Invité
est en ligne
Invité
Je ris un peu voulant le taquiner sur le fait qu'il doutait de plaire lorsqu'il avait débouler. Pourtant, il réponds de façon on ne peut plus sérieuse, son regard ancré au mien. Je retiens un soupir. - Tu m'as poser cette question dimanche et je t'ai répondu, lui rapellais-je. Dimanche dernier, alors qu'on s'était éclipser de la répétition de Music Hall, il m'avait tiraillé à savoir s'il était mon genre de mec, s'il me plaisait. Il m'avait fait reformuler mes phrases autrement, chercher des explications à lui donner, il avait tourné autrement ce que je disais. J'avais fini par me tanner, lui demandant ce qu'il cherchait exactement. Outre lui vanter ses mérites et m'énerver, je n'avais pas trop vu... - La réponse a changée, cependant, repris-je au bout d'un moment de silence. Oui, tu me plais, ajoutais-je en le regardant. Sinon, tu ne serais pas là pour me demander de te le confirmer, précisais-je. Il frissonne légèrement et cette fois, je me doute que ce n'est pas que de ma faute, puisqu'il part à la pêche pour une couverture. Remontant, je vois son regard s'attarder, glissant sur mes tatouages. - Ils te fatiguent ou tu n'avais pas remarqué que j'étais tatoué? Demandais-je, plus par simple curiosité, alors qu'il serre à nouveau contre lui. Ce pas comme si le fait de répondre qu'ils le fatiguaient changerait particulièrement quelques chose : ce n'est pas comme si je pouvais les enlever de ma simple volonté. Cependant, j'étais curieux. En janvier, vu les vêtements d'hiver que je portais, normal qu'il n'aie rien vu, outre peut-être mes doigts. Au Chili, cependant, j'étais en manche courtes... mais, plusieurs évènements avaient probablement occulté ce détail de sa mémoire. Tout contre moi, ses lèvres sur ma clavicule, j'en viens à sentir un léger picotement et lorsqu'il se recule, semblant admiré un instant son travail, il me lance qu'on est quitte. Je n'ai pas besoin d'essayer de me tordre le cou pour voir, je sais déjà que j'y trouverai : un suçon. Passant une main dans ma nuque, je penche un peu la tête, légèrement honteux. - C'était pas vraiment volontaire, tantôt, à dire vrai, lui confiais-je. J'ai juste plus porté attention à tes paroles qu'à ce que je faisais... Navré, m'excusais-je. |
Sa réponse trop sérieuse à ma plaisanterie m'arrache presque un soupir. Cependant, je le retiens, car il le prendrait mal. Ma première réponse ne lui plait pas non plus, car je le vois se renfrogné assez vite. C'est tout de même la vérité; j'énonce un fait. Cependant, j'ai l'impression que dimanche, c'est loin, là... ça a changé depuis. Je lui précise ma pensée et constate le retour de son sourire, alors qu'il me sert un peu plus. Embrassant la commissure de mes lèvres, il me remercie. Faut pas me remercier pour ça, Jaysaël... parce que je ne crois pas que ce sera toujours une bonne chose demain. Je ne sais pas si ça ne lui posera pas justement plus de problèmes de savoir qu'il m'attire. On verra bien. Il s'éloigne pour nous chercher de quoi nous couvrir un peu et son regard s'arrêtant sur mes tatouages, je lui demande si c'est parce qu'il ne les avait jamais vu ou si ça le choque. J'en ai un peu partout et la plupart sont apparent si je suis en t-shirt, mais vu les contextes dans lesquels on se croisent par moment... Ses doigts glissent sur l'encre qui me couvre pendant un moment. Je ris légèrement lorsqu'il parle de mes doigts. - Oui, ça en accroche plusieurs ça. ...c'est pas toujours des réactions positives, cependant, ajoutais-je. La mère qui éloignent ses petits de moi en voyant mes doigts, j'ai déjà vécu. C'est dommage, tout au plus. Chacun est libre de penser comme il l'entend et de me juger comme il le veut. De mon côté, j'ai le droit de décidé si ça me fait un plis ou pas. - Je me demande juste... Si c'est esthétique ou s'il y a une signification derrière. - Ils en ont tous une, répondis-je. Mais si tu veux que je t'énumère la liste, ça devra attendre à plus tard, ajoutais-je en réprimant un bâillement. Là, je suis brûlé, admis-je. Il était quelle heure au fait? Le jour devrait pas tarder à se pointer... Faudrait arrivé à dormir avant de prendre le bus de retour. Quoi que le chemin est assez long pour piquer un somme, mais pour ma part, j'essaie de ne plus dormir en présence de mes camarades artistes qui pourraient se promener avec un sharpie. Il dépose un baiser sur ma clavicule et s'attarde peut-être un peu trop. Lorsqu'il se recule, admirant ce qu'il a fait, je sais que j'y trouverai un sucon en contre-balancement pour la morsure que je lui ai fait un peu plus tôt, pour laquelle que je m'excuse, d'ailleurs. On reste un moment sans bouger et je sens mes paupières se fermées toutes seules. Un mouvement de sa part et je les ouvre, pour le savoir un peu plus collé sur moi, sa tête dans mon cou, me remerciant. Je referme mes bras autour de lui, mais mords la lèvre, parce que je ne crois pas que ce sera encore valable plus tard. - Bonne nuit, soufflais-je, avant de fermer les yeux. |
Ça ne m'a pas pris beaucoup de temps pour m'endormir. Faut croire que mes semaines de nuits blanches à me casser la tête pour les révisions, les travaux et mes problèmes ont finis par me rattraper. La chaleur de Jaysaël contre moi, je profite encore un peu. Sa tête dans mon cou, ma respiration s'est calmée assez vite et Morphée a finit par passer. J'entends vaguement mon cellulaire sonné, mais je n'ai pas la force d'ouvrir un œil pour voir où il est, alors encore moins de bouger pour l'attraper. Lorsque le son s'arrête, j'ai une vague pensée pour Cadell ou Peter qui devait en avoir marre de se faire plomber les oreilles par la sonnerie. Elle se fera entendre plus tard, comme d'habitude. N'ayant plus à m'en faire, je replonge dans le coma qui m'a servi de sommeil. J'aime pas le matin. Je suis pas du matin. Vaguement, j'entends s'activer autour de mon et ça me force plus ou moins à émergé une fois de plus. Y'a plus délicat pour se préparer... J'en grognerais si je n'étais pas aussi mort. J'ai dormi combien de temps? J'essaie de rassembler mes idées et mes sens pour me réveiller correctement. Des lèvres doucement déposées sur les miennes et c'est à nouveau le blanc total dans ma tête. J'ai un léger gémissement alors que le baiser s'approfondi et que je sens sa main dans mon cou. Lorsque tout s'arrête je retombe dans le néant pendant quelques secondes. Lorsque j'ouvre enfin les yeux, c'est pour voir la porte de la chambre se refermée. En quelques seconde, tout me revient en tête - le voyage à New-York, l'hôtel où je me trouve, les évènements de la semaine et surtout ceux de cette nuit. J'accuse le poids des souvenirs, poussant un profond soupir. Je reste un moment à fixer le plafond sans le voir avant que ma seconde alarme ne sonne, m'obligeant à me lever. Rassemblant mes affaires : tablette, crayons, pansement, vêtements, caméra et nécessaires. Je me prépare un peu sur le pilote automatique, incapable de fixer mes pensées correctement. J'attrape quelques vêtements confortable au hasard, enfile mon atelle. Ne cherchant pas trop à me battre avec ma tignasse, des plus en bataille, j'enfile une tuque. Un rapide regard dans le miroir me convainc d'enfiler mes lunettes de soleil : j'ai une tête de mort vivant et y'en a encore qui me prendrait pour un tueur en série. Un dernier tour pour vérifier que je n'ai rien oublier et je sors de la chambre, mon sac élimé sur l'épaule et mon étui de caméra dans l'autre. Direction caféïne. Je serai incapable d'affronter la journée sans. Avec tout ce que ça implique. |