Invité
est en ligne
Invité
Soirée culture... ou pas
❝ I warned you from the start, that boy, I'm not that kinda girl. ❞
Arrivant devant la porte de l’appartement que j’occupais, je trouvais un paquet provenant de chez Givenchy ainsi qu’un petit mot qui l’accompagnait : « Le sénateur Grant sollicite votre compagnie pour le gala d’inauguration de la nouvelle aile du musée des Beaux Arts, ce soir à 20h. Vous trouverez la tenue que vous porterez ce soir dans le paquet ci-joint et une voiture passera vous prendre. » Oh, le sénateur Grant, l’un de mes clients préférés, déjà en Espagne où il m’accordait toujours un moment dès qu’il était de passage. Je me saisis du paquet et entrais dans l’appartement. Je jetais un coup d’œil à l’horloge qui affichait déjà 18h30, il ne me restait plus beaucoup de temps pour me préparer. J’adorais ces soirées mondaines où se retrouvaient les hommes politiques, les grosses fortunes, en effet, elles me permettaient de toucher du bout du doigt mon rêve de devenir une femme puissante, riche et enviée ; et puis entre nous j’avais droit à de l’alcool de très haute qualité, de la haute couture à afficher avec arrogance, buffet divin et tout ça gratuitement (enfin non j’étais payée pour y aller), alors que demander de plus ? Bon c’est sûr que les œuvres allaient sans doute m'intéresser autant que regarder une mamie nourrir des pigeons au parc, mais les à-côtés étaient assez nombreux pour équilibrer la balance. Ainsi, j’enfilais ma magnifique robe dorée et les chaussures qui l’accompagnaient. 19h45, la voiture m’attendait déjà en bas de chez moi avec à l’intérieur mon cavalier. 20h30, j’arrivais dans le lieu de la réception au bras de mon cavalier qui me présenta aux personnes déjà présentes. Mais parmi tous les hommes, auxquels j’avais été présenté, un seul avait retenu mon attention. Au cours de la soirée, je lui laçais quelques œillades, espérant que de son côté, lui aussi m’avait remarqué. Mon cavalier devait s’être aperçu que mes pensées s’étaient envolées loin de lui, car il attira mon attention par un commentaire lourd de sous-entendus, d’une voix qui trahissait son amertume. Je m’excusais feignant un coup de fatigue avant de lentement déposer un baiser sur la joue du sénateur. Satisfait de mon jeu d’actrice, le quadragénaire m’offrit une coupe d’un millésimé dans lequel je trempais timidement mes lèvres. Après quelques heures à sourire à chacun des compliments que je recevais, je pris l’initiative de m’éloigner prétextant le fait que je devais me refaire une beauté. Sur la route, j’attrapais un serveur à la volée : « Vous voyez le jeune homme là bas, offrez-lui ce verre de ma part » . Je suivais alors le serveur du regard, normalement dans peu de temps, j’allais me trouver en charmante compagnie.
(c) sweet.lips
(Invité)