The greatness of a nation and its moral progress can be judged by the way its animals are treated. (+) Mira

❝ The greatness of a nation and its moral progress can be judged by the way its animals are treated. ❞
Some people talk to animals. Not many listen though. That's the problem.

Je n’ai pas visité le moindre zoo depuis une petite éternité. Le soleil m’aura finalement motivé à remettre cette affirmation au passé, il me tarde de redécouvrir les animaux sauvages, les tigres que je trouve majestueux mais également les gorilles qui me font tant rire à chaque fois et toutes les autres espèces plus ou moins charismatiques, du lion à l’éléphant en passant par les suricates. J’aurais bien aimé que mon petit-ami m’accompagne, celui que je surnomme Nemo aurait adoré s’apercevoir dans l’un des nombreux aquariums de la partie aquatique du zoo, on trouve toujours un poisson clown quelque part après tout. Il n’est peut-être pas là cet après-midi mais je n’hésiterai pas à lui envoyer quelques photos par Snapchat histoire qu’il puisse vivre ce moment à distance mais tout de même à mes côtés symboliquement. Je pensais me rendre au Franklin Park Zoo tout seul mais un SMS envoyé par Mira au bon moment m’aura fait changer d’avis, je n’ai pas eu à argumenter pendant dix ans pour la convaincre de me rejoindre à l’entrée du zoo à quatorze heures trente, elle est en retard de quelques minutes mais pas suffisamment pour m’agacer. Au contraire, je patiente calmement, le sourire aux lèvres, heureux de pouvoir la revoir dans un contexte moins oppressant que celui des parloirs de prison. Depuis que j’ai été libéré nous n’avons pas eu énormément d’occasions de nous revoir, dommage, un beau lien nous unissait, elle a tout de suite compris ce que j’ai vécu et elle m’a toujours défendu… Très peu de personnes ont fait cela, croyez-moi quand je vous dis que sa présence et ses mots resteront à tout jamais gravés dans mon cœur. Le soleil brille et réchauffe ma peau uniquement recouverte par un marcel et un short, suffisant avec la chaleur qu’il fait, je suis ébloui par la lumière et dégaine mes lunettes de soleil histoire de pouvoir attendre mon amie dans les meilleures conditions possible.
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✧ The greatness of a nation and its moral progress can be judged by the way its animals are treated✧Grahamet Mira

Le crayon suspendue en l'air, ma lèvre inférieure prisonnière de mes dents et mes sourcils se fronçant légèrement tandis que je regarde la feuille posée devant moi, encore vierge il y a quelques minutes, et représentant à présent, une multitude de robes de soirée sortant de mon imagination. Du long du court, de l'évasé, du moulant, de quoi correspondre à tous les styles. Mais quelque chose me gêne pourtant . Peut-être simplement le fait que je n'ai pas encore mis de couleurs qui me posent problème... je ne sais pas, des détails sur certaines robes ? Je finis par relâcher ma lèvre et faire tomber le crayon sur la table, m'affalant un peu plus dans ma chaise en poussant un soupir. Non j'sais pas, ça m'énerve, j'ai envie de fumer tiens ! Je me lève doucement de ma chaise et me dirige vers mon sac à main, resté dans la chambre .Cafouillant dans mon sac pour trouver mon paquet, je déverrouille malencontreusement mon téléphone qui affiche le numéro de Graham . J'attrape ce dernier et décide d'envoyer un message, laissant tomber mon idée de fumer . Au bout de quelques minutes, un rendez-vous est fixé. Il ne me faut que quelques minutes pour me préparer, avant de prendre les clés de ma voiture, et de descendre rapidement les quatre étage qui me sépare de cette dernière.
Le trajet jusqu'au zoo est relativement rapide et calme à cet heure de la journée ; amis c'est loin d'être le cas du parking. Arrivé en plein milieu de la journée , est loin d'être une bonne idée pour ce qui est de trouver une place . Les meilleures proche de l'entrée sont toute prises, m'obligeant à me réfugier tout au bout de la file de voiture. J'arrive avec quelques minutes de retard , distinguant la silhouette du jeune Winthrop , affichant un sourire désolé lorsque j'arrive à sa hauteur. « Désolé, j'ai retourné le parking de fond en comble, avant de trouver une place. » Je lève doucement les yeux au ciel, avant de reprendre mon sourire, passant rapidement à autre chose, n'ayant pas envie de m'apitoyer là-dessus toute l'après-midi. « tu vas bien ? » demandai-je, en m'avançant vers l'entrée, tournant légèrement mon regard vers lui, le trouvant à chaque fois un peu plus en meilleure forme que la dernière fois... il faut dire qu'il n'avait pas vraiment le moral lorsque l'on se voyait à travers une vitre et qu'il était dans une combinaison orange.

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Il y a deux catégories de personnes dans ce monde, ceux qui arrivent toujours avec un minimum d’avance et ceux qui arrivent en retard malgré toutes les tentatives pour corriger ce problème de ponctualité. On peut considérer une troisième catégorie, ceux qui luttent activement et qui oscillent entre un ou deux minutes d’avance, pile à l’heure et présent avec une ou deux minutes de retard. Tout dépend de l’occasion, du contexte, de la route, des problèmes indépendants de leur volonté. Entre toutes ces options je serais plutôt de ceux qui arrivent en avance, je prévois toujours une dizaine de minutes pour pouvoir rebondir en cas de problème et toujours être à l’heure. Même avec des difficultés pour me trouver une place sur ce maudit parking je me retrouve donc à l’heure pour rejoindre Mira dont l’absence me permet de répondre à deux ou trois SMS, en envoyer un à mon Nemo et vérifier les dernières notifications de mon compte Facebook. Je ne vois presque pas le temps s’écouler et ne suis donc pas agacé par l’attente lorsque mon amie me retrouve à notre point de rencontre du jour. Elle se confond en excuses et je balaie ces dernières symboliquement d’un mouvement de main. « J’ai eu le même problème, ne t’inquiètes pas, je ne suis pas à une ou deux minutes près ! » Se côtoyer en toute liberté c’est tout nouveau pour moi, je ne suis pas habitué. Nous avions pour habitude de nous voir régulièrement en prison mais depuis que j’ai été libéré nous ne sommes parvenus à nous rencontrer qu’une ou deux fois. Très peu en deux ans, de quoi me donner envie d’en profiter à fond. « Super bien et toi ? » De l’eau est passée sous les ponts depuis la dernière fois, je ne sais même pas si elle est au courant pour Nemo, pour mon couple, pour tout ce que cette histoire d’amour m’apporte au quotidien. Je lui en parlerais peut-être tout à l’heure si l’occasion se présente. « On commence par quoi ? » Je la questionne, soudainement excité à l’idée d’enchainer les enclos pour découvrir chacun des animaux de cet énorme zoo.
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Devoir tourner et retourner dans un parking, à la recherche d'une stupide place . Cela aurait tendance à m'énerver, n'étant pas vraiment de nature très patiente. Et pourtant aujourd'hui, je prends mon mal en patience, filant à l'autre bout de ce dernier pour trouver un endroit où me garer. Rien n'arrive à entacher le plaisir que je peux éprouver à l'idée de revoir Graham. Je n'ai que quelques minutes de retard, mais je suis rassurée lorsqu'il ne m'en tient pas rigueur , balayant mes excuses d'un geste de la main , m'expliquant avoir eu le même problème. « c'est ce qui arrive quand on est... spontanée. » Je ne suis pas non plus du genre à prévoir mes journées à l'avance, comme le prouve le SMS que je lui ai envoyé il n'y a que quelques heures. Un coup de tête, que j'aurai dû avoir beaucoup plus tôt . Cela fait un moment que le jeune Winthrop est sorti de prison et pourtant... je trouvais bien plus de temps pour lui lorsqu'il était derrière les barreaux. Je m'en veux un peu d'avoir laissé tomber cette amitié entre nous ; mais les études, le boulot, tout ça me prend beaucoup de temps et d'énergie « Ouais... ça va. » Je connais son histoire, tout comme il connaît la mienne. Nous avons beaucoup plus de points en commun que les apparences pourraient leur faire croire . A vrai dire, Graham est le seul à être au courant pour mon passé, ce qui renforce un peu plus notre lien je dirai. « En fait... je ne suis jamais venu dans un zoo... »je me mordille légèrement la lèvre, ayant peur de passer pour la dernière des idiotes, mais ce n'était pas vraiment le genre d'activité que je faisais avec mon père le week-end ; et depuis quatre ans, l'idée de venir voir les animaux sauvage ne m'a jamais vraiment effleuré l'esprit. « Je ne sais pas s'ils en ont ici mais...j'ai toujours rêvé de voir des pandas roux... » Un léger sourire vient se dessiner sur le bord de mes lèvres, tandis que j'avance à ses côtés en direction des premiers enclos. « Mais on peut faire le tour des enclos en allant, sans problème ! » ajoutai-je en sortant mon téléphone portable de ma poche pour regarder l'heure, estimant avoir largement le temps de faire le tour du zoo en entier. « ça c'est bien passé les exams? »

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Mira est une fille avec qui le courant est immédiatement passé. Difficile de ne pas se lier d’amitié quand une personne vient vous rendre visite alors qu’elle ne vous connait pas uniquement pour discuter. Car oui, j’ai eu droit à d’autres visites mais les gens qui se présentaient au parloir avaient d’autres objectifs, ils se foutaient bien de mon bonheur, de ma vie à l’intérieur de cette prison. La seule chose qu’ils désiraient c’était un scoop ou deux pour publier des papiers en ligne, certains autres profitaient juste de l’occasion pour me cracher dessus comme si j’étais une vulgaire petite merde sous prétexte que j’avais tout détruit en franchissant une telle frontière le soir ou j’ai tué mon père. J’en ai pris plein les dents plus d’une fois et au milieu de toutes ces personnes à l’influence néfaste sur mon moral en berne j’ai trouvé du réconfort aux côtés de Mira. Son passé n’est pas des plus radieux, je dois être l’une des rares personnes à qui elle a confié ses problèmes avec son père qui, en plus d’être violent, a tenté de la violer. Qu’ont-ils tous ? Ils ne peuvent pas faire des enfants et leur donner l’amour qu’ils méritent sans péter un plomb du jour au lendemain et tout détruire ? Elle ne méritait pas ça, tout comme ma petite sœur ne méritait pas d’être la cible des violences répétées de mon père, le méritais-je ? Non, je ne méritais pas cela non plus et pourtant j’ai subi, j’ai serré les dents et prié pour que tout s’arrête. J’ai arrêté de croire en Dieu depuis, croyez-vous vraiment que Dieu laisserait faire de telles choses ? La guerre, les attentats, les violences physiques et morales, la pauvreté, la maladie ? La vie est faite de mystères auxquels j’aurais tendance à croire, la religion n’en fait partie. Mira me retrouve et je lui propose de choisir par quel endroit attaquer ce Zoo à la densité assez extraordinaire, sa réponse me surprend et je ne parviens pas à m’empêcher de me retourner pour la regarder, par certain de son degré de sérieux. « Sérieusement ? » Qui n’a jamais visité un Zoo la vingtaine passée ? Je ne juge pas cela dit, je suis juste surpris. Elle confesse avoir très envie de voir les pandas roux si le Zoo en a. « On va voir ça. » Je traverse le hall par grandes enjambées pour attraper un plan du parc que j’étudie avec beaucoup d’attention. « Il y en a, c’est le 25 sur le plan… Ce que je propose c’est qu’on essaye de suivre les numéros ? On ne loupera rien comme ça ! » Nous avançons et arrivons rapidement devant le premier enclos, il me faut plisser les yeux pour repérer au loin les animaux qui peuplent le fameux numéro un : des singes. Je me sens d’humeur à taquiner un petit peu, je repère donc un babouin aux fesses roses que je montre du doigt à Mira. « Dis donc, tu m’avais pas prévenu que tu exhibais tes fesses au zoo ! » Je lui tire la langue, fier de ma bêtise et acquiesce d’un mouvement de tête rapide qui pourrait répondre à sa question sans que j’aie à user de la parole. « Très bien, j’attends les résultats mais j’devrais avoir mon année les doigts dans le nez. Et toi ? »
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Je ne sais pas trop ce que cette nouvelle relation avec Graham, va pouvoir donner. Je me souviens encore de la première visite que je lui ai rendu en prison, ayant vu sa photo dans la presse, un bref article à son sujet, m'apprenant les grandes lignes de l'histoire. J'ai été touché par lui, par ce qu'il traversait, et admirative du courage qu'il avait eu, pour se protéger et protéger sa famille de ce monstre . Et le savoir en prison pour avoir fait une telle chose, que je considère comme de la légitime défense, m'était insupportable. Je ne le connaissais pas, mais j'ai voulu qu'il sache qu'il avait mon soutien, que je pouvais le comprendre en partie , qu'il devait continuer à se battre pour pouvoir un jour sortir de cet enfer qu'est la cellule et pour ce faire, je n'ai pas hésité à lui révéler ma propre histoire . J'aurai très bien pu me retrouver à sa place si le coup porté à mon père lui aurait été fatal, mais au fina il l'a juste assommé, me laissant suffisamment de temps pour m'enfuir et ne jamais revenir dans cette maison qui aurait pu être mon cercueil… Mais tout ça, c'est de l'histoire ancienne à présent, nos passés sont derrière nous, je ne parle à personne de cette époque, tout comme j'imagine que Graham n'aime pas évoquer son séjour en prison . Cela reste une honte pour moi… un peu comme le fait de n'être jamais venu dans un zoo auparavant avec les cours la semaine, et le boulot le week-end aller au zoo ne fait pas vraiment partie de mes priorités. « Euh ouais… enfant je faisais pas vraiment de sortie familiale et ici...je n'ai jamais eu l'idée de venir avant » je hausse les épaules , on ne peut pas visiter tous les endroits de Boston non plus, et il vaut mieux tard que jamais n'est ce pas ? Surtout que c'était l'occasion la version réelle d'une de mes peluches : le panda roux . Ces animaux à la taille d'un petit chien ou d'un chat, au pelage roux et avec une tête de … nounours, qu'on a trop envie d'embrasser. Rien que pour les voir, je suis sûr que cette visite du zoo vaut le coup. Je le suis du regard tandis qu'il s'éloigne de quelques pas, pour revenir avec un plan. « ça me va, ça me permettra de voir les autres espaces » dis-je avec un immense sourire aux lèvres. Je connais tout de même la plupart des animaux, mais en les ayant vu que sur papiers glacés. J'avance donc à ses côtés vers le premier enclos qui abrite … des singes . Je fais une légère moue, les singes c'pas trop mon délire, ce n'est pas très « spectaculaire », et ce n'est pas mignon non plus. La preuve avec les fesses que me montre le Winthrop, tandis que je lui adresse un sourire en coin « Je peux t'assurer que les miennes sont bien plus belles que les siennes… peut-être moins grosses et plus blanches… mais elles valent le détour quand même ! » dis-je en lui souriant. Ah on ne peut pas tous avoir la boule de Nicky Minaj, de toute façon j'aime pas ; si c'est pour devoir payer deux sièges dans l'avion après, non merci ! Je grimace légèrement lorsqu'il me renvoie l'ascenseur avec la question sur les exams. « La mode ouais, je pense que je l'aurai, mais le théâtre... c'est une autre question... » Il faut dire que j'ai séché pas mal de cours de cette matière cette année, ayant vraiment du mal à jongler entre mes cours et les études. Je regarde les singes se balancer entre les différentes branches de leurs arbres « Tu crois que si je leur jette une banane ils font tous se jeter dessus, comme des mouettes devant une frite ? » dis-je un petit sourire en coin aux lèvres, tandis que je cherche s'il n'y aurait pas une machine pour nourrir les animaux à proximité .

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La vie en prison ne ressemble pas à Prison Break, personne ne se ramène avec les plans du bâtiment tatoué partout sur le corps, très peu de prisonniers s’évadent. La relation désastreuse qui aurait tendance à opposer les taulards les uns aux autres est cependant plus que réelle. Le viol est plus que répandu en prison et certains trouvent cela logique : il faut bien vider les couilles des mecs qui sont là depuis dix ans après tout. J’ai toujours énormément de mal à me retenir de mettre un coup de boule à ceux qui ont le toupet de balancer cela, ils n’ont pas la moindre idée de ce que l’on affronte là-dedans. Je suis passé par cette case, je suis tombé sur ces fameux taulards aux boules qui touchent le sol et qui te sautent dessus en prenant avantage de ton innocence et du peu de méfiance que tu as envers les autres bagnards, mon corps s’en souvient, mon âme en est à jamais hantée. La prison n’est pas pleine de bonne humeur, nous ne sommes pas dans un épisode d’Orange is the new black. Mes compagnons d’infortune resteront des frères pour toujours mais ils se trient sur le volet. Cette représentation de la société carcérale est néanmoins plus proche de la réalité que n’importe laquelle des séries télévisées diffusées ces dernières années. Les visites comme celles de Mira justifient que je me sois battu pour survivre, pour ne pas céder à mes pulsions suicidaires, à mes envies de mettre fin à tout cela pour rejoindre un monde meilleur ou, à défaut, ne plus avoir aussi mal. On peut dire qu’elle a activement contribué à me sauver la vie, je ne la remercierais jamais assez pour cela même si je ne l’ai jamais formulé à haute voix. Difficile de croire que Mira n’a jamais visité le moindre Zoo, elle met en avant son passif familial et je me ravise immédiatement, suis-je bête, j’oublierais presque qu’elle en a autant bavé que moi avec son père. « Dans ce cas, je suis plus qu’heureux d’être la première personne avec qui tu découvriras un Zoo ! » J’aurais au moins été le premier dans quelque chose, c’est pas beau ça ? Le Panda Roux se trouve quelque part dans le parc, pas à l’entrée bien entendu, il doit être placé autour des enclos des animaux sauvages de sa catégorie. J’étudie le plan du parc minutieusement et en vient à la conclusion suivante : mieux vaut suivre le parcours tout tracé pour s’assurer de ne pas oublier le moindre animal en chemin. Les singes sont en force en début de parcours et je ne loupe pas cette occasion pour gentiment taquiner Mira en comparant ses fesses à celles de l’un de nos descendants au popotin rose cochon. Je ris de bon cœur en chassant de mon esprit les images qui découlent de mon imagination sur ses fesses. « J’espère bien, j’suis pas sûr que le rose t’irais au teint ! » Qui n’a pas le cul blanc de toute manière ? Les personnes à la peau naturellement colorée bien entendu, oh, et ceux qui se font bronzer intégralement. J’ai cartonné aux examens cette année, ce qui ne semble pas être totalement le cas pour Mira dont la perplexité me fait perdre de ma bonne humeur pour laisser place à la compassion. « On ne sait jamais, les résultats te surprendront peut-être dans le bon sens ! » Personne n’est à l’abri d’une bonne surprise. J’acquiesce en riant à sa question sur les singes et les bananes. « Ils sont un peu comme des chiens, tu peux leur donner n’importe quoi qu’ils sauteraient dessus comme des affamés ! » Banane ou pas.

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C'est un peu surréaliste que je ne sois jamais venu dans un zoo, mais durant mon enfance, ce n'était pas vraiment les préoccupations de mon père que de faire plaisir à sa fille unique. À part son travail et l'alcool, il n'y a pas grand-chose qui l'intéressait. C'est difficile par moments, pour moi de croire que ma mère, cette femme si joyeuse, rempli d'amour et de bonne humeur, est pu tomber amoureuse de lui, il y a des années de ça. Je sais qu'il n'était pas comme cela, qu'il l'aimait mais… je n'arrive pas à me l'imaginer . C'est ma naissance qui a tout chamboulé, qui a fait foirer ce rêve en le transformant en cauchemar … Un enfant que mon père n'a pas voulu, il a cédé pour les beaux yeux de ma mère, et la suite, je ne la connais que trop bien… La jeunesse d'une mère qui pensait être prête, alors que non. La violence d'un homme en manque de sommeil qui se réfugie dans l'alcool ... et le départ de cette femme, qui préfère fuir plutôt que d'affronter cet homme, qui fuie en laissant derrière elle cette enfant qu'elle a désirait mais qu'elle n'est pas prête à assumer… ma vie aurait été différente si elle ne m'avait pas laissé en arrière-plan dans sa vie, si elle ne m'avait pas laissé avec mon père… je n'aurais pas toutes ses marques, à jamais gravées dans ma chair, sur ma peau, j'aurai peut-être plus facilement confiance en moi, si je n'avais pas subi des violences morales, des humiliations, par mon géniteur. Ouais je serai différente, mais c'est aussi toutes ses choses qui font de moi celle que je suis devenue aujourd'hui, celle qui a voulu rencontrer Graham, malgré l'atmosphère morbide que l'on peut ressentir dans le parloir . Mais je ne regrette aucune de mes visites, ni mon amitié avec Graham qui persiste même en l'absence de barreaux. « à ta place, je ne serai pas si heureux... je suis un e vrai gamine lorsque je découvre quelque chose de nouveau. » dis-je avec un clin d'oeil. Une enfance que je vis avec quelques années de retard, certes, mais que je souhaite malgré tout vivre. D'ailleurs cela se vérifier rapidement lorsque je me retrouve face à l'enclos des singes, nos ancêtres. Je fronce quelque peu les sourcils, essayant de trouver une quelconque ressemblance entre eux et nous. Certainement pas les fesses en tout cas, malgré le fait que Graham essaie de les comparer aux miennes. « Non je confirme, je préfère largement mon teint pâle, c'est parfait pour tromper la mort. » dis-je avec un clin d'oeil, même si ce n'est pas totalement faux d'une certaine façon, lorsque je vois les divers événements survenus à Harvard auquel j'ai toujours été confronté, sans jamais n'être réellement touché de manière à mettre ma vie en danger. Quant à mes examens, je n'ai jamais eu réellement des soucis concernant les notes, pas toujours élevé, mais toujours supérieur à la moyenne. Mais cette-fois-ci, je doute sérieusement concernant mon cursus en mineur. « En sachant que j'ai séché la moitié des cours de théâtre, je n'ai pas beaucoup d'espoir ! » dis-je avec un petit rire. Je préfère le prendre à la légère, il y a toujours les rattrapages, et au pire je redouble dans cette matière ou je la laisse tout simplement tombée. Je continue de chercher du regard une quelconque machine pouvant donner de la nourriture, avant de repérer juste à l'endroit un distributeur de fruits… étonnant d'habitude c'est plutôt des mars, des buenos des trucs du genre dedans… enfin je ne vais pas m'en plaindre ; Je cours jusqu'à la machine, y insère une pièce et fait tomber une banane avant de revenir vers Graham, un grand sourire aux lèvres, commençant à éplucher la banane, avant de tendre le bras dans l'enclos. « je veux pas créer une émeute non plus... ce sera au plus rapide qui l'aura. » aller un petit sprint sur 10 mètres ça peut pas leur faire du mal.

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Rare sont les personnes qui n’ont jamais eu l’occasion de visiter le moindre Zoo de leur vie, Mira est l’un de ces individus et je ne sais pas si je dois trouver cela triste, aberrant ou mignon. Quitte à se confondre dans l’indécision autant opter pour la seule option qui soit méliorative, qualifions sa situation de mignonne. Je me sentirais presque flatté d’être le premier à lui faire découvrir les charmes d’un tel endroit, chaque première fois est mémorable, tâchons de faire de cette sortie une après-midi que la jeune femme n’oubliera pas de sitôt. Je ne me souviens pas de ma première visite dans un parc zoologique, j’étais beaucoup trop jeune à l’époque pour m’en souvenir, je me souviens néanmoins d’une girafe qui faisait le show comme si elle avait compris qu’il lui fallait redoubler d’effort pour capter l’attention des visiteurs bien trop accaparés par d’autres espèces plus rares et impressionnantes. Je ne saurais pas vous dire de quel parc il s’agissait, je me souviens seulement de cette girafe près de laquelle j’ai passé une bonne partie de l’après-midi, mes parents étaient au bout de leur vie, j’hurlais dès qu’on s’éloignait… Mes parents… Une époque où tout allait bien, ou l’alcool n’avait pas encore tout détruit. Nous avions la vie devant nous. La petite blonde me met en garde, lorsqu’elle découvre quelque chose de nouveau elle se comporte comme une vraie gamine, pas de quoi me faire peur, au contraire, un sourire se dessine sur mes lèvres et je m’imagine déjà la scène, forcément amusé par de telles images. « Je ne crois pas avoir eu l’occasion de te voir retomber en enfance, je m’en délecterais avec grand plaisir ! » Ouais, parce que ça pourrait être marrant et touchant de voir ses petits yeux se mettre à pétiller en découvrant toutes sortes d’animaux qu’elle n’a donc jamais eu l’occasion voir de ses propres prunelles. On commence par les enclos des singes, macaques, gorilles et autres orang outangs, autant vous dire qu’il y a plus magique pour démarrer mais probablement pas plus marrant. La preuve ? Je n’ai pas besoin de les regarder pour trouver un moyen de comparer ma camarade à l’un d’entre eux, aux fesses roses. J’imagine que son derrière est bien plus blanc que celui du singe, je l’espère pour elle en tout cas. Pas besoin d’être inquiet pour ses fesses, elle semble davantage stressée par les résultats de ses partiels, qui ne le serait pas ? On ne peut jamais être certain d’avoir réussi, un accident est tellement vite arrivé avec le hors sujet. « Tu me tiendras au courant, quoiqu’il arrive. » Elle a une bonne idée en s’aventurant du côté des distributeurs pour récupérer une banane, les singes, pas fous, s’élancent les uns derrière les autres, une vraie course de vitesse pour définir qui aura l’ultime privilège de savourer cette petite friandise. « Tu vas nous lancer une guerre animale en moins de deux ! » Un petit singe trop mignon trébuche et loupe la banane de peu, c’est finalement un gros singe robuste qui se l’accapare et chasse ses congénères. « Jsuis persuadé qu’il chope toutes les bananes qu’offrent les visiteurs, il a l’air tellement gros par rapport aux autres. »
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Retrouvé Graham, sans aucun barreau ou vitre entre nous semble presque irréaliste . Lorsque nous sommes derrière les barreaux, il doit être difficile de voir l'espoir, un possible avenir si un jour nous sortons . Qui voudrait travailler ou devenir ami avec un ex-taulard, même s'il n'a rien fait de mal ? Mais malgré les possibles critiques, j'ai souhaité lui apporter mon soutien, venir lui rendre visite, lui adresser des sourires dans cette ambiance glaciale qu'est le parloir. Même pour venir en simple visiteur, la prison fait froid dans le dos. Je ne souhaite même pas imaginer les horreurs qu'il a dû vivre dans ce bâtiment. Cela aurait pu être moi derrière ses barreaux… ou n'importe quelle autre personne, ne supportant plus cette vie de violence, et voulant simplement se défendre, se défaire de cette emprise mais assénant un coup fatal et payé pour cela… Je peux donc juste me réjouir de le retrouver dans un autre contexte, dans un zoo par exemple, où le bonheur humeur règne, où il n'est pas question de barreau, de vitre ou de garde pénitenciers. Une éternité semble s'être écoulé depuis ce moment-là. Le jeune homme a repris du poil de la bête, une vie tout simplement, chose qui ne fut possible que grâce à son courage et sa motivation. « pourtant ça m'arrive souvent… je fais bien plus d'activité pour gosse que pour adulte à vrai dire. » dis-je avec un petit sourire à son intention. Je veux rattraper le temps perdu, faire toutes ses choses que j'aurais aimées pouvoir partager lors de mon enfance .Que cela soit plonger dans une piscine à balles, jouer dans une structure gonflable, dans les jeux extérieurs de Macdonald, avoir l'occasion de monter dans un manège pour attraper le pompom et gagner ainsi un tour gratuit… tout ça je ne peux malheureusement plus le faire, mais certaines choses sont encore possibles : comme regarder des dessins animés, faire une collection de peluche ou encore aller dans un zoo, les regarder avec des étoiles dans les yeux, et leur donner de la nourriture, comme je viens de le faire avec la cage des primates. « c'est des égoïstes, ils pourraient se la partager... » dis-je en soupirant légèrement. On ne descend pas des singes pour rien il faut dire . C'est toujours le plus fort, le plus costaud qui gagne au final, les petits et les faibles n'ont aucune chance face à ces derniers. « ce n'est pas juste je trouve , ils devraient les séparer...enfin... » je lève les yeux au ciel, on ne peut pas tous les séparer évidemment, mais lorsque je vois cette scène, les plus petits se faisant pousser par les plus grands . Malheureusement, je ne peux pas acheter tout le distributeur non plus, pour chaque singe. J'avance un peu dans le zoo, passant aux animaux suivants sur le plan, fronçant les sourcils en voyant le nom, qui ne me dit franchement rien. Bon on verra bien ce que c'est. J'avance donc, dépassant la cage des singes pour me retrouver face à des bestioles aux grands yeux jaunes, leur pelage gris et blanc, et leur longue queue rayée...seules parties que je trouve mignonnes. « c'est méchant ces bestioles . Les… » je baisse les yeux sur le plan pour relire le nom. « les lémuriens… » en tout cas… moi j'en veux pas chez moi

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