Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityUne fierté dangereuse. - Page 2
-43%
Le deal à ne pas rater :
-100€ Pack rééquipement Philips Hue Play : 3 barres lumineuses ...
129.99 € 229.99 €
Voir le deal


Une fierté dangereuse.

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Une fierté dangereuse.
Paris n’était pas d’accord, il ne voulait pas baisser son froc pour gagner en sécurité. Il voulait être respecté, il voulait tout obtenir au risque de déplaire. De tout façon, il y avait toujours quelque chose qui clochait chez lui. Il avait beau faire tous les efforts du monde, rien ne semblait assez bien au regard d’autrui. Pourtant, il avait voulu jouer le jeu de la société, se ranger, être comme tout le monde mais il avait rapidement étouffé. Le Dunster avait besoin d’éprouver ses limites en toute circonstance, il avait besoin d’adrénaline mais également de cette souffrance. La souffrance. C’était ce qui lui avait permis de grandir et de s’affirmer. Il l’avait fait dans la douleur et au final, cette dernière était devenue une compagne à part entière. « Je n’aime pas l’idée de dépendre de quelqu’un… On finit toujours par se faire trahir à la fin » grommela-t-il. Paris parlait par expérience car à la fin, tout le monde pensait plus ou moins pour sa gueule. Combien de temps lui restait-il avant que Lawrence ne le trahisse et l’abandonne sur le bord de la route, le cœur en miette d’avoir trop donné, d’avoir fait confiance ? Pourtant, malgré cette peur, il ne se voyait pas vivre sans le regard paternaliste de cet homme car il l’avait laissé entrer dans sa vie, dans sa tête également. Il ne se voyait pas du jour au lendemain de se priver de cette force tranquille et Lawrence ne semblait pas vouloir partir non plus car ne venait-il pas de lui dire qu’il serait à ses côtés pour l’aider à se contrôler. « Y a des jours où je me dis que tu es encore plus têtu que moi » rigola-t-il en fermant les yeux, se reposant quelques instants mais aussi pour supporter la douleur.

Arrivé devant l’hôpital, Paris émit une objection. Il ne voulait pas y aller. « J’ai l’habitude de me faire passer dessus depuis que je suis gosse… Il parait que ça forge le caractère selon ce qui me servait de géniteur à l’époque » marmonna-t-il sans oser lui avouer que lorsqu’il disait se faire passer dessus, c’était au sens propre comme au sens figuré car l’homme qu’il avait longtemps pris pour son père avait été très heureux de se servir de son « fils » comme poupée gonflable. « Elle s’appelle Summer Wingfield… » soupira-t-il, conscient que faire changer d’avis Lawrence était peine perdue et dans un certain sens, il n’avait pas non plus la force de se battre contre lui. « Allons-y avant que je change d’avis… mais tu me devras quand même une bière » grogna-t-il en sortant péniblement de la voiture en mode bougon.

AVENGEDINCHAINS
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


« Ce n’est pas parce que tu n’as pas pu compter sur les bonnes personnes par le passé que tu dois continuellement être sur tes gardes. » énonçai-je en regardant la route. D’accord, le propos pouvait paraître mensonger voire ironique de la part d’un homme qui avait ma profession et devait se méfier de tout et de tout le monde. Sauf que je possédais aussi des amis. En cercle rapproché c’est vrai, mais la plupart connaissait mon identité réelle, et je savais que je pouvais leur faire confiance. Comment ? Le temps me l’avait appris par les épreuves que j’avais passées, et ils avaient continué à bercer mon existence jusque-là. « D’autant que je ne te parle pas de « dépendre » d’une personne mais d’apprendre à lui faire confiance. La confiance se mérite, Paris. Dans les deux sens. Rassure-toi, je comprends tout à fait qu’à l’heure actuelle tu ne peux pas m’accorder entièrement ta confiance, c’est d’ailleurs tout à ton honneur puisque nous nous connaissons à peine et la garantie que je t’offre de rester à tes côtés est vaine tant que nous ne nous connaitrons pas mieux. Cependant, accepte au moins mes conseils avant de juger mes motivations. » corrigeais-je avant qu’un bref sourire n’étreigne mes joues à son commentaire sur mon entêtement. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » répondis-je alors très sérieusement, quoiqu’amusé par son propos qui m’avait déjà été « reproché » par une amie de longue date il n’y a pas si longtemps.

Garé un peu à l’écart de la porte d’entrée de l’hôpital pour ne pas faire obstacle au travail des ambulances qui débarquaient toutes les heures, mes sourcils se froncent lorsque j’apprends, partiellement et subtilement du moins, l’enfance vécue par le jeune homme. Malgré ma profession qui exigeait de moi que j’élimine certains individus, ces derniers n’étaient jamais des enfants de chœurs, ce qui faisait que, si ce n’était le souvenir de ma femme et celui de ma fille, j’aurai dormi comme un loir chaque nuit durant. En outre, on aurait pu penser qu’au regard de cette même profession je serais le genre de type à aimer la violence, et à en faire usage dès que l’occasion se présentait. Il n’y avait rien de plus faux. Et je haïssais du plus profond de mon être les violences exercées par un être supérieur sur un autre plus faible, pire encore lorsqu’il s’agissait d’un enfant. Sur le moment, face à ces mots, je ne sais pas très bien comment réagir. Ou plutôt, ma première réaction aurait été de lui demander le prénom de son géniteur, son numéro de sécurité sociale et de m’en occuper personnellement. Sauf que je n’avais pas envie de donner cette image de moi à ce garçon que je considérais comme mon propre fils. « Il ne fait plus partie de ta vie, désormais. » murmurai-je en posant une main sur sa cuisse. « Moi, oui. Et si ton…géniteur est encore en vie, si jamais tu as encore un contact avec lui, dis-toi que je serais là si jamais il recommençait à t’inculquer ce genre de leçons. » Car Paris avait beau être devenu un homme, une armoire à glace comme diraient certains, il n’en restait pas moins un fils vis-à-vis d’un père violent. Or, je savais par mes cours de psychologie enseignés à Harvard, qu’il n’y a rien de plus fragile, d’instable, qu’un enfant face à son parent. Quel que soit son âge, son sexe, sa forme physique, son état psychologique l’empêchait presque toujours de faire face aux défauts de tout ordre chez ses géniteurs. Il en devenait alors la victime muette. Un doute m’assaille encore en y repensant. Paris avait fait allusion à son père comme celui qui « lui passait dessus », une expression typiquement américaine que je maîtrisais mal, hélas. « Est-ce que…enfin j’ai compris qu’il était violent mais est-ce qu’il t’a aussi… » Je n’étais pas très doué pour m’exprimer sur le passé, ou sur les émotions s’y raccordant. Ce n’était ni de la gêne, ni de la honte, mais une envie de bien faire, de ne pas le traumatiser plus encore en y faisant allusion de la mauvaise manière. Cependant, si je lui posais la question, ce n’était que dans le but d’envisager une aide plus poussée, ‘psychologique’ j’entends, si tel avait le cas. Si…Paris avait subi un viol, ou des agressions sexuelles de son géniteur. Je priais de tout mon cœur que ça n’avait pas été le cas.

« Hum. Joli prénom. » Summer, je le retiendrai sans problème. « Un verre de lait plutôt. C’est bon pour la croissance. » le taquinai-je en m’extirpant du véhicule pour aller l’aider, une main sous ses épaules. Une fois à l’intérieur, je le fais asseoir sur l’une des chaises de l’accueil, avant d’aller user de mon charme face à l’infirmière qui tenait la réception. Un sourire, une promesse de rendez-vous, et la dénommée Summer avait reçu un appel d’un certain docteur Harris qui la réclamait au service néo-natal, soit quatre étages plus haut, pendant qu’une infirmière était rapidement affectée aux soins de Paris. « Monsieur…Barnes ? » demanda la jeune femme avec un sourire pendant que je m’occupais de l’aider à se relever. « Suivez-moi s’il vous plait. Nous irons en salle 2 pour faire quelques examens. D’après ce que m’a dit votre ami, vous avez été agressé dans la rue et vous souffrez de quelques commotions ? » Soutenant son regard, je profite qu’elle pénètre dans la fameuse salle d’examen pour m’expliquer au jeune homme, à voix basse. « Je lui ai donné un faux nom, pour que tu n’ais pas d’ennuis avec ta petite-amie. » le taquinai-je à nouveau. Qui a parlé de sexe faible en songeant à ces demoiselles ? J’étais bien placé pour savoir qu’une femme pouvait fort bien mener un homme comme elle l’entendait.


© belzébuth


@Paris A. Maconahey

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Une fierté dangereuse.
Lawrence n’avait pas tort, ce n’était pas parce qu’on l’avait trahi par le passé qu’il devait s’attendre à ce que tout le monde le fasse. Le problème, c’est qu’en plus d’avoir un QI supérieur à la normale, Paris avait hérité d’une mémoire sans faille qui ne lui laissait guère de répit. La moindre information restait captive de son esprit : ses joies, ses peines, ses réussites comme ses échecs. Il ne pouvait pas faire comme si les choses n’existaient pas car elles étaient marquées comme au fer rouge dans son esprit comme autant de casseroles qu’il trainait derrière lui. « J’accepte tes conseils Lawrence… C’est juste que j’ai perdu beaucoup de personnes auxquelles je tenais et que je ne veux pas que tu en fasses partie. Ce serait débile de ma part de croire que tu sortiras jamais de ma vie, une fois ton enquête terminée, tu n’auras plus de raison de rester et des cas soc’ comme moi, tu en trouveras à tous les coins de rue » soupira le Dunster. Il savait que leur relation serait de courte durée et que tôt ou tard, cette figure paternelle disparaitrait dans la nature. C’était une réalité, un fait. Or Paris se reposait uniquement sur les faits comme n’importe quel scientifique. Toutefois, il était vrai que Lawrence était certainement beaucoup plus têtu que lui. « C’est ça, c’est ça… je suis certain qu’on a du te le dire plus d’une fois » rétorqua Paris avec un léger sourire.

Arrivé non loin de l’hôpital, le jeune homme avait eu un coup de stress. L’idée que Summer apprenne pour ses combats clandestins lui foutait la trouille. Sa petite-amie avait déjà conscience de la violence qui couvait en lui. Elle avait été plus d’une fois le témoin de ses excès de colère contre un mur. Combien de fois l’avait-elle soigné avec douceur pour lui permettre de se calmer ? Trop de fois. Il craignait tellement qu’elle ne tourne les talons, de crainte qu’un jour, il ait le geste de trop. Pourtant, il n’y avait aucune crainte à avoir : jamais Paris ne frapperait un être innocent. Il préférait largement se faire mal dans ces moments là que de ressembler à son paternel ou du moins de cet homme qui avait tenu ce rôle à un jour dans sa vie. La question de Lawrence était somme toute légitime après de telles révélations mais Paris se maudissait d’avoir abordé la question. « Il croupit en prison depuis quinze ans pour meurtre grâce à mon témoignage et bientôt, il ne sera plus qu’un fantome car il est atteint d’un cancer » lui apprit-il en fermant les yeux comme pour chasser les souvenirs qui remontaient à la surface de sa mémoire. « Ouais… il me passait dessus au sens propre comme au sens figuré et me laissait un souvenir à chaque fois » marmonna-t-il en faisant référence à toutes les marques de brûlures de cigarette qui marquaient son dos. Quatre ans d’enfer : de ses six ans, à ses dix ans. Quatre ans qui avait fait de lui, cet animal sauvage qui avait besoin d’exprimer sa colère, sa rage et surtout sa honte.

Au moins, parler de sa petite-amie lui ramena un léger sourire aux lèvres. « Aussi joli qu’elle ne l’est » lui dit-il en bon amoureux. Il ne mentait pas, Summer était une beauté rayonnante. « Tu crois pas que côté croissance, j’ai donné ? » ricana le Dunster avant de se laisser trainer à l’hôpital sans trop de faire de résistance. Il voulait faire confiance à Lawrence au sujet de Summer. A l’appel du nom de Barnes, Paris n’avait pas réagi mais Lawrence le sortit de sa torpeur en l’aidant à se lever. « Ouais… c’est ça » marmonna-t-il avant que Lawrence ne lui dise qu’il l’avait fait admettre sous un faux nom. « Merci » dit-il avec un sourire en coin alors qu’il allait dans cette fameuse salle 2 où l’infirmière lui demanda de se déshabiller. « File moi un coup de main s’il te plait » bougonna-t-il en peinant à enlever son T-shirt. En moins de deux minutes, il était en boxer et assis sur la table d’auscultation en attendant le médecin. Ce dernier allait faire la gueule en voyant les hématomes sur son corps. Paris n’était franchement pas à l’aise.. « Je t’ai déjà dit que je déteste les hôpitaux ? »  

Spoiler:

AVENGEDINCHAINS
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


C’était effectivement une possibilité à envisager. Sitôt mon enquête terminée, étant donné qu’il s’agissait d’une enquête officieuse qui plus est, je retournerai sûrement en Ecosse, ou en Angleterre plus généralement afin de retrouver mes missions officielles, et je quitterais alors la vie de Paris définitivement. Mais je ne le voyais pas ainsi. Certes, nous serions peut-être amenés à nous quitter ‘physiquement’ parlant, mais je m’étais fait la promesse de ne pas le laisser sur le bord de route si le jeune homme venait à avoir besoin de mes services ou de mes conseils. Sans pouvoir nous rencontrer, il y avait au moins le téléphone qui nous permettrait de communiquer régulièrement. « Crois-tu que c’est parce que tu es un « cas soc. » comme tu le dis si bien que je me suis tourné vers toi ? En général, j’ai plutôt tendance à les éviter. » Trop d’embrouilles, pas assez de temps pour régler tout leurs problèmes. D’autant que je n’étais pas assistante sociale. « Nous nous ressemblons beaucoup, Paris. Je ne veux pas que tu fasses les mêmes erreurs que moi, et c’est uniquement pour cette raison que nous avons fait connaissance toi et moi. » lui expliquai-je avec un sourire en demi-lune. « Alors tant que tu seras sur la mauvaise pente, je serais présent. Même si je suis obligé de quitter les Etats-Unis un jour, je serais là si tu as besoin de moi. » énonçai-je avec un sérieux inébranlable. Quant à mon côté entêté, oui, on me l’avait souvent reproché, mais je l’avais toujours considéré comme une qualité plutôt qu’un défaut dans ma profession alors bon…

Pour meurtre. Son père était en prison…pour meurtre. Je vois. Un homme charmant, visiblement. Sans m’inquiéter de savoir qui était la victime – puisque de toutes façons on ne pouvait pas refaire le passé – je m’intéressais surtout à la manière dont Paris, sa mère et ses frères et sœurs s’il en avait, avait vécu dans cet enfer quotidien, aux côtés d’un homme non seulement violent mais aussi…pédophile, si j’ai bien compris. Sur le coup, je ne dis rien, je n’ai pas de mots pour qualifier ce genre d’actes bestiaux et monstrueux à souhait. Seules mes mâchoires se crispent douloureusement et un léger soupir s’échappe par mes narines. Si ce salop avait été face à moi présentement, je ne lui aurais laissé aucune chance. Car, j’avais beau éliminé des gens moi aussi, non seulement il s’agissait toujours d’individus peu recommandables qui n’ont, à mes yeux et à ceux de l’Agence, aucune place sur cette Terre, sinon dans un cercueil, mais de plus jamais je ne ferai preuve de violence sur un enfant, qui qu’il soit, d’où qu’il vienne, même une arme en mains. Quoiqu’il en soit, ne sachant pas très bien comment réagir face à de telles révélations de ce que je considérais personnellement comme la pire forme de violence physique et psychologique, je tournais simplement la tête vers le jeune homme, lui parlant d’une voix où se mêlait tendresse mais néanmoins fermeté. « Est-ce que…tu as été suivi par un pédopsychiatre ? » lui demandai-je calmement en songeant que tous ces problèmes de gestion de la colère trouvaient leur source dans ce qu’il avait enduré étant enfant.

Dans la salle 2 de l’hôpital, je m’appuyais d’abord contre la porte, pour être certain que nul autre que l’infirmière, Paris et moi nous retrouvions seuls dans cette pièce, croisant les bras contre mon torse en réfléchissant à ce que je venais d’apprendre, jusqu’à ce que le jeune homme me sorte de ma torpeur. L’aidant à se dévêtir, je tombe soudain en arrêt devant une tâche de naissance qu’il porte sur l’épaule, étrangement familière. Les sourcils froncés, je m’éloigne pour y songer plus librement. Où l’avais-je aperçu déjà ? Qu’importe, ça va me revenir. En attendant, je demeure stoïque face aux marques clairement visibles d’hématomes de toutes tailles et de toutes formes sur le corps de Paris. Je sens qu’il va falloir donner des explications convaincantes au médecin sous peine que l’un de nous finisse derrière les barreaux. L’infirmière s’éloigne, non sans avoir fixé le corps du roux avec des yeux ronds et m’avoir lancé un regard suspicieux qui ne présageait rien de bon, lorsque celui-ci fait une déclaration qui a le mérite de me faire sourire. « Non. Non, mais ça ne change rien au fait qu’on se rendra à l’hôpital à chaque fois que tu feras une bêtise comme ce soir. » tonnai-je avec une autorité teintée d’ironie. « Je dois t’avouer que je n’en raffole pas non plus. L’odeur, la couleur, le silence… » soupirai-je en fronçant le nez et en reprenant ma position initiale à la porte d'entrée située un mètre face à Paris. S’il n’y avait que ça. L’idée même que l’on puisse mettre à jour certaines cicatrices qui traînaient sur mon corps était un risque trop grand à prendre. Ce pourquoi, et heureusement d’ailleurs, si nous en avions la possibilité et à la force de tenir le coup jusque-là, nous autres agents étaient directement soignés au sein de l’Agence, où une équipe de médecin diplômés et sous contrat d’anonymat nous soignait.



© belzébuth


@Paris A. Maconahey

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Une fierté dangereuse.
Paris voulait croire en la parole de Lawrence mais il avait appris à se méfier des mots pour se concentrer uniquement sur les actes. Il était trop facile de promettre des choses en regardant la personne droit dans les yeux mais il était davantage ardu de les respecter. Aussi avait-il appris lui-même à ne rien promettre d’impossible ou d’impensable. Pourtant, il l’avait fait auprès de ses frères et sœurs et maintenant, cela le rongeait. Paris leur avait promis que jamais ils ne seraient séparés et il avait échoué à cause d’un rendez-vous manqué dont il n’était même pas responsable. Il avait été bloqué au Chili à cause du tremblement de terre et du volcan. Comment pouvait-il prendre un avion quand ces derniers étaient bloqués au sol ?! L’assistance sociale n’avait rien voulu entendre, arguant qu’il n’avait pas à partir si loin. C’était une injustice pour lui et comme à son habitude, il y avait répondu avec la violence car il connaissait que ce moyen. A cause de son passé. A cause de lui.

Lawrence n’avait eu aucune réaction et Paris n’en attendait pas. Il n’avait pas envie d’entendre de vaines paroles qui réconfortaient bien plus celui qui les prononçait que leur destinataire. Le passé était le passé, personne pouvait rien y changer alors tout ce qu’il voulait, c’était qu’on ne le prenne pas pour une chose fragile. « Non. Personne ne le savait en dehors de ma mère… Personne n’a bougé le petit doigt quand j’arrivais à l’hôpital avec des fractures ou des bleus alors quelle différence cela leur aurait fait de savoir que j’étais une poupée gonflable en prime ? Il a pris perpète, il pouvait rien faire de plus » haussa-t-il les épaules, amer. Paris n’avait toujours pas dirigé le fait d’avoir été abandonné par tous. L’enfance était normalement la plus belle période de notre vie et la sienne avait été un enfer. D’enfant battu et violé, il était devenu un pré-adolescent harcelé par des gamins qui se croyaient intelligent. Alors, pour se défendre, il avait commencé à se refermer sur lui-même, à apprendre à se battre, à se muscler pour ne plus être cette crevette. A présent, il en imposait par son physique et son humeur d’ours mal luné mais c’était une carapace, un subterfuge que seuls Summer et Lawrence avaient su percer.

Quoiqu’il en soit, le jeune homme n’était pas à l’aise dans cet hôpital, cela lui rappelait trop de souvenirs et il n’aimait pas cela. Il avait l’impression d’être à nouveau en danger mais la présence de Lawrence le réconfortait. C’était fou combien il avait su se montrer indispensable pour le Dunster, fou et effrayant car en dehors de Summer, il n’avait jamais laissé entrer une personne aussi vite dans sa vie. « Tu aurais préféré que je me couche et que je mette de côté mon orgueil ? Je sais pas faire ça » répliqua le plus jeune avec effronterie. Le silence retomba et le médecin arriva. S’il était choqué d’être témoin des hématomes de Paris, il ne dit rien et Paris soupira. « Je vais vous faire faire passer une radio, vue la couleur de vos hématomes, vous avez peut-être quelques côtes de cassées » lui dit-il en continuant de l’ausculter provoquant ici et là des grimaces sur le visage de Paris qui effectivement savait très bien qu’elles étaient au minimum fêlées. Une heure plus tard le diagnostic tomba. « Il souffre d’une légère commotion cérébrale et a deux côtes fêlées. Je recommande le plus grand repos ainsi qu’une absence d’effort physique pendant quinze jours au minimum. En dehors de cela, il s’en remettra. Je vais vous donner de quoi calmer la douleur » commença le toubib mais Paris l’arrêta aussitôt. « Pas besoin d’antidouleurs, je peux m’en passer » grogna-t-il. Il n’aimait pas prendre de médocs surtout pas des antidouleurs, on sait jamais ce qu’il y a vraiment dedans. Un vrai âne buté comme il le faut !
AVENGEDINCHAINS
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


C’était étrange au fond, d’y songer de la sorte. Car Paris, sous sa musculature, sa taille plus qu’impressionnante et son tempérament de feu, ne relevait à mes yeux pas encore d’un homme. Plutôt d’un adolescent qui avait besoin d’une éducation plus ferme mais aussi plus affectueuse que celle qu’il avait reçue de ses parents, ou tout du moins de son père puisque je ne connaissais pas sa mère. Ceci dit, je doutais qu’il accepta le regard que j’avais sur lui. Loin de le considérer comme celui qu’il méritait d’être, j’entrevoyais parfois, comme en ce moment, l’âme d’un enfant qui avait besoin d’une image paternelle suffisamment forte et posée pour lui faire oublier l’ancienne. Et ce que je venais de découvrir sur son passé, loin de me plaire, m’apportait une nouvelle preuve de sa fragilité, bien qu’il refuserait de la nommer ainsi. Ego ou peur de se confronter à lui-même ? Sans doute un peu des deux.

Je ne m’attendais pas à cette réplique. A ce que sa mère soit au courant. Quelle mère laisserait son propre enfant aux griffes d’un homme violent et pédophile, qui plus est son propre mari et père ? Sur le moment, sourcils froncés, je contemple Paris, incrédule. Si j’ai bien compris, elle savait pour les coups mais pas le reste. Est-ce que ça aurait changé quelque chose si Paris le lui avait appris ? Bonne question. En tous les cas, à mes yeux du moins, cela n’excusait pas son comportement. Je suppose que l’homme devait exercer sa violence également sur sa femme. Mais le rôle de toute mère avant de penser à sa propre sécurité eut été de protéger sa progéniture. C’est l’éducation que j’avais reçue, et c’est celle que j’estimais tout parent devoir à son enfant. Quant aux médecins, c’était l’évidence même d’un système corrompu de vieux croulants ne pensant qu’à amasser encore plus d’argent en détournant celui de la sécurité sociale de préférence, impassible devant des corps bleuis d’enfants ou d’adultes défilant chaque jour sous leur nez. Ironie quand on sait ma profession, que de penser qu’un médecin à la longue n’est rien de plus qu’un business man qui n’a plus rien d’humain et se prend pour dieu. Quoiqu’il en soit, j’estimais qu’un pédopsychiatre ne ferait pas de mal au jeune homme, et j’en connaissais qui n’étaient pas aussi indifférents au sort d’un gosse que les imbéciles qu’il avait connus par le passé. Encore fallait-il le convaincre de prendre rendez-vous, de s’y rendre, d’envisager une thérapie sur le long terme. Je savais que le chemin serait ardu, mais il en avait besoin, et j’avais l’intention de tenir ma promesse de veiller sur lui, qu’il pense mes décisions sages ou les refuse. Une chose à la fois. Nous en reparlerons sûrement un autre jour.

« Je t’apprendrai, alors. » sifflai-je avec un sourire en demi-lune, signifiant que de l’orgueil, nous en avions tous, et que le mien avait déjà été piétiné plus d’une fois avant lui et que je m’en étais toujours relevé comme il pouvait le voir. D’autant qu’il ne s’agissait pas tant d’orgueil que de savoir viser juste pour ne pas avoir à engager un combat inutile. En attendant, j’observais. Détaillant sa peau meurtrie par endroits. Ne prononçant pas un mot mais en pensant milles. Retenant les marques anciennes, les cicatrices plus que les plaies récentes, celles qui me donnaient une idée du calvaire qu’il avait jadis enduré en silence. Une heure plus tard, la nouvelle tomba. Absence d’exercice physique. Bien, ça va être simple avec un gamin qui ne tenait pas plus de deux minutes sans un round. « Faîtes l’ordonnance, docteur. Il prendra ses antidouleurs, ne vous en faîtes pas. » rectifiai-je en plissant les yeux face à Paris. Oh si tu les prendras mon garçon. Je te les enfoncerais moi-même dans la gorge s’il le faut. « Merci. » Une fois l’ordonnance en main – pour être sûr que Paris ne la déchire pas au passage – je l’aide à se rhabiller, non sans songer une dernière fois à la tâche de naissance qu’il porte sur l’épaule. Après quoi, nous pouvons repartir. Je vérifie que la dénommée Summer est toujours hors d’état de nuire, passe prendre ses antidouleurs à la pharmacie de l’hôpital, avant de le reconduire à la voiture. « Bien. Tu as entendu ce que le médecin a dit j’espère ? Et par entendre, je veux dire « écouter » et « agir » en conséquences ? » lui demandai-je presque comme si je le grondais. « Pas d’effort physique pendant quinze jours minimum. » répétai-je en le toisant pour qu’il comprenne bien là où je voulais en venir. C'est-à-dire, pas de combats, pas de bagarres de rues, rien du tout. « Je pense que tu devrais aussi te passer de faire des câlins trop prononcés à ta copine, si tu vois ce que je veux dire. » ajoutai-je en démarrant la voiture, tout à fait sérieux…en apparence. « Je lui demanderai confirmation la prochaine fois. » le taquinai-je avant de prendre la route. « Je te reconduis chez toi. Où est-ce que tu habites ? »



© belzébuth


@Paris A. Maconahey

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Une fierté dangereuse.
Paris était à la fois meurtri et mal à l’aise d’avoir balancé les détails les plus sinistres de sa vie à Lawrence. Ce n’était pas dans son habitude mais ce soir, il était épuisé aussi bien physiquement que moralement. Il avait besoin de se confier, de se faire comprendre mais la dernière qu’il souhaitait, c’était s’attirer la compassion ou la pitié de cet homme. Il n’aimait pas paraitre faible car il avait compris depuis trop d’années qu’on écrasait toujours les faibles. La vie était une chienne qui ne respectait qu’une loi, celle de la jungle. Il ne pouvait en être autrement et pour le Dunster, c’était un fait avéré et prouvé. Combien de fois l’avait-on mis plus bas que terre car il était trop maigre, trop empoté ? Trop souvent. Trop pour qu’il ne veuille continuer alors il s’était pris en main, il s’était endurci, il avait emmuré ses émotions et son cœur derrière une bonne couche de glace que Summer avait fait voler en éclat. Lawrence aussi.

Le jeune homme grogna quand ce dernier demanda au médecin de faire tout de même l’ordonnance pour les antidouleurs. Il ne les prendrait pas, il pouvait toujours se perdre dans ses illusions mais Paris refusait de se droguer. Il préférait cent fois souffrir que de prendre une merde de ce genre. Un certain échange de regard eu lieu où Lawrence semblait lui dire qu’il les prendrait quoiqu’il arrive et Paris rétorquant « même pas dans tes rêves ». Seulement pouvait-il lutter contre son ainé ?! La réponse fut un non catégorique et cela l’emmerda profondément. « Putain j’en ai pas besoin, d’ici demain, je n’aurais plus mal » grogna-t-il à nouveau comme un animal sauvage acculé au fond d’une cage. Malgré cela, Lawrence attrapa l’ordonnance pour mieux aller chercher les médicaments au grand dam de son protégé qui continua à pester tout seul dans son coin. « Attends, va dire à ma petite-amie que tu la prives de sexe, tu vas voir comment tu vas te faire recevoir » dit-il avec un petit rire qui lui arracha une grimace de douleurs. « Je crois que pour les combats, ça sera sans moi de tout façon, je suis pas en état pour ça… pour le reste, bah je peux rien te promettre » lâcha-t-il avec un sourire en coin car merde, Summer était demandeuse et lui, il était le dernier à se faire prier en prime. « J’habite pas loin de l’université, deux rues plus loin que le Lord Hobo… Tu vois où c’est ? Sinon pas grave, je te guiderai » lui répondit-il avant que les deux hommes ne quitte les abords de l’hopital. Quinze minutes plus tard, Lawrence se garait devant son immeuble. « Je crois que je vais bénir pour la première fois de ma vie un ascenseur » murmura-t-il tant il avait mal mais il était en vie alors cela lui suffisait pour ronger son frein.

« Summer doit être rentrée, y a ses affaires » commenta-t-il en entrant dans l’appartement sans trop faire de bruit au cas où qu’elle dormirait. « Je t’offre une bière ? » demanda-t-il à Lawrence qui lui avait tout de même sauvé la vie ce soir.

Spoiler:

AVENGEDINCHAINS
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Borné, Paris l’était. Une vraie tête de mule, défaut que j’avais moi-même en magasin, mais que l’âge avait tendance à assagir, fort heureusement. La douleur, les blessures, je connaissais par cœur. Ce pourquoi, bien que je ne doutais pas de la force physique et psychologique du Dunster, je n’ignorais pas les conséquences qu’une blessure pouvait engendrer sur le long terme, surtout accumulées les unes après les autres, ce que Paris avait tendance à faire, malheureusement. En résumé, je le laissais parler, sans rien dire, puisque de toutes façons la décision ne lui revenait pas. Oui, c’est son corps et après ? Il ne faisait pas le poids et intérieurement, ce gamin le savait très bien. Quand Lawrence décide, on se soumet, c’est comme ça que ça marche. A quelques exceptions près, évidemment. On trouve toujours plus entêté que soi, n’est-ce pas ? « C’est la raison pour laquelle ce n’est pas MOI qui lui dirais, mais toi. » répliquai-je, amusé par l’insinuation de Paris. En ce qui concerne les combats, qu’il soit en état ou non n’y changerait rien, j’espère qu’il l’avait bien compris qu’il ne devait plus jamais être question de se prendre des coups pour se venger de telle ou telle personne. « Je ne connais pas encore toutes les rues de cette ville, non. Il vaut mieux que tu me guides. » Finalement, le chemin ne fut pas très long jusque chez Paris. Un appartement bien situé par rapport à l’université et aux petits magasins qui jonchaient les rues.

Une fois à l’intérieur de l’appartement, en homme poli, j’attends qu’il m’invite à entrer, avant de lever une main en l’air face à Paris. « Non, merci. C’est toi qui as…décoré ? » lui demandai-je au passage en traversant sans faire du bruit les quelques couloirs intérieurs pour admirer chaque pan de mur, papier peint, tableaux, mobiliers, jusqu’aux bibelots qui trainaient ici et là. On ne pouvait douter de la présence féminine au vue des couleurs qui transparaissaient un peu partout et de l’odeur infiniment douce et chaleureuse. Lorsqu’un homme vit seul dans un logement, cette odeur est plus…basique. Comme du neuf ou au contraire une odeur de renfermé. Les femmes ont tendance à apprécier les parfums davantage que nous les hommes. Mais encore une fois, il y a toujours des exceptions. « Qui est-ce ? » grondai-je soudainement sans quitter mes yeux d’un cadre photo. Pendant dix bonnes secondes, j’avais gardé le silence, même si mon cœur avait fait un bond considérable dans mon poitrail en découvrant son portrait que je n’attendais sûrement à trouver en ces lieux. Les sourcils légèrement froncés, j’observe, détaille, et découvre la ressemblance frappante entre elle et lui, et comprends aussitôt sans même avoir besoin de réponse à ma question auparavant posée.


© belzébuth


@Paris A. Maconahey
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Une fierté dangereuse.
« Si dans la rubrique faits divers, tu lis qu’un mec a été défenestré de son appartement par une petite-amie frustrée… Tu sauras que c’est moi ! D’ailleurs, je préfère être incinéré et je suis pour le don d’organe » rigola-t-il en se tant les côtes tant c’était douloureux. Summer allait le tuer à la faire passer pour une accro du sexe mais c’était pour l’amusement et non dans une réelle envie de lui donner une mauvaise réputation. Paris serait le premier à casser les genoux de celui ou celle qui oserait lui manquer de respect tant elle était la personne la plus précieuse à ses yeux. Là, il s’agissait d’une boutade car il savait très bien que Lawrence saurait faire la différence entre réalité et humour ; Puis, il avait besoin de rire, de se changer les idées pour ne plus repenser à ce qui s’était passé dans cette ruelle à l’odeur nauséabonde. « Pas de souci, prends la prochaine à gauche dans ce cas » lui indiqua-t-il la bonne direction.

Ce n’est qu’une fois à l’appartement que Paris se détendit considérablement, comme si rien ne pouvait lui arriver en ce lieu. « Un peu mais c’est surtout Summer qui a rajouté sa touche féminine » avoua-t-il avec un léger sourire comme à chaque fois qu’il parlait de sa petite-amie. « Moi, la décoration consiste à mettre des meubles qui sont de la même couleur pour pas que ça jure… En dehors de cela, j’y connais absolument rien » ajouta-t-il en haussant les épaules tandis qu’il allait dans la cuisine pour se chercher une bière. Il n’avait pas l’intention de se mettre minable mais il se disait qu’il l’avait tout de même amplement mérité. « Bordel, j’en ai rêvé depuis des heures ! » soupira-t-il après la première gorgée. Lawrence l’interrogea sur une photo et il s’approcha pour voir laquelle. « C’est ma mère, Grace. On a pris cette photo l’année dernière… Je crois bien que c’était la première fois qu’elle et moi, nous étions à nouveau réunis sur une photo » expliqua-t-il. Paris se souvenait bien d’avoir cédé à la demande des petits pour qu’il prenne la pose avec sa mère. Dans le fond, il avait beau décrier sa mère, si la photo était toujours présente dans son appartement, ce n’était pas pour rien. Le Dunster aimait sa mère malgré tout, malgré ses défauts.

AVENGEDINCHAINS
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Un sourire envahit mes joues, mais je ne réponds rien à sa répartie. Pas besoin, je sais qu’il fait un trait d’humour, et ça a fonctionné à merveilles. En roulant jusque chez lui, je jette de temps à autre des petits coups d’oeil discrets vers le siège passager, observant les crispations brèves de Paris, son bras calé contre son torse. Jusqu’à quel point est-ce que je me sentais responsable de ce gamin ? Pour quelqu’un qui n’était pas de nature sentimentale à la base, c’en devenait presque comique. Enfin, nous arrivons à l’appartement où je me penche parfois pour admirer les œuvres d’art, la décoration, le confort digne d’un cocon. « Personne n'est parfait. » murmurais-je à l’attention de Paris lorsqu’il fait référence à son absence de connaissance en matière de décoration intérieure. Je dois reconnaître que j’étais moi-même totalement ignorant à ce sujet. Catherine, à l’époque, avait tout aménagé. Il suffisait de toutes façons de jeter un œil à ma résidence actuelle pour se rendre compte de mes goûts plus que basiques, voire totalement insignifiants en matière de décoration. En attendant, mon regard se fixe sur une photographie, posée en évidence sur l’un des meubles du salon. A peine Paris eut-il prononcé son prénom que mes paupières s’étaient abaissées et que son cœur s’était emballé dans ma poitrine. Grace. Je m’en souvenais très bien. Comme si c’était hier. En rouvrant les yeux, les souvenirs défilent, se mêlant au présent. A ce que je venais d’entendre. Sa mère. Oubliant le temps d’une seconde le cadre photo, mes yeux dévisagent Paris comme si je doutais encore. Hésitant…effrayé. Incrédule. Nous avions rendez-vous à l’époque, je m’en souvenais encore. Je n’avais pas pu m’y rendre, mais elle avait semblé y tenir. Et si…et si ce rendez-vous n’avait que pour seul but de… ? Non, elle ne m’aurait pas caché son existence. Pas durant… « Paris…quel âge as-tu ? » ne puis-je m’empêcher de lui demander, très sérieusement, voire même…avec une certaine gravité dans mon timbre. Il y avait eu cette tâche de naissance d’abord. J’avais la même sur l’épaule, voilà où je l’avais déjà vue. Et maintenant Grâce. Et Paris était roux… Non, non elle n’a pas osé… « Ecoute je…il faut que j’y aille. Repose-toi, n’oublie pas ce que le docteur a dit. Je prendrai de tes nouvelles demain, d’accord ? » Partir. Absolument. La retrouver. Je devais lui poser la question. Elle seule pouvait me répondre. Je pouvais encore me tromper. « Bonne soirée, Paris. » énonçai-je en quittant précipitamment l’appartement sans plus d’explications. A l’extérieur, mes yeux fixent l’obscurité. Mes mains ballantes rejoignent les poches de ma veste tandis que peu à peu ma respiration retrouve la normale. Ravalant ma salive, je me dépêche de rejoindre mon véhicule, garé à quelques mètres sur la route. Ce soir, je savais que je ferais nuit blanche. Parce que l’incertitude me pesait. Parce que j’avais des recherches à effectuer. Il m’avait dit qu’elle habitait à Boston désormais. Je ne mettrais pas longtemps à dénicher son adresse…


© belzébuth


@Paris A. Maconahey

(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)