L'heure de vérité (Priam)

 Le bal ça allait être tendu, je le voyais d’ici… Parce que Joey, c’était ma sœur, que je n’allais pas passer la soirée à l’ignorer, que Priam allait souffrir malgré tout de la voir au bras d’un autre, alors je prévoyais déjà d’essayer de jouer le tampon au milieu de tout ça, pour que tout se passe au mieux… Et pour l’heure, une comédie c’était le choix parfait pour se changer les idées. « Oui c’est parfait si t’as ça dans ta vidéothèque. » On rigolait déjà en parlant de la danse des canards qu’on ferait au bal, c’était surement moins gênant que d’imaginer les slows qui nous attendaient… C’était plus souvent ce genre de musique qu’ils passaient alors, et comme je venais d’avouer mes sentiments au garçon, m’imaginer danser tout contre lui, lovée dans ses bras, ça avait le don de faire s’accélérer mon pouls… Il allait falloir que je m’entraine à rester neutre et à ne pas m’enflammer à chaque danse pour la soirée, je voulais lui prouver qu’on pouvait être amis tous les deux, malgré mon attachement pour lui… Et quand il me proposa de rester, c’est à nouveau en m’emballant un peu que je lui demandais de clarifier. Il voulait dire par là :-pour regarder un film- « Oh ça, oui bien sûr que je peux rester. » Sauf qu’il ajouta qu’après, je pourrais éventuellement rester pour dormir… « Euh… Oui, on verra. » Je savais que lui, de son côté, il me le proposait sans aucun sous entendu, mais voilà de mon côté, rester dormir dans la même chambre que lui, ça avait surement une signification bien plus grande. D’ailleurs, un peu mal à l’aise à cette pensée, je me levai pour aller chercher le film qu’il suggéra, avec son bras dans le plâtre autant que ce soit moi qui attrape le film. « Nos Pires Voisins, je l’ai jamais vu mais si c’est drôle ça me va. » Je me dirigeai vers l’étagère pour saisir le fameux DVD et dans ma manœuvre, je fis malencontreusement tomber une photo qui s’était trouvée coincée entre deux boitiers… Un cliché de Joey et lui, forcément. « Oh je suis désolée, je l’ai pas fait exprès. » Judith, le boulet par excellence. Je reposais rapidement la photographie sur l’étagère avant d’aller mettre le CD dans le lecteur. Je revins ensuite m’asseoir à côté de lui en demandant un peu gênée : « T’as encore beaucoup de souvenirs d’elle ? »

(Invité)