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Solweig&Jamie - quand y en a plus, y en a encore.

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Solweig & Jamie


On l'avait joué au "pierre feuille papier ciseaux" et j'avais perdu face à mes colocataires. C'était donc à moi d'aller à la laverie et de nettoyer le linge de tout le monde. J'avais pas une grande expérience dans ce domaine alors j'espère qu'ils ne s'attendent pas à retrouver leur linge complètement intacte. Je dois avouer que je me sens un peu ridicule avec mon bac à linge tandis que je traverse le camp, alors je le fais le plus rapidement possible. Heureusement, en ce début de soirée, les étudiants sont plus dans leurs chambres ou en train de manger que dans les rues. Rapidement, j'arrive à destination. Alors que je m'attends à trouver les lieux vides, c'est raté. A peine j'ouvre la porte que je la repère pile en face de moi, Solweig. Détournant vite mon regard pour faire mine de ne pas l'avoir vue, je suis bien obligé de constater qu'il n'y a personne à part nous deux. Moi qui croit aux coïncidences, je trouve celle là un peu grosse.

Depuis la dernière fois, mon agacement est toujours le même et je n'ai pas vraiment envie de la revoir. D'autant plus qu'entre temps j'ai revu tout le monde et que c'est pas mal le bordel dans ma tête. J'ai notamment rencontré Ethan et je dois dire qu'il ne m'a pas plu, loin de là. Alors la savoir avec lui ne fait que m'énerver d'avantage. C'est pour ça qu'il vaut mieux, je pense, qu'on ne se parle pas trop pendant quelques temps encore. Je finis par entrer dans la pièce pour m'approcher d'une des machines. C'était pas du tout la même que la mienne alors j'avoue me retrouver un peu en galère devant tous les boutons. Sans trop faire le tri, je remplis une première machine, y mets un jeton et appuie sur le premier bouton, sans modifier les réglages. Ca a l'air de se remplir d'eau, j'imagine que c'est bon. Seulement, après quelques secondes, tout s'arrête. Et la machine, et la lumière, et la petite musique de fond. Sur le moment, je ne percute pas que puisque l'électricité a sauté, la porte aussi est bloquée. Je soupire mais évite de me retourner vers Solweig même si c'est peut être un peu, voir beaucoup puéril. J'espère juste que c'est temporaire et que l'électricité va vite revenir. Alors, en attendant, je reste juste assis face à la machine.
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Je m'étais dévouée auprès des filles de ma chambre pour faire la lessive, ça ne me dérangeait pas, et surtout, ça me laissait un peu de temps seule, pour réfléchir à où j'en étais dans ma vie. C'était un endroit calme et souvent vide à cette heure-ci. Après avoir déposé les vêtements dans la machine et l'avoir mise en route, je m'assis en face de la porte, sur un banc, recroquevillant mes jambes contre moi. Je pensais... j'étais à peine majeure dans mon pays natal qu'il m'en arrivait des choses, et surtout depuis le Summer Camp. Je ne dormais plus la nuit, c'était fini ce temps là ou la seule peur que j'avais était celle de ne pas réussir mon année. Désormais, j'avais mille questions en tête, et j'avais l'impression que j'allais péter un câble. Depuis le retour de Jamie, je voyais petit à petit le petit monde autour de moi s’effondrer comme un château de carte, seul Ethan et Nevada me soutenaient encore, Rose et Aby m'avaient complètement délaissée, et que je ne le mérite ou pas, ça me plombait totalement le moral. Je venais également d'apprendre que j'étais enceinte d'Ethan, et même si nous étions vraiment heureux, je me posais énormément de question à ce sujet. J'étais bien trop jeune pour enfanter, je n'avais pas commencé ma deuxième année, et qu'allais dire ma mère ? Qu'aurait dit mon père de là-haut, et que diraient les filles, si jamais elles décidaient un jour de revenir vers moi ? Allais-je être une bonne mère ? Ma vie se résumait qu'à des questions, et finalement, je ne me demandais même plus ce que Jamie en aurait pensé, puisque de un Rose m'avait formellement interdit de l'approcher, j'avais l'impression d’être une criminelle psychopathe ou autre, et de deux, parce que lors de notre dernière rencontre, il avait l'air de se foutre éperdument de moi.

Je ne pensais donc ainsi plus jamais le revoir lorsque la porte en face de moi s'ouvrit brusquement. Jamie juste devant moi. Aie. Je le regarde furtivement, il détourne le regard, je sens mes joues rosirent. On ne se parle pas, et il fait ce qu'il a à faire, répétant mes gestes avant de lancer la machine à laver à son tour. C'est le silence radio, on entend juste la machine qui démarre et une petite musique de fond qui berçait mes pensées avant son arrivée. Comment a-t-on pu en arriver là ? Par ma faute sans doute. Cependant il ne s'est pas montré sympathique à mon égard la dernière fois, et il sait très bien que nous deux, lorsque l'on commence à jouer au plus têtu, ça fini toujours mal. D'un coup, tout s’arrête. Le noir complet, la musique, les machine, tout. Panne d’électricité surement. Jamie se dévoue pour aller voir à l'extérieur, seulement la porte est coincée, nous somme bloqués. Je reste immobile, songeant alors à une bonne blague pas drôle du tout de ma poisse, mais c'est réel, je suis coincée avec Jamie Morrighan, dans le noir. Il n'a pas l'air décidé à me parler, et moi je commence à sérieusement en avoir marre d’être coincée avec les gens que j'évite. La dernière fois remontait à l'ascenseur avec Ethan, je l'évitais pour me 'soigner' le ciel ou je ne sais quoi de spirituel en avait décidé autrement, et cette fois-ci, il avait décidé de me tester avec mon ex qui d'ailleurs avait l'air vraiment décidé à me faire la gueule. Et il savait très bien qu'avec moi, ce petit jeu ne marcherait pas longtemps, seulement s'il décidait de faire le muet, j'allais faire de même, dans mon coin. Silence total, tous deux, trop bornés pour faire le premier pas...

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C'est le silence total, gênant, interminable. J'ai comme l'impression qu'aucun de nous deux ne va parler. Je sais bien qu'elle est têtue, puisque je le suis autant. C'est bien pour ça que la dernière fois, ça s'est mal terminé. Et c'est aussi pour ça que je ne veux pas recommencer à lui parler, persuadé que la situation va être la même, et que ça ne va faire qu'empirer les choses. Si elle croit que je vais céder, elle se trompe. Je peux parfaitement faire comme si j'étais seul dans la pièce, ce n'est pas un problème puisque ça aurait très bien pu être le cas. Même si je ne peux m'empêcher de penser que le premier qui va parler sera celui qui est le plus mûr, puisque cette situation est totalement digne de deux gosses rancuniers, je suis prêt à passer pour le plus immature, en réalité le plus rancunier.

Je dois pourtant avouer que je perds un peu patience. Je décide de parcourir la laverie à la recherche d'un numéro de téléphone à appeler en cas de panne ou d'urgence. Bingo! Près de la porte d'entrée, il y en a effectivement un. Sans attendre, je dégaine mon téléphone et compose le numéro. Pas de réponse. C'est dingue ça, le monde s'est ligué ou quoi? C'est plus qu'une coïncidence là, c'est carrément un complot. Je rappelle, mais une fois de plus, ça sonne dans le vide. Je marmonne un « Putain » énervé en rangeant mon téléphone dans ma poche avant de retourner m'asseoir.
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Jamie ne prononce pas un mot, moi qui pensais être la plus têtue, je pense qu'il gagne. J'essaye de me remettre en question moi aussi, après tout, j'ai été en tort, jamais je n'aurais du le lui dire pour son frère, mais à quoi bon lui parler au final, il doit justement me détester après ça, ou bien tout simplement s'en foutre au vu de sa nonchalance. Ça m’énerve de faire des efforts, je sais que lui n'en ferait pas pour moi.
Nous avons tous les deux été méchants l'un envers l'autre, j'ai bien envie de lui présenter des excuses, comme la fille bien élevée et diplomate que je fus un jour, pas comme celle-ci qui se retrouve enceinte à dix-huit ans et qui se met tous ses amis à dos avec son grand savoir faire en amitié, mais je me dis que Jamie n'en n'auras soit rien à faire de mes excuses, soit il les encaissera, mais ne se remettra pas en question comme je le fais en ce moment. Il a vingt-et-un ans merde ! Il a du grandir depuis, non ? N’empêche que cette rupture, je l'ai toujours en travers de la gorge, je m'étais véritablement attachée à lui, et bien que je m’efforce de le refouler bien loin en moi, par principe et par fierté, je crois que je le suis toujours. Mais ça il ne le saura jamais, sinon il me ferai encore plus facilement de mal. Je le vois se lever, passer devant moi comme si j'étais invisible et composer le numéro d'urgence. Une fois. Deux fois. Ça ne marche pas alors il jure. " Putain " C'est vrai que c'est de la torture de se retrouver coincé avec Solweig, sérieusement il a vraiment le don d'atomiser ma confiance en moi. J'attend une, deux, trois secondes, puis me lance :

" Tu comptes faire semblant que t'es tout seul ici encore longtemps, ou ..."

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Finalement, Solweig cède, ne supportant pas de me voir l'ignorer comme ça ou étant juste trop agacée par le silence. « Tu comptes faire semblant que t'es tout seul ici encore longtemps, ou ... » J'aurais pourtant imaginé qu'elle allait tenir plus longtemps, je l'avais connue plus déterminée. Je la toise et finit par lui répondre, après quelques secondes. « C'est un peu ça le plan oui. » J'ai décidé d'être honnête ces derniers temps, dans la mesure du raisonnable en tout cas. De toute façon, elle s'attend à quoi ? elle doit bien se douter que je ne vais pas lui ouvrir grand les bras en lui disant "mais non, je suis trop content de te voir, c'était juste une petite blague".

Même si j'ai fini par lui répondre, je ne suis pas pour autant décidé à lui faire la conversation. Je me demande si Ethan lui a fait un compte rendu de notre rencontre. Dans ce cas là, elle doit être encore plus remontée contre moi, ou du moins elle doit avoir des choses à me dire. C'est peut être pour ça qu'elle a fini par céder. En tout cas, j'espère vraiment qu'il l'a mise au courant de la situation parce que je n'ai pas envie de devoir la lui expliquer moi même. J'espère aussi que l'électricité va revenir avant qu'elle n'aborde d'autres sujets dont je n'ai absolument pas envie de parler, comme Rose ou Aby. Parce qu'après tout, si elle a pris la parole, elle ne va sûrement pas s'arrêter là, c'est qu'elle doit avoir des choses à me dire.
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Jamie me toise d'un regard glacial avant de me répondre aussi froidement que ses yeux « C'est un peu ça le plan oui. ». Je le regarde un instant, un brun incompréhensive, et finit par acquiescer en hochant la tête. J'ai surtout compris que j'en ai marre, à quoi bon faire des efforts, Jamie et moi ne serons jamais en bons termes. Il s'attend à quoi sérieusement ? Que je me la ferme du coup, histoire de lui obéir ou lui faire plaisir ? Très bien, mais avant j'aurais au moins une dernière chose à lui dire avant de nous plonger une nouvelle fois dans le silence.

" Très bien, continue comme ça Jamie. J'essaye de faire des efforts, je me remets en question, pour toi Jamie, je ne sais pas si tu te rends compte de la chose. T'es plus un enfant, j'en ai marre de ton comportement ! " Je baissais la tête, j'étais épuisée de m'énerver comme ça, toute cette énergie de gaspillée pour quelqu'un qui ne voulait pas voir ma gueule. Je repris d'un ton plus calme. "Tu sais quoi, tu ne veux plus me parler, je ne t'adresserai plus la parole. Tu as gagné Jamie, je suis vraiment fatiguée, tu m'as lassée ".

Je savais que de toute façon il ne me répondrait pas, et finalement tant mieux. Je ne mentais pas quand je disais qu'il m'avait vidée de mon énergie, il me grisait ma journée, j'avais juste hâte de sortir de là et retrouver le peu de gens qui sont de mon coté. Je ne lui parlerai plus jamais de ma vie pour lui faire plaisir et pour conserver ma jeunesse aussi. Ça valait mieux pour tout le monde. J'étais assise sur le banc et me retourna, m'adossant à la machine à laver qui collait mon siège. Je laissais tomber ma tête et par habitude sans doute, je caressa mon ventre de ma main, sachant pertinemment que je ne risquais pas de sentir grand chose de si tôt. Seulement j'avais oublié que ce total inconnu pour moi dans la pièce n'était pas au courant ... tant pis, ce n'était pas si suspect... je pense, et puis il ne devait pas me regarder. Je me demandais alors comment j'allais annoncer cette nouvelle à des gens qui ne me parlaient plus.

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« Très bien, continue comme ça Jamie. J'essaye de faire des efforts, je me remets en question, pour toi Jamie, je ne sais pas si tu te rends compte de la chose. T'es plus un enfant, j'en ai marre de ton comportement ! » Me lance-t-elle, visiblement énervée. Je dois bien avouer que ce qu'elle me dit me fait réfléchir. Elle n'est pas la seule à faire des efforts et à se remettre en question malgré ce qu'elle pense. Je l'observe, avec plus d'attention et moins de sévérité. Elle a les traits fatigués, n'a pas l'air vraiment dans son assiette et j'imagine bien que ce n'est pas moi qui la met dans cet état,du moins pas seulement moi. Je ne peux m'empêcher de me demander si elle va bien. Je ne l'avoue pas mais je suis un peu inquiet pour elle. Malgré tout, je reste à ma place, je ne m'approche pas et ne dis toujours rien. « Tu sais quoi, tu ne veux plus me parler, je ne t'adresserai plus la parole. Tu as gagné Jamie, je suis vraiment fatiguée, tu m'as lassée. » Je ne suis pas blessé par ce qu'elle me dit, à vrai dire c'est prévisible avec le comportement que j'ai adopté. Ce qu'elle ne comprend pas c'est que si je me tais, c'est parce que je n'ai rien à lui dire et que je ne veux pas aggraver la situation en lui disant des trucs qu'elle allait encore mal interpréter.

Pourtant, je comprends bien qu'il faut que je dise quelque chose là, parce qu'elle ne dira plus rien et restera encore plus blessée. Je décide de me montrer un minimum sympa pour essayer de savoir ce qu'elle a sur le coeur car il est évident qu'il se passe quelque chose et je n'aime pas ne pas savoir. « Dur ces derniers temps hein ? »
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Jamie et moi tenions ce long silence, j'avais essayé de mon coté de faire un effort qu'il avait rejeté avec sa méchanceté habituelle. Seulement quelques secondes après que je lui ai dit ce que je pensais de son comportement, il brisa le silence.

« Dur ces derniers temps hein ? » Intérieurement, je rigolais même si ce n'était pas drôle du tout, mais soit il se foutait carrément de moi, soit vraiment il ne savait pas ce qu'il voulait. Les deux peut-être. Je me retournais, il m'observait avec un regard moins noir que précédemment, des yeux presque gentils, ce qui veut dire pour le commun des mortel, un regard normal. Franchement je ne savais pas comment prendre la chose, il me tournait véritablement en bourrique. En temps normal, je l'aurais envoyé sur les roses juste pour ce total foutage de gueule, mais j'avais la flemme de recommencer à m'énerver. Je lui répondit d'un simple

" Non, tout va bien pour moi ... " d'un ton monotone. Ok, c'était totalement faux, mais je n'avais certainement pas envie de me confesser devant lui juste pour assouvir sa curiosité. De toute façon, il se doutait bien de ce qui s'était passé ces derniers temps, ma dispute avec Rose, mon éloignement avec Aby... mais pas de ma grossesse. Encore heureux. Celle-ci était d'ailleurs plus difficile à vivre que je l'avais imaginé, et même si je m’efforçais toujours d’être rayonnante aux yeux d'Ethan, parfois j'avais vraiment l'impression de ne plus avoir de force comme maintenant, ou je devais plus ressembler à une sorte de zombie qu'autre chose. Je me demandais aussi si ces derniers temps avaient été si durs pour Jamie, il ne devait surement pas s'attendre à tout ce remue-ménage lors de son entrée à Harvard, revoir tous ce qu'il pensait avoir laissé au passé. J'hésitais à lui renvoyer la question, mais j'avais peur de me faire rejeter encore une fois... Je décida finalement de le regarder, malgré mes cernes qui trahissaient ce que j'avais dit plus tôt.

" Si tu dis ça, j'imagine que c'est ton cas ? "

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J'essaie de me montrer aimable, du moins de mettre ma rancoeur de côté. Mais soit Solweig n'est pas dupe, soit elle ne parvient pas à faire de même et à faire de vrais efforts. « Non, tout va bien pour moi ... » Pour le coup, j'ai l'impression que c'est elle qui se fout de ma gueule. Comme si j'allais la croire. Rien qu'à sa tête, n'importe qui aurait pu deviner que quelque chose n'allait pas, du moins que quelque chose la tracassait. Mais peu importe, j'ai fait un pas vers elle, elle a reculé, tant pis. C'est peut être dommage mais je ne suis pas prêt à faire plus. Alors qu'on s'enfonce dans un nouveau silence, Solweig finit par reprendre la parole. « Si tu dis ça, j'imagine que c'est ton cas ? » Je ne peux retenir un sourire. Elle m'a rejeté quand je lui ai posé cette même question et elle s'imagine maintenant que je vais être honnête avec elle ? J'aimerais tellement que l'électricité revienne là, que je puisse m'en aller après lui avoir ri au nez.

Las de ce petit jeu, et n'ayant plus de patience, je ne me retiens plus. « C'est pas la peine de faire semblant Solweig. Tu devrais te regarder dans un miroir, t'as pas l'air bien du tout. Et je sais que t'as dit à Rose qu'on est sorti ensemble, et qu'elle t'en veut. Alors c'est quoi ton problème ? Fais pas semblant ! Et bien sur que c'est mon cas, c'est carrément le bordel ! » Je me suis un peu trop emporté, et j'en ai un peu trop dit mais tant pis. Au moins, peut être que la situation va se débloquer un peu.
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Jamie sourit à ma question. Il se fout en fait vraiment de ma gueule. On y arrivera jamais, c'est clair. Je me demande si finalement je ne suis pas carrément fautive, mais j'ai du faire tellement d'erreur qu'au fond, c'est comme si elles n'avaient plus d'importance au point ou j'en étais.

« C'est pas la peine de faire semblant Solweig. Tu devrais te regarder dans un miroir, t'as pas l'air bien du tout. Et je sais que t'as dit à Rose qu'on est sorti ensemble, et qu'elle t'en veut. Alors c'est quoi ton problème ? Fais pas semblant ! Et bien sur que c'est mon cas, c'est carrément le bordel ! » me dit-il avant de reprendre son sang froid. Ah tiens, il est enfin au courant. Et oui je l'ai dit à Rose, je suis vraiment horrible comme ex. Seulement il n'a pas l'air d'avoir marché quand je lui ai dit que ça allait bien, et ça me désole que lui n'aille pas bien, je ne sais pas pourquoi... je devrais pourtant en avoir rien à foutre. Je réfléchis un peu à comment pourrais-je me justifier au sujet de mon état qu'il concerne ma santé ou mon moral. J'avais appris que lorsqu'on se persuadais soit même qu'on allait bien, ça finissait par être le cas. Je voulais aller bien, donc autant persuader les autres. J'allais le contredire une nouvelle fois quand au moment de parler je vis mon reflet en effet à travers la vitre de la porte. Ouais, pas la peine de mentir, moi-même je n'y croyais plus. Il fallait aussi que je commence à me justifier d'avoir dit à Rose, et j'avais vraiment la flemme. Mais bon, je lui dois au moins ça, même si lui me doit pas mal d'explications que j'ai laissé filer.

" En ce qui concerne ma santé, ce n'est vraiment pas à l'ordre du jour Jamie, je ne fais semblant de rien du tout. Et pour ce qui est de Rose et moi, j'ai du lui donner des explications. La raison pour laquelle je m'étais énervée contre toi, vu que pour elle, on est même pas censés représenter quoi que ce soit l'un pour l'autre... enfin pour toi aussi d'ailleurs." Je soufflait un bon coup avant de reprendre. " En tout cas, au début j'ai essayé de lui mentir en lui disant que je n'avais pas d'explications, mais premièrement elle n'est pas dupe, et deuxièmement, j'en ai marre des mensonges, des cachotteries, j'ai eu ma dose perso. "

Je le regardais, contrairement à moi, ses problèmes ne se lisaient pas sur son visage, il avait gardé ce charme qui m'avait malheureusement fait flanché auparavant. "Je suis désolée ... 'fin... que tu ne puisses pas être tranquille à Harvard comme tu devais l'imaginer. " finissais-je par lâcher. Pourtant, à ma rupture, jamais je ne lui aurais dit ça, je lui en voulais tellement de m'avoir laissée comme ça, alors que l'on commençait tout juste à s'attacher.

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