Hayver It means i am trusting you to catch me when i fall

It means i am trusting you to catch me when i fall
 

25 Mars, nous sommes rentrés du Chili en vie. Nous pensions profiter de ce petit séjour, au final celui-ci aurait pu raccourcir nos jours. Il a été là pour moi, j'étais là pour lui, c'est toujours ainsi que nous avions fonctionné par le passé. Plus de deux ans de belle et pure amitié. Que les gens autour de moi n'apprécie pas ce garçon étrange que je fréquente, ça, je m'en suis toujours fichu. Je peux me targuer d'avoir percé l'autre coté. Oui c'est à moi et à nulle autre, je crois qu'il s'est autant dévoilé. Ce blanc, ce silence qui s'était installé par ma propre faute ça me tue, ça me dérange. Je n'ai pas su comment réagir non, je ne suis pas douée quand il s'agit de lui cacher des choses. C'est sans doute pour cela que je l'ai tenu éloigné. Il a toujours su deviner mes silences, décrypter mes regards. Comme si ça faisait une éternité.

Ce soir, je suis au boulot. C'est dur de reprendre et j'ai eu une soirée infernale. Les clients n'ont pas été des plus sympas. J'ai trimé comme une folle et je n'aspirais plus qu'à une unique chose. Rentrer dans mon petit chez moi, que je n'étais pas certaine de garder si je ne trouvais pas très vite une solution. Le bar venait de fermer et il était sacrément tard. Je suis allée prendre ma voiture. Cette vieille carne. Elle a refusé de démarrer. J'aurai bien pu appeler Baptiste, tient d'ailleurs il ne m'a pas surveillée ce soir? Mais, non il trouverait encore le moyen de me dénommer jeune inconsciente. C'est surtout à lui que je pense. Je lui ai alors sonné, il est tard j'espère qu'il ne va pas me houspiller. Haym' c'est moi, je te réveille pas? Je suis au Lord Hobo et ma voiture est en panne. Tu peux me rejoindre je n'ai pas envie de rentrer seule à pieds. dis-je lorsque le jeune homme décrocha.

acidbrain

Les yeux fixant le plafond comme à mon habitude, j’attendais que les minutes passent, que mon corps et mon esprit soient en harmonie pour que Morphée puisse m’entourer de ces doux bras. Mais quelque chose me dit que cette journée était loin d’être terminée. Appelez ça l’instinct où une autre foutue connerie du genre, je commençais à avoir ce que l’on pourrait appeler un sixième sens, en même temps avec toutes les merdes qui m’étaient arrivées dans la vie, ça aurait été étonnant que je ne devienne pas méfiant voire paranoïaque. Je repensais à River, à ce qu’il s’était passé au Chili. Je n’avais cessé de réfléchir à ses révélations, elle m’avait repoussé, quasiment oublié pendant tout ce temps uniquement parce que son cœur battait la chamade pour moi ? Et le mien alors… J’étais paumé, l’amour ne me réussissait pas, j’avais perdu toutes les femmes pour qui j’avais pu avoir un tant soit peu de tendresse. Je commençais vraiment à croire que j’allais terminer mes jours seuls et ce n’était pas une mauvaise idée, au moins je ne contaminerais personne avec ma malchance de l’extrême. Je sursautais, mon téléphone m’informait d’un appel. Je décrochais et entendais la douce voix de ma blonde préférée. « Bien sûr, j’arrive tout de suite. » Très bon instinct, encore heureux que j’avais gardé mes vêtements. J’attrapais ma planche de skate et fermais la porte en claquant derrière moi puis je prenais le chemin du Lord Hobo que je connaissais bien, pas le bar mais uniquement le chemin étant donné que je l’avais emprunté tant de fois pour m’assurer que River allait bien. Statique sur ma planche, les mains dans les poches, j’observais la ville presque déserte à cette heure-ci. J’arrivais auprès de River environ un quart d’heure plus tard. Je sautais de ma planche que j’attrapais et m’approchais d’elle. « Hey, tu vas bien… ? Tu as l’air fatiguée. »

It means i am trusting you to catch me when i fall
 

L'appel fut assez cours, il décrocha un allo et je l'avais submergé de mon flot de paroles. Je n'étais vraiment pas sympa, le pauvre, le déranger à cette heure-là... Mais, je ne voyais pas qui d'autre appeler. Enfin j'étais bien entourée mais, enfin voilà il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Il avait accepté et je me sentis de suite rassurée de savoir qu'il allait arriver. J'ai préféré l'attendre dans la voiture portes fermées. Le quartier n'était pas des plus mal famé mais, Baptiste me répétait presque tous les jours que je devais être plus prudente. Princesse t'es trop naïve en boucle comme un leitmotiv. Le pire mon meilleur ami -si tant est qu'il le soit toujours- n'avait pas de voiture. Mais, rentrer à pieds avec lui moi ça me va. Je le vois s'approcher sur son skate Haytam, éternel adolescent et c'est con mais, ce coté me fait craquer. J'ouvre la portière alors qu'il s'approche. J'avoue la soirée a pas été facile, je hais ce job. Je le hais mais, j'en ai besoin. Alors malgré la lassitude je me relève et lui souris. Merci d'être venu. Et toi ça va? et mes lèvres viennent rencontrer sa joue pour le saluer comme je le fais depuis des années. Mes prunelles passent de ses yeux noisettes à ma voiture, je souffle. Cette vieille carne refuse une fois de plus de démarrer. Si ça continue c'est à la ferraille que je devrais l'envoyer. Oui sauf que j'ai pas vraiment les moyens de la remplacer cette bonne vieille carne que je traine depuis mon arrivée. Elle me joue tellement de tours pendable qu'au final elle n'est pas si rentable. Sans elle pourtant j'aurai bien du mal à concilier ma vie.

acidbrain

Elle était planquée dans sa voiture et je ne pouvais que comprendre, dans ce genre de quartier, on pouvait trouver de tout. Des hommes ivres comme des hommes mal intentionnés, tout pouvait déraper rapidement à une heure pareille. « Je ne peux que te comprendre. » Plusieurs de mes amies étaient passées par ce job, même si elles n’étaient plus à Harvard, j’avais encore les souvenirs de certains de leurs déboires à cause de ce boulot. Les horaires de dingue, le surmenage, les mecs un peu trop ivres qui deviennent vite lourds et j’en passe. J’enfouissais les mains dans mes poches tout en regardant la voiture, manque de bol pour elle, je m’y connaissais énormément quand il s’agissait de décortiquer un corps humain mais celui d’une vieille bagnole… c’était bien différent. « Tu devrais la laisser-la, au moins pour ce soir. De toute manière avec la nuit on ne pourra rien voir et les dépanneurs doivent dormir à cette heure… » Oh bien sûr j’aurais pu tenter de regarder, après tout, ça ne devait pas être bien compliqué non ? Mais on n’y voyait vraiment rien dans cette ruelle, et le coup du dépanneur en pleine nuit, certes le mec allait probablement se réveiller mais taxer la jeune blonde innocente et je savais qu’elle n’avait pas besoin de ça. « Tu as toutes tes affaires ? Viens, on reviendra la chercher demain. » Une fois reposé et en pleine forme. Je lui tendais alors mon bras pour qu’elle s’y accroche.

It means i am trusting you to catch me when i fall
 

Oui je détestais ce job mais, j'en avais besoin aussi. Un jour sans doute quand je serais devenue médecin, je n'aurais plus besoin de me salir les mains mais, ce temps-là était encore bien loin. Mon meilleur ami était arrivé, il avait délaissé son lit juste pour venir me chercher et je pensais que j'avais énormément de chance d'avoir quelqu'un comme lui dans ma vie. A mon retour, je lui avais menti parce que j'étais paumée dans mes ressentis et malgré tout, malgré qu'il m'en veuille, il était là se tenant devant moi. Il avait raison, je n'arriverais pas à faire bouger cette vieille carne ce soir, ni à la faire dépanner à moins d'une énorme surtaxe de nuit. Je soufflais lourdement et fini par lui sourire. Tu as raison elle n'ira pas plus loin ce soir. Je récupérais alors mes affaires dans l'habitacle et fermait les portières. J'allais devoir la laisser sur place et rentrer à pieds, heureusement accompagnée. Docilement je suivais le conseil de celui à qui j'avais dévoilé certaines choses au Chili. Oui j'ai tout. Tu sais par où passer pour rentrer chez moi? lui demandais-je alors que le jeune brun me proposait son bras. Je venais alors m'y accrocher bien que ce geste me paru plus étrange qu'à l'accoutumée. Pourtant ce n'était pas la première fois que je me retrouvais à son bras voir même dans ses bras. Mais, à présent tout ça était pour moi, plus "troublant". Je marchais alors silencieusement à ses cotés, quelques secondes avant de poser mes prunelles bleues sur son visage. Je t'ai réveillé? Oui parce que volontairement ou non, le jeune homme n'avait pas répondu à ma question. Allait-il bien depuis? J'avais parfois encore tellement peur d'avoir brisé quelque chose chez li avec mon retour inavoué du début d'année.   

acidbrain

Elle avait besoin de ce travail pour payer ses études, ce que je ne pouvais que comprendre. Lorsque j’avais décidé de ne pas faire des études de politique pour m’orienter vers la médecine, mon père m’avait littéralement coupé les vivres, et j’avais dû faire avec. D’après quelques bribes de souvenirs que j’arrivais à emmagasiner dans mon cerveau, je me souvenais avoir vécu dehors un temps avant d’arriver à Harvard. J’avais alors choppé le poste d’assistant du prof principal. Oh ce n’était pas un poste rémunéré mais étant donné qu’il avait pitié de moi, et un peu peur également, il avait fini par sortir quelques billets. J’avais vécu disons… comme un rustre, durant quelque temps. Je ne mangeais pas beaucoup, ne dépensais pas en fringues, ce genre de choses, du coup ça me suffisait amplement pour vivre. Je me contentais de faire une moue et de hausser les épaules, voilà pourquoi je n’avais pas de voiture, bon d’accord parce que je n’avais pas de fric, mais également parce que ces trucs-là tombaient sans cesse en panne, contrairement à mes jambes. « Oui oui, t’inquiète pas. » Je lui adressais un léger sourire et lui tendais mon bras pour qu’elle s’y accroche. Je me mettais donc en route vers son domicile en ravissant compagnie. Je relevais alors la tête du sol alors qu’elle brisait le silence. « Oh non, t’inquiète pas, je ne dormais pas. » Je tentais de dessiner un sourire sur mon visage et laissais à nouveau un ange passer entre nous. Je commençais à sentir la gêne entre nous au fur et à mesure que nos pas claquaient sur le sol. « Euh… dis River… est-ce que tu vas au bal ? Enfin est-ce que tu voudrais aller au bal avec moi ? »

It means i am trusting you to catch me when i fall
 

J'avais eu peur de le réveiller ou encore d'abuser trop souvent de sa gentillesse. Depuis qu'on se connaissait il avait tendance à voler à ma rescousse et je m'estimais bien heureuse de le compter parmi mes amis. Il était rare de nous voir nous disputer et à part cette petite note négative lorsqu'il avait découvert que j'avais évité de lui parler de mon retour... Je me demandais encore pourquoi je m'y étais prise de cette façon, pour avouer je crois que je ne suis pas douée. D'après ces dires, il ne dormait pas pourtant je ne sais pas pourquoi, il me paraissait un peu ailleurs ou soucieux peut-être avait-il des ennuis de son coté dont il ne m'aurait pas parlé. Accrochée à son bras, il était étrangement silencieux mais, je l'étais aussi à vrai dire comme si nous avions peur de le briser justement. J'allais finalement lui demander si quelque chose n'allait pas mais, je fus interrompue par sa voix. Si j'allais au bal, oui j'aurai été au bal même si j'avais du y aller toute seule. Mais, en fait si mes oreilles avaient bien entendu, le jeune homme me demandait si je voulais l'y accompagner. Si je voulais être sa cavalière au bal de fin d'année. Depuis que j'étais à Harvard, c'était la première fois que j'allais y participer. Il y a deux ans, je n'avais tout simplement pas pu, j'étais en deuil. Et l'année d'avant j'étais en Afrique. Je tournais mes prunelles bleues vers Haytam. Il semblait assez gêné et dans le fond je l'étais sans doute tout autant pourtant un franc sourire venait de poindre sur mon visage. Je nous stoppais alors. Je serais ravie et très fière d'être ta cavalière. Oui. lui répondis-je très franchement alors que je lui faisais face. Il ne pouvait pas le savoir mais, sa demande me faisait vraiment plaisir.   

acidbrain

J’étais gêné, je transpirais presque. J’aurais tellement aimé me réfugier dans la salle froide d'Harvard, là où je passais la plupart de mon temps en dehors de celui où je restais dans ma chambre à étudier. Il fallait que ça sorte, que ma demande casse le silence qui s’imposait à nous. Je respirais alors longuement et lançais le sujet. « Hum d’accord, c’est cool dans ce cas. Il faudra qu’on voie pour… enfin quand est-ce que je passerai te prendre, tout ça. » Ouais, j’étais affreusement maladroit, ça en devenait presque pittoresque. Tellement pitoyable qu’à vrai dire, je préférais me mordre les jours et la lèvre inférieure plutôt que de dire quoi que ce soit. Je n’avais jamais vraiment invité une fille à un bal. Avec Dayana, Poppy ou encore Milena, c’était à chaque fois les femmes qui avaient fait la démarche pour moi, tout simplement parce que j’étais trop coincé pour faire quoi que ce soit mais également parce que le bal me rappelait de trop douloureux souvenirs, enfin des bribes de souvenirs. Lors d’une édition précédente, je m’étais fait tabasser par des brutes épaisses, devant tout le monde, gratuitement, enfin d’après ce que j’avais pu en déduire. J’avais par la suite passé plusieurs mois dans le coma, puis j’étais devenu amnésique en me réveillant. Mais ce n’était pas tout, la malédiction du bal ne s’arrêtait pas là, telle celle du Spring Break elle était bouffée de rebondissements, tellement que j’ignore par quoi commencer pour me justifier de ne pas aimer ce genre d’événements…

It means i am trusting you to catch me when i fall
 

J'étais réellement surprise par la demande du jeune homme. Je ne m'y attendais pas du tout alors si j'avais l'air complètement "coincée" ne vous étonnez pas surtout eu vue de la déclaration un peu étrange que je lui avais faite au Chili. J'avais répondu si calmement et si impassiblement alors que dès ses paroles mon palpitant avait manqué un ou deux battements. Un ange était passé entre nous, le temps que ma tête veuille bien imprégner que je n'avais pas rêvé et qu'il m'avait bien fait cette demande. Je m'étais alors empressée de répondre. Je voyais également que le jeune dunster était gêné, presque guindé étant donné sa réaction et le fait qu'il me parle de détails technique. Il était comme ça Haytam, il n'était pas pour les effusions d'émotions. Dois-je avouer que je ne suis pas plus douée? Tu pourrais me prendre chez moi. Enfin passer me chercher je veux dire. repris-je très vite. Un sourire en coin je me remis à marcher en sa compagnie vers mon petit appartement. Nous étions au final presque arrivé et tout ça en ne faisant que si peu la conversation. Je venais toutefois de glisser ma main doucement dans la sienne arrivés au pas de la porte de mon immeuble. Je me retournais alors une fois de plus vers lui. Tu viens? Je t'offre un café pour te remercier de m'avoir ramené. Ou un chocolat chaud si tu préfères et comme ça on pourra discuter pour le bal. Enfin si tu es pas trop fatigué? A vrai dire je n'avais pas envie de le quitter déjà et ce bien qu'il soit déjà tard. J'avais beau avoir eu une soirée éreintante, je n'avais pas envie de dormir directement. Puis on ne s'était pas beaucoup vus depuis notre retour de voyage.    

acidbrain

« Hum d’accord, ça marche ! » Je me contentais de hausser les épaules, je ne relevais pas forcément la gêne dans sa voix, tout simplement parce que ça ne me venait pas à l’esprit, de sortir une phrase du genre tendancieuse. Je regardais alors le sol, fixant mes pieds qui avançaient l’un après l’autre, maintenant ma planche de skate sous mon bras libre. Il allait falloir que je me démerde, en guise de cavalier on faisait difficilement pire… Je n’avais pas de voiture, ni même le permis, pas de fric, pas de costume… Oui d’habitude, Salomée s’occupait de ce genre de truc, elle aimait bien gérer alors je la laissais faire. Un bal sans elle et Brynn… ça allait sûrement me faire tout drôle. « Oui d’accord, va pour la boisson chaude. » A vrai dire ça ne ferait pas de mal à mon corps. Il faisait froid ce soir et même si je n’étais pas du tout frileux puisque habitué au froid, je devais faire attention. Etant donné que j’étais toujours dans le froid, je ne ressentais plus les tiraillements de ma peau à cause de la température et mon corps me le faisait parfois payé sous forme de crevasses sur les doigts par exemple. Je me contentais de sourire tout en rentrant chez elle en sa compagnie. Une fois à l’intérieur je restais planté là, regardant autour de moi sa demeure.