Veïa ♦ I wanna be drunk when I wake up

Je suis fatigué et j'ai surtout mal à ma jambe, mais j'essaie de ne rien laisser paraître, je suis malade mais je refuse de me soigner, donc je dois assumer et je n'ai pas le droit de me plaindre. La journée est longue, j'en ai plus que marre des cours, faudrait que je songe à arrêter, surtout que franchement, mes cours me servent à rien, je pense surtout à ma pseudo carrière qui a certes du mal à débuter, mais qui me motive plus que jouer au traducteur pour des italiens bourgeois entre-autre. Bref, après les cours je décide de me changer les idées, j'hésite à m'allumer un joint et à boire une bière, j'essaie de faire des efforts même si je termine toujours par craquer à un moment ou un autre, je suis un junkie alcoolique et je le resterai toute ma vie j'en ai bien peur, de toute façon ma vie ne tient qu'à quelques mois, voir quelques années tout au plus. Du coup j'arrive à la Lowell House, je vais déjà voir si je trouve ma femme dans sa chambre, mais personne, elle doit être à la maison avec les petits, je soupire et je vais m'asseoir comme un sac sur le canapé du salon de la confrérie, mon regard se pose sur la jeune fille assise à côté de moi en train de siroter sa bière. Je souris tout de même en voyant qu'il s'agit de Veïa. T'es chiante de me narguer avec ta bière. disais-je en souriant malgré tout. J'ai la flemme de lever mon cul du canapé, je suis vraiment une larve ce soir, j'ai même pas le courage de rentrer chez moi, ma femme va m'engueuler .. Bouarf j'ai l'habitude.

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Quand j'y pense je devrais penser à savoir si je ne suis pas une alcoolique. Au fond, ce n'était pas forcément bon signe , mais j'aimais bien la bouteille. J'avais cette sensation de liberté lorsqu'elle était avec moi. De plus , j'arrivais à garder mes notes même en sortant plusieurs fois par semaine. Je ne m'étonnais pas non plus de ne pas voir les billets bien présent dans mon compte en banque. Il n'y avait que ça qui me donnait un sentiment de bien être aussi rapide que ma plume qui s'apposait sur du papier. Je m'étais assise sur le canapé de la confrérie. C'était un endroit parfait afin de pouvoir observer tout les passants. Leurs univers me passionnaient et j'accordais peu d'importance au miens. Je me fondais à travers tous les violets de la maison , j'étais celle prise dans ce silence continue accentué de quelques phrases de temps à autre. Je marquais la vie de quelqu'un , mais sans plus. Au fond elle me faisait du bien cette confrérie. Elle était à la fois la présence familiale , un équilibre que je n'avais jamais eu. Mes parents ne connaissaient pas forcément cette façon de devoir donner de l'amour à leurs enfants. Ils préféraient couler sous leur travail plutôt que d'admettre une famille en ruine. Une présence se joignait à moi et un sourire vint se poser sur mes lèvres. Je le connaissais bien et d'ailleurs c'était la parfaite personne pour s'adonner avec moi à mes beuveries. Il me fis rire avec ses paroles et je pris sans rien dire une bouteille pleine pour l'ouvrir et ensuite la mettre entre ses mains. «T'arrive au bon moment. » Combien de fois on avait laisser affluer l'alcool à l'intérieur de notre sang , je ne le savais plus.

J'ai un cancer, une tumeur à la jambe, mais je crois que ma vraie maladie restera l'alcoolisme. Il y a deux ans j'ai déjà fais une cure de désintox pour ça et la drogue, finalement j'ai replongé un an plus tard, pour arrêter de nouveau quelques mois après, pour en fin de compte replonger la tête la première dedans. Je suis ainsi, je ne changerais malheureusement jamais malgré toute l'envie du monde, puis lorsque je sors avec mes potes j'ai bien du mal à refuser un verre, puis un deuxième et ainsi de suite. Comme ce soir par exemple, mon regard se posait de suite sur sa bière et l'envie d'en boire une se fit grandir en moi. Cependant la lutte fut de courte durée puisque la lowell abrégea mes souffrances en m'offrant gentiment la bière qu'elle avait dans les mais, non mais comment refuser sérieusement ? Si tu me prends par les sentiments .. disais-je en souriant avant d'approcher mes lèvres de la bouteille pour en boire une bonne grosse gorgée. J'ai une bonne descente, je pense que j'ai hérité ça de mon père puisque ma mère ne boit pas, j'espère que mes enfants n'auront pas cette mauvaise manie, enfin bref. Je regardais mon amie avant de reposer mon attention sur ma bière, et une gorgée de plus, une ! Qu'est-ce que tu fais toute seule ? lui demandais-je entre deux gorgées, elle devrait s'amuser avec ses amis et pas rester assise sur un canapé à boire une bière avec un pauvre gars comme moi.

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J'avais toujours apprécier le silence comme la solitude. Je ne pouvais simplement pas supporter être enfermé dans un endroit clos trop longtemps. J'avais besoin simplement d'un peu d'air , mais pas d'autant d'âmes proche de ma charpente. Elles étaient intéressante , mais elles avaient dû mal à apprécier le peu de paroles que je dégageais. Il acceptait ma bière sans la moindre exceptions. Je n'étais pas surprise de tes actions , car le contraire aurait été étrange. Tu me croisais souvent pour un verre à la main , mais au fond il avait aussi une amitié qui nous partageais. Ta compagnie me plaisait bien. Je m'étonnais encore moins des longues gorgées qui faisaient déjà l'entrée dans son corps. Je le suivis en prenant plusieurs moi aussi. Ma soirée n'allait pas être aussi ennuyante que je l'aurais cru après tout. « Je t'attendais. » Ce n'était pas complètement faux d'une certaine façon , car je le savais bien que je finirais par le croiser à l'intérieur de la confrérie. «On reste ici où on va ailleurs ? » L'idée de s'embrouiller l'esprit à cet endroit pouvait être amusant , mais peut-être un peu déplaisant pour les lowells qui n'avait pas la même idée à l'esprit que nous ce soir. On faisait un peu pitié sur ce canapé avec nos bouteilles à la main à la recherche d'un peu de bonheur.

J'ai cessé de me battre contre mes pulsions, j'ai essayé plusieurs fois, pendant un an après ma cure de désintox puis après la naissance de mon fils, mais ça ne sert à rien, avec mes problèmes il n'y a que l'alcool et la drogue pour m'aider à m'échapper de la réalité. Et j'y arrive aussi lorsque je suis en compagnie de la jeune femme, généralement je ne suis pas du genre très sociable, mais avec elle ça n'a jamais été difficile, on s'apprécie, on rigole, on parle de tout et de rien sans se prendre la tête. Je souriais à sa remarque, avant de hocher les sourcils à sa question. Si on reste ici, la présidente des lowells risquent de pas apprécier si elle nous croise. Disais-je en souriant, ouais il n'y a pas que des avantages à être le mari de la présidente des lowells. Et je tiens pas vraiment à dormir dehors en rentrant chez moi. Maggie n'aime pas que je bois en sachant que je suis malade, alors me savoir en train de boire avec une femme .. Non c'est mort, elle va me faire une crise pas possible, donc autant s'en aller ailleurs. On va ailleurs, si ça te dérange pas. Lui fis-je savoir sans lui forcer la main. Après peu importe le lieu je m'en fiche.

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J'attendais sa réponse pour la suite des évènements et je partageais son avis. Je connaissais son statue matrimoniale, alors malheureusement pour lui je savais que les ennuies qu'il pouvait avoir la confrérie pourrait aussi se reporter à la maison Être dans la mire de la présidente n'était pas forcément une bonne idée, autant que pour lui que pour moi. Surtout que je n'étais pas encore une membre officiel. Je hochais la tête à ses paroles et je réfléchissais aussi pour l'endroit. Je n'avais malheureusement pas de chambre , car j'étais trop attaché à mon appartement proche du campus. Je pris une couverture qui était déposé sur le sofa , les bières et pour finir sa main. Je le conduisais à l'extérieur de la maison. Heureusement , le temps d'avril s'étant bien amorcé l'aire était clémente pour des ballades dans la nature. Je l'emmenais un peu plus loin , un coin sombre adossé contre un grand arbre. Je m'assoyais dans l'herbe déposant la couverture sur nos jambes. «Ça te va ici ?» On était à l'abris des regards , sans doute nos paroles pourraient se faire entendre. Il suffirait de les souffler doucement dans l'aire du temps.

Ma femme a un sale caractère, comme moi à vrai dire, mais je sais que si elle me retrouve dans sa confrérie, en train de boire avec une autre, ça risque de mal finir pour moi, j'aurai le droit à une crise de jalousie mais aussi à une engueulade en règle concernant l'alcool, donc je préfère suivre la lowell pour sortir de la confrérie. Je la suis en voyant où est-ce qu'elle n’emmène, le temps est parfait, donc ça m'allait totalement, on sera tranquille ici, loin des regards indiscrets en quelques sortes, je n'aime pas être au milieu de tout le monde, je préfère être dans mon coin comme ici contre ce grand arbre. C'est parfait. disais-je en souriant avant de m'installer assis à ses côtés. J'attrapais une nouvelle bière que je posais simplement devant moi, sortant mon paquet de clopes afin de prendre un joint que j'ai roulé et posé à l'intérieur. Je l'allumais tout en posant mon regard sur la jeune femme. Alors, quoi de neuf pour toi ? Lui demandais-je, curieux de savoir ce qui se passe dans sa vie, je suis pas le mec le plus sociable du monde, mais je sais être là et écouter les quelques personnes que j'apprécie et dont elle fait partie.

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Je ne connaissais pas vraiment la vie intime de mon ami , mais je ne voulais pas lui attirer des ennuis. Nous avions de mauvaises habitudes et malheureusement elles nous collaient à la peau comme une colle forte. Pourtant ma vie allait bien malgré tout l'alcool que je pouvais m'enfiler , il n'avait aucune raison de s'alarmer. Notre nouvel endroit me plaisait de plus il était confortable. On avait l'aire de deux vagabonds qui profitaient de l'éveil des étoiles. Deux personnes qui cherchaient à s'envoler le temps d'une soirée. Cet instant me rappelait mes escapades quand j'étais en Italie , elle me rappelait mon adolescence et cela me faisait du bien. Je le regardais se prendre un joint et une bière. Je finissais la mienne tout doucement. Il serait dommage de finir tout de suite nos provisions et de devoir bouger à nouveau. Je lui volais doucement son joint pour le porter à mes lèvres quelques instants. Les plaisirs de la vie me faisait du bien je ne pourrais pas les laisser m'échapper. Je reposais le joint à sa place initiale. Quoi de neuf ? Plusieurs choses depuis quelques temps , on aurait dit que tout se déboulait au même moment. Je n'avais pas l'habitude de parler de moi et je me demandais ce que je pouvais lui dire. J'aurais préféré avoir du papier. «Les mêmes choses habituelles. Et toi tu t'en sors avec ta petite famille ? » Il faut dire que nous nous étions pas au même stade de la vie. Moi je vagabondais d'histoires en histoires alors que lui il construisait déjà ses premières fondations.

Ces petits moments me font du bien, je m'évade, je me change les idées et ça me permet de passer un peu de temps avec mon amie. Elle est comme moi, elle ne parle pas beaucoup d'elle, mais bizarrement je suis sûr que pas mal de choses se passent dans sa vie. Je riais légèrement en la voyant prendre mon joint pour tirer une taffe. T'as de la chance, d'habitude je partage pas. Lui disais-je en souriant, ouais mes joints c'est sacré, mais je partage volontiers avec les personnes que j'apprécie, puis bon c'est toujours plus agréable de se défoncer à deux que tout seul, ça change un peu de mes habitudes. J'hochais les épaules lorsqu'elle me retourna la question. Est-ce que ça va ? Bof, ça pourrait aller mieux. Entre Maggie et moi ça ne change pas, je l'aime toujours autant, mais en ce moment pas mal de merdes nous tombent sur la gueule. Ça va mais ça pourrait aller mieux .. Elle a fait une fausse couche récemment, donc entre sa et mon.. 'fin c'pas toujours la joie, mais ça va. Merde .. J'ai failli faire une bourde en parlant de mon cancer, je veux pas que ça se sache, je veux pas qu'on me prenne en pitié, du coup j'espère qu'elle ne va pas tilter lorsque j'ai essayé de changer rapidement ma phrase. Bref .. Sinon c'est quand que tu te trouves un mec ? Tu vas pas me faire croire que personne t’intéresse. disais-je en tentant de changer de sujet, approchant ma bière des lèvres.

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Je n'avais pas à me plaindre des moments qui composaient ma vie. J'avais eu la chance de ne pas vivre une grande épreuve pour le moment depuis mon arrivé aussi. Il faut dire qu'ici que je commençais seulement à m'intégrer et à faire ma vie. Je me laissais de moins en moins guider par mes expériences solitaires , elles se décoraient lentement de certaines présences. Il en faisait partie depuis quelques temps. J'apprenais à connaître mes amies violets avec douceur. Il s'était arrêté au milieu de sa phrase. Je n'étais pas du genre à tirer les verres du nez à quelqu'un ,car je n'aimais pas que me l'on fasse. Je lui adressais un simple sourire pour lui montrer que je n'allais pas l'embêter. Je préférais que ses paroles viennent de lui-même. «Ça va aller. » J'avais déposé ma main sur la sienne en guise de réconfort. J'avais toujours été très tactile je dois l'avouer et sans doute trop rapidement pour certain , mais mon seul but était de lui apporter une chaleur dans ses malheurs. On était que des étudiants après tout il ne fallait pas l'oublier. L'amour ? Je le guette tous les soirs dans mes rêves et dans les bars. Les yeux fermés je m'égare dans les bras de quelqu'un à la recherche de cet amour. Mes moyens n'étaient pas les meilleurs . «Les histoires d'amours et moi c'est un peu n'importe quoi. » Un vrai labyrinthe oui , dont moi même je n'avais pas encore trouvé le chemin. «Je suis un peu mélangé. » L'alcool devait faire effet un peu , car mes paroles dépensaient ma pensée.

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