Veïa ♦ I wanna be drunk when I wake up

Je souriais quand elle tenta d'être compréhensive en posant sa main sur la mienne. J'ai du mal à parler de ma maladie, à vrai dire il n'y a que ma femme et mon ex qui sont au courant pour le moment, ma propre mère est dans l'ignorance la plus totale. En tout cas la vie est courte et malgré son jeune âge, j'espère qu'elle trouvera quelqu'un de bien, car j'apprécie très bien de personnes et elle fait partie des gens que j'aimerais voir heureux avant de partir. T'es encore jeune, t'as l'avenir devant toi .. Tu finiras par trouver chaussure à ton pied. Lui avouais-je avant de finir ma bière cul-sec et de tirer une nouvelle fois sur mon joint. L'effet de la drogue arrive bien vite, faut dire que c'est pas le premier joint de la journée, je me mets donc bêtement à rire à ma propre phrase. Elle est tellement moche cette expression. Avouais-je avant de m'allonger par terre, posant ma bière vide sur le côté et continuant de tirer sur mon joint, je fixais le ciel en arrêtant de rigoler. Tu penses qu'il y a une vie après la mort ? Genre les morts nous regardent de la-haut ? Lui demandais-je en délirant totalement à cause du mélange d'alcool et de drogues, j'sais pas pourquoi je dis ça, ça me ressemble pas mais faut croire qu'on arrive parfois mieux à se confier en étant stone.

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La jeunesse nous enveloppait ce soir , les folies et le besoin de vivre était au rendez-vous. Pardonner moi d'avoir trop souvent aimer la bouteille. J'avais encore de nombreuses années encore jamais cochées. Tout semblait plus naturel en sa compagnie, il ne me jugeait pas sur mes actes et il avait le même tempérament que moi. Parfois le silence couvrait nos moments, mais cela ne nous empêchait pas de bien nous entendre. Mon élan qui visait à le réconforter le fit sourire et réchauffait doucement mon coeur. Je ne pouvais pas changer les évènements, je ne pouvais pas jouer contre la vie. Elle était parfois dure et si incompréhensible et pourtant je l'aimais d'un amour si profond. Les choses froides m'avaient toujours attirés. «Je suis bien d'accord , mais elle permet d'espérer.» J'avais laissé cette réponse en guise à cette phrase qu'il m'avait lancée sur l'amour. J'avais des aires d’enfants, mais souvent mes phrases étaient réfléchies. Mon âme était plus vieille que mes apparences. Il divaguait maintenant sur une autre idée. Il me parlait du paradis. Je ne pu m'empêcher de rire doucement partageant son délire. J'avais envie d'y rêver, même si je n'étais croyante en rien de divin. «J'aime bien l'idée de pouvoir flotter sur un nuage et de pouvoir boire pour l'éternité. On tombait lentement tous les deux dans les vapes, mais le bonheur nous couvrait. On en avait bien besoin, se tourmenter l'esprit faisait trop mal.

Je n'ai pu m'empêcher de sourire à sa remarque, je pense qu'en réalité elle est comme moi, elle ne croit à aucune force mystique et tout ce bordel qu'on essaie de nous faire croire de temps en temps, je suis pas croyant, mais quand on sait que nos jours sont comptés, on espère secrètement que d'une façon ou d'une autre, on pourra rester dans la vie des gens qu'on aime. Quand j'serais la-haut, je boirais à ta santé. Lui disais-je en souriant bêtement, le regard toujours posé sur le ciel. Je ne crois pas au paradis, je ne crois en rien à vrai dire, mais faut croire que le mélange d'alcool et de drogue me fait réellement délirer aujourd'hui et surtout, me fait beaucoup parler. J'ai pas l'habitude de parler de ma maladie, mais avec elle c'est plus facile, bizarrement je sens qu'elle ne sera pas là à me juger, enfin je l'espère, de toute façon j'étais trop à l'ouest pour réfléchir aux poids de mes mots. Ça ne devrait pas tarder d'ailleurs .. Faudra que tu songes à te trouver un nouvel acolyte pour tes journées bières et joints. Ajoutais-je en soupirant, me rendant compte que personne n'est irremplaçable, elle trouvera quelqu'un pour me remplacer, tout comme ma femme trouvera quelqu'un de mieux, quand on meurt on manque seulement quelques semaines, voir mois .. Puis on nous remplace, c'est l'avenir qui m'est réservé.

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Rêver au paradis , c'était comme rêve en l'aire. J'étais une grande rêveuse et je vivais dans mon univers et pourtant je n'arrivais pas en concevoir le monde céleste. . On finissait tous à la même place malgré nous, mais cela pouvait sembler plus rassurant de penser qu'il y avait quelque chose après. L'alcool m'aidait à pouvoir imaginer quelques images délirantes à quoi cela pouvait ressembler. Je ne me serais sans doute jamais poser la question s'il n'avait pas abordé le sujet lui même. Il tombait maintenant dans moment plus sombre. Il était dangereux de broyer des idées noires sous l'effet de substances. Je fronçais les sourcils à ses mots. J'avais peur qu'il est des envies suicidaires où je ne sais quoi. En fait, il ne m'avait jamais parlé ainsi et du coup je me demandais ce qui se passais. «Qu'est-ce que tu veux dire par là ?» Je redescendais un peu sur terre. Je n'avais pas vraiment envie de me mettre à l'idée de me trouver un nouvel ami pour boire. Tout était facile avec lui on ne se posait jamais de questions et surtout on ne se faisait pas la morale sur ce qu'on devait faire ou ne pas faire. Je le pris dans mes bras pour lui faire une étreinte. «Arrête de dire des bêtises , moi je veux te garder avec moi bien vivant.» J'étais si insouciante au fond. J'avais l'impression que la vie ne pourrait jamais s'arrêter par moment.

Elle doit me prendre pour un fou, en tout cas si j'étais clean à ce moment précis et que j'entendais un mec parler comme je le faisais actuellement, je penserais que ce type s'est échappé de l'hotipal psychiatrique. Mais c'est surtout ce que j'ai pris qui me fait plus ou moins délirer, je pense à toutes les choses que je ne pourrai plus faire une fois que ma tumeur m'aura vaincu, je pense à ma femme, nos enfants, ma mère et mes quelques amis dont elle. J'ai jamais été un mec qui croque la vie à pleine dents, j'ai fais quelques conneries dans ma vie, mais c'est lorsque cette même vie est sur le point de vous quitter que vous vous rendez compte à quel point elle est belle malgré les bas du quotidien. Elle ne semblait pas comprendre de quoi je parle et venais même se coller contre moi, m'expliquant qu'elle ne voulait pas trouver quelqu'un d'autre que moi. J'ai un cancer. murmurais-je en gardant mon amie dans mes bras. Elle est a présent l'une des rares personnes au courant, mis à part ma femme et mon ex, personne ne sait pour ma maladie. Je pense cependant que sans l'alcool mélangé à la drogue, jamais je n'aurais avoué une telle chose et j'espère ne pas le regretter une fois les effets dissipés.

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Il était au creux de mes bras lorsque la mauvaise nouvelle avait frappée. Je n'étais pas du tout familière avec la maladie, je la confrontais pour la première elle dans toute sa laideur. ll avait dit qu'il partirait bientôt ce qui me laissait croire que ce cancer était plutôt vorace. Je regardais nos bouteilles vides et je savais que ce n'était sans doute pas le meilleur moyen pour guérir un cancer. Je sentis une étrange douleur m'envahir et surtout une incompréhension complète. On aurait dû être heureux ce soir. Il était trop jeune pour partir si vite, je ne pouvais pas l'imaginer sur le nuage qu'on avait parlé il y a à peine quelques minutes. «Tu rigoles ?» Ma voix venait de se casser. Sous l'effet des substances je n'arrivais plus à contenir mes émotions comme j'arrivais si facilement à mon habitude. Je sentis les perles cristallines naitre à mes yeux. Elles coulèrent sur mes joues avec aise et je me détachais de ses bras pour le regarder droit dans les yeux. Mon ventre se contractait. Je l'avais peut-être mener encore plus profond avec nos habitudes ridicules. Je ne me rappelais les rares fois qu'on s’était contenté de simples verres. Un vent glacial venait de me frapper. La vie pouvait belle bien avoir une fin. Je ne connaissais pas le deuil. Je me laissais retomber dans l'herbe. «Ça fait combien de temps que tu le sais ? Je ne t’aurais jamais fait boire autant si je l'avais su. Merde...» Je le reprenais dans mes bras aussi fort que je le pouvais. Pour le moment j'étais étourdie, mais je le savais le lendemain je me sentirais encore plus mal.

Spoiler:

En crachant le morceau je ne pensais pas un seul instant à sa réaction, je ne répondais pas à sa question, puis doucement je voyais des larmes couler sur ses joues. J'ai horreur de ça, j'ai horreur de voir les gens que j'aime pleurer, surtout par ma faute. Elle me demanda depuis combien de temps je suis au courant, avant de me dire qu'elle n'aurait jamais dû me faire boire. Peu importe, ce n'est pas important .. Et ce n'est pas de ta faute, si tu n'aurais pas été là, j'aurais quand même bu, seul .. Mais j'aurais bu, car je peux pas faire autrement. Tentais-je de lui faire comprendre, j'ai toujours eu des problèmes avec l'alcool et la drogue, ce n'est pas de sa faute, bien au contraire elle m'apporte un peu de gaîté dans mes moments de déprimes, dans ces moments où l'alcool est mon refuge. T'as rien à te reprocher d'accord ? C'est la vie, on y peut rien. La vie est injuste, c'est comme ça. Je laissais glisser ma main sur son dos pour la calmer, je veux pas qu'elle pleure à cause d'un pauvre type comme moi, elle est jeune, adorable, elle a toute sa vie devant elle, elle n'a pas besoin de se mettre dans des états comme ça par ma faute, elle mérite beaucoup mieux. Calme-toi .. Ses larmes me font redescendre sur terre, même si l'alcool et la drogue font toujours effets, je délire un peu moins et je culpabilise beaucoup de la mettre dans cet état.

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Il ne comprenait pas la situation. Jamais je n'avais aidé quelqu'un à s'enfoncer plus bas. J'allais m'attirer les foudres de sa femme en plus dans tout ça. Je me sentais complètement stupide de n'avoir jamais douté. En fait, il ne m'avait jamais laissé un seul signe dans tout ça. Je cherchais au fond de mon esprit le moindre détail qui avait pu m'échapper. Je ne trouvais rien puisque qu'il avait été toujours question d'alcool. Si j'avais pu voir un malaise sans doute que j'aurais pu penser que cet élixir en était la cause. «Tu comprends pas .On ne guérie pas un cancer avec de l'alcool et encore moins avec de la drogue.» Je ressentais presque une douleur à l'intérieur de moi. Ma voix restait calme, mais je ne savais pas encore combien de temps j'allais tenir ainsi. Je sentais ses mains me caressées les dos cherchant une façon de me calmer. Je ne pleurais pratiquement jamais, la présence de cette eau sur mes joues me déstabilisait énormément. Le petit moment de bonheur et de liberté venait de s'envoler. Je me décollais pour le regarder droit dans les yeux. C'était terminé à présent, je ne crois pas que je pourrais reprendre un verre avec lui pour le moment. Pas dans son état. «Moi je voulais prendre soins de toi pas t'enfoncer plus bas. » Je ne comprenais pas pourquoi il me l'avait caché. Il aurait pu mourir et je n'aurais rien su jusqu'à la dernière minute.

Elle me dit que l'alcool et la drogue ne m'aideront pas à guérir, bizarrement ces derniers temps j'entends plus cette phrase que mon propre prénom, je le sais, je suis au courant, mais grâce à eux ma jambe me fait moins souffrir. Je sais, je l'entends souvent cette phrase ces derniers temps. disais-je en souriant faiblement, les seules personnes au courant pour ma maladie me sortent tous cette phrase, sauf qu'ils ne comprennent pas que l'alcool et surtout la drogue m'aident à moins souffrir. Veia se sentait coupable, mais elle n'a rien fait de mal. Je me relevais doucement pour m'asseoir, dos contre l'arbre en la regardant droit dans les yeux, je veux pas qu'elle se sente coupable de quoi que ce soit, le seul coupable c'est moi et uniquement moi, sauf que je ne regrette pas de passer du temps avec elle, j'ai pas des masses d'amis et ça me fait du bien de m'évader de temps en temps avec elle. Tu ne m'as jamais enfoncé plus bas, t'as rien fait de mal, au contraire .. C'est quoi le mieux selon toi, rester seul comme un con dans son coin ou passer du temps avec les gens qu'on apprécie ? lui demandais-je sans lâcher son regard, j'aurais mieux fait de me taire sur mon cancer je crois. Je regrette pas les moments qu'on passe ensemble. Lui avouais-je en souriant doucement, je veux vraiment pas qu'elle se sente mal à cause de ça.

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