JASPEANDRA → You left in peace, left me in pieces

Les respirations sont courtes, elles me font presque mal. J'ai l'impression de ne rien contrôler, d'être prise au piège, et il le sait, et il s'en amuse. Mes yeux suivent chaque geste qu'il m'offre, comme cette provocation de ses lèvres. Oui, mes yeux ont déviés. Non, ils n'auraient pas du. C'est une vieille habitude, c'est lui qui me connait par cœur et qui sait quoi faire, comment le faire aussi. Il pourrait me faire partir d'ici rien qu'en une demi seconde s'il le voulait vraiment. Ce serait un mensonge de dire que ces frissons ne venaient pas de sa main sur ma hanche. Tout comme je mentirais en disant que là, maintenant, il ne se passe rien du tout. Tu sais me faire mal, et je sais que tu t'abîmes aussi. « C'est toi qui a voulu rentrer.. » j'aurais peut-être pas dû ? Je voulais juste nous retrouver un peu, rien qu'un peu et ça marche, alors ouais j'ai voulu entrer, mais ose me dire que tu le regrette. Non tu le voulais aussi, ton corps qui se rapproche, c'est du jeu mais pas que. Ce n'est pas que ça, on le sait tous les deux. Si tu ne faisais que jouer, tu ne regarderais pas ailleurs pour prendre une pause, parce que je le vois, je le sais que tu t'écorches contre moi. Quand tes yeux s'y posent, quand tes mains me touchent, quand tu sens mon souffle et à chaque fois un peu plus. Tu finira par saigner mais tu me fera saigner en passant. Jeu dangereux, on le sait mais on a voulu y jouer quand même. « Je ne t'empêche pas de partir. » non tu ne m'en empêche pas, mais tu ne m'y force pas non plus. Regarde comme tu le fais, tu le murmure à mon oreille, le corps contre le mien. Le message que tu m'envoie, ce n'est pas celui que tu voudrais. Le bras s'enlace autour de la nuque alors que l'autre main passe autour de son corps. Je force, moi aussi. Je te serre contre moi, parce que tu me manque. Parce que j'en ai besoin. Je ne sais plus où j'étais, ce que je faisais, et je ne sais même plus ce que je fais et où je vais. Une perte de mémoire chamboule tellement de chose, j'ai l'impression de devenir folle, de me perdre moi aussi. Là, contre lui. "J'ai pas envie de partir." et t'a pas envie que je parte non plus, alors comme ça tout est réglé. Si tu avais voulu que je parte, ce serait fait depuis longtemps, et on le sait tous les deux.

La stratégie est une connerie, une farce qui s'amuse de me voir replonger comme un adolescent, une garce qui se réjouit de me planter mes faiblesses droit dans la chair. J'ai dis que je ne voulais plus, mais l'ensemble de ma peau ne semble pas avoir été mise au courant. Ou elle fait comme mon brillant cerveau, elle ignore les recommandations. Pire, l'organe dominant de l'ancien dunster s'invente des stratégies pour céder. Légitime sa bêtise par des arguments ridicules. Oui, si mon corps se strille de fins frissons, si mon coeur s'anime, si mon souffle s'approfondit par nécessité, si je manque l'asphyxie par moment, tout ca vous savez, c'est voulu. C'est maîtrisé. Je gère même les vagues de mes yeux océans. Puis tu fous tout mon plan en l'air, à rester ainsi. Parce que tu vois, tu me détestes, tu ne m'aimes plus. Alors il serait temps de le montrer Leandra. Montre combien je suis second, combien je suis fade et dispensable dans ta vie de femme rangée. Là, hurle-le, avant que je ne joue trop loin. Tu le sais, que je m'abîme à ton contact, je rallonge le temps de cicatrisation. Je l'empêche, en raclant ma peau, encore. Parce que tu me serres, que ma main délaisse ta hanche pour entourer le bas de ton dos. Que je fais juste ce que corps, esprit, ce que tout l'Ellington réclame. Je fais comme si t'étais encore un peu à moi, alors que je sais bien que c'est faux. Les paupières sont closes un instant, pour calmer le manque. Je l'apaise temporairement, pour mieux morfler durablement. " Faut que tu partes. " Qu'il souffle, ne lâchant pour autant pas la silhouette féminine. J'ai réussi, quand ca me flinguait le coeur, à ton tour maintenant. Et me demande pas de vraiment penser ce que je dis, ou de t'y aider. J'ai donné mon reste de courage dans cette réplique.

Rien de ce qu'on pourra faire nous retirera l'un à l'autre. Tu le sais, je le sais. On peut se battre, se débattre, mettre une distance entre nous, ça ne marchera pas. On est comme ça, notre relation est comme ça, et si on essaie pas d'avoir un minimum de contact alors on s'abîmera, on s'abîmera à vie. Le soucis c'est que trop de contact nous tue aussi. Aucune relation ne sera parfaite pour nous, aucune relation ne sera saine. Ta main dans le bas de mon dos qui me colle un peu plus à toi, et ta respiration sur mon visage. Tu vois, c'est nous. On se respire, on a besoin l'un de l'autre, mais on connait toujours nos limites, toujours les mêmes. Trop de proximité nous tuerais, comme ça l'a déjà fait auparavant trop de fois. " Faut que tu partes. " Pas maintenant, non, attends encore un peu. Laisse moi rien qu'un peu de temps. Je suis désolée, pas ce soir, j'ai pas envie de ça ce soir. J'ai pas envie de te battre, de te combattre, de te faire mal. Un sourire aux lèvres qui ne devrait pas être, lève les yeux vers l'homme, plante ses yeux dans les siens plus clairs " Fait moi partir. " ce sourire en coin, alors que nos respirations sont plus proches, plus forte, que ma main est bloqué sur toi et que tu me bloque contre toi. Je ne serais pas celle qui détruit ce moment Jasper, même si c'est pour notre bien.

L'échec. Il me blesse les phalanges, au fur et à mesure qu'elles te serrent contre moi. Au fur et à mesure de ma défaite. Le brillant Jasper, à genoux devant ce qui supplante son intellect. Le problème, c'est que j'ai jamais aimé comme je t'aime toi, je crois. Tu rétames mes grandes idées, tu bouscules mes priorités, je me fais mal et j'en redemande. T'es pas une belle personne Leandra. On pourra me dire malsain, mais on est du même arbre. On est pas fait pour leur vie, on prend peur quand on parle d'avenir. Tu vois, c'est pour ça que j'ai cru qu'on en aurait un. Moi, je nous voyais tout puissants, dégoulinants de notre ambition, mais solidement attachés l'un à l'autre. Parce que toi tu dis qu'on est pas fait pour que ça marche, mais moi je crois l'inverse. Je nous vois formidables. Voyait, du coup. C'est pas parce que mon corps commande, que les émotions supplantent la raison, que j'en oublie la trace de tes ongles sur l'organe qui s'enflamme dans ma poitrine. Alors, ça fait quoi de tenir le coeur d'un homme dans sa main ? Et de serrer, serrer jusqu'à ce qu'un autre, moins difficile, attire tes doigts à nouveau. Mais je sais que tu portes quelques unes de mes blessures, que mon nom s'est imprégné sous ta peau. Je le sais car je l'entends en écho quand je la frôle, glissé sous le tissu pour m'amuser de tes reins. Je le sais car ton souffle s'entrelace au mien, que nos lèvres réclament l'unisson. Qu'elles s'effleurent, quand tu restes. Quand on l'écrira, quand on le racontera, on précisera que je t'avais laissé le choix. Que j'étais faible, à murmurer un : " Tu ne m'as pas oublié. ", comme si d'un coup ça me frappait. La bulle ôtait la colère, te rendait plus belle, me rappelait ce qu'on était. Ce qu'on avait toujours été. Alors, tu sais comme je suis. J'embrasse ton cou, je dégage tes cheveux, du bon côté. Du côté où nous sommes signés. Pour continuer de me raccrocher à ce qu'on est, à toutes les conjugaisons. Me rappeler que c'est nous, sur ta peau. Que sommes infini. La bouche s'arrête avant d'accorder un baiser de trop. Elle est brûlante, ta trahison. Insultant recouvrement. La passion s'évanouit, et c'est son corps entier qui s'épuise. Il regarde, encore. Il a du mal à percuter. C'est pourtant écrit là. Tu vois Jasper, c'est écrit. Et toi, t'es là dessous, t'es mort étouffé. La main lâche la tatouée, glisse misérablement, la rage n'arrive pas à raviver l'âme. C'est gravé là. C'était moi sur ta chair, et désormais c'est lui. Tu lui as accordé notre symbole. Tu as fais ça. S'écarte d'un pas. Les bras ballants et le coeur avec. La pureté de ses bleutées vire au gris orageux. De ces nuages qui sont tellement pleins. " Va-t-en. " Je sais pas si le son est passé assez fort, il a fait ce qu'il peut dans cette gorge étranglée. Ne me fais pas répéter. Un jour, tu as estimé que nous devions disparaître.

Plonge les yeux dans ceux de l'autre, " Tu ne m'as pas oublié. " comprends qu'il percute. Attends, quoi ? Je sais pas, j'en sais rien, je suppose que non. Je suppose qu'on sera toujours ses aimants, accrochés l'un à l'autre, jamais capable de s'arrêter d'aller vers l'autre. On le sait que c'est mal, on sait que trop proches on s'abîme, mais on y revient toujours. On est pas fait pour être ensemble, ou peut-être que si. On fonctionne pareil, ça peut être quelque chose de bon comme de mauvais. Tu fais ressortir le pire en moi, tu le sais. Regarde ce que je fais après seulement que tu ai dégagé mes cheveux. Mon visage se penche, lui laissant la place d'occuper l'espace libre dans ma nuque. Ma respiration s'alourdit, ma main se glisse dans sa nuque comme pour ne louper aucun de ses mouvements. Puis d'un coup, plus rien. T'arrête, tu recule, me lâche et me perds. Je vois la colère dans tes yeux mais je ne la comprends pas. " Va-t-en. " quoi ? Comment ça, pourquoi ? tout s'arrête, toute l’électricité dans l'air s'estompe, tout se calme, d'un coup ça retombe. C'est tout sauf agréable, comme l'effet d'une douche froide. Je plonge mes yeux dans les siens, encore, et j'essaie de voir, j'essaie de trouver ce qu'il va pas, "Quoi ?" j'ai mal entendu, j'ai pas envie d'entendre. Il a peut-être juste trouver le moyen de reprendre ses esprits, il a sût me rejeter alors que moi je n'y arrive pas encore. Trouver la motivation nécessaire quand je suis faible. Je fronce les sourcils et approche de la porte, parce qu'au fond, je sais que c'est la meilleure chose à faire, je sais que c'est comme ça que ça doit se passer, je sais que c'est mal, ce qu'on allait possiblement faire. Alors à la retombée, j'ai aussi repris mes esprits. Après tout, c'est ce que je t'ai demandé, me faire partir. T'a réussi, félicitations.