Invité
est en ligne
Invité
Un mois que je ne l’avais pas vue. Que je n’avais pas de nouvelles. Pas que j’en prenais, ni elle d’ailleurs, mais lorsque nous avions l’habitude de nous croiser à l’université, au moins on se saluait. Là, rien du tout. Je pense que depuis le Spring Break, Mira n’est plus la même. A moins que ce ne soit que vis-à-vis de moi. Après tout, ce jour-là, j’avais découvert les cicatrices qu’elle cachait dans son dos, et j’avais souhaité comprendre. Comme elle sans doute aurait-pu m’interroger sur les miennes lorsqu’elle les avait découvertes avant moi. Sauf qu’elle ne m’avait posé aucune question à l’époque, raison pour laquelle je m’en voulais aujourd’hui. Non pas que je culpabilisais, parce que je savais que ce que je lui avais dit ce jour-là était la stricte vérité : seule la consultation d’un psychologue ou psychiatre l’aiderait à traverser cette épreuve. Evidemment, j’avais aussi parlé de plainte vis-à-vis de la personne, un homme si je me souviens pas, qui lui avait fait enduré tout ça, mais j’avais peut-être été trop brusque, trop rapide dans mes propos. Ce que je voulais avant toute chose, c’était sa guérison, qu’elle parvienne à se relever malgré les épreuves traversées. Et surtout, que ça ne se reproduisait pas. Evidemment que le fait que ce type soit dehors me foutait en rogne. Ca me rappelait mon propre combat contre mes anciens démons. Combat que j’avais perdu d’avance. Sauf que la santé et la sécurité de Mira m’importait à ce jour plus que la justice vis-à-vis de son persécuteur.
Ainsi donc, comme je le disais, j’étais sans nouvelles depuis plus d’un mois. Quoi faire dans ce cas ? J’avais décidé de passer directement à son boulot, histoire de mettre les choses au clair. Parce que j’ai horreur de rester dans les non-dits, les mensonges et les interprétations. Autant être franc, que ce soit accepté, bien perçu ou non. Je débarque donc dans son bar ce soir. Il est à peine 22h00, et je n’ai plus l’habitude de traîner dans ce genre d’endroits depuis que j’ai appris que la boisson et moi n’étions pas copains. Tant pis, il faut ce qu’il faut. Vêtu d’une chemise entrouverte sur le torse et d’un jean noir , d’une paire de baskets Timberland marron et d’une veste en vieux cuir assorti, sans oublier mes innommables bagues à pratiquement chaque doigt, de mes cheveux en bataille et de mon pendentif représentant mon anneau de mariage tombant entre mes pectoraux, ainsi que deux ou trois bracelets et ma montre en argent massif, j’avais tout l’air du bad-boy ainsi attifé. Poussant la porte du bar, je cherche immédiatement du regard la cause de ma présence, avant de me diriger vers le comptoir pour m’y installer. « Hey ! Je cherche Mira, tu l’aurais pas vu par hasard ? » demandai-je au barman, les deux bras posés en évidence devant moi.
© belzébuth
@Mira J. Hudson
(Invité)