(joladriel) - you talkin' to me ?

Tu te penches vers Leigh pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. Tu t'absentes pour te rafraîchir un peu. Bref, tu veux aller aux toilettes mais apparemment, c'est plus classe de dire qu'on a besoin de se rafraîchir un peu et de se rajouter du rouge à lèvres en lousdé. D'ailleurs, le corail que tu portes sur tes lèvres fines a clairement pris un coup au cours du repas. Tu adresses à Leigh un sourire radieux, parce que ce soir, c'est que tu es. Radieuse. Ce n'est pas forcément tes habits qui te rendent sublime, mais simplement le sourire rayonnant que tu portes sur les lèvres. Tu circules dans la salle de bal avec une élégance rare, tu fais un petit signe de main à ta meilleure amie Veïa et tu quittes la grande pièce pour te rendre dans un couloir plus calme. Tu souffles légèrement, remettant une mèche de tes cheveux derrière ton oreille. Tu restes quelques instants contre un mur, reprenant tes esprits. Ce n'est pas facile pour toi de jouer la comédie avec Leigh. Tu n'es pas la meilleure comédienne du monde et tu te doutes qu'avant la fin de la soirée, il découvrira le pot aux roses. Et c'est sans doute ce que tu espères. Perdue dans tes pensées, tu n'aperçois pas tout de suite quelqu'un qui t'observe. Finalement, ton regard croise celui d'Adriel et un sourire moqueur illumine ton visage. Il n'y a aucune différence physique entre lui et Leigh. Pourtant, tu les connaissais assez bien tous les deux pour ne plus les confondre. Tu le regardes, amusée, sachant très bien qu'il bouillonne. S'il y a bien une personne que tu détestes dans ce bas monde, c'est lui. Il est tout ce que tu rejettes en bloc. Tu passes devant lui, conservant ton sourire moqueur, le frôle juste pour l'agacer un peu plus et continue ton chemin en recherche des toilettes. C'est bizarre, mais quelque chose te dit que Rhodes ne va pas te laisser t'en sortir aussi facilement.  

you talkin' to me ?
— jolene

Le bal était l'une de mes périodes préférés. J'adorais ce moment où on se retrouvait tous, dans une plus ou moins bonne ambiance. Alors j'étais allée chercher Agathe et on était arrivé au bal, le sourire aux lèvres. Je l'avais laissé à notre table et j'étais partie chercher Brynn. Il fallait que je la trouve, parce que j'étais roux là quand même, juste pour elle. J'étais sûr que ça allait la faire rire et c'était le principal. Alors je marchais entre tout le monde et mon regard s'arrêtait sur mon jumeau. Je me doutais qu'il serait là, mais la personne à côté de lui, sa cavalière... J'en restais sur le cul. Qu'est-ce que Jolene faisait avec mon frère ? C'était quoi ce putain de délire ? Je ne savais pas ce qu'elle lui voulait, mais ça ne me plaisait pas du tout. Déjà que j'avais dû mal à me rapprocher de lui, s'il aimait bien cette fille, mes chances seraient alors complètement terminé. Mais, elle me remarquait et je voyais son sourire sur ses lèvres, j'avais envie de la tuer putain. Elle s'approchait, me frôlant et continuant son chemin. Je restais quelques secondes à réfléchir mais je décidais de la meilleure des décisions, me retournant, marchant rapidement et attrapant son bras. « Bonjour, tu vas bien ? T'es magnifique dans cette robe, vraiment. » lâchais-je sur un ton des plus ironiques, évidemment, avant de très vite reprendre. « Les banalités étant faites, tu peux m'expliquer tout de suite ce que tu fais avec mon frère ? » demandais-je en arquant un sourcil, perplexe par cette situation.

Tu sens sa main saisir vivement ton bras. C'est le genre de contact que tu détestais à l'époque et que tu détestes encore aujourd'hui. Tu es du genre tactile mais simplement avec les gens qui le méritent. Autant dire qu'Adriel Rhodes ne faisait clairement pas partie des gens autorisés à te toucher de la sorte, même pour stopper ta marche dans ce couloir. Forcée de te retourner, tu lui lances un regard noir, t'arrachant plutôt rageusement de son emprise. Tu te demandes ce qu'il veut te dire. Enfin, pas tant que ça. Tu te doutes que ça va tourner autour de Leigh et ça te fait doucement rire par avance. Tout d'abord, il a des paroles doucereuses. De celles qui te donnent envie de gerber venant de sa bouche. De celles qui te donnent finalement un sourire aussi jaune que ta robe. Tu sais que chaque mot qu'il prononce n'est que mensonge. Aujourd'hui comme hier, il n'était qu'un enjôleur, un monstre déguisé en prince. Tu ne lui rends pas le compliment, tu ne lui fais pas le plaisir de répondre à ses paroles ridicules. Tu le détestes comme rarement tu as détesté quelqu'un. Son simple ton ironique t'a écorchée, comme à l'époque où il avait eu des mots doux pour t'apprivoiser. T'as carrément envie de lever ton majeur face à sa tête de con, mais tu te contiens. Par pitié, c'est soir de bal, tu ne vas pas te la jouer vulgaire. Et puis sa question arrive vite. Question qui t'amuse au plus haut point. Adriel, quand même... Tu me donnes l'impression que je te fais peur. lances-tu d'une voix mielleuse. Tu poses tes poings sur tes hanches et l'observe avec une fausse moue boudeuse. Ton frère est assez grand pour choisir ses fréquentations, non ? Pas une pointe d'agressivité dans ta voix. Juste un sourire moqueur au coin de tes lèvres. 

you talkin' to me ?
— jolene

Ce bal était une catastrophe. Entre cette garce d'Eliot que j'ai dû croiser et elle qui vient accompagné de mon frère, c'était quoi la prochaine étape ? Je ne pouvais pas passer un bal tranquillement ? Alors évidemment, je pourrais faire comme si je n'avais rien vu. Je pourrais faire comme si tout ça n'existait pas et me contenter de profiter avec ma cavalière et mes amis. Malheureusement, ce n'était pas mon genre et j'affrontais les problèmes maintenant. J'avais fuis pendant trop longtemps pour continuer. Alors j'attrapais le bras de Jolene, la forçant à s'arrêter ce qui ne lui faisait pas plaisir vu la tête qu'elle faisait. Mais autant dire que je m'en foutais totalement pour le coup. Cette fille faisait partie des personnes que je n'aimais pas, alors si elle n'était pas contente de me voir, cela me rendait heureux. « Me faire peur ? C'est une bonne blague ça ! » m'exclamais-je en explosant de rire. Je n'avais pas pu me retenir, mais c'était bien trop drôle qu'elle croit que moi, j'ai peur d'elle. Après tout ce que j'avais vécu, après ma vie merdique, après ce que j'avais fait, avoir peur de cette petite blonde ? Ouais, non, c'était vraiment une bonne blague. « On dirait que non, étant donné qu'il vient au bal avec toi. Je ne sais pas ce que tu as derrière la tête, mais le fait pas souffrir, c'est un conseil. » rétorquais-je simplement, sur un ton des plus calmes. Je me surprenais moi-même de ne pas avoir été méchant. Enfin, pas encore du moins.

Qu'il rigole ! Tu le regardes, toujours tes mains sur les hanches, un sourire moqueur sur les lèvres. Il s'esclaffe mais dans le fond, tu sais que tu as raison. Tu as sans doute exagéré en utilisant le mot "peur" mais tu sais pertinemment qu'il te considère au minimum comme une menace. Il ne prendrait pas la peine de venir te trouver au milieu du bal pour te faire la morale si tu étais si insignifiante à ses yeux. Ca gonfle un peu ton ego que ce crétin de Rhodes te mette en garde, c'est qu'il appréhende ce dont tu es capable. Honnêtement, tu es capable de beaucoup de choses depuis quelques temps et parfois, tu ne te reconnais plus toi-même. Tes bras tombent le long de ton corps tandis que tu lances : Excuse-moi, Adriel, c'est vrai, comment toi, tu pourrais avoir peur de quelqu'un ? Tu es bien trop parfait pour ressentir de la peur. Ironie, quand tu nous tiens. Petit sourire en coin pour parfaire ton numéro de cirage de bottes. En réalité, t'aurais plus envie de l'étrangler à mains nues mais tu te gardes bien de le faire. Et ses prochaines paroles n'arrangent rien. Cette fois, c'est à ton tour de rigoler. Le faire souffrir ? Arrête, je n'en suis pas capable et tu le sais très bien. Je ne ferais pas de mal à une mouche. Et ses paroles te donnent la confirmation que oui, il redoute en quelques sortes tes actions. Finalement, cette rencontre t'amuse, il est plutôt divertissant, cet Adriel.

you talkin' to me ?
— jolene

Je voulais passer une soirée tranquille, un bal tranquille, mais il fallait que je croise Jolene. Je savais que si je la croisais, ça ne se passerait évidemment pas bien. Parce que dès que l'on se parlait, c'était pour se prendre la tête. Parce qu'elle me détestait. Mais je m'en foutais qu'elle me déteste au fond. Ce n'était pas la première à me détester et ce ne serais pas la dernière. Mais je ne voulais juste pas qu'elle fasse du mal à mon frère, même si je ne m'entendais pas avec lui, je comptais bien y arriver. « Effectivement, je suis parfait. C'est sûrement l'une des raisons pour laquelle tu m'en veux, vu toutes tes imperfections. » rétorquais-je avec un petit sourire. Taper là où ça faisait mal, c'était ma spécialité. Faire chier les gens, c'était aussi une de mes spécialités. Et cette fille, je m'en foutais très clairement de lui faire du mal, de la faire souffrir. Je l'avais déjà fait, pourquoi est-ce que j'en aurais peur maintenant hein ? Il n'y avait aucune raisons. « Tu ne peux pas me la faire à moi. Tu as peut-être un visage d'ange, mais je sais qu'au fond, t'es une vraie garce. Alors je ne sais pas pourquoi tu es aux bras de Leigh, mais il faut avouer que ça attise ma curiosité. » disais-je en fronçant légèrement les sourcils. Je me demandais ce qu'elle le voulait, je me demandais pourquoi elle l'avait choisit lui pour aller au bal. Après tout, elle me détestait de tout son être, pourquoi aller au bal avec mon jumeau ? Celui qui me ressemble comme deux gouttes d'eau et qui lui rappelle donc que oui, j'existais bien. Cela n'avait aucun sens.

Chaque fois que tu croises Adriel, c'est toujours la même chose. Cette animosité est belle et bien toujours présente entre vous. Il est certainement impossible que vous arriviez à trouver un jour un terrain d'entente. Il t'énerve au plus haut point, te fait sortir de tes gonds chaque fois que tu le vois. Tu sais pertinemment qu'il ne te porte pas non plus dans son cœur. Mais il faut être honnête, c'est lui qui, à l'époque, à démarrer les hostilités. C'est lui qui s'est joué de toi avec ses douces paroles et son regard aguicheur. Lui qui t'a fait passer pour conne alors que tu ne lui avais rien demandé. Tu aurais souhaité qu'il ne rentre jamais dans ta vie. Il n'est qu'un égoïste qui ne pense pas à ce que les gens peuvent ressentir quand il les blesse. Et il t'avait blessée. Beaucoup. Ses paroles avaient été cruelles et forcément, aujourd'hui, tu le détestes pour ça. Tu lis en moi comme dans un livre ouvert, Adriel. En effet, je t'envie d'être si parfait. Là, il commence sérieusement à te courir sur le haricot. Mais ça t'amuse toujours de le voir se questionner sur ta présence au bal avec son frère jumeau. Tu n'es pas prête de lui donner la véritable réponse à sa question. Si Leigh était sans doute plus supportable qu'Adriel, il avait aussi par le passé réussi à te faire du mal. Visage d'ange ? Tu me fais un compliment, Rhodes ? Tu t'approches ensuite de lui pour venir lui murmurer à l'oreille : Si j'ai choisi Leigh, c'est parce que je savais pertinemment que je ne pouvais pas t'avoir toi. #jmefousdetagueule.com

you talkin' to me ?
— jolene

En vérité, je ne voulais pas me prendre la tête ce soir. J'avais d'autres choses à penser, d'autres choses à faire. Mais voir Jolene avec mon frère, ça m'avait fait vraiment bizarre. Alors je n'avais pas pu m'empêcher d'aller la voir, comme si on allait pouvoir se parler normalement sans se prendre la tête. C'était beau l'espoir. Je souris à ses paroles, un sourire bien hypocrite car je savais bien qu'elle ne pensait pas que j'étais parfait. Mais je m'en fichais, moi, je savais que je l'étais et c'était bien ça le plus important dans cette histoire. Je préférais ne pas répondre, car c'était un débat sans fin. Je préférais me concentrer sur Leigh, sur pourquoi elle était avec lui, sur ce qu'elle lui voulait. « Un compliment est peut-être un bien grand mot, disons que je sais reconnaître les choses, contrairement à certaines. » rétorquais-je en levant les yeux au ciel. Je ne l'aimais pas, j'avais été un connard avec elle, j'étais d'ailleurs un connard, mais je savais être franc. Elle avait un visage d'ange, c'était un fait. Cela ne changeait rien au fait que je ne l'aimais pas, loin de là. Je manquais d'exploser de rire après ses paroles chuchotait à mon oreille. « Mon dieu que je suis touché ! » m'exclamais-je faussement ému par cette déclaration. Je savais que c'était faux, je n'étais pas naïf comme elle, elle l'avait pu l'être à l'époque. « Et la vraie raison ? » demandais-je une nouvelle fois. Je ne comptais pas lâcher l'affaire, déjà parce que j'étais un mec beaucoup trop curieux et aussi parce qu'on parlait de mon frère. La famille restait sacré malgré tout.

Tu te demandes clairement si le fait d'être têtu est l'un des traits de caractère de tous les étudiants d'Harvard. Tu as l'impression que Rhodes ne lâchera pas l'affaire tant que tu ne lui as pas donné une véritable raison. Quant à toi, tu n'es bien sûr pas décidée à la lui donner. Forcément, c'est un combat sans fin qui va finir par vous épuiser et vous gâcher le bal si vous continuez dans cette direction. Tu sais très bien qu'Adriel ne veut pas lâcher le morceau parce qu'il veut protéger son frère au cas où tu veuilles jouer à la sorcière avec lui. Quoi qu'il en soit, Adriel vient de te faire un compliment et il prend un air condescendant pour te dire que lui au moins, il reconnaît les choses. Tu as, une nouvelle fois, clairement envie de lever ton majeur bien haut pour lui dire d'aller se faire voir. Mais il faut absolument que tu contiennes pour ne pas passer pour une fille vulgaire. Tu as beaucoup de défauts mais celui-là n'en fait pas vraiment partie. Alors tu préfères te taire mais si dans le fond, ça te fait chier parce que comme dit si bien le proverbe : "qui ne dit mot, consent". Tu préfères continuer de jouer, t'approchant de lui pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. Tu le vois feindre d'être ému et tu ne peux t'empêcher de sourire, presque franchement. Parce que dans le fond, en cet instant, vous vous comportez exactement de la même façon et c'est sans doute ce que vous détestez le plus.  La vraie raison ? répètes-tu simplement. Je ne peux pas simplement venir au bal au bras d'un gentil garçon ? Tu vas encore me tenir le crachoir longtemps avec cette histoire ? Ta voix douce tranche avec tes paroles agressives.

you talkin' to me ?
— jolene

Au fond, je me disais qu'il fallait que j'arrête d'être aussi curieux. Il fallait que je laisse mon frère faire ce qu'il voulait de sa vie. Et s'il voulait être accompagné de Jolene au bal, alors pourquoi pas ? Mais voilà, je ne pouvais pas m'empêcher de m'en mêler, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si Jolene n'avait pas quelque chose derrière la tête. Est-ce qu'elle était avec lui pour un but précis ou juste car elle l'appréciait ? C'était bien trop dur à dire, surtout que je ne connaissais pas tellement Leigh au final. Je fronçais les sourcils à la suite de ses paroles. Est-ce qu'elle était sincère ? C'était difficile à dire en réalité. Je ne savais pas tellement si elle l'était ou non. « Vraiment ? Tu es en train de me dire que tu n'as donc rien contre mon frère ? Tu es juste heureuse d'être à son bras et de passer la soirée avec lui ? » demandais-je d'un air suspicieux. C'était étrange. Je ne pouvais pas m'empêcher de me dire qu'il y avait quelque chose d'étrange là-dessous mais en même temps, je n'avais aucune preuve et elle l'avait l'air aussi têtue que moi. Donc, elle n'était pas prête à me donner la vraie raison si ce n'était pas celle-là.