(alezael) don't push me away

Il y avait cette échographie de prévue, et j'avais noté sur mon téléphone cette date, cette heure, ce lieu, le docteur, tout. Je ne voulais pas rater de voir mon fils une nouvelle fois et j'avais mis toutes mes chances de mon côté. Sauf qu'Az ne m'avait pas dit si ça tenait toujours ou pas et ça faisait plusieurs jours qu'elle m'avait surpris avec Briony et qu'elle avait rompu avec moi. Ouais, j'me sentais mal et je tentais de trouver la moindre raison qui me permettrait de la récupérer et j'en avais peut-être une. Sauf qu'elle m'en voulait, refusait de me voir et de cette façon, ça risquait d'être compliqué. Mais voilà, j'étais présent pour l'échographie et elle aussi. C'était bizarre, froid et c'était loin d'être l'idéal pour deux futurs parents. C'était bien pour ça que je voulais lui parler juste après, avant qu'elle ne s'en aille encore une fois, loin de moi, loin de nous. Je savais que j'avais merdé, mais c'était ma responsabilité de faire en sorte qu'Hendrix débarque dans une famille qui allait bien. Pas dans une famille où le père et la mère se déchiraient à longueur de journées. Après que les images nous aient été transmises par clé USB, le docteur s'en allait et Az faisait de même, sans m'adresser une parole. Alors je la suivais jusqu'à l'extérieur de l'établissement où je me mettais devant elle pour l'arrêter. « Faut qu'on parle, s'il te plait, écoute moi juste » Qu'elle m'écoute parce que ce que j'avais à dire était important. Bien plus qu'elle ne pouvait le croire.

C'était impossible de tenter d'expliquer ce que je pouvais ressentir. Impossible. J'avais l'impression que tout avait pété en moi et que je n'étais rien d'autre qu'une loque se traînant du mieux qu'elle pouvait. J'avais emménagé chez Maxine en attendant de pouvoir retomber sur mes pieds sauf que j'étais pas certaine de pouvoir le faire. J'avais tout perdu. Alexander était mon monde et mon monde venait de s'écrouler, lamentablement. Il avait tout envoyer en l'air comme si ce qu'on partageait n'était pas important et je le détestais pour ça. Je le détestais de me faire subir autant de douleur et de me ravager de l'intérieur. Et si j'avais refusé de sortir pendant toute une semaine, aujourd'hui c'était l'échographie. Autant dire que je n'avais pas le choix. Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'était le fait qu'il débarque lui aussi. Alors je tirais la tronche pendant tout le long prenant soin à ne pas le regarder une seule fois. Pas un regard, pas un mot. T'as vu Alex, j'suis très forte quand je veux pour faire comme si t'existais pas. Et quand les clés usb étaient en notre possession, je prenais sans hésiter le chemin de la sortie déterminer à ne lui prêter aucune attention. Jusqu'à ce que ça sa voix retentisse. Le face à face que je voulais tant éviter. Je stoppais net poussant un soupir. Rien de ce que tu pourras dire ne changeras quoi que ce soit. Perds pas ton temps. Parce que dans tout les cas je continuerais à te détester. C'est terminé Alex. Terminé.

Bien évidemment, la voir comme ça, ne pas me parler, ça faisait mal. Vraiment très mal. Mais voilà, je devais assumer les conséquences de mes actes et j'avais merdé. Donc je récoltais ce que je semais. Simplement... je voulais l'embrasser, la garder à mes côtés et pas la savoir à des kilomètres de moi. Je voulais qu'elle soit heureuse et que ce soit grâce à moi. Ouais... c'est bien beau de rêver. Donne moi simplement le nom d'une fille que t'as rendu heureux mec? Aucune ne te venait à la bouche.. c'est bien signe que t'es qu'un gros connard égoïste, pas capable de faire ce que la majorité des mecs savaient faire. Tu mérites d'être seul.. ouais, c'est ça, je méritais d'être seul. La voix dans ma tête avait raison. Mais je ne pouvais pas m'y résoudre. La voir là, j'étais obligé de tenter de lui parler. Face à elle, je l'avais forcée à se stopper et elle était belle... putain qu'elle était belle. Et moi j'avais tout gâché. « Je t'aime » disais-je alors, le coeur battant. Non, je n'allais pas faire de crise, mon état s'était amélioré, principalement grâce à un traitement que je prenais. Mais fallait que j'évite les sensations fortes. Ouais... bah j'y arrivais tout simplement pas. Je voulais récupérer ma copine, et je me devais de lui dire ce que je ressentais. « Je t'aime et j'suis désolé.. J'ai pas d'excuse, j'ai merdé mais.. je t'aime putain » J'étais essoufflé parce que mine de rien, ça me travaillait physiquement, mais je ne lâchais rien. Je ne lâcherai rien.

J'avais plus la force de me battre pour un amour à sens unique. Il savait ce que je ressentais pour lui, il savait que j'étais prête à lui donner tout et n'importe quoi et il n'avait fait que me pousser à l'écart. Après le spring break, il avait été affreux et malgré, j'avais tenu de toutes mes forces pour lui apporter l'aide dont il avait besoin. Fallait croire que ça n'avait pas suffit. J'avais simplement souhaité prendre quelques jours pour moi, pour souffler un peu et je le retrouvais à moitié nu allongé sur Briony. Briony qui était mon amie et qui ne cessait de me planter des coups de couteau dans le dos. J'pouvais plus, j'étais à bout. Et le seul moyen de me sevrer de lui était de ne plus le voir, de ne plus avoir de contact. Il avait pas le droit de se pointer comme ça, de tenter de me parler. Y avait rien à dire, j'voulais pas lui pardonner. Je ne voulais pas me montrer une nouvelle fois faible face à lui. Je me devais de résister. Je t'aime. WHUT ? La ferme. La ferme. T'as tellement pas le droit de me dire ça maintenant. Mes prunelles venaient s'poser sur lui alors qu'il reprenait. Non, non, NON. Tu peux pas me balancer ça maintenant, tu peux pas. Je posais mes mains de part et d'autre de son buste le poussant avec colère. T'as pas le droit. Tais toi Alex, TAIS TOI ! Je frôlais l'hystérie en fait. Non, j'étais totalement hystérique mais j'savais pas comment réagir à ça. Je te déteste t'entends ? T'as pas le droit d'embrasser la première venue puis de me dire ça. Allez casse toi.

Tenter le tout pour le tout. J'avais pas envie de la perdre et j'avais envie, pour une fois, que mon enfant soit dans une famille aimante et soudée. Je m'entendais bien avec Milena mais il était clair que la situation pour Robyn était loin d'être des plus faciles. Quand elle sera plus grande, elle comprendra que ce n'est pas comme ça qu'on doit vivre et sûrement qu'elle aura les moqueries des autres enfants à l'école puisque ses parents ne sont pas ensemble. Mais elle n'en sera que plus forte, je n'en doute pas. Là, il s'agissait d'Azraël et moi, de notre couple qui était au plus mal. Oui, il n'existait plus. Elle avait rompu, et c'était à moi de faire en sorte qu'elle se remette avec moi. Même si elle ne voulait pas me voir, pas me parler, je m'étais mis face à elle, la bloquant et la forçant à m'écouter. Si elle n'en avait pas envie, elle n'avait pas tellement le choix. Et je lui avouais ce que j'avais sur le coeur. Je l'aimais, j'étais amoureux d'elle et je le lui disais à coeur ouvert. Bien sûr, penser que ça allait tout arranger était un peu trop utopique, mais je pensais pas qu'elle réagirait aussi vivement. Me poussant, elle était visiblement en colère mais ça ne m'empêchait pas de fixer mon regard sur elle. « Je t'aime Az, je t'aime et j'suis désolé, j'suis vraiment désolé... J'suis le pire des cons et j'm'en veux de t'faire souffrir » Je soupirais, avançant vers elle, au risque qu'elle me repousse une nouvelle fois. « J'te mérite pas, t'as toujours été top et j'ai toujours tout gâché mais putain j'veux t'rendre heureux.. j't'aime, me repousse pas »

Vas t'en. Vas t'en Alex parce que c'est plus possible dans ces conditions là. Et c'était affreux ce qu'il était en train de faire. Il me faisait passer pour la dernière des connes revenant soudainement pour balancer sa pseudo déclaration. J'étais pas preneuse, je ne voulais pas entendre ça. Je voulais qu'il se taise et qu'il s'en aille. Il ne pouvait pas me rendre les choses plus facile pour une fois ? Alors vas t'en Alex. Parce que quand on aime une personne, on fait pas ce que t'as fais. Et j'veux plus supporter ça. Je peux plus me détruire comme ça, tu comprends ? C'est plus possible de souffrir autant. C'est pas possible de te laisser me faire du mal comme ça. Il revenait à la charge et cette fois, je fuyais son regard écoutant ses supplications. Mais t'attends quoi ? Que je te pardonne en un claquement de doigt ? C'était pas comme ça que ça marchait, c'était juste pas possible. Il pouvait pas me faire des crasses et s'attendre à ce que je ferme les yeux à chaque fois. Tu me regardais plus, ça faisait des semaines que tu me regardais plus et chaque fois que je tentais quoi que ce soit, tu prétextais ne pas pouvoir à cause de tes problèmes respiratoire. Mais ça t'empêche pas de sauter sur Briony alors tu vois, j'suis fatigué de te laisser me prendre pour une imbécile. Arrête de me faire tourner en rond putain.

Je sais bien qu'elle ne veut pas me voir, qu'elle veut que je m'en aille tout de suite et que j'arrête de forcer les choses. Mais non, je ne pouvais pas laisser cette opportunité m'échapper. Je souhaitais qu'elle me donne une nouvelle chance, quant bien même je doive ramer par la suite. Je veux une chance de lui prouver que je veux la rendre vraiment heureuse, quitte à tout stopper, alcool, drogue, pour lui montrer ma bonne foi. J'allais mal ce soir là, j'avais bu et Bri m'avait foutu un verre d'eau sur la tronche et sur le t-shirt. Voilà pourquoi je l'avais enlevé. Après, je sais que je n'ai pas tellement d'excuse, mais voilà, j'avais besoin qu'elle me donne une nouvelle chance de faire les choses bien. « Non... non, je sais que j'dois ramer pour retrouver ta confiance » Et c'était le cas de le dire. « Mais.. laisse moi te prouver que j'veux m'investir vraiment et que c'était qu'une erreur » Je déglutissais avant de m'approcher d'elle encore, même si elle se reculerait. « Je vais mieux.. le traitement agit et je vais mieux.. Je veux que tu sois heureuse Az.. je veux te rendre heureuse. Je veux qu'Hendrix connaisse la vie de famille qu'on peut lui offrir » Je tentais d'attraper sa main, ajoutant assez rapidement à la jeune femme avant qu'elle ne retire sa main de la mienne « Sois ma cavalière au bal, s'il te plait » Je ne me voyais pas y aller sans elle de toute façon.

En y réfléchissant, j'avais passé ces derniers moi à tout lui donner. J'avais été là quand il était mal pour sa rupture, j'étais toujours là quand il me jetait pour courir dans les bras de son ex et même si par moment j'avais pété les plombs, j'avais été là. A chaque fois. Puis quand les choses avaient commencé à s'arranger pour moi, quand j'avais trouvé quelqu'un de bien, j'avais tout envoyé valser pour lui parce qu'il avait enfin voulu de moi. Et c'était ça que je gagnais en retour ? Une tromperie aussi basse ? Parce que là, c'était bien plus que ce que je pouvais supporter. J'étais plus capable d'endurer des trucs comme ça même si je l'aimais plus que moi même. Alors quoi ? Je rentre à la maison et j'fais comme si y avait rien ? Comme si tu m'avais pas laminé le coeur encore une fois. J'suis pas invincible Alex, y a un moment où j'arrive à la rupture, où je peux plus encaisser. J'suis pas invincible. Prends pas Hendrix comme argument. T'as pas le droit. Parce que si le gamin n'a pas une vraie vie de famille, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi. Y avait sa main qui attrapait la mienne et je frissonnais malgré moi. Tu fais chier Alex. Pardon ? Un rire nerveux sortait de ma bouche. Etre sa cavalière.. C'était comme me balader avec une pancarte "j'suis tellement conne que j'accepte d'être cocue et je l'affiche devant tout le monde". Lol. Tu m'veux ? Alors tu tires un trait sur Briony. Définitivement. Le truc, c'est que je sais que tu la choisiras elle. Perds pas de temps à ramer, ton choix final il s'portera pas sur moi.

Je savais que j'avais merdé, je le savais et pourtant, je ne savais pas comment arranger les choses. Peut-être que lui dire mes sentiments à coeur ouvert pourrait aider... ou peut-être pas. Je savais pas trop à quoi m'attendre avec Az en fait. C'était quitte ou double.. et j'osais espérer que j'allais réussir à la convaincre de me laisser une seconde chance. Après tout, j'étais pas le genre de mec à savoir courir après une fille et j'avais peur de faire une connerie si elle me laissait faire ça. « Non... mais arrête de me fuir comme la peste » Je demandais pas à ce que tout redevienne comme avant en un claquement de doigts, pas du tout. J'avais pas la prétention de dire que ce que j'avais fait était minime. Mais j'avais juste embrassé Bri, c'était pas non plus la mer à boire. Et puis là, je faisais quelque chose d'assez surprenant, surtout pour elle puisqu'elle se mit à rire. Je ne savais pas tellement si c'était une bonne ou une mauvaise chose au final. Sauf que ses paroles.. non, impossible d'accepter ça. Bri et moi avions vécu tellement de choses, je pouvais pas la rayer de ma vie à la demande d'Az. Je pouvais pas. « Tu peux pas me demander de choisir entre deux des piliers de ma vie. Si j'en enlève un, je m'écroule » Et c'était la plus belle métaphore que je pouvais trouver. « On m'enlève toi, je m'écroule. On m'enlève Bri, je m'écroule. J'peux pas choisir, j'peux juste pas » C'était juste pas possible et elle pouvait pas me demander ça. « On était juste perdu et... j'imaginais que c'était toi parce que tu m'manquais et j'étais rongé par le manque. J'suis sûr qu'elle pensait à Wade elle »

Ça, c'était la réalité. C'était pas moi qu'il choisirait. Au final, je lui demandais pas réellement de faire un choix puisque je savais que dans tout les cas, ça ne serait pas moi. Autant lui épargner des semaines de galère à ramer encore et encore alors que de toute évidence ça ne mènerait à rien. Mais j'ai pas envie de rester près de toi. J'veux pas te voir, je veux pas te parler. Et là, t'es juste en train de forcer les choses. Tu me forces à t'écouter alors que j'en ai pas envie. T'inquiète pas, j'ai choisi pour toi. J'te laisserais plus avoir de l'emprise sur moi. Je te laisserais plus le pouvoir de me briser en un claquement de doigt. Reste avec Briony, je m'en tape. Tu ne m'auras pas cette fois. Tu t'fous de moi ? Non mais il état abruti en fait. "J'pensais à toi quand je l'embrassais." AHAHA. Va te faire foutre Alexander. Tu m'as foutu à l'écart pendant une éternité et j'suis pas allé embrasser quelqu'un pour combler un foutu manque Alors tu vois, tes excuses c'est de la merde. Elles valent rien et j'ai pas envie de les entendre puisque tu t'enfonces un peu plus à chaque fois. J'savais pas s'il se rendait compte de la peine qu'il me causait, de l'idiotie de ses excuses. Parce qu'elles ne tenaient même pas la route. Je déteste être amoureuse de toi.