l.o.v.e. (weaslacce)

Il est vingt-trois heures ou peut être minuit, je ne fais pas trop attention parce que je me dirige vers la salle de bain sur la pointe des pieds. Ma mère dort comme si elle n'avait pas dormi dans un lit depuis des années. Je crois que la journée au spa l'a épuisé comme pas possible et c'est pas plus mal. J'enfile ma robe de chambre blanche en soie, une paire de chaussons de l'hôtel et je quitte la chambre sur la pointe des pieds. Être loin de Bonaventure m'est vraiment difficile, je dois l'avouer. Quand je suis aux États-Unis, je fais avec parce que je n'ai pas le choix mais là... C'est différent. Je ne l'ai pas vu de la journée et il me manque. Oui, il me manque. Je soupire légèrement en me dirigeant vers sa chambre. On ne doit pas se voir, ça porte malheur et puisque Priape - et sa poisse légendaire - est là, autant tout mettre de notre côté. Je souris à quelques personnes qui passent par là, échange deux-trois banalités en arabe avec le staff de l'hôtel et je me retrouve devant la porte de Bonaventure. Je lève la main pour toquer mais ne le fais pas tout de suite. Il ne faut pas que je le vois, pas qu'il me voit, rien. J'ai besoin de lui pourtant. On ne peut pas se bander les yeux, se faire un câlin et repartir ? Je serai incapable de garder les yeux fermés, je le sais bien. Je toque à deux reprises et souffle. " Chéri ? " C'est important pour lui aussi, je sais qu'il n'ouvrira pas la porte comme ça. " Tu me manquais... " Et tu me manques encore. " T'es réveillé ? " Finis-je par demander. Ça se trouve, je parle à une porte quoi ! La honte...

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Il n’arrivait pas à dormir. C’était trop lui demander alors que son Andrea était loin de lui et que surtout, le lendemain, ils célébraient leur mariage. Oui, il allait se marier dans quelques heures et l’excitation l’empêchait de s’endormir. Pire, il lui manquait quelqu’un à ses côtés… Pourquoi avaient-ils décidé de jouer la carte de la tradition et de ne pas se voir la veille du mariage ? Sur le moment, cela lui avait paru amusant mais à présent, il regrettait sa décision. Andy lui manquait atrocement, chaque moment sans elle était une véritable torture…Peut-être pourrait-il lui rendre visite ?! Non, elle devait très certainement dormir après sa journée entre filles. Il en était là de sa réflexion quand il entendit la voix de l’objet de toutes ses convoitises. « Trésor ? » murmura-t-il presque incrédule en s’approchant de l’imposant porte. « Tu me manquais aussi, tu lis dans mes pensées à présent ? » lâcha-t-il sans répondre à sa dernière question qui n’était que pure rhétorique. « Attends… Tu ne peux pas rester dans le couloir… Accorde moi trente secondes, je vais me mettre dans la salle de bain » lui dit-il avant de se cogner à une petite table et de jurer tout bas. Puis, il se hâta d’aller jusqu’à la salle de bain -non sans prévoir un fauteuil confortable pour sa future femme près de la porte. « Tu es entrée ? » demanda-t-il bêtement à la porte de sa salle de bain.

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" Je suis une sorcière tu savais pas ? Je t'ai ensorcelé pour tomber amoureux de moi et tout " Lançais-je en riant légèrement, comme une idiote. Ouai, je lui ai fais boire une potion magique mais, visiblement, j'en ai bu autant que lui, pour ne pas dire plus. Je souris bêtement et colle mon front sur la porte. Si quelqu'un passe, on va vraiment me prendre pour une folle furieuse mais je suis prête à ça. Je me dis surtout que si l'un de nos invité me trouve là, je vais me faire remonter les bretelles bien comme il faut. Je l'écoute et souris. " Ok j'attends " Lançais-je en posant déjà la main sur la poignée de la porte. Je ne bouge pas, j'attends. C'est foutrement long trente secondes quand on attend comme ça, je peux vous le dire. Je souris légèrement et finis par tourner la poignée et entrer dans la chambre. Je regarde partout autour de moi et attrape sa chemise que j'enfile après avoir enlevé ma robe de chambre en soie. " Oui je suis là " Soufflais-je en m'installant sur le fauteuil. Je me replie sur moi même et ferme les yeux quelques secondes. " Ça va ? T'as passé une bonne journée ? Vous avez fais quelque chose avec les garçons ? " Demandais-je rapidement, curieuse comme pas deux.

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« Tout s’explique ! Je me disais bien qu’il y avait quelque chose qui clochait chez moi… Tu m’as ensorcelé… Bon tant pis, je ferais avec » rétorqua un Bonaventure qui se voulait fataliste mais on sentait dans sa voix combien son sourire était présent sur ses lèvres. Finalement, il était heureux qu’elle soit venue le voir car il avait la preuve qu’elle était tout aussi accro à lui ; autant dire qu’il se dépêcha d’aller se réfugier dans la salle de bain, se laissant glisser le long de la porte comme pour être au plus près de la femme de sa vie. « Je vais bien… On a été faire un tour de quad dans le désert avec les mecs puis on s’est improvisé une partie de cartes. Rien de bien méchant. Ah si, Paris voulait m’offrir des stripteaseuses pour ma dernière journée de célibataire juste pour te faire râler. Je crois que ma grand-mère l’a traumatisé à vie quand elle a commencé à lui en faire un pour lui montrer la vie » rigola-t-il à travers le battant. « Et toi, comment ça va ? Tu as profité de ta journée entre filles ? » lui demanda-t-il avec un léger sourire.

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Mais qu'est-ce que je fais là sérieusement ? C'est du suicide. Si on se voit, si nos regards se croisent par miroir interposé, je vais devenir folle, je le sais. Je serai bien du style à décaler le mariage de vingt-quatre heures parce que je l'ai vu et que ça va nous porter la poisse. Alors j'essaye d'être prudente et le connaissant, il va redoubler de prudence lui aussi. " Pourtant c'est toi le Weasley hein " Lançais-je en riant légèrement. C'est lui qui est sensé être un grand sorcier et clairement pas moi mais bon... En tout cas, ça me réchauffe le coeur d'entendre sa voix et je souris légèrement alors que je m'installe sur le fauteuil près de la porte. J'aimerais tellement le prendre dans mes bras, l'embrasser en gardant les yeux fermés mais je sais que je suis capable, sous l'émotion, d'ouvrir les yeux après le baiser et pouf, tout foutre en l'air. Je l'écoute et ris légèrement. " Il est pas possible celui là ! C'est tellement cliché les strip teaseuses " Soufflais-je en levant les yeux au ciel. J'aurai pété un câble. Mais pas contre mon futur mari mais bien contre mon meilleur ami. " Ta grand-mère me fait mourir de rire, c'est dommage qu'elle n'est pas venue avec nous " Parce qu'on aurait bien ris. " C'était sympa comme tout... Y a rien de mieux qu'un bon sauna, un bon massage et puis le henné après.. C'est magnifique, ça va être parfait avec ma robe " Lançais-je avec un léger sourire en regardant mes mains et mes avants bras. " Ça met longtemps à partir dis voir ? Parce que ça n'ira pas avec ma robe de bal " Riais-je. Ouai, c'est maintenant que j'y pense moi ! Bien, très intelligent Andrea !

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« Oui et demain, tu seras une Weasley au même titre que moi ma petite sorcière adorée » répondit-il sur le même ton, accompagné d’un rire. Cette bonne humeur, cette légèreté lui avait manqué car il avouait sans grande difficulté que cette journée avait été bien trop long sans elle. Bonaventure, depuis son expulsion, avait développé un sens aigu du contact avec Andrea, comme si chaque absence pouvait être définitive. Aussi avait-il pris le goût de savourer chaque occasion passée en compagnie de sa belle fiancée. Vous pouviez donc imaginer combien ne pas la voir, la toucher, l’embrasser lui en coûtait. Au moins, il pouvait se satisfaire de l’entendre à nouveau rire et lui parler. « Oui mais je crois qu’il voulait surtout te faire râler. Il t’aime beaucoup » lui apprit-il en souriant, le mur de la salle de bain, pour seul témoin. « Oh crois-moi, elle aurait aimé vous suivre mais elle se fatigue vite du coup, elle préfère rester au calme. Si tu veux, une fois de retour à Boston, nous pourrions aller lui rendre visite un week-end pour que tu puisses vraiment faire sa connaissance. Tu sais qu’elle m’a été surprise quand je lui ai dit que tu étais mannequin ? Maintenant, attends toi à ce qu’elle te commande de la lingerie pour draguer Monsieur Robert du cinquième étage de sa maison de repos » éclata-t-il de rire avant de secouer la tête et de l’écouter lui expliquer sa propre journée. Il était heureux qu’elle ait pu profiter de cette coutume musulmane avec ses amies. « Cela dépend de la peau mais généralement, c’est trois/quatre semaines » lui répondit-il avant d’ajouter. « Je donnerai cher pour pouvoir t’embrasser maintenant »

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Je souris largement à sa remarque. Demain, je quitte mon nom de jeune fille, je change de nom, je laisse derrière moi le nom corse de ma mère. Mais c'est celui que je garderais à l'hôpital pour que j'évite de me chercher pendant des heures et Weasley est bien plus courant que Cermolacce aux États-Unis. C'était beaucoup de changement pour ma mère mais elle était tellement heureuse pour moi que je pouvais faire n'importe quoi, elle ne serait pas contre. Ma mère est comme ça de toute façon, à quoi m'attendais-je ? Elle n'a voulu que mon bonheur toute sa vie, associant avec difficulté vie professionnelle et vie personnelle. " Bien sûr qu'il m'aime beaucoup, tu m'as vu ? Je suis géniale " Riais-je légèrement. Paris était vite devenu un incontournable dans ma vie même si ce n'était pas tous les jours faciles avec son caractère de cochon et ses manières d'hommes de Neandertal ! Mais je l'appréciais énormément, à un tel point qu'il grossit ma Dunster Squad où Priape et Chase jouaient des coudes depuis quelques temps maintenant. Je souris légèrement. " Je lui donnerais les meilleurs pièces. Enfin pas trop non plus, je veux pas que Monsieur Robert du cinquième étage fasse une crise cardiaque rien qu'en la regardant " Riais-je en secouant la tête. Ça serait quand même le comble quand on y pense. Je soupire légèrement. " Moi aussi mais dis toi que demain à 17h, on pourra s'embrasser autant qu'on veut " C'est dans quoi ? Dix huit heures. On peut le faire. " Trois à quatre semaines ? Bon, pas besoin de mettre de bijoux pour les trois mois à venir avec moi vu la peau que j'ai " Riais-je légèrement. " J'imagine même pas la gueule de Priape quand il va voir ça... Il est venu avec vous ? " Demandais-je curieusement à mon futur mari. Il y avait Paris donc bon, pourquoi pas...

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Oh oui elle était géniale. Bonaventure n’avait encore jamais rencontré deux Andrea dans toute sa vie et c’est bien pour cela qu’il était tombé amoureux d’elle. Auprès d’elle, il découvrait à la fois une femme pleine de vitalité et de contradictions. Il aimait son humour même s’il ne comprenait pas toujours tout comme il adorait la manière dont elle avait de se dépêcher d’aller se brosser les dents pour pouvoir l’embrasser le matin. Des petits moments du quotidiens qu’ils allaient partager une fois mari et femme. « Je ne te contredirai pas sur ça… peut-être après cinquante années de mariage et encore » s’amusa-t-il à répondre en s’imaginant combien il serait agréable de vieillir auprès d’elle. Les plus cyniques lui diraient qu’il changerait peut-être d’avis après deux mois de vie commune mais Bonaventure restait ce romantique amoureux de l’amour et des bons sentiments. « Oui ce serait bête qu’il décède avant qu’elle glisse une pilule de viagra dans son verre d’eau au moment du repas du midi » rigola-t-il en appuyant l’arrière de son crâne contre la porte comme si cela lui permettrait d’être plus proche d’Andrea. « J’ai hâte que tu deviennes ma femme devant nos proches » soupira-t-il de bonheur avant de rigoler à nouveau lorsqu’ils évoquèrent le henné qu’elle s’était faite un peu plus tôt dans la journée. « Non il n’était pas là mais ce n’est pas grave. Il a déjà accepté de venir au mariage et de te conduire à l’autel… Il vaut mieux pas trop lui en demander » répondit-il avant d’aborder un sujet qui l’intéressait bien plus. « Dis-moi, je me demandais… Tu veux que l’on vive dans ton appartement ou que l’on s’en cherche un tous les deux ? » lui demanda-t-il distraitement.

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Je ris légèrement. Cinquante ans de mariage, on en est loin, mais je ne vois pas ça comme un soucis à ce moment même. À vrai dire, ça me semble tellement proche alors que c'est super loin ! C'est ça l'amour non ? " T'imagines, j'aurais soixante quinze ans, je serai une vieille peau toute fripée, quelle horreur " Riais-je. Et lui, il aura quelle tête à soixante quinze ans ? Y a pas des applications qui font vieillir pour voir à quoi on ressemblera ? Moi je suis sûre qu'on sera deux sex symbols à plus de soixante dix balais et qu'on fera toujours trembler toutes les minettes et les minets de la ville ! Oui, je divague. J'éclate de rire quand il parle de viagra. " Peut être que ce papi est tout à fait capable de faire des folies de son corps sans aide hein ! " Ouai, après niveau endurance et tout c'est peut être autre chose. J'en sais rien et, étonnement, je ne veux pas savoir. Je souris et glisse le regard sur cette porte que je rêverais de voir transparente à ce moment même. " Moi aussi... C'est pour bientôt " Soufflais-je en regardant l'horloge sur la table de chevet changer d'heures. Je compte presque les minutes jusqu'au moment où je pourrais le revoir. " Ta petite tête me manque " Soufflais-je. Bon, pas que sa tête, son corps tout entier me manque aussi mais bon... Évitons de se donner mutuellement envie de ne faire plus qu'un, ce serait cool ! Je soupire légèrement. Ça m'agace que Priape ne fasse pas plus d'efforts mais bon, je sais que je lui en demande déjà beaucoup, il n'y a qu'à voir sa réaction quand je lui ai annoncé la nouvelle. " Attends, il est capable de changer d'avis d'ici là hein " Dis-je d'un ton un peu las. Au pire, je demanderai à Russell de m'emmener. Ou Chase. Je l'écoute et souris légèrement. " Le mien pour le moment si ça te gêne pas... Je l'ai acheté en janvier, c'est pas très rentable comme achat du coup " Riais-je légèrement. " Et si je déménage j'aimerais bien quelque chose de... plus grand, avec un jardin. Une petite maison avec plusieurs chambres " Une maison pour accueillir nos enfants quand je pourrais en avoir, quand on arrivera à en avoir quoi...

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Imaginer le futur était un exercice qu’il s’était toujours gardé de faire, préférant vivre au jour le jour depuis trois ans. Pourtant, depuis qu’il fréquentait Andrea, Bonaventure se surprenait de plus en plus à imaginer ce que cela serait de vieillir à ses côtés. « Tu seras toujours la plus belle fripée du monde… Remarque, je ne serais pas mieux… Cela se trouve, je serais obligé d’avoir un dentier que je ferais trempé tous les soirs à côté des brosses à dent » ria-t-il de bon cœur en s’imaginant le tableau. « Mais je sais une chose, c’est que je serais toujours en train de rigoler grâce à toi » ajouta-t-il. Andrea avait apporté une telle lumière dans sa vie qu’il ne se voyait pas autrement que comme un homme vieux mais heureux. « Peut-être mais comment te dire… je préfère éviter d’imaginer ma grand-mère dans ce genre de relation. Je ne veux pas faire de cauchemar ou ne plus oser la regarder droit dans les yeux demain » dit-il non sans rire une nouvelle fois. Connaissant sa parente, elle serait capable de lui arracher les vers du nez pour mieux s’esclaffer un truc du genre : Bona, ce sont les choses de la nature et je compte bien poursuivre ma vie sexuelle, je suis pas sèche ma parole. Alors… Sans façon !

Le jeune homme sortit son téléphone portable et fit une photo qu’il envoya à sa petite-amie avec pour texte : Pour pas qu’elle te manque de trop. « Une photo, c’est pas comme si cela violait la tradition n’est-ce pas ? » lui dit-il en posant le téléphone portable sur le carrelage de la salle de bain. Andrea en profita pour aborder le sujet Priape et malgré lui, Bonaventure vola au secours de ce meilleur ami qui ne pouvait pas le sentir à des kilomètres. C’est juste qu’il ne voulait pas que sa future femme ressasse des pensées tristes. « Ne dis pas cela, il ne changera pas d’avis. Il ne m’aime pas mais toi, il t’adore. Il veut que tu sois heureuse…même s’il n’approuve pas notre mariage. Je ne connais pas beaucoup ce Priape mais cela ne peut qu’être qu’un homme bien puisque tu le considères comme ton meilleur ami » tenta-t-il de la rassurer. Peu après, ce fut lui qui initia le dialogue sur leur lieu d’habitation. « Rien ne nous empêche de rester dans cet appartement le temps de nos études et de voir plus tard, pour plus grand. Je n’ai jamais été un grand matérialiste devant l’éternel. Tant que tu es là, peu m’importe l’endroit où je vis » répondit-il. Bonaventure était un nomade, un homme qui aimait bien trop voyager pour songer à se poser quelque part ; Du moins, avant de rencontrer Andrea.

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