where did i go wrong? ◇ Hayley

Ca n'allait pas des masses en ce moment. Il faut dire qu'apprendre à l'âge de vingt-cinq ans que votre mère vous a menti toute votre vie sur l'identité de votre père et sur l'existence d'un frère jumeau et que vous rencontrez celui-ci en cours de sport, ça fou un coup au moral. Je n'avais pas encore décidé d'en parler à ma mère, même si j'allais le faire, bien sûr. Il le fallait. Mais pas maintenant. J'avais peur de ce que je pourrais lui dire si je l'avais au téléphone, là, maintenant. Attendre semblait plus raisonnable, même si je savais que j'allais pas réussir à faire trainer les choses bien longtemps, en ayant trop sur le coeur et puis il était aussi question de ce que voulait Eden. Pour l'heure, j'avais décidé de sortir un peu pour me changer les idées. Je devais bosser mon droit, mais je le ferais plus tard, préférant aller courir à la place, histoire de m'aérer un peu l'esprit. Après avoir enfilé un jogging et un tee-shirt lambda et avoir pris mon portable et mes écouteurs, je quitta donc mon appartement et alla appeler l'ascenseur, mon téléphone à la main. Les portes s'ouvrir au bout de quelques instants et je m'engagea dans la cage d'ascenseur sans faire plus que ça attention à la personne qui se trouvait dedans, m'isolant déjà dans mon monde, ce monde auquel j'accédais quand je me mettais à faire du sport. « Bonjour » lançais-je poliment sans lever la tête. Je pressa un bouton, indiquant ma direction et jeta enfin un regard vers l'autre occupante actuelle de l'ascenseur. Mon coeur se serra à la vue d'Hayley. « Oh, salut » dis-je d'un ton aussi neutre que je le pouvais. Je lui fis la bise et puis m'accouda à l'un des murs de l'ascenseur, mal-à-l'aise mais m'entêtant à le dissimuler tant bien que mal. « Comment tu vas ? » Dis-je par curiosité, mais surtout par politesse, pour meubler. Pourquoi je n'avais pas pris les escaliers ?

Je n'ai jamais appréciée être en mauvais terme avec mes amis, j'imagine que c'est le cas avec Gideon après cette crise qu'il m'avait faite la dernière fois. Réaction que j'ai toujours du mal à comprendre aujourd'hui encore. Qu'est-ce qui lui avait pris de hurler comme ça, je ne l'avais jamais vu péter de câble pareil avant cette fois là. Depuis, silence radio, on se voyait moins, il ne me parlait presque pas et je ne courais pas après lui, en fait, j'attendais qu'il vienne comme un grand vers moi, ce qu'il n'a pas fait. Je ne peux plus attendre, j'ai besoin de le voir, il me manque. C'est d'un pas décidé que je me rends chez lui, dans l'ascenseur, prête à monter jusqu'à son appartement. Puis, une fois dans la cabine, je me pose 36000 questions et je me dis que ce n'est peut-être pas une bonne idée. Non, je vais redescendre et le laisser seul, tranquille. J'allais pour appuyer sur le bouton pour redescendre que les portes s'ouvrirent aussitôt et Gideon apparut. Je reste figé au fond de mon ascenseur, il n'a pas compris que j'étais là. Un vrai caméléon, je me fonds dans l'habitacle. Maintenant, j'ai l'appréhension de lui parler, c'est bête! Il se tourne vers moi et surpris, il comprend ma présence. « Salut » dis-je timidement en restant dans mon coin de l'ascenseur « Bien et toi? » Demandais-je toujours d'une voix fragiles. Timide, moi? Avec lui, aujourd'hui, ça en a tout l'air... Je l'observe des pieds à la tête « Tu vas courir? » Je sais qu'il s'agit un de ses passe-temps, je n'ose pas encore aborder le sujet. Il devait certainement se demander ce que je viens faire là, ce qui est d'une évidence même.

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Je fuyais Hayley depuis des semaines maintenant car j'étais trop embarrassé pour lui faire face, car elle allait attendre de moi que je lui explique, que je lui explique pourquoi j'étais sorti de mes gonds sans réelle raison, pour comprendre quelle mouche m'avait piqué et je ne pouvais pas répondre à cette question. J'étais pas certain de la réponse à cette question et même si j'avais ma petite idée, je n'avais pas envie de lui en faire part. Ca rendrait tout trop... Non, c'était pas envisageable, alors c'était plus facile de la fuir. Harvard était un grand campus et même si elle me manquait beaucoup, j'estimais que c'était mieux comme ça. Loin des yeux, loin du coeur, tout ça. Mais il s'avéra ce jour-là que le monde et plus précisément Cambridge n'était pas si grand que ça. Mon coeur se serra à la vue d'Hayley. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? De ce que j'en savais, elle connaissait personne dans mon immeuble, personne sauf moi. A moins que... « Salut » A moins qu'elle soit venue pour me voir moi. Elle avait l'air mal-à-l'aise, timide, mais elle ne me semblait pas fâchée. Il n'y avait pas de colère dans son expression. Ca ne m'apaisait pas pour autant. « Bien et toi? » Je me força à lui adresser un sourire crispé.  « Bien, merci » whoa. Ambiance. Je resta dans mon coin de l'ascenseur, aussi loin d'elle que possible dans un espace aussi réduit. « Tu vas courir? » Je baissa les yeux sur ma tenue de sport avant de relever la tête, m'heurtant à nouveau au regard d'Hayley. « Oui, j'avais besoin de sortir un peu » c'était pas nouveau, j'avais toujours aimé aller courir, que ce soit dans le but de m'entraîner ou juste de gambader comme un lapin. « Et toi, qu'est-ce que tu fais... » Je fus coupé par un grand bruit alors que la cage d'ascenseur s'immobilisait. Je jeta un coup d'oeil paniqué à côté de moi. « Dites-moi que je rêve... » Je me rua sur les boutons et pressa plusieurs fois celui d'urgence.

Il faudrait être aveugle pour ne pas se rendre compte qu'il passait dorénavant son temps à éviter ma route. Depuis que je l'avais vu piquer sa crise, fou de colère, je me posais pas mal de questions, mais malheureusement, je ne pouvais obtenir aucune réponse, puisque je ne l'avais pas revu depuis ce jour-là. Je voulais le laisser tranquille, voir s'il comptait venir vers moi ou non, les mecs et leur fierté à deux balles, je pouvais toujours attendre après lui. Je me suis dit que c'était peut-être mieux comme ça, mais non, je ne pouvais pas laisser cette situation s'éterniser, il me manquait tout de même! Je me suis donc rendue chez lui afin d'avoir l'occasion de l'affronter, mais une fois dans l'ascenseur, cette idée ne me semble plus aussi bonne qu'au départ. Prête à rebrousser chemin, à appuyer sur le bouton me ramenant au hall d'entrée, c'est au même moment que les portes s'ouvrirent sur Gideon. Il ne fait pas directement attention à moi, je ne sais même pas s'il a fait le rapprochement. Ce n'est qu'après un nouveau regard vers moi qu'il comprend ma présence. Je reste timide, dans mon coin, répondant à sa question tout en la posant à mon tour, faisant un minimum la conversation avant d'attaquer directement sur ce sujet qui fâche, enfin, je ne sais pas si je vais oser l'aborder. Il faut bien qu'on s'explique non? Gideon était prêt à aller courir, on avait quoi... cinq secondes pour parler avant que l'ascenseur atteigne sa destination finale? Je m'attendais à sa question, qu'est-ce que je fais là? Je ne sais pas, prendre les ascenseurs je trouve ça fun.. mais avant même qu'il ait eu le temps de finir sa phrase, l'ascenseur s'immobilise, les lumières vacilles légèrement « Qu'est-ce que tu as fait? » Evidemment, ça vient de lui... il est le plus prêt, d'ailleurs je me rapproche de lui à la minute même où l'ascenseur s'est immobilisé en cours de route pour appuyer à mon tour sur le bouton « Qu'est-ce qui s'est passé? » Est-ce que ça veut dire que... non, c'est impossible, il n'y a que dans les films que les ascenseurs tombent bêtement en panne avec des passagers dans la cabine!!

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J'y repensais parfois, un noeud à l'estomac. Je me revoyais m'énervant sans raison apparente contre son ex tout simplement car ce que j'avais cru voir m'avait déplu, comme si j'avais mon mot à dire dans la vie sentimentale d'Hayley. Je n'avais pas réfléchi, je m'étais enflammé et j'avais encore une fois eut la démonstration de combien ça tourne mal quand je cède à mes impulsions. J'étais à l'initiale de ce malaise entre Hayley et moi et je m'en voulais vraiment, mais je n'avais pas eut le cran de venir lui reparler tout bonnement car j'étais trop embarrassé et incapable d'expliquer le pourquoi du comment je m'étais comporté comme un fou furieux ce jour-là. Mais voilà que je tombais sur elle dans un ascenseur, dans mon immeuble, ou du moins c'était plus le mien que le sien et il faut croire que le monde avait décidé de me mettre des bâtons dans les roues (comme si je le faisais déjà pas suffisamment bien moi-même) car voilà que la cabine s'immobilisa brusquement dans un grincement qui n'avait rien d'agréable. Jurant mentalement tout ce que j'avais en moi, je me rua sur le bouton d'appel. « Qu'est-ce que tu as fait? » Je darda sur Hayley mon regard irrité. « Je viens d'ordonner mentalement à l'ascenseur de tomber en panne, faut dire que je me sens tellement bien dedans, je voulais pas en sortir » les mots sortirent sans que j'ai le temps de les rattraper. Je me mordis la lèvre et me passa une main sur le visage, en signe d'exaspération envers cet ascenseur, envers le monde entier et surtout envers moi. Quel con, mais quel con. « Qu'est-ce qui s'est passé? » Je poussa un petit soupire et m'écarta du panneau avec les boutons. On ne pouvait rien faire de plus, y avait qu'à attendre maintenant. « Une panne, ça arrive » pas souvent, mais bon. « Je crains qu'on soit coincé là un petit moment. » Le temps que quelqu'un capte qu'il y avait un soucis, qu'on aille chercher le concierge et qu'il réussisse à nous sortir de là. Whoohoo. Ajoutez à cela que s'il y avait une personne avec qui j'avais pas envie de me retrouver coincé dans un espace réduit, c'était sûrement Hayley. Combo parfait.

Gideon avait pété un plomb, ça arrive à tout le monde.. même si cela m'avait surprise et que je ne comprenais à rien à sa réaction, je ne m'étais pas doutée qu'il passerait son temps à éviter mon chemin. Je pense que c'est une habitude chez les hommes dernièrement, on dirait que je suis contagieuse vue la rapidité à laquelle certains hommes de ma vie s'empressent de changer de trottoir en me voyant débarquer. Vexant. J'étais partie pour aller l'affronter, lui demander sans ménagement ce qu'il lui arrive et ce qu'il a dans le crâne? Mais à mi-chemin, je réfléchis et préfère rebrousser chemin, je n'ai pas envie de l'entendre me dire qu'il ne souhaite plus me voir, oui, car c'est ce que je me suis imaginée un court instant dans ma tête, à force de trop de réflexions. Même si je ne verrais pas pourquoi, car je n'ai rien fait contre lui.. Trop de questions dans ma tête et voilà Gideon face à-moi, partant courir. Quelques mots échangés, mais rien d'exceptionnel, je sens un vent froid entre nous. Soudain, c'est l'ascenseur qui décide de faire des siennes en se stoppant en plein parcours. Gideon, qu'est-ce que tu as fait? C'était sorti tout seul, je ne sais pas pourquoi, car de toute évidence, il n'y est pour rien. Il répond avec ironie « C'est vrai, tu as tellement envie de passer du temps avec moi dernièrement... c'est fou » Et je comprends très bien que rester bloqué avec moi, ça le fait chier. J'appuie à mon tour sur les boutons, mais rien n'y fait. Une panne... ça arrive, bien sûr « Dans les films peut-être » C'est la première fois que je me trouve coincée dans cette boîte et m'imaginer le vide qui se présente sous nous, n'arrange rien. On va être coincé ici un petit moment, génial « Désolée de ne pas être la partenaire idéale » Soufflais-je en me laissant tombée au sol pour m'asseoir, le dos appuyé contre la cabine. Je fronce les sourcils, à la fois nerveuse et agacée « Je ne pensais pas dire ça, mais c'est une bonne chose » Etre coincés ensemble, parce qu'il n'y a aucun moyen pour lui de me fuir « Tu sais maintenant ce qui t'attend.. » Une conversation, le pourquoi du comment et c'est quoi ce nouveau jeu de me fuir.

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Je ne reprochais strictement rien à Hayley ce qu'lle ne pouvait bien sûr pas savoir vu que j'étais bien trop occupé à la fuir pour daigner lui adresser la parole et lui expliquer ce que je ressentais. Ca aurait plus simple si je savais moi-même ce que je ressentais. A moins que je le sache mais ne veuille juste pas le dire à voix haute. Moi, ma foutu fierté et mon incapacité à prendre sur moi pour faire ce que je savais juste. Toujours en train de prendre la porte de sortie, toujours en train de choisir la facilité car ma vie en elle même était facile. J'étais un gamin pourri gâté qui n'avait jamais eut à bosser pour rien. Une vraie tête-à-claque. Moi-même, j'avais envie de m'en donner, des claques. « C'est vrai, tu as tellement envie de passer du temps avec moi dernièrement... c'est fou » je ne répond pas, mais mon silence en dit long. En effet. Je viens de tendre le bâton pour me faire battre, là. Hayley appuya à son tour sur les boutons et je détourna le regard, comme pour m'empêcher de lui lancer une nouvelle répartie que j'allais regretter dans la seconde. « Dans les films peut-être » j'acquiesça. En effet, c'était assez rare, ou du moins c'était une première pour moi et c'était visiblement aussi le cas d'Hayley. « Désolée de ne pas être la partenaire idéale » je la regardais se laisser glisser contre la paroi de l'ascenseur avant de s'assoir par terre, ce qui était sans doute la meilleure chose  à faire. Inutile de se fatiguer pour rien. Je gardais la bouche fermée, cherchant vaguement quoi dire sans trouver. Je me contentais de l'observer. « Je ne pensais pas dire ça, mais c'est une bonne chose » tu parles « Tu sais maintenant ce qui t'attend.. » Je poussa un petit soupire avant de me laisser glisser au sol à mon tour, m'asseyant en face d'elle. Elle avait raison. Je ne pouvais pas y couper, je n'allais pas garder la bouche fermée, d'autant plus que je n'avais aucune idée de combien de temps nous allions rester coincés ainsi. « Je... Je te fais pas la tête ni rien, si je te parle pas c'est car je sais pas quoi te dire » je savais toujours pas d'ailleurs, mais là j'étais au pied du mur, littéralement parlant. « Je peux pas t'expliquer ce qui s'est passé dans ma tête quand j'ai fais ce que j'ai fais, Hayley, je peux pas car ça n'a aucun sens. C'est juste, enfin j'ai juste... J'ai pété les plombs. »

Quand je ne comprends pas une situation, j'ai tout de suite besoin de réponses, comme dans le cas de Gideon, je n'ai pas comprise sa réaction et maintenant, je me retrouve à le confronter pour tenter de lui tirer les vers du nez. J'aurais pu laisser couler et faire comme si cela n'avait pas d'importance, mais non, pas avec lui, pas avec mes amis. Alors oui, peut-être que je suis chiante à insister, mais il devra faire avec et s'il compte se fermer, sans rien dire, gare à-lui. Il sait à quel point je peux être déterminée. Je lui fais d'ailleurs comprendre. Je venais de m'installer au sol de cet ascenseur, de toute façon, nous ne pouvions rien faire, nous n'allions pas démarrer seuls cet ascenseur par l'opération du saint esprit. Mon regard rivé sur Gideon, il sait à quoi il doit s'attendre, à cette question pour laquelle je suis venue jusqu'à chez lui. Pourquoi? Pourquoi cette réaction, pourquoi m'éviter? Il m'observe, conscient que cette fois-ci, il ne pourra pas s'en échapper, je ne le quitte pas des yeux, lui montrant ainsi ma détermination. Peut-être que mon regard sera susceptible de le déstabiliser et de le pousser à parler... oui qui sait? Sauf que je sais à quel point il peut être lui aussi déterminé. Contre toute attente, il s'explique, en quelque sorte, parce que ça ne m'aide pas beaucoup, mais c'est bien, il ne reste pas hermétique à la conversation « Je ne comprends pas.. » J'appuie ma tête contre la paroi de cet ascenseur, en soupirant, il a pété un plomb « J'ai vu Gideon, j'étais là, qu'est-ce qui t'es passé par la tête, qu'est-ce que... » Je soupire en secouant la tête, pourquoi poser la question, il vient de me dire qu'il ne pouvait pas expliquer « Pourquoi m'éviter dans ce cas? »

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Il était évident qu'Hayley se trouvait dans cet ascenseur à la base pour venir me parler. Je n'avais pas eut l'occasion de poser et la question et d'attendre une réponse, mais je ne voyais vraiment pas d'autres raisons. Elle avait pas l'air pressée. Elle était sur le point d'avoir ce qu'elle était venu chercher à savoir une confrontation, des mots de ma part pour expliquer ce qui avait été laissé en suspend. Et je détestais me retrouver ainsi piégé, mais il fallait que je parle, il fallait que je prenne sur moi sinon elle n'allait pas batailler et au final elle allait lâcher l'affaire et j'allais perdre Hayley et je ne voulais pas la perdre. Perdre Hayley était au delà de mes forces et elle ne pouvait pas le deviner laors il fallait que je tente de m'expliquer sans avoir l'air plus con que je n'en avais l'air. Un vrai défi en soit. Elle sembla vaguement surprise que je m'exécute, mais mes propos n'avaient rien de pleinement satisfaisants, j'en étais conscient. Je n'avais malheureusement pas de tirade miracle pour nettoyer tout ce qui avait besoin d'être nettoyer entre nous. Je ne pouvais pas remonter le temps sinon dieu sait que je l'aurais fait il y a déjà un bon moment. « Je ne comprends pas.. » Je fronça légèrement les sourcils en l'observant. Elle n'était pas la seule, qu'elle se rassure. « J'ai vu Gideon, j'étais là, qu'est-ce qui t'es passé par la tête, qu'est-ce que... » Elle poussa un soupire, visiblement lasse. « Pourquoi m'éviter dans ce cas? » J'haussa les épaules. Fallait que je sois un peu plus honnête que ça. « Car ne pas t'éviter reviens à décider d'avoir cette conversation avec toi et cette conversation me fou la trouille » au cas où ce serait pas déjà suffisamment visible à l'expression de mon visage en ce moment. J'avais l'air d'un renard entouré de chiens de chasse.

Inutile de poser la question, si je me trouve là, c'est pour lui et personne d'autre. C'est la seule personne habitant dans cet immeuble que je connaisse. Ce que j'ignorais par contre, c'est que je finirais par être coincée dans cet ascenseur avec lui. Une bonne ou une mauvaise chose? J'arrive au moins à le coincer pour le confronter à cette conversation qu'il tentait d'éviter jusque-là. Assise au sol, je ne comprends pas ce qu'il veut dire ou alors je ne cherche pas à comprendre. Je n'en sais rien, mais ça ne m'éclaire pas plus que ça sur la raison de ce pétage de plombs. Il m'observe d'un air perplexe, il va falloir te montrer plus clair Gideon. Je soupire en baissant les yeux, pourquoi il m'évite dans ce cas? C'est si mauvais que ça de me confronter pour m'expliquer clairement ce qui s'est passé dans sa tête? Je dois être bête, c'est ça, en cet instant, je suis bête, car je n'arrive pas à comprendre ce qu'il essaye de dire. « Pourquoi ça te fout la trouille? » Il faut que j'arrête de poser des questions comme ça, je reprends « Laissons tomber, je ne poserais pas plus de questions » Car c'est un sujet qui l'embête, je le vois bien. « Je veux juste... arrête de m'éviter, d'accord? »

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