are you kidding me ◇ Ariel

C'EST URGENT voilà ce qu'elle avait dit dans son texto et je n'avais pas pris le temps de réfléchir pour foncer tête baissée. Quand quelqu'un vous envoie un texto en vous disant que c'est urgent, vous y allez, vous ne vous posez pas de questions, encore plus quand ça vient de quelqu'un que vous avez une espèce de besoin viscéral de protéger. C'était mon cas avec Ariel. Au début, j'avais retrouvé avec elle ce que j'avais avant avec ma petite soeur. Je la retrouvais en elle, en sa façon de voir la vie et car j'aimais ma soeur et qu'elle me manquait énormément, je ne pouvais que me prendre d'affection pour Ariel. Cependant, depuis quelques temps, les choses devenaient un peu plus tordues. A un moment que je peinais à identifier, la petite soeur était devenue une superbe jeune femme et le grand frère était en train de perdre le nord. J'avais envie de me donner des baffes pour ressentir ce que je ressentais, mais j'avais pas le temps, pour l'heure il fallait juste que je la rejoigne. Je fis plutôt vite et en quelques minutes je me garais devant la boutique indiquée par Ariel dans son texto. Le mot URGENT clignotant encore dans ma tête, je ne pris pas la peine de réaliser que c'était bizarre, une urgence dans un magasin de vêtements. J'avais pourtant grandit avec deux soeurs, c'est vous dire si Ariel me faisait perdre le nord. Je quitta ma voiture et fonça dans le magasin. C'était une boutique plutôt étroite et croulant sous les portants de vêtement. Je fronça les sourcils et faisant une feinte à la vendeuse qui venait vers moi, je m'engagea plus profondément dans la boutique jusqu'à repérer Ariel vers laquelle je fonça. « Qu'est-ce qui t'arrives, tu m'as fais... » Commençais-je en m'arrêtant devant elle. Je m'interrompis en voyant qu'elle n'avait pas franchement l'air d'une personne qui a besoin de quelqu'un en urgence. Mon regard dévia à nouveau sur les portants de vêtements. Les portants de robes. Je braqua à nouveau mon regard en direction d'Ariel. « Me dis pas que c'est ce que je pense.. » Me dis pas que tu m'as fais accourir ici pour des robes.

Calée dans cette minuscule pièce, le portable à la main, le dos appuyé contre le fond de la cabine, un message urgent. Ariel s'était dite qu'elle pouvait s'accorder un moment tranquille pour aller se choisir une robe, parce que, mine de rien, le bal approchait à grands pas et elle ne savait toujours pas quoi porter. La Quincy avait fouillée dans son armoire, mais aucune n'avait l'étoffe d'une belle robe de soirée, elle n'a pas de robe de princesse dans ses placards. Rien ne l'empêchait d'aller fouiner du côté des grands magasins, même si elle serait contrainte à vendre un de ses reins pour pouvoir se payer l'une d'entre elles. Un regard sur l'étiquette, elle manque de faire un malaise en voyant le prix affiché. Ils sont dingues, pourquoi payer tant?! C'est la question qu'elle se posait, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de contempler ces bouts de tissus, ces robes parfaitement bien dessinées. Une vendeuse c'était avancée vers elle, désirait-elle essayer des modèles? Qu'est-ce qu'elle est venue faire dans un magasin tel que celui-ci? Elle devrait plutôt se rendre dans une boutique moins... luxueuse? Ariel devrait les talons, mais le seul mot qui réussit à s'échapper d'entre ses lèvres fut un grand 'oui'. La voilà partie en compagnie de cette jeune femme qui connaissait bien son travail et qui lui conseillait toujours des robes plus chères les unes que les autres, mais bordel qu'elles sont belles! L'indécision totale quand elle se retrouve avec plus d'une dizaine de robes toutes plus sublimes les unes que les autres. Elle faisait la seule chose qui lui paraissait être une bonne solution pour elle et ce grand dilemme dont elle faisait face. Un texto, un seul et il rapplique plus vite que la lumière. En trombe. Ok, elle n'aurait peut-être pas dû choisir ce mot URGENT, mais elle savait que ce serait le seul susceptible de le faire rappliquer sans qu'il ne pose de questions. Elle savait déjà que si elle lui avait dit directement qu'elle voulait de son aide pour des robes, il n'aurait certainement pas voulu la rejoindre et elle ne pouvait pas attendre une minute de plus, elle a besoin de lui « Je... » Ariel se mordille la lèvre inférieure, finalement gênée d'avoir envoyé ce sms et d'avoir provoqué en lui ce vent de panique « Si » Elle dresse timidement son regard vers lui, affublée de cette grande robe bleue nuit, elle se tenait devant le miroir, tournée vers lui de son air timide « Gideon, j'ai besoin de toi » De son avis plus spécifiquement, elle use la technique infaillible, ses petits yeux brillants, façon chat potté afin de le faire rester et qu'il la pardonne de l'avoir entraîné jusqu'ici « Mais maintenant que tu es là, pas question que tu repartes » Ariel s'avance vers lui pour l'attraper par le bras, le poussant à s'asseoir sur le fauteuil « Ne me dis pas non, tu n'as plus le choix » Murmure-t-elle en le regardant dans les yeux, usant toujours de cette petite technique adorable « Il faut que je me trouve une robe pour le bal et j'ai besoin de l'avis d'un homme » Parce qu'elle cherche aussi à plaire à Joachim pour cette soirée-ci.

Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais piégé dans un plan shopping. Je crois que c'est d'ailleurs plus ou moins inévitable. Ma petite soeur m'avait fait souvent le coup de son vivant, me traînant dans une boutique et me laissant moisir dans un coin alors qu'elle essayait chaque vêtement dans les rayons. J'étais pas en colère contre Ariel, mais j'avais clairement les boules et elle le voyait. « Je... Si » je secoua doucement la tête de gauche à droite en croisant mes bras sur mon torse. « Gideon, j'ai besoin de toi » et voilà qu'elle me faisait son regard de chien battu et je savais pertinemment que j'allais craqué. En fait, je le savais depuis un moment. Ca me réjouissait pas des masses, non, mais j'étais incapable de tourner le dos à Ariel. « Mais maintenant que tu es là, pas question que tu repartes » et elle devait clairement le sentir. Elle m'attrapa le bras pour me conduire à un fauteuil et je m'y assis, concédant plus ou moins officiellement à rester. Qu'est-ce que je ferais pas pour elle, je vous jure. « Ne me dis pas non, tu n'as plus le choix. Il faut que je me trouve une robe pour le bal et j'ai besoin de l'avis d'un homme » « Ah. » Dis-je depuis le fauteuil.  « J'imagine que je dois donc me sentir honoré » je ne lui demanda pas pourquoi elle n'avait pas demandé à son mec directement, mais elle voulait sans doute l'effet de surprise. Je poussa un petit soupire. « T'es trop mignonne et je suis trop bon, franchement on craint Ariel » oui, ça craignait vraiment qu'elle soit aussi craquante (ma "bonté" étant moins problématique) et pas seulement car je me retrouvais coincé dans ce fauteuil, si seulement y avait que ça. L'air résigné, je la questionna ensuite. « Dis-moi au moins que t'as fais une pré-selection avant de m'appeler à l'aide ? » C'est beau de rêver.

Son plus beau sourire, son regard attendrissant, elle savait comment agir pour toucher Gideon en plein cœur, les points faibles pour qu'il se résigne à faire comme elle le désire. De toute façon, il n'a pas le choix comme elle vient à lui faire comprendre. Il doit l'aider, au risque de la voir bouder s'il lui refuse. Ariel sait qu'il ne dira pas non, rares sont les fois où il lui prononce ce mot. C'est bien! Peut-être pas pour lui, car dorénavant, la Quincy sait qu'elle pourra se permettre de tout lui demander en sachant qu'il ne pourra pas faire machine arrière. Pourtant, elle avait organisé une sorte de guet-apens pour le faire venir jusqu’ici, pas si certaine que cela de son pouvoir sur lui? Peut-être. Ariel a besoin d'un point de vu masculin et elle a directement pensé à Gideon pour cela, si elle est moche, il saura lui dire, si la robe lui fait un gros cul, il lui dira... quoi que, c'est bien d'avoir un gros cul non? Les hommes aiment ça? Qu'est-ce qu'elle en sait, elle découvre de jour en jour les hommes et leur fonctionnement. Un compliment qui la fit rougir et elle se mit à afficher ce large sourire angélique tout en penchant sa tête vers son ami, trop mignonne et lui trop bon « Je savais que tu ne pourrais pas résister à mon super regard de la mort qui tue » Ils tombent tous en plein dedans.. ou pas, mais au moins, elle sait que cela fonctionne sur lui! Elle se tourne vers les robes en grimaçant, il parle de pré-sélection avant d'avoir crié à l'aide. Doucement, elle se tourne vers Gideon, toujours une grimace déformant ses lèvres « Non.. » Dit-elle timidement, c'est la première fois qu'elle passe du temps à s'acheter une robe de soirée, elle n'en avait pas vraiment besoin jusqu'à présent « Tu veux m'aider? » Elle désigne le portant sur lequel se trouve une dizaine de robes « Je veux quelque chose à couper le souffle.. le genre de robe qui me rend époustouflante, magnifique.. enfin, tu vois.... pas seulement grâce à push-up qui remontera mes seins jusqu'aux yeux.. » Elle s'imagine qu'une robe arrivera à faire tout ce boulot. Ariel désire simplement garder un bon souvenir de ce bal, le premier où elle sera accompagnée.

Trop mignonne. Je l'avais dis sans y réfléchir, sans même y penser. J'avais une relation compliquée avec cet adjectif, adorant l'utiliser pour qualifier certaines personnes, mais n'appréciant pas qu'on en fasse de même pour me décrire moi. Quoi qu'il en soit, je le pensais. Ariel était craquante et le fait qu'elle ne semblait pas en avoir franchement conscience lui conférait plus de charme encore. Autant vous dire que j'étais dans le pétrin. « Je savais que tu ne pourrais pas résister à mon super regard de la mort qui tue » je leva les yeux au ciel, faisant mon gentil ronchon, mais ouais, c'était la vérité. J'étais incontestablement faible devant elle. Je la questionna sur l'avancée de son choix jusque-là, sans grand espoir. Elle m'avait l'air un peu perdue. Je devinais rien qu'à voir la façon dont elle se tenait dans cette boutique que ce n'était pas le genre de tenues qu'elle mettait souvent. Il faut dire qu'il fallait avoir les occasions de porter ce genre de robes. « Non.. Tu veux m'aider? » J'acquiesça en me levant du fauteuil. Evidemment que j'allais l'aider. Je n'étais pas un expert en robes, bien sûr, mais j'avais l'habitude de fréquenter des filles qui mettaient fréquemment des robes comme ça et parmi elles mes soeurs et un bon nombre de mes amies de New York. « Je veux quelque chose à couper le souffle.. le genre de robe qui me rend époustouflante, magnifique.. enfin, tu vois.... pas seulement grâce à push-up qui remontera mes seins jusqu'aux yeux.. » Je ris doucement tout en m'approchant du portant devant laquelle Ariel était arrêtée. « T'as pas besoin de ça » dis-je avant de me pencher davantage sur le portant de robes. « Au niveau de la coupe, je te vois bien dans quelque chose de pas trop élaboré, trop de fanfreluches tue la fanfreluche » et puis je ne démordrais pas du fait qu'Ariel pouvait se passer d'artifices.

Gideon, son sauveur. Elle se sentait effectivement légèrement perdue, parmi toutes ces magnifiques robes et elle aime beaucoup trop de modèles pour pouvoir prendre seule sa décision. Gideon est là, il a répondu à son appelle, il ne peut définitivement rien lui refuser et Ariel semble en être fière, elle bat des cils tout en l'observant, une mine adorable qui fait généralement sourire tout le monde. Pour ce qui est d'une première sélection... et bien non, elle n'en a pas fait, elle n'a pas su le faire et c'est là que Gideon entre en jeu, parce qu'il s'y connaît un minimum, plus que la Quincy en tout cas, c'est un peu son milieu après tout. Ariel décrit ce qu'elle désirerait, une robe qui la rendrait époustouflante pour cette soirée, le seul bémol, c'est qu'elle n'a toujours pas eu vent du thème, donc forcément, choisir s'avère plus compliqué que prévu, peu importe, elle prendra celle qui lui fera envie. Ariel se mit à froncer des sourcils, elle n'a pas besoin de ça? « Qu'est-ce que tu veux dire? » Pas besoin de jolie robe? Ariel et sa façon de ne pas comprendre directement et ses questions cons... On ne la changera pas. « Pas de fanfreluches.. » Elle examine les quelques modèles et retire deux robes du portant avec un peu trop de froufrous « Bye bye » Déclare-t-elle en déposant les deux robes sur un autre portant libre « Pas trop décolleté aussi, non? Ce n'est pas une slut party.. quoi que... si ça reste élégant » Elle jette un coup d'oeil sur Gideon, attendant son opinion, elle compte sur lui pour la guider, mais elle prend quand même l'initiative de retirer une robe avec un décolleté beaucoup trop ouvert sur le devant. « Qu'est-ce qui attire directement ton regard chez une fille? » Continue-t-elle en faisant la conversation, peut-être que ça l'aidera à mieux se préparer pour la soirée et à se décider sur la robe « Tu as ton costume? » Curieuse, toujours. Elle imagine qu'il va aussi au bal.

« Qu'est-ce que tu veux dire? » Je darda sur elle, un regard vaguement désarçonné. « Je parle du pushup, non Ariel je n'insinue pas que tu devrais aller au bal toute nue » la taquinais-je. Quoique, là, c'est clair que tout la remarquerait. *sors* « Pas de fanfreluches.. » Mes doigts glissaient sur les étoffes des robes alors que j'en passais quelques unes rapidement en revue. « Bye bye » j'acquiesça en jetant un coup d'oeil aux deux robes qu'Ariel venait d'écarter, réduisant légèrement l'éventail des choix. C'était le genre robes de princesse qui pourrait faire tarte même dans un dessin animé. Pas mon truc et pas celui d'Ariel non plus à mon sens. « Pas trop décolleté aussi, non? Ce n'est pas une slut party.. quoi que... si ça reste élégant » elle attendait que je la conseille et c'est ce que je fis. « Je dirais qu'un peu c'est bien, mais pas trop non plus. » Garder un peu de mystère, tout ça et surtout ne pas verser dans la vulgarité. Certaines robes étaient franchement limites à ce niveau, ne laissant plus grande place à l'imagination. « Qu'est-ce qui attire directement ton regard chez une fille? » C'était une bonne question et je comprenais qu'elle me la pose. C'est le bon côté de l'amitié mixte : dans notre cas, j'étais un mec et j'étais donc bien placé pour dire à Ariel ce qui faisait de l'effet aux mecs et donc qui ferait certainement de l'effet à son petit copain. Bon, les gouts de ce dernier n'étaient sûrement pas exactement les miens, mais j'estima ne pas prendre trop de risques en délivrant la réponse que je lui dévira ensuite. « Les yeux, c'est ce sur quoi je me focalise toujours en premier, on voit tout dans les yeux de quelqu'un. Faut qu'on te trouve quelque chose qui s'accorde parfaitement à tes yeux » je n'avais rien d'un poète, je n'adorais pas m'exprimer par des espèces d'énigmes sans queue ni tête, mais j'aimais bien l'idée qu les yeux soient la fenêtre de notre âme. Je trouvais ça très vrai. « Tu as ton costume? » J'acquiesça de la tête. « Oui, j'en avais déjà » dis-je. Je n'avais pas pris dans la peine d'en acheter un neuf pour la bonne raison que les miens étaient impeccables. J'avais toujours trouvé plutôt absurde qu'on puisse acheter un nouveau costume par soirée. Quitter à dépenser de l'argent, je préférais le mettre ailleurs que dans des costumes qui se ressemblaient de toute façon tous. Le costume que j'allais porter serait sans doute un de mes costumes noirs, simple, mais élégant.

Pas besoin de push-up et non pas de robe, elle rit en ajoutant à son tour « J'aurais au moins droit à un peu d'attention si j'arrive toute nue » Tous les regards seraient portés sur elle, mais ce n'est pas ce qu'elle ferait, ce n'est pas dans ses habitudes, Ariel est plus réservée que certaines filles qui osent vraiment tout, quitte à passer pour d'apprentie strip-teaseuse. Non vraiment, vous ne verrez jamais Ariel débarquer nue ou peu vêtue où que ce soit, en dehors de chez elle. Chez soi, on peut se le permettre après tout. La Quincy observe les robes en écoutant attentivement les remarques de son ami. En l'écoutant, elle retire deux robes du lot puis une troisième au décolleté trop olé olé. Ariel prend au sérieux les conseils de Gideon, elle ne veut pas se tromper sur la robe qu'elle prendra. Elle s'intéresse à ses goûts, tous les hommes n'ont pas les mêmes, mais ils se rejoignent souvent. Elle se demande qu'elle est la première chose qu'il observe chez une femme. Le regard. La Quincy redresse la tête pour l'observer « Tu es du genre à lire dans le regard d'une personne? » Elle le regard droit dans ses prunelles « Ils te disent quoi les miens? » La Quincy est curieuse de savoir, trop même, elle se pose de ces questions de temps en temps, mais il est habitué! Ariel continue à observer minutieusement chaque robe qui restent sur le portant. Gideon a déjà son costume, pourquoi poser la question? « Tu es habitué à tout ça » Il a eu bien plus droit à des soirées bien habillées qu'elle.

« J'aurais au moins droit à un peu d'attention si j'arrive toute nue » je ris. « Ouais, enfin on va plutôt te chercher une robe » je n'étais pas pudique et j'avais déjà finis plusieurs fois les fesses à l'air à l'issu de soirées ayant relativement mal (ou bien, tout dépend de quel côté on se place) tournées, mais non, je n'avais pas envie de voir arriver Ariel à poil. Je m'efforça ensuite de la conseiller, sans être trop directif non plus. Après tout, il fallait surtout et avant toute chose que la robe lui plaise. Histoire de profiter d'avoir l'opinion d'un membre de la gente masculine, Ariel me demanda ensuite ce qui m'attirait le plus chez une fille de prime abord et je trancha pour les yeux. « Tu es du genre à lire dans le regard d'une personne? » J'acquiesça. « Oui, enfin je crois qu'on l'est tous » après tout, c'est élémentaire, c'est un des premiers trucs que nos parents nous enseignent : regardes les gens dans les yeux quand tu leur parles. C'est une partie du corps si foncièrement expressive qu'elle rendrait presque l'usage de mots obsolète. « Ils te disent quoi les miens? » Je lui jeta un regard en coin. C'était à la fois adorable et troublant,  cette curiosité qu'elle avait sans arrêt. « Que t'es une fille géniale. Un peu sournoise quand même, le genre qui vous piège pour vous amener à participer à un essayage de robes, mais sympas quand même » je lui adressa un petit clin d'oeil. Je le pensais vraiment, pour le côté géniale. Je portais vraiment Ariel en haute estime et qu'on se le dise, je serais pas en train d'éplucher un portant de robe pour n'importe qui. Elle me questionna sur mon propre choix de tenue, sur mon costume. « Tu es habitué à tout ça » j'acquiesça tout en jetant un coup d'oeil à une robe en soie verte. « Ma mère adore les réceptions qu'elle les organise ou pas du coup c'est clair que c'est un peu mon quotidien. » Bien sûr, la plupart des réceptions de ma mère étaient plutôt... Chiantes. Le bal s'annonçait plus fun, dieu merci.

Préférons la robe au nudisme. Ariel examine les robes qui se trouvaient encore sur le portant, éliminant quelques-unes d'entre elles peu à peu en écoutant les conseils avisés de Gideon. Elle lui fait entièrement confiance, il s'y connaît beaucoup mieux qu'elle, il a participé à bien plus de soirées mondaines qu'elle et il a bon goût. Bien sûr, les robes c'est toute autre chose, Ariel n'est qu'une débutante pour tout ça. Gideon est le genre d'homme à être automatiquement attiré par le regard d'une femme, Ariel aussi, elle se concentre sur le regard d'un homme, c'est la première chose qu'elle regarde. Qu'est-ce que son regard dit? Elle reste concentrée sur les tenues tout en l'écoutant répondre à sa question. Impossible pour elle de ne pas se mettre à rire quand il vient à parler du piège dans lequel il s'est jeté. « Tu aurais préféré rester seul chez toi ou passer l'après-midi avec moi? » Il faut le voir comme ça aussi, même si la Quincy n'est pas sûre qu'il ait été seul avant l'arrivée de son sms urgent, tout ce qu'elle sait, c'est qu'il a débarqué dans les quelques minutes qui suivent, pas une seule hésitation, il a bondit jusqu'à elle. Ariel sait qu'elle peut compter sur lui et ça fait plaisir. Les soirées mondaines, bien habillées, il en a l'habitude, sa mère organisait souvent ce genre d'événement « Tu t'amuseras beaucoup plus au bal de fin d'année » C'est autre chose aussi Ariel le regarde dans les yeux en lui adressant un sourire « Je vais essayer des robes » Il faut qu'elle se lance à un moment donné quand même, elle ne va pas faire que les regarder sur leurs cintres. La Quincy en attrape deux pour commencer, un rouge et une noire. Elle s'éloigne pour entrer dans la cabine pour enfiler la première robe, la rouge.