ce qu'elle vient de dire. Me sachant capable d'être bien plus putassière dans mes propos je me décide à ne lui lancer qu'une oeillade mauvaise qu'elle aura le loisir d'analyser. C'est sans penser au retournement de situation à venir.« Mais sincèrement, la mienne me suffit amplement pour que je me mêle de la vôtre. » La prise en une certaine pitié. L'envie de me rassurer. Croire qu'elle peut avoir un impact. Illusoire. Réel. Il est là, cuisant, putain. Et j'essaie de le foutre de côté, de faire preuve d'une certaine civilité, puisque sa phrase tend vers la confession du fait qu'elle n'aurait pas fouillé. J'en viens même à lui proposer un café. « Un thé, merci. » J'en pince un sourire, mes lèvres ciselées, songeant que c'était presque évident. Qu'elle ne semble pas être de celles qui aiment s'énerver. Elle est de cette douceur, de celle qu'on ne reconnaît pas vraiment, que l'on croise, une à deux fois, dans toute une vie je le crois. D'un autre monde, vagabonde. Alors j'en secoue le visage, obstruée par mes propres délires abyssaux, esprit malmené, sans arrêt. La boisson chaude est commandée, et sa voix fluette revient titiller mes tympans de ses élans. « Je n’ai jamais compris pourquoi tant placent leur vie dans ces petits objets … C’est si fragile. » C'est comme un fil. Ma langue s'aventure entre ma bouche, humidifie, reprend contenance. Parce que je ne saurai même pas expliquer pourquoi je place tant de ma vie dans cela. Il faut aussi préciser, que c'est la première fois que j'égare cet objet. Qu'il est comme vissé à ma paume, à ne jamais en bouger. Mais depuis quelques temps, j'oublie les choses, j'oublie les gens. Je me confonds dans une histoire adultérine, dans mes désirs d'enfanter, état qui n'aurait jamais du arriver. Que je peine encore à réaliser ainsi qu'à contrôler. Mais en un sens, le problème ne se trouve pas de ce que je mets dans mon téléphone, mais plutôt qui. Clay, qui travaille de jour, tandis que je vis la nuit. Auquel parfois, à notre manière d'affection j'écris. Et quand son thé se présent, elle en ouvre le sachet, délicat tandis que pour ma part je déverrouille mon cellulaire, tapotant un simple. « Je l'ai récupéré. » à l'intention de celui qui ne devrait pas partager ma vie. A mes lèvres je porte mon café, ayant envie de gerber. « Ce n'est pas ma vie. » Qui se trouve à l'intérieur, c'est juste quelques frasques de mon coeur. « Juste une infime partie. » Mais la plus important, je me dois de l'avouer. « Ca me fait penser. » Mes doigts vont chercher dans mon sac, et attrapent son propre bien, le pose sur la table et soupire un ; « Tenez. » Même si la sienne se trouve embellit par quelconques passions, autant ne pas l'entacher par mes propres omissions. « Bien qu'il semble receler moins de secrets que le mien. » Privilégiée des plus privilégiés, aucune erreur possible à afficher.


 
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L’inconscient besoin de se justifier revenait sur ses lèvres comme un leitmotiv viscéral. Et Lily, spectatrice amusée, avait l’impression de sentir les nerfs de la jeune femme trembler sous sa chair, cordes amères qui se tendent sous les fibres de la peau pour vous rappeler l’irritation que peut vous procurer un sentiment, ou un interlocuteur. Cette femme était d’une beauté absolue, perle nacrée coupante au teint hâlé. Si elle avait eu suffisamment d’audace sur le coup, elle lui aurait demandé de poser pour elle. Pas longtemps. Juste assez pour en dessiner les contours, immortaliser d’encre et d’huile un regard à la fois sombre et ambré, amer, inquiet, et en même temps inquisiteur. Murée dans un silence ponctué par le tournoiement de la cuillère dans sa tasse fumante, la rousse l’observait d’un regard circulaire discret, pour l’instant plus fascinée par sa plastique qui ébranlait son âme d’artiste sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Elle en oubliait même cet aspect coupant et hautain qu’elle laissait voir. Mais rappelée à la réalité par elle, Lily tendit une main reconnaissance vers le cellulaire qu’elle lui rendit. Sa remarque, quant à elle, lui fit esquisser un sourire en coin, piquant au vif son instinct farouche qui voulait qu’elle ne laissa personne se méprendre. Oui elle avait une voix douce. Oui elle ne blessait. Mais non, sa vie n’était pas désuète au point qu’elle n’ait rien à cacher, bien au contraire. « Peut-être est-ce parce que vous ne saviez pas où chercher … Et que mes secrets sont mieux gardés que les vôtres. » murmura-t-elle en portant doucement la tasse brûlante à ses lèvres, l’observant entre ses cils d’un regard à la fois rieur, et énigmatique. Comme si elle tentait de dissimuler des vérités derrière des taquineries finement menées, qui, au pire, ne feraient que la titiller et l’énerver davantage. Car elle la sentait à fleur de peau, figure fragile qui n’attend que quelques picotements pour partir dans des envolées. Pourtant, la jeune femme ne souhaitait pas se positionner face à elle comme une ennemie, bien au contraire. Peu encline à entamer un conflit, elle était plus à l’aise dans le partage, suffisamment altruiste pour savoir quand il était temps de cesser de plaisanter. « Vous avez l’air tourmentée, vous souhaitez en parler ? Avec une inconnue c’est parfois plus facile, dans la mesure où je serais mal avisée de vous juger de quoique ce soit, comme je ne vous connais pas. » Proposition fortuite qui recevrait probablement un courroux immédiat. Mais elle s’était sentie l’âme d’essayer. Après tout, quelle menace pouvait-elle représenter pour elle ? Aucune. Un pied dans la tombe, élevée par un père qui lui avait appris le silence, même si elle l’ignorait encore, Lily était d’une fiabilité absolue.


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Etre désagréable, coûte que coûte, peu importe la personne qui se tient devant moi. Peu importe ce que je risque ou pas. Je me suis adoucie avec Clay, mais lorsque je me sens en danger, il faut croire que les mauvaises habitudes veulent se révéler. Elle en esquisse un sourire à la suite de ma phrase, et par avance, j'avoue apprécié son brin d'audace. « Peut-être est-ce parce que vous ne saviez pas où chercher … Et que mes secrets sont mieux gardés que les vôtres. » Ou peut-être que cela ne m'intéresse tout simplement pas ? J'ai bien à faire avec mes histoires, sans avoir à me soucier, de celles de personnes qui n'ont pour moi aucun semblant d'importance. Mais elle a ce regard rieur, un tantinet moqueur, elle possède cet aplomb, celui qui ressemble au mien. Je lui concède donc un orgueil qui pourrait plaire à mon esprit aliéné. « Vous avez l’air tourmentée, vous souhaitez en parler ? » Non, s'il te plait, je ne suis pas fan des gens qui se mettent en tête l'idée de me psychanalyser. « Avec une inconnue c’est parfois plus facile, dans la mesure où je serais mal avisée de vous juger de quoique ce soit, comme je ne vous connais pas. » J'ai dans le coeur l'une de mes rencontres similaires, dans le fond, ou dans la forme, je ne saurai le dire, mais elle m'y fait penser à cet étudiant avec lequel un soir j'ai partagé un café. J'en fronce les sourcils tant j'en ressens se détendre mon coeur. J'en soupire un peu, en reportant à mes lèvres ma tasse, détaillant son visage de mes yeux, je me demande si réellement je vais m'adonner encore à ce jeu. Celui de se faire des amis, ou quelque chose qui y ressemble. Mais après tout, qu'est ce qui me dit qu'elle en vaut autant la peine que lui ? D'un regard je la quitte, pour le poser sur mon téléphone, regarde l'heure, à la volée. Je suis attendue, je le sais. Et sorti de nulle part, je m'entends lui demander « Vous aimez les gâteaux ? » Je sonde son visage, la surprise et continue sur la lancée de mes désirs inégaux. « Quoi que … vous n'avez que la peau sur les os. » Ce n'est pas méchamment, c'est juste dans mes veines, vraiment. Mais au moins, je me dis qu'en manger ne lui fera pas de mal. En levant les pupilles vers le ciel, je m'explique mieux, pour ce que ça vaut. « J'en ai plusieurs à aller goûter. » Pour mon mariage et j'en suis déjà écœurée. « Si ça vous dit de m'accompagner. » On dira juste que c'est pour la remercier.


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Son esprit tâtonne, oscillant entre l’envie de comprendre l’irritante amertume de son interlocutrice et le désir d’ignorer. Car si était altruiste par nature, elle était parfois lasse d’écouter autrui. Comme si les mots, outils indispensables de communication, s’agglutinaient dans son esprit pour ne former qu’un bourdonnement sourd qui lui oppressait l’esprit. Lily ignorait si elle avait envie de pousser le vice plus loin en insistant auprès de cette femme. Si énigmatique et belle soit-elle, la manière hautaine et supérieure qu’elle avait de la regarder l’agaçait un peu. Quoique plus elle l’observait, plus elle se demandait si ce n’était pas une façade, cachant un être recelant de mystères qu’il fallait dévêtir pour mieux le découvrir (au sens métaphorique du terme bien entendu). La belle n’était apparemment pas de ceux qui se confient et se laissent effeuiller si facilement. Intéressant. Le contraire l’aurait déçue, admettons-le. Car il n’est rien de plus facile et d’ennuyeux que de percer un mystère en un instant. Tandis que ses doigts fins et blancs viennent chercher chaleur et réconfort autour de sa tasse encore tiède, sa proposition, sur le coup, la laisse perplexe. Des gâteaux ? La question, sortie de nulle part, paraissait anodine à première vue et aurait pu passer pour une arque d’intérêt si elle n’avait pas été suivie d’une remarque, certes objective, mais déplacée. Sous sa chair, elle avait senti son estomac se contracter, son âme se recroquevillant en elle-même, tuant dans son corps fébrile la sensualité de femme qu’il lui restait. Un sourire avait étiré le coin de ses lèvres, fébriles, et sans en avoir pleinement conscience elle avait tiré sa manche de chemise sur ses poignets à découvert. Comme si une part d’elle avait honte. Honte de ce corps qui ne lui appartenait plus tout à fait et dont elle se sentait étrangère. Honte d’être une âme enfermée dans une coquille dont elle ne décidait pas vraiment l’esthétique. Cela lui avait presque fait oublier à quel point elle était friande de pâtisseries colorées aux saveurs exotiques. Comme une enfant au pays chocolaté de Willy Wonka, sa vitalité d’autrefois, quoique taciturne, allait de pair avec son appétit pour les bonnes choses. Aujourd’hui, elle se sentait faiblir, au point de ne plus éprouver la même malice au regard de fantaisies sucrées. Et de toute façon, quoiqu’elle mange, son corps dépensait tant d’énergie pour lutter contre le mal qui le rongeait, que ce n’était pas suffisant pour qu’elle ne perde pas de poids, et garde sa taille, et ses formes féminines. Le silence s’était emparé de son répondant, le temps d’un instant. Elle avait abaissé le regard sur le fond de sa tasse, tentant peut-être d’y trouver une réponse appropriée. Elle n’y avait finalement puisé que du flegme, de la complaisance, et un soupçon de tempérance. « Croyez-moi sur parole, ce n’est pas faute d’avoir essayé de me remplumer. » Son ton, détaché, presque empreint d’humour, ne trahissait en rien le malaise qu’elle venait de ressentir. Et déjà, Lily essayait de passer outre le sentiment d’inconfort qui la tenaillait. Lui proposait-elle cela par empathie ? A première vue, cela avait tout l’air. Sauf qu’au fond, elle résonnait dans sa gorge plus comme une excuse, peut-être pour ne pas y aller seule, parce que cela avait l’air d’être une torture pour elle de s’y rendre. Il y avait pourtant pire sacrifice que de se rouler dans la gourmandise, non ? « J’ai du temps à perdre, donc … Pourquoi pas. » dit-elle en lui adressant un regard en biais, tandis qu’elle se levait de sa chaise. La question paraissait évidente : pourquoi allait-elle goûter tous ces gâteaux ? Une part d’elle-même le savait. Raison pour laquelle elle ne formula pas une évidence à haute voix. Comme si elle savait inconsciemment qu’elle ne devait pas s’aventurer sur ce chemin pour l’instant, au risque que la main tendue se rétracte.




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A la vérité, je me mets simplement à penser qu'elle va me dire non, parce que ses gestes, aussi minimes soient-ils, traduisent une gêne, et j'en viens à me dire que c'est ma faute, évidemment, peut-être n'aurai-je pas du lui balancer cette réflexion au sujet de son corps qu'elle ne semble, à l'évidence, pas contrôler. J'en prends pour argument l'oxygène qu'elle respire, le mal qui la gangrène. Mes paupières se plissent, lorsqu'elle tire sa manche, quand ma candeur la dérange. Et puis ce visage mutin qu'elle abaisse pour regarder un je ne sais quoi dans le liquide fumant. Elle est de celle que je ne suis pas, que je ne saurai être parce qu'irrémédiablement Malcolm, moi. Une seconde, deux, passent, et son regard enfin rejoint le mien. J'y entrevois une certaine lueur, c'est une émotion qui me plaît, qui s'en devient plus que sincère lorsqu'elle se permet à nouveau de parler. « Croyez-moi sur parole, ce n’est pas faute d’avoir essayé de me remplumer. »

C'est une ironie que je reconnais, que j'utilise parfois, lorsque je me sens juger par quelqu'un qui ni d'Eve ni d'Adam me connaît. Une chose est certaine, je le veux bien l'avouer, la manière avec laquelle elle récupère son aplomb est si exemplaire. C'est en faveur de mes convenances, ça peut plus que me plaire. Cependant, je me jure un instant, de ne plus attaquer son physique, parce que cela semble la toucher, je ne le ferai que si un jour elle désire me blesser, chose qu'elle peut faire si elle est effectivement tombée sur des mots de Clay sur mon téléphone égaré. « J’ai du temps à perdre, donc … Pourquoi pas. » C'est un sourire qui mord mes lèvres rapidement. Ce n'est pas tant la surprise d'avoir une réponse positive, mais c'est la façon dont elle est annoncée. Sur fond de « s'il le faut vraiment » ou plutôt « parce que je m'ennuie royalement ».

Alors je me relève, j'en mets mon sac à main sur mon épaule, et cherche dans ce dernier, un billet, bien trop gros pour ce que les verres ont coûté, mais peu importe, puisque lorsque je porte le masque d'Annalynne Malcolm la grande héritière, je ne compte pas. Et droite, devant elle, je lui lance un regard en biais, pour être sûre qu'elle est prête à me suivre, où il me plaira. C'est un brin inconscient de sa part quand on y réfléchit, mais j'imagine qu'elle ne se permet pas de le faire avec n'importe qui. De deux doigts, je vais remettre en place mes cheveux, sur le côté, et m'incline encore lorsqu'elle arrive à mes côtés. Mes Louboutins claquent sur le sol, et je profite de ce bruit sourd, le temps qu'il m'est encore permis de l'entendre, sachant pertinemment que dans plusieurs mois, les talons ne voudront sûrement plus de moi. Faute de ma grossesse qui sera d'ici là, bien entamée. Mais véritable vie avec Clay. Liberté.

Une fois hors de l'établissement, la berline et mon chauffeur attendent juste devant. Alors je la désigne des phalanges pour lui faire comprendre que c'est dans cette voiture dernier cri qu'il faut grimper. Je passe en premier, parce que je lui laisse tout de même le choix – encore – de refuser. Mais après un moment, elle me rejoint sur la banquette arrière, et je me permets de dire au conducteur « Mon père a du vous donner l'adresse du rendez-vous. » Même moi, je l'ignore, et pour dire vrai, je m'en fous. Et mes prunelles se posent sur mes mains, étonnamment vide alors que je lui confie « Je vais me marier. » Pour justifier les gâteaux que nous allons déguster. « Et le monde entier veut me faire avaler la plus parfaite des crèmes pâtissières. » Déjà écoeurée, tellement blasée. Le moteur vient de démarrer.



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annalynne & lily



Ce n’était pas tant par ennui qu’elle avait accepté l’invitation. Plutôt par curiosité. Parce que la femme qui lui faisait face l’intriguait. Elle ne connaissait absolument pas sa vie, ni les tournants et aboutissant de cette dernière. Tout en plus en avait-elle eu un vague aperçu en effleurant sin téléphone pour retrouver un moyen de la contacter. Mais jamais elle ne s’aventurerait à la juger sur ses choix, alors qu’elle ne la connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. D’une façon générale, et paradoxalement, Lily avait tendance à trouver la gent masculine plus accessible d’un point de vu émotionnel que la gent féminine. Exception faite d’Heather avec laquelle elle s’entendait vraiment bien, elle comptait peu d’amies féminines. Le problème des femmes, c’est qu’elles étaient parfois enclines à juger un peu trop vite, voire à considérer toutes les autres comme des rivales que comme des alliées. Les hommes avaient rarement cette perception vis-à-vis des femmes. Du moins était-ce là une chose qu’elle avait eu l’occasion de remarquer dans sa courte existence.

Debout, Lily passa sur ses épaules sa veste, admirant silencieusement et très discrètement la silhouette de son interlocutrice. Elle était plus grande qu’elle. Rien de très difficile en soi, dans la mesure où elle était assez petite par nature, cela rajoutant au côté mutin de son physique assez atypique. A cause de carrure, on avait tendance à la penser plus faible qu’elle ne l’était en réalité. Elle l’était en tout cas face à la prestance d’Annalynne, dont le port de tête, et même de buste, frôlait une perfection qui trahissait trop bien une éducation aux revers parfaitement plissés. Son visage s’éclaira un instant d’un vague sourire en demi-lune alors que la « voiture » de la jeune femme venait les récupérer près du trottoir. Se glissant à l’intérieur du véhicule en posant son petit charriot d’oxygène entre ses jambes. « Bonjour ! » dit-elle avec entrain pour saluer le chauffeur avec une bienveillance et une naïveté presque enfantine. Lily n’avait pas l’habitude qu’on la conduise. Encore moins dans une voiture comme celle-ci. Alors pour le coup, parée de son éducation très arbitraire par certains aspect, voir expéditive, elle ignorait les convenances, et les comportements à adopter ou non. Une fraîcheur parfois désarmante, ou désespérante. Cela dépendait des points de vu. Une spontanéité qu’il lui était parfois difficile de contrôler.

« Oui, c’est ce que j’ai cru comprendre … » lui répondit-elle d’une tonalité plus prudente, sans oser rajouter qu’elle n’avait pas l’air ravie. A moins que sa personnalité toute entière soit ainsi. Qu’elle soit de ces femmes dont l’humeur paraît toujours égale, et hautaine. Que les événements de leur vie soient positifs ou non, leurs traits restent figés dans une splendeur glaciale. Au fond d’elle, elle espérait que ce n’était pas le cas pour la jeune femme qui lui faisait face. Elle était si belle, avec sa peau halée, et ses yeux en amande. Elle trouverait dommage que des traits comme les siens soient figés dans une inertie alors qu’ils pourraient se mouvoir et s’illuminer davantage sous les soubresauts d’un sourire. Mais là, c’était bien l’artiste qui parlait, plus qu’autre chose. « C’est votre mariage. Votre vie. Pourquoi vous forcer à avaler une crème pâtissière parfaite si vous préférez l’acidité, voire l’imperfection d’une tarte aux fruits? » lui demanda-t-elle innocemment tout en sachant que sa métaphore était à double tranchant. Elle ne savait rien. Ne faisait que supposer. Mais il fallait être soit aveugle, soit un sombre idiot pour ne pas voir qu’elle était tout sauf enthousiasmée par ce mariage. Ou alors étaient-ce vraiment les gâteaux qui la mettaient dans cet état.



© ACIDBRAIN
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