what a surprise! (arsia)

Artur me surprenait. Je crois que je l'imaginais plus brusque, plus froid. Mais finalement, quand vous commenciez à parler avec lui il était un tout autre homme. Plus... ouvert. Je ne sais pas si c'est sa petite discussion philosophique ou simplement le fait que nous ayons déjà couché ensemble, mais il était loin d'être distant avec moi. « Je suis d'accord » affirmais-je. Je serais curieuse de savoir quelles expériences il voudrait tenter. Sans que je ne le sache, je lui ressemblais plus qu'on ne le pense. Moi aussi, j'avais grandi dans une famille riche. Depuis ma plus tendre enfance, j'avais pu faire absolument tout ce que j'avais eu envie de faire. Tous les sports, les activités... Mais j'avais surtout voyagé un peu partout dans le monde et ça m'avait appris à ne pas avoir un comportement d'enfant gâtée. Je n'étais pas vantarde. Je continuais à rire en disant n'importe quoi, inventant des situations qui pourraient être amusantes avant de retrouver quelque peu mon sérieux, un petit sourire en coin sur les lèvres. « Tu voudrais recommencer ? » lui demandais-je sans filtre, dans la même lancée que lui. Je n'avais pas honte de ce que nous avions pu faire. Je n'étais jamais tombée amoureuse, j'étais célibataire depuis toujours, alors heureusement que je me laissais aller au plaisir charnel. Je vins lui poser une tout autre question, sans véritable transition avant de siroter mon soda en l'écoutant. « Et si je suis une fille qui ne cherche pas le prince charmant, ça changerait la donne ? Tu accepterais de m'y accompagner ? » J'étais cash, pas besoin de prendre quatre chemins si c'était pour arriver au même résultat. Le bal de fin d'année y approchait à grands pas et il était hors de question que je passe à côté. Et il était hors de question que je m'y rende seule.

Son petit côté mystérieux était intéressant, elle semblait toujours avoir quelque chose en tête et c'était parfois déroutant. De toute façon, notre relation n'est pas déterminée, au final nous ne nous considérons pas comme des amis, ni des ennemis même si le fait d'avoir couché ensemble a défonce quelques tabous. Et c'est ça qui me plait entre nous, rien de sur et surtout rien de concret, nous n'avons pas mit de limites et le fait d'être en sa présence est plutôt agréable il faut l'avouer. Je pensais quelques instants au fait que j'étais venu voir Sage, elle me manquait. Mais je me surprenait a réaliser que je ne lui avais pas parlé de notre aventure. Après tout, je ne suis pas le roi des confidences... Ana m'interpelle a nouveau, me posant une question quelque peu ambiguë. Je souris, amusé de savoir ce qu'elle attendait que je lui réponde. Parlait-elle de la nuit que nous avions passé ensemble ? Son regard ne trompait pas, je finis par lui dire « la question n'est pas de savoir si j'en ai envie, si ça doit recommencer, ça arrivera » ses petits pièges ne marcheraient pas avec moi, je savais qu'elle serait d'accord avec ma philosophie. Certes, je ne suis pas un modèle en terme de romantisme, je suis parfois brute et surtout très sanguin, le vrai plaisir n'est réel que lorsque les deux parties sont honnêtes et consentantes. J'ai eu beaucoup d'aventures mais cela ne fait pas de moi un bâtard de première. Je pensais avoir échappé pour un moment le sujet du bal, mais c'était sans compter sur l'engagement d'Anastasia. Elle insiste, me disant qu'elle ne cherche en rien le prince charmant. « tu veux vraiment me trainer là-bas ? Soit, mais je dirais que c'est toi qui m'a forcé » je grimace d'un air moqueur. Comme je l'ai dis auparavant, je ne suis pas contre de nouvelles expériences, si celles-ci me font passer un bon moment.

Je souriais en l'écoutant parler. Je lui parlais ouvertement de recommencer notre partie de jambes en l'air et lui, il gardait un sérieux comme personne d'autre ne serait capable de le faire. J'aimais beaucoup sa façon de penser, elle était bien loin de l'image que je pourrais me faire des mathers. Artur semblait avoir la tête sur les épaules et c'était... impressionnant. Alors, si ça doit recommencer, ça arrivera. C'était une façon de dire : nous verrons ce que la vie allait nous réserver. C'était aussi un moyen de détourner mon attention et de me faire oublier le plus important : est-ce qu'il avait envie que ça recommence ? Parce que finalement, que ça arrive c'était une chose, que l'on en ait véritablement envie, s'en était une autre. Je soupirais doucement, sirotant mon soda en réfléchissant à ce qu'il venait de dire - mais pas trop non plus, ce n'était pas mon genre de me prendre la tête pour ce genre de truc. J'étais tout de même très amusée par la situation actuelle. Le voir comme ça, ça me faisait sourire. Surtout que notre petit jeu était assez sain finalement. Je décidais de reprendre la conversation, discutons du bal de fin d'année... Il ne comptait apparemment pas s'y rendre, ne voulant pas faire espérant une femme à un tel événement romantique. Cela faisait des années que j'y allais entre amis, juste histoire de passer un bon moment et ce n'était clairement pas à moi qui fallait parler de prince charmant. Alors, sans prendre de pincette, je l'invitais à s'y rendre avec moi. J’acquiesçais d'un hochement de tête, un large sourire sur les lèvres. Bien sûr, que je comptais l'y traîner, puis je me mis à rire en écoutant la suite. « Tu vas tellement apprécier la soirée que tu seras heureux de dire que je suis ta cavalière ! » Rien, ni personne, ne pouvait présager que nous allions passer une soirée ennuyeuse.

Son invitation était plutôt plaisante finalement. Les rôles s'inversaient, ce n'était pas l'homme qui devait inviter ? Au diable les bonnes manières, le fait qu'elle m'invite c'était agréable même si je ne comptais pas courir après qui que ce soit pour aller au bal. L'idée d'aller à cette soirée ne m'enchantait pas plus que ça mais y'aura toujours moyen de trouver une occupation quand l'ennui viendra à nous. Anastasia insistait sur le fait qu'en sa compagnie j'apprécierai ma soirée. Un léger rire ne pu s'empêcher de sortir accompagné d'un léger rictus au visage. « On verra ça, je te prends au mot » Ma bière s'était vidé en peu de temps, je regardais ma montre un instant avant de me rappeler d'une course que je devais faire. « bon c'est pas que je m'ennuie mais je dois y aller » je pose ma bouteille sur la table avant de me lever et me diriger vers la sortie. « Je peux sortir ou tu m'as vraiment séquestré et mis des cadenas partout ? » j'ajoute en pointant du doigt la porte de sortie.

Inversons les rôles. Aujourd'hui, je prenais les initiatives en invitant Artur au bal. Je n'avais clairement pas peur de l'inviter, abolissons cette "tradition", les femmes aussi peuvent se jeter à l'eau, prendre les devants. D'une certaine manière, c'était ma façon à moi de séduire et non pas seulement "d'être séduite". Je regardais le jeune homme un léger sourire aux lèvres. J'aimais garder cette part de mystère qui nous entourait. Je ne le connaissais pas, il ne me connaissait pas. Il n'y avait que de la confiance et c'était certainement le plus important. Qui étions-nous ? Personne pour le moment. Nous nous fréquentions simplement au travers de quelqu'un ou de quelque chose. La première fois, c'était l'alcool qui nous avait réunis, aujourd'hui, c'était Sage. C'était ainsi que naissaient les relations entre les hommes, elles vivaient au travers de choses importantes ou non. Du moins, c'était ainsi que je l'imaginais. Ayant une grande difficulté à m'ouvrir et à tomber amoureuse, je laissais très peu de chance au hasard. Dans tous les cas, j'avais assez de confiance en moi pour savoir que j'allais réussir à tenir la conversation pendant notre futur rendez-vous. Je lui souriais avec de boire quelques gorgées de mon soda tandis que le mather m'annonça son départ. Il se leva, se débarrassa de la bouteille en la posant sur la table basse avant de le regarder s'éloigner vers la porte d'entrée. « Tu m'abandonnes déjà ? » lui demandais-je un sourire aux lèvres. Je posais mon verre avant de me levant à mon tour pour le rejoindre amusée par sa réflexion. « Sans vouloir t’offenser, je crois bien que je serais incapable de passer des heures et des heures enfermée avec la même personne... » lui confiais-je en riant. J'étais beaucoup trop solitaire et indépendante pour ça. Non, je lui laissais sa liberté, je crois que c'était trop précieux de toute façon. « On se voit au bal » affirmais-je avec un sourire en lui ouvrant la porte pour qu'il puisse s'en aller.