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« Attention à la chute, ça va faire mal. »

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« Attention à la chute, ça va faire mal. »

Plusieurs jours que Lily et moi, nous ne nous étions pas parlés. Et pourtant, ils nous arrivaient de nous croiser entre deux groupes, deux sorties. On s’est quitté…de mauvais poil, moi par culpabilité et colère, elle par colère et tristesse. Ce qu’il y a, c’est que je ne savais comment aborder les choses, lui dire ce que j’avais ressenti quand je l’avais quitté en Russie, la raison de mon geste qui était profondément lié à l’échange – dont elle n’avait sûrement jamais entendu parler – que j’avais eu quelques temps auparavant avec son paternel. C’était compliqué. Non pas parce que j’en avais quelque chose à faire de son père, mais parce que même si elle pensait le contraire à l’heure actuelle, j’avais toujours tenu à cette fille, et j’y tenais encore aujourd’hui. Combien de fois j’me suis dit que je devrais peut-être lui écrire une lettre ? Et puis non, c’est un truc de filles ça. Ou l’appeler alors ? Merde, j’ai pas son numéro. Retourner en Russie ? Plutôt crever. Mais je sais que c’est pas une raison, que la faute me revenait totalement parce qu’elle, elle m’avait rien demandé, elle voulait juste que je sois présent, toujours, toute la vie, et que c’était une promesse que je lui avais faite et que j’avais trahie.

Région des lacs, il est mercredi, on est pas encore au bout de notre voyage et j’en ai déjà marre des explications du prof qui, de sa voix monotone, tente de nous endormir en nous racontant les exploits d’un certain volcan, de la diversité de la faune et de la flore après explosion et d’autres sujets de biologie aussi passionnants pour moi qu’un scarabée en train de faire une démonstration de haute voltige. Lâchant un soupir agacé, je préfère me concentrer sur le groupe qui m’accompagne. Aucun visage familier, c’est bien ma veine. Ah, j’ai parlé trop vite. Un visage se dessine dans la foule, concentré visiblement. Trop, à mon goût. J’attends deux minutes que tout le monde s’avance, la ruée vers la somnolence si l’on puit dire, et j’attrape aussitôt sa main pour la tirer en arrière, puis sur le côté histoire qu’elle se fasse pas piétiner. Heureusement, le prof est hors de vue maintenant, on va pouvoir discuter tranquillement. Le reste des étudiants disparaissant à vue d’œil, nous sommes désormais les deux dernières âmes sur une route poussiéreuse, non loin de l’un des premiers lacs de la région, et la forêt nous entoure comme pour nous assurer une protection rafraîchissante. « Qu’est-ce qu’tu fiches dans ce groupe toi ? » Tu parles d’une entrée en matière. Droit au but, comme toujours et c’est mon principal défaut. Pas de bonjour, ni de politesse, juste les faits.

acidbrain
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« Attention à la chute, ça va faire mal. »
          sachka & lily
         
         


         
Fascinée par les paysages alentours et par la région en général beaucoup plus que par les explications monocordes des professeurs accompagnants, Lily regardait avec de grands yeux la végétation, et surtout, ce grand volcan que l’on apercevait plus loin, de l’autre côté du lac de Puerto Varas, et qui trônait en majesté. Le groupe suivait un sentier un peu excentré de la rive du lac, semblant s’enfoncer dans la végétation toujours plus loin. Arrêté à un site remarquable, tout le petit groupe semblait à ce stade du voyage sombrer un peu dans la fatigue. En même temps, à faire des sorties tous les jours, des soirées, cela n’avait rien d’étonnant. Le programme chargé de ce séjour avait été pour elle plutôt salvateur : moins hostile au problème Sachka que les jours derniers, elle était assez reconnaissante envers le hasard de ne pas l’avoir croisé trop de fois durant la semaine. Enfin ça, c’était jusqu’à ce qu’elle sente quelque chose – ou quelqu’un plutôt – la tirer vers l’arrière alors même que le groupe semblait reprendre sa route.

« Mais … Mais … » maugréa-t-elle en se faisant bousculer par un camarade en faisant volte-face. Les sourcils froncés, vraisemblablement mécontente, elle balaya la main de Sachka et croisa les bras devant sa poitrine. « A ton avis ? Je visite la région des lacs. » ironisa-t-elle avec une mine déconfite en constatant qu’ils avaient complètement perdu de vue le groupe. A croire qu’ils devraient retourner jusqu’à la ville par leurs propres moyens. « Et voilà, on a perdu le groupe maintenant. » Elle shoota dans un caillou qui se trouvait au sol, réajustant son sac à dos sur ses épaules pour enfin daigner observer son interlocuteur. « Allez viens, on est venus pour voir les lacs nan ? » Sans attendre sa réponse, elle rebroussa en partie chemin, bifurquant sur la droite où elle avait noté un peu plus tôt un sentir qui menait jusqu’à la berge. Une descente assez scabreuse, mais qui déboucha néanmoins sur un paysage splendide. Lily observa l’immense volcan au loin avec un mélange de fascination, et d’inquiétude. « C’est marrant sur la plupart des flyers pour touristes, le haut du volcan est enneigé, même aux périodes estivales. Et là non. Ils nous montrent vraiment ce qu’ils veulent. » Bagatelle sans doutes. Elle haussa les épaules, cherchant un caillou plat pour faire un ricochet sur la surface de l’eau, mais au moment de lancer sa pierre, se ravisa pour mieux observer Sachka. « Je t’en ai vraiment voulu tu sais. Sur le coup. Quand j’me suis réveillée sur ce lit d’hôpital, et que papa m’a dit que tu étais parti, et que tu ne souhaitais pas que je te recontacte. » Elle se retourna ensuite, s’apprêtant de nouveau à lancer son ricochet, mais fut interrompue dans sa lancée par un bruit sourd qui avait résonné au loin. Dans un réflexe elle avait lâché ce qu’elle avait dans les mains, se baissant instinctivement. « Putain, c’était quoi ce bruit ?! » C’est alors qu’avec effroi, son regard se porta sur la surface de l’eau, puis sur le sol tout court, dont toutes les pierres semblaient se mettre à trembloter tout doucement. Sous leurs pieds, la terre craquelait, signe d’un tremblement de terre en préparation qui avait dû commencer au loin, et qui se répandait désormais. Sans s’en rendre compte, elle avait saisi le poignet de Sachka avec force en le tirant loin de la berge. « Oh putain … Faut qu’on s’éloigne de l’eau ! Vite ! » prise de panique mais sachant néanmoins qu’il était vital pour eux de ne pas rester prêt de l’eau (si les secousses étaient trop importantes, cela risquait de créer des vagues qui les emporteraient sans aucun doute – en plus, elle qui ne savait pas du tout nager, il valait mieux éviter - ), elle se mit à courir dans la direction par laquelle ils étaient arrivés, entrainant le jeune homme avec elle, interrompue dans sa course par un tremblement plus fort qui leur fit perdre l’équilibre dans la montée. Instinctivement elle se couvrit la tête avec ses mains, ayant peur que des choses lui tombent dessus.  Au loin, sans les voir, on entendait des cris de panique du groupe d’étudiants dont certains devaient déjà rebrousser chemin. Le souffle court, ayant du mal à respirer à cause de l’effort fournit et de la panique, une petite voix dans sa tête ne présageait rien de bon.


         
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Bah voyons. Levant les yeux au ciel comme si je n’en croyais pas un mot, je me fiche royalement en ce qui me concerne d’avoir perdu ce groupe d’escargots en culotte courte à partir du moment où je pense – ego surdimensionné – pouvoir retrouver le chemin de l’hôtel tout seul comme un grand, sans avoir besoin de passer une minute de plus à écouter les explications assommantes d’un vieux barbu en binocles et sentant la menthe fraîche. Et ce n’est pas seulement parce que je déteste la menthe, mais aussi les vieux barbus. En binocles. « Quoi ? Ah oui oui, pour voir les lacs, biensûr. » répétai-je en fronçant à nouveau les sourcils tout en la suivant de près. Mensonge, j’étais venu ici…pour quoi d’ailleurs ? Bon, pour sortir un peu, mais sûrement pas pour la région des lacs. Pour moi t’en as vu un, tu les as tous vu. Franchement, j’comprends pas c’qu’ils ont tous avec ces lacs ! Sont magiques ou quoi ? Et, ce que je ne comprenais pas non plus, c’était ce pourquoi je n’avais pas encore pris une baffe ou m’être fait traiter d’imbécile. Parce que non seulement on avait perdu le groupe comme mademoiselle l’avait si bien fait remarquer, mais en plus on dirait qu’elle ne m’en voulait même pas depuis la dernière fois où nous nous étions croisés. Déjà oublié ? Faut croire. Bon, bah finalement je m’en suis fait pour rien, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Marchant aux côtés de Lily, je jette de temps en temps des petits coups d’œil sur le paysage, bien moins intéressé que par la présence de mon amie d’enfance à mes côtés qui, elle, semblait véritablement passionnée. « Je m’en fous ! » finis-je par crier en me postant droit face à elle. « Sans rire, Lily, tu veux vraiment qu’on parle de ce foutu volcan ou de ces mares d’eau ?!!! » Lacs, Sachka. Lacs. « J’te rappelle qu’on vient d’se retrouver après s’être perdus d'vue pendant près de 4 ans et t’as l’air de t’en foutre complètement ! Ca a changé depuis la dernière fois ? Qu’est-ce qui a changé ? Je croyais que j’étais qu’un lâche, que j’te devais des explications ou j’sais plus quoi ? T’as changé d’avis, t’as perdu la tête, t’as un nouveau mec qui t’a dit que j’en valais pas la peine ? pourquoi tu réagis pas ? » hurlai-je comme si le fait de tendre le bâton pour me faire battre était la chose que je jugeais la plus sensée qui soit dans cette situation. « Pardon ? Il t’a dit que… connard ! » Pardon, ça m’a échappé. Quoique non, c’était vraiment un sale type. Oser mettre la faute sur moi, faut pas manquer de culot. « On s'demande pourquoi j’me suis jamais entendu avec ton « papa ». minaudai-je d’un air grotesque pour prouver combien je n’aimais pas ce qualificatif et combien je le méprisais. A mon tour de faire un ricochet avec un galet qui traîne. La seule façon de se débarrasser de ma boule de nerfs avant qu’elle n’explose. « Quoi ? Quel bruit ? » Et évidemment, furieux comme j’étais, je n’avais prêté attention à rien d’autre que ce caillou. Quoique, si je n’avais pas entendu de bruit, je voyais cependant l’eau du lac commencer à se retirer peu à peu, et à bouillonner en son centre. « T’as vu ça ? » demandai-je à Lily sans me douter qu’elle fixait autre chose de son côté. Soudain, les tremblements du sol me ramènent à la réalité. Je comprends ce dont il s’agit, mais il est trop tard. La poigne de Lily m’oblige à me concentrer, alors que l’eau se précipite sur nous, et que les failles rocheuses nous entrainent dans leurs secousses. Nous avons beau courir à en perdre haleine, je sais que ce n’est pas la course qui nous sauvera d’un tremblement de terre. Non, nous devons nous cacher, mais où. Le plus bas possible pour éviter les avalanches. Trop tard, la montagne se fissure par endroits, et les rochers en s’effritant dévalent les collines, détruisant tout sur leurs passages. Première chute. Le cœur qui bat à cent à l’heure, je n’ai que le temps de voir Lily se couvrir la tête de ses mains et un rocher gigantesque arriver sur nous avant de me précipiter sur elle, lui agripper la taille d’un bras, pour l’entraîner avec moi dans une fissure plus large que les autres afin d’éviter qu’on ne se fasse écraser sous l’impact. Malheureusement, le temps de la chute, et mes côtes amortissent difficilement le choc, tandis que je garde fermement mes bras autour du corps de Lily, et que l’éboulis nous bloque le passage. Nous sommes pris au piège, comme sûrement le groupe d’étudiants et notre professeur avant tout, ainsi que tout ceux qui se sont retrouvés dans la région à l’heure de la secousse.

Trente minutes plus tard, c’est les poumons emplis de poussière et des égratignures sur chaque bras, les genoux et la tête que je me sors enfin de la léthargie dans laquelle la chute m’a poussée. Toussant à deux reprises, je peine à distinguer quoique ce soit dans cet endroit exigüe. Quelques rayons fusent à travers les trous des rochers empilés les uns sur les autres. Au moins nous ne sommes pas loin de la sortie, même s’il nous sera sous doute impossible d’escalader ce fatras. « Lily ? Lily, tu m’entends ? Réveille-toi…Lily, s’il te plait… » Immédiatement, mes forces reviennent lorsque je découvre mon amie d’enfance étendue à mes côtés, les paupières encore closes. Pitié, faîtes qu’il ne lui soit rien arrivé de trop grave…


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Le regard concentré sur la surface de l’eau, son esprit oscillait entre une colère qui montait en elle, comme une montée de lave, et l’idée qu’il ne fallait pas qu’elle s’énerve. Elle ne pouvait pas en arriver à exploser comme ce volcan qui trônait en face, et se mettre dans tous ses états pour un énergumène qui au fond n’en avait sans doutes rien à faire. Aussi, quand il chercha à lui chercher des noises, ses poings se serrèrent instinctivement. Autrefois elle se serait probablement ruée sur lui comme une teigne pour lui mettre la tête dans la boue. Elle l’avait déjà fait d’ailleurs, dans ce champ vaseux, une fois, quand ils étaient en désaccord sur une broutille (le fait qu’il reluquait le décolleté de la prof d’histoire probablement) – mais avait fini aussi crade que lui --. Autrefois lorsqu’ils se disputaient, même les engueulades les plus tonitruantes se finissaient par un fou rire. Sauf que là c’était différent. Déjà parce qu’ils n’avaient plus le même âge, ensuite parce qu’il était à ses yeux impardonnable. Or il savait pertinemment que la meilleure arme  qu’elle dégainait lorsqu’elle était vraiment blessée, c’était l’indifférence. Là elle avait l’impression de lui mettre le nez dedans, de l’enfoncer, voire même de lui écraser la tête jusqu’à l’en étouffer. Il n’aimait pas ça, elle le sentait bien. Mais il savait aussi qu’elle était bien trop une teigne pour l’écouter gueuler sans se faire entendre aussi bien longtemps.

« Oui je m’en fous !! » cria t-elle en se retenant de justesse de lui mettre son poing sur le nez. « T’as perdu le droit de me blesser et que je m’intéresse à ce que tu vaux le jour où t’es parti c’est clair ?! » ajouta t-elle dans un déferlement incontrôlable. « Pour moi, t’étais mort. » Des mots lourds de sens, mais qu’elle avait longuement, trop longuement peut-être, ruminé dans sa tête pendant des mois avant son départ, tout en ayant cet espoir vain qu’il lui referait un signe. Sauf qu’elle s’était rattachée à un espoir vain. Sa santé n’était pas réjouissance, elle avait de plus en plus conscience qu’elle se rapprochait de l’échéance, et qu’il allait qu’elle vive avec. Elle avait appris à se détacher des parasites et des souffrances inutiles avec beaucoup de sagesse pour son jeune âge.  Quoiqu’il en soit, Lily haussa un sourcil face aux remarques qu’il fit sur son père. Elle s’apprêtait à lui demander de plus amples explications, mais la nature alentour avait désormais toute son attention. Tétanisée, son cerveau semblait s’être mis en mode pilotage automatique. Son cœur battait la chamade, le rythme effréné de leur course l’empêchait de respirer correctement, si bien que ses poumons se remplissaient à peine de l’air dont elle avait besoin. La sensation de la terre qui tremble, par secousses au début légères, puis de plus en plus violentes jusqu’à ce que la terre entière semble vouloir hurler. Ses jambes tremblaient au rythme du sol, et tout alla si vite, qu’elle eut juste le temps de crier un « Attention !! » aux vues d’un énorme rocher qui dégringolait dans leur sens. Elle crut que ses jambes s’étaient brisées ensuite, mais en vérité non, c’était Sachka qui les avait précipité dans une fissure, presque une mini crevasse. Retombée sur le côté, il avait suffisamment amorti la chute pour qu’elle n’ait rien de cassé. En revanche, tomber ainsi sur les côtes dans un endroit chargé de poussière lui coupa brusquement la respiration, et ses poumons se chargèrent de poussière. Autrement dit, rien de bon pour quelqu’un dont les poumons ne fonctionnaient pas en autonomie, et qui étaient endommagés à 75%. C’est probablement ce manque d’air non chargé en poussière qui lui fit perdre connaissance, son corps semblait se rabattre sur le minimum vital syndical. La peau de son visage commença à blanchir, et ses lèvres à bleuir. Comme si tout son corps se déchargeait en oxygène. Ce n’est que lorsque par chance, un éboulis de la taille d’un petit poing lui tomba sur le plexus, que cela sembla remettre en route un minimum son système respiratoire. Cela lui fit le même effet que les massages que lui faisaient les médecins pour qu’elle puisse recracher toute la merde qui s’accumulait dans ses poumons, et ne s’évacuaient pas naturellement comme tous les gens en bonne santé.  Prenant d’un seul coup une immense bouffée d’air en ayant le torse qui se convulse presque, elle se mit à tousser si fort qu’elle frôla de vomir toute la poussière qui s’était accumulé dans ses poumons. Son visage reprit immédiatement quelques couleurs, et les yeux rouges encore embué, elle ne vit même pas Sachka à ses côté au départ. «  Sachka ?! » ses mains cherchèrent à tâtons, continuant de toussoter en même temps. Dire qu'il y a quelques secondes elle était presque morte, et voilà qu'elle s'inquiétait de son sort. Lamentable. Et lorsqu’elle le distingua à ses côtés dans l’obscurité, elle se força à reprendre un rythme régulier. Mais ils ne pouvaient pas rester ici plus longtemps. « Ça va t’as rien ?! » Puis la panique sembla saisir son rythme cardiaque de nouveau, les informations au dehors atteignant son esprit avec une vitesse fulgurante. La terre continuait de trembler, parfois par secousses plus fortes. Il fallait qu’ils sortent d’ici avant que les éboulis au-dessus d’eux ne leur tombent sur la tête et surtout … « Sach' écoute moi ! On ne peut pas rester ici. Le volcan de tout à l’heure, celui dont je t’ai parlé, et où tu écoutais rien comme d’habitude. C’est un volcan effusif. » En même temps qu’elle vérifiait rapidement l’ampleur des dégâts, elle continua ses explications. « Les séismes d’une grande intensité peuvent être le signe de son éruption, surtout si près. » Consciente qu’elle partait peut-être trop dans des explications, et que Sachka était plutôt du genre à vouloir aller à l’essentiel, elle simplifia alors. « Pour faire simple, si on reste ici, on est cuits. » Au sens propre, et littéral du terme. S’ils restaient ici elle donnait peu cher de leur peau. Au dehors, elle entendit des cris de panique. Dont une femme qui semblait hurler d’agonie, qui d’un seul coup, cessa tout bruit. « Oh c’est pas vrai la femme dehors … » Ses cris lui avaient glacé le sang. Et cette interruption soudaine … Est-ce qu’elle était ? … Retenant les larmes dans sa gorge elle plaqua sa main contre ses lèvres avant d’essayer de trouver rapidement une issue dans laquelle se frayer. « Par-là ! » Elle avait repéré un interstice au-dessus. En dégageant une pierre, ils ne risquaient pas de tout faire s’ébouler, et comme ils n’étaient pas bien gros, ils pourraient facilement se frayer un chemin vers l’extérieur. « Faut qu’on arrive à s’éloigner vers la ville avant qu’il soit trop tard. » murmura t-elle pour elle-même, trop poussée par l’adrénaline pour se rendre compte qu’elle saignait du nez, et qu’elle avait actuellement le teint de Dracula sortant de sa tombe.

PS : Classe le nouvel avatar chou  :finger:


         
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L’amitié est censée dit-on, pardonnée toutes les erreurs passées. Le fait même que Lily s’inquiéta alors de mon sort tendait à prouver la valeur que la jeune femme accordait encore aujourd’hui – et ce, malgré ce qu’elle m’avait lancé au visage auparavant – à notre amitié. « Non, ça va, juste un peu mal aux côtes, ça va passer. » la rassurai-je en toussant une nouvelle fois. Saleté de poussière. Y’a pas à dire, ce truc s’infiltre vraiment partout. Et vu la maladie de Lily, je m’inquiétais surtout de son sort. Il fallait absolument que l’on sorte de là pour qu’on lui trouve un médecin. « Tu crois que c’est fini ? Le tremblement de terre j’veux dire ? » Là-haut, on entendait plus rien. Juste les grondements de l’eau qui menaçait de se décharger sur la vallée. Peut-être était-elle juste en train de se calmer ? Entre temps, ma question obtint réponse. Non, tout n’était pas terminé. Une nouvelle secousse, moins importante, venait d’ébranler le sol déjà fragilisé par la première. Les éboulis n’allaient pas tarder à reprendre. « Un quoi ? » Concentré dans ma tâche que consistait à trouver une issue de secours, je n’avais compris que le mot « effusif » dans la phrase qu’elle venait de prononcer. Phrase qui par ailleurs, était beaucoup trop longue en de telles circonstances où la réserve d’air viendrait après quelques temps à manquer. « Traduction ! Tu peux parler en anglais comme tout le monde ?! » grondai-je, énervé de ne voir aucune fente suffisamment large pour pouvoir y faire passer un corps. « Où est-ce que t’as appris tout ça d’abord ? » Si jamais elle me sortait que je n’avais cas écouté le prof, je l’étrangle. « Bah voilà, tu vois quand tu veux. Là au moins, c’est clair ! » Enfin une phrase complète avec sujet, verbe, complément, sans fioritures. Attends, elle a dit quoi là ? « Cuits dans le sens…comme du poulet ? » répétai-je en fronçant les sourcils. « Fais ch** saleté de pays de m*** ! » Parce que biensûr, c’était la faute du pays et de ses habitants. En Russie, je n’avais jamais vécu aucun tremblement de terre, ni aux Etats-Unis d’ailleurs. Mais il suffit que j’aille en voyage d’études organisé avec des potes pour qu’il arrive une merde. « On s’en fout, mets-toi par là-bas je vais essayer de dégager ce rocher. » ordonnai-je sans faire plus attention que cela à la femme qui venait de hurler puis s’était tue au dessus de nos têtes. Non pas que son sort ne m’inquiétait pas, mais je m’inquiétais encore plus pour notre propre survie, et notamment celle de Lily. Dans un tel contexte, mieux valait voir les priorités avant tout, et faire preuve d’un minimum de courage et de sang-froid si on voulait s’en sortir vivant. « Où ? Génial…attends, je vais y aller le premier, comme si ça s’effondre… » Je n’ai pas besoin de continuer ma phrase, elle avait forcément compris là où je voulais en venir. Hors de question que Lily se prenne un rocher au visage alors qu’elle se dégageait vers la sortie. « On y arrivera. Lily … » Mon regard s’attarde aussitôt sur la larme qui perle au coin de son nez. Une larme rouge vif. « Lily, tu saignes… » murmurai-je d’une voix inquiète. Mes mains attrapent pourtant ses épaules et je la force à me regarder. « On.y.arrivera. Je te laisserai pas mourir ici, pas mourir du tout d’ailleurs.  J’te promets qu’on va sortir de cette saleté de caverne, qu’on va quitter ce maudit pays et qu’ensuite je t’emmène à la plage pendant un mois, et on pourra se relaxer ensemble ok ? Oublie pas que je te dois encore des explications pour t'avoir laissé en Russie ! » ironisai-je en déposant un baiser sur son front et caressant tendrement sa joue froide. Ici, maintenant, je ne l'abandonnerai pas. Pas cette fois. Plus jamais. « Allez, tu me suis, je passe devant et dans dix minutes on est dehors. » Sur ce, je commence l’ascension entre les rochers, jetant de temps en temps un œil sous moi pour voir si la jeune femme me suivait toujours. Nous y sommes presque…


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Ps - Merci, mais pourquoi tu me fais un doigt d'honneur alors ? « Attention à la chute, ça va faire mal. » 1860159893
Le tien est trop mimi, et ce bleu ! « Attention à la chute, ça va faire mal. » 1050834305 « Attention à la chute, ça va faire mal. » 4205929361
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« Attention à la chute, ça va faire mal. »
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A mi-chemin entre l’exaspération et l’affolement, son esprit semblait aller et venir à une vitesse fulgurante entre la situation actuelle, les questions qu’il lui posait, et les tremblements qui semblaient reprendre avec plus de régularité et d’intensité, un peu comme un orage qui se rapproche doucement. Lily avait toujours tendance à tomber dans le verbiage compulsif lorsqu’elle était stressée. Difficile alors de l’interrompre, ou même de la faire taire. A croire que l’écoulement verbal l’aidait à gérer son stress, quitte à rendre fous les gens aux alentours. « Où est-ce que j’ai appris tout ça ?! A ton avis, en cours, en biologie, en jesaispasquoi ! Je me renseigne des fois sur le monde alentour tu vois ? Sur ce qu’il y a sur cette foutue terre ! Il t’a jamais servi à rien ce fichu volcan en pâte à sel qu’on avait mis des jours à construire pour le cours de science ?! Non évidemment, monsieur était trop occupé à jouer avec le ketchup qui servait de lave … » A présent il ne devait même plus l’écouter. Elle-même ne contrôlait pas ce qu’elle disait, trop occupée à réfléchir en même temps que ses lèvres ne cessaient de faire des sons. « Evidemment comme du poulet ! Comme un putain de pilon carbonisé ! On va se retrouver fossilisés et carbonisés… Et sans t’offenser, le délire Pompéi et statues de cendres c’est pas trop ma perspective d’avenir ! » Instinctivement, suivant ses indications sans trop broncher en sachant pertinemment au fond que ses biceps ne pouvaient pas trop rivaliser dans les circonstances actuelles, elle l’aida malgré tout à déplacer le rocher qui leur bouchait la sortie. Enfin un filet de lumière transparaissait ! Enfin ! Mais l’air au dehors avait l’air plus chargé de poussière encore que l’intérieur de ce trou. Inquiète malgré tout, prenant son courage à deux mains, elle le dévisagea lorsqu’il tenta de la rassurer, promettant encore des choses qu’il ne tiendrait pas. Il devenait vraiment bon à ce jeu. Avec un aplomb désarmant qui indiquait qu’elle était sérieuse, son regard parut un instant moins agité, plus profond. « Sachka. Je n’ai pas peur de mourir. » Et c’était vrai. Il ignorait ce qu’elle était devenue depuis plusieurs années. Et elle avait changé. Sa vision de l’existence aussi. Elle était plus forte aujourd’hui que jamais. Néanmoins elle ajouta, tandis qu’il se hissait le premier dans l’interstice. « Mais je vivrais assez pour te botter les fesses, sois en sûr. » Une petite touche d’humour dans une situation proche du désespoir, tandis qu’elle le suivait de près dans l’ascension. Une fois qu’il fut dehors, elle entendit un grondement, plus fort et caverneux que les autres. Venant de … Sous ses pieds. Une seconde plus tard elle comprit que les pierres commençaient à se dérober sous ses pieds. Poussant un cri de frayeur, elle eut juste le temps de rattraper le jeune homme par les épaules pour ne pas retomber au fond du trou et se faire écraser. A bout de nerfs et de souffle, contente enfin de se trouver à l’extérieur, ce n’est que lorsqu’elle vit cette obscurité autour d’eux qu’elle regretta presque ce trou obscur. « On dirait que la terre est entrain de crier d’agonie. » Un murmure, qui se perdit dans un nouveau grondement, et  une nouvelle secousse. Avant que sa main ne se referme autour de celle de Sachka, pour ne pas qu’ils se perdent en route. « Vite, faut rejoindre la ville ». Mais elle était à plusieurs kilomètres à pieds, et elle n’était pas sure de tenir en courant jusque-là bas. Néanmoins poussée par l’adrénaline, elle réajusta ses tuyaux, avant de se mettre à courir en direction d’un abri potentiel. Sur le chemin, ils croisèrent d’autres coureurs : des adultes, des familles qui étaient en balades, des étudiants parfois. Il y avait même des silhouettes au sol, inconscientes, écrasées par des pierres, ou des arbres. Mais aveugles à tous ces gens, ils ne pouvaient se permettre de s’arrêter pour aider tout le monde. Continuant de courir, c’est alors qu’elle remarqua au détour d’un chemin une petite fille complètement désorientée, son doudou dans une main, les genoux et les joues en sang, entrain de pleurer. « Papá ¿!.» Criait-elle. Ils n’étaient plus très loin de la ville à présent, et elle ne pouvait pas s’arrêter. Elle préférait mourir aujourd’hui que de laisser cette enfant errer dans un chaos absolu. Lâchant brusquement la main de Sachka, elle changea de direction, allant vers la petite fille. « Chiquita, no te preocupes, vamos ayudarte. » Elle se baissa à son niveau, passant une main dans ses cheveux pour la rassurer. Mais l’enfant tremblait à présent. « Donde està tu papa ? » Intérieurement, elle ne voulait pas la brusquer, mais il fallait faire vite. Ils n’avaient pas le temps de s’attarder. « Es, es ... caído en el vientre de la tierra. » Grelota l’enfant avant de repartir dans une crise de larmes, glaçant le sang de la jeune femme qui comprit que le ventre de la terre en question, était en réalité une fissure, ou un éboulement, et que le papa en question n’avait pas dû s’en sortir. Perdant l’équilibre à cause d’une nouvelle secousse, Lily prit alors la petite fille dans ses bras, s’armant des dernières forces qu’il lui restait. «Ça va aller … Ça va aller …» répétait-elle pour essayer de s’en convaincre elle-même. « On peut pas la laisser ici, son père est tombé. » Dit-elle à Sachka enfin, mais en russe, au cas où la petite comprendrait un peu l’anglais, et comprendrait la tragédie dont elle était victime. Alors qu’ils reprenaientleur course effrénée vers un abris, ils commençaient enfin à distinguer la ville. Lily respirait à peine, probablement rouge comme une tomate. La chaos semblait être total en ville également. Tout le monde s’agitaient, beaucoup semblaient vouloir prendre la fuite. Elle-même ne savait plus où donner de la tête. Où aller ? Vers qui se tourner ? Que faire de la gamine ? Complètement désorientée elle finit par s’arrêter, ayant la tête qui tourne, n’arrivant plus à reprendre son souffle.


PS : Ohlala, j'ai toujours pensé que ce smiley levait un pouce en l'air, et pas un doigt d'honneur.  « Attention à la chute, ça va faire mal. » 166564858 Et je l'utilise tout le temps, c'te honte  :laugh:
Merci chou  « Attention à la chute, ça va faire mal. » 1839924927  



       
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« Attention à la chute, ça va faire mal. »


Les femmes et les incessants jacassements. Incapable de s’arrêter lorsqu’il le faudrait pourtant. Ceci dit, même si je n’écoutais pas un mot de ce qu’elle me racontait, cela me permettait au moins de me rendre compte de son état de santé. Si elle se taisait subitement, c’est qu’il déclinait. Une bonne chose pour mes oreilles, mais une inquiétude de plus à rajouter à tout le lot. Il y a cependant une phrase, quelques mots, que je n’oublierais pas durant cette mésaventure. Lorsqu’elle avait parlé de sa propre mort. De son absence de peur à la voir arriver. Comme quoi, bien des choses avaient changé. En bien ? Je ne saurais le dire, mais en tous cas, Lily n’était plus la petite fille fragile et naïve que j’avais connue autrefois. C’était aujourd’hui une jeune femme pleine d’assurance, qui savait ce qu’elle désirait dans la vie et visiblement, comment l’obtenir. Pour autant, prononcés dans de telles circonstances, ses propos eurent le don de me faire déglutir. J’avais peur, non pas pour moi mais pour elle. Pour ce qu’elle attendait de la vie. Avait-elle abandonné la bataille lorsque j’étais parti ? Que lui était-il arrivé pour se résigner à ce point à attendre sa propre mort ? Car à mes yeux, il ne s’agissait de rien d’autre que d’une forme de résignation. Certes, elle savait que sa maladie lui serait un jour ou l’autre fatale, mais…je n’avais pas connu cette Lily que j’avais sous les yeux. J’avais tout fait par le passé pour qu’elle oublie ce fardeau, au point parfois d’y risquer notre peau, et pourtant, j’avais l’impression que tous mes efforts venaient d’être réduits à néant par ces seuls petits mots prononcés avec désinvolture et gravité. Avait-elle tant changé ? Etait-ce de ma faute ? Tant de questions sans réponses. « Hum. » ne pus-je que murmurer en l’observant encore, le teint blême et mon sourire s’effaçant à vue d’œil. Je ne savais que dire de plus. Je n’y parvenais pas, à lui mentir, pas à elle. Pas maintenant. Pas comme ça. Pas encore. Heureusement, au bout de plusieurs minutes d’efforts désespérés, nous sommes parvenus à nous dégager. L’atmosphère à l’extérieur était aussi suffocante que dans notre ancien caveau. Plusieurs fois, je toussais pour tenter de dégager la poussière qui s’était agglutiné dans mes poumons, sans grand succès. Le ciel était nuageux, et pour ne pas améliorer les choses, les secousses devenaient de plus en plus régulières, puissantes et s’écartaient sur notre passage malgré les précautions prises. « Oui, allons-y. » Il fallait se rapprocher du centre-ville, retrouver le groupe, trouver un point de chute moins dangereux qu’ici. Encore que je n’étais pas certain de ce que nous trouverions sur place. Et si la ville avait elle aussi été dévastée par cette force de la Nature ? Sur la route, je ne pouvais m’empêcher de constater l’ampleur des dégâts. Et à mesure que nous courions pour rejoindre un abri plus sûr, mon cœur se brisait en découvrant les corps désarticulés, les visages apeurés et éteints. Les jouets des enfants qui traînaient étaient les pires et me replongeaient dans un passé que j’aurais souhaité à jamais avoir oublié. « Lil…Lily qu’est-ce que tu fais ?!! » m’exclamai-je soudainement en stoppant net lorsque sa main quitta la mienne. C’est là que je la vis. La fillette, à peine plus haute que trois pommes, dont les larmes séchées marquaient encore ses joues salies par la terre. Chagriné par ce spectacle, je ne peux plus bouger, tétanisé par la frayeur candide que je lisais dans son regard. Jusqu’à ce que mes côtes et mes poumons ne me rappellent à l’ordre. J’avais été sérieusement compressé tout à l’heure, lorsque nous étions tombés, Lily sur moi. En relevant lentement ma chemise à moitié déchirée maintenant, je fais une grimace devant les tâches bleues, tendant même sur le mauve à certains endroits. Une toux plus forte m’oblige à m’appuyer sur un tronc d’arbre presque totalement déraciné. Entre mes doigts, du sang frais, signe de lésions internes. « Génial… tout c’qui me manquait… » soufflai-je avec un sourire ironique en m’empressant d’essuyer ma main sur mon pantalon. Entre temps, Lily était revenue, portant à bout de souffle le petit corps perdu et sanglotant. Son père est mort. Je le comprends dans les yeux de sa sauveuse et inspire un grand coup pour me donner du courage. « Attends, donne-la moi. Comment tu t’appelles ? » lui demandai-je alors avec un sourire qui se voulait rassurant, caressant tendrement ses cheveux emmêlés. « Soledad. » renifla la fillette en m’observant avec des grands yeux larmoyants. « D’accord, tu comprends ce que je dis, Soledad ? » Elle parait surprise, mais finit par hocher brièvement la tête. Peut-être ne comprenait-elle pas tout, mais au moins le principal. Je m’accroupis, et lui tends aussitôt mon dos, en lui faisant signe d’y grimper. « Tu vas bien t’accrocher, d’accord ma puce ? Tu t’accroches le plus fort possible ici ! » lui montrai-je en serrant ses mains autour de mon cou. Une fois sûr que l’enfant était bien calé sur mon dos, je passe mes bras sous ses fesses pour un meilleur appui, et jette un œil en direction de Lily. Espérons que sa mère soit encore en vie, sa mère ou quelqu’un de sa famille…

Peu à peu, la ville nous ouvre ses portes. Je distingue en contrebas une masse de réfugiés, comme nous. Sans doute l’attroupement était-il dû à la tente que je voyais dresser plus loin. La couleur blanche me fait dire qu’elle n’a pas été montée avant les secousses auquel cas, elle aurait été noire et plus abîmée à l’heure actuelle. C’était sûrement un chapiteau que les autorités ont fait monter pour les rescapés, peut-être même y’avait-il de quoi se faire soigner à l’intérieur… « Mosieur… mosieur… ! » entendis-je à mon oreille alors que mon esprit était ailleurs. « Quoi ? Quoi, qué paso Soledad ? » Est-ce que je lui aurais fait mal inconsciemment ? « C’est la madame…enferma enferma ! » répéta l’enfant alors que je fronçais les sourcils sans comprendre. « Lily ? » Depuis quand la jeune femme n’était-elle plus à côté de moi ? Soudain, je l’aperçois, à trois mètres derrière nous, rouge, en âge, visiblement exténuée. « LILY ! » criai-je les yeux agrandis par la panique. « Soledad, tu restes là d’accord ? » Sans même attendre une réponse de la part de l’enfant, je me précipite vers mon amie d’enfance, ressentant à nouveau des tiraillements aïgues dans ma poitrine. « Lily, regarde-moi ! Respire…Lily ! » Je la voyais absente, totalement déphasée avec la réalité. Sans doute trop faible pour m’entendre ou m’écouter. « Soledad, tu peux courir ? » Courir comment ça se dit en espagnol ? … Nemo m’en a parlé une fois c’est…c’est… « Corridar …vers…là-bas… » en lui montrant les gens du doigt. Heureusement, je n’ai pas eu besoin de me répéter. Elle a compris. Et a filé comme l’éclair. Je prie déjà pour qu’en chemin, une autre secousse ne vienne pas nous ensevelir, ni elle ni nous. « Tiens bon Lily, les secours arrivent…reste consciente… » soufflai-je à son oreille en la prenant dans mes bras et en commençant malgré la douleur qui, cette fois, martyrisait mes côtes, à avancer jusqu’à la ville.


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Ps - Hum, c'est vrai que quand on regarde bien... ça peut porter à confusion hein  « Attention à la chute, ça va faire mal. » 1616978029  C'est p'têt toi qui as raison, va savoir  :yell3:
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Les muscles de son corps remercièrent Sachka lorsqu’il prit l’initiative de mettre la petite sur ses épaules. Elle avait déjà du mal à maîtriser le propre poids de son corps, il n’était jusqu’alors pas forcément utile d’en rajouter une couche. Mais jamais ô grand jamais elle n’aurait laissé cette petite toute seule. Quitte à y laisser sa peau, cela lui était égal. Aucun enfant ne méritait d’être esseulé, aucun enfant ne devrait avoir à vivre la mort de ses parents, et encore moins à mourir seul dans la fleur de l’âge. Soledad. C’est ainsi qu’elle se prénommait. Elle se souviendrait de cette petite aux yeux sombres probablement toute sa vie. Elle dont le prénom incarnait la lumière, avait une connotation luminescente, et qui pourtant avait incarné la tristesse et la désolation dans toute sa noirceur. Plus préoccupée par le sort de cette petite que par autre chose, Lily ne s’était pas aperçue qu’elle respirait à peine. Que sa bouteille d’oxygène ne lui en délivrait plus suffisamment par rapport au rythme effréné dans lequel ils étaient bercés depuis plus d’une heure. Aussi ne sentit-elle-même pas les fourmillements envahir tout son corps. Juste avant de sombrer, elle crut apercevoir le monde autour d’elle au ralenti. Tous couraient, s’agitaient, criaient, cherchaient leurs proches. Elle voyait le dos de Sachka, et de Soledad s’éloigner de plus en plus. Dans sa tête, elle avait l’impression de les suivre, mais ce n’était pas le cas. Peu à peu sourde à tout ce vacarme, elle n’entendait que les battements de son cœur qui reprenaient un rythme régulier, quittant l’allure impossible auquel il palpitait jusqu’alors. Sauf qu’au lieu de se stabiliser, devant le manque d’air propulsé, il commença à ralentir. Sa vue se troubla. Et après, ce fut le trou noir. Lily ne voyait rien, tout lui semblait fourmillements. Elle entendit une voix au loin dans sa conscience qui la rappelait, et peut-être à ce moment-là murmura-t-elle quelque chose. Un prénom. Sauf que ce n’était peut-être pas celui escompté. « Wolf ... Wolfgang ? » avait-elle semblé respirer, avant de perdre une totale conscience de la réalité.

Sur le chemin les secours affluaient, mais sans forcément vouloir s’arrêter pour prendre le temps de s’occuper d’eux. Il fallut qu’un homme, certainement chilien aux vues de son faciès et de l’espagnol typé qu’il parlait vienne à leur rencontre. Il avait un stéthoscope autour du coup, mais pourtant portait une tenue de civile. Probablement un médecin local qui avait été interrompu dans ses consultations pour faire face à l’affluence des âmes en détresse. Parlant à une vitesse fulgurante à Sachka (il n’avait pas dû comprendre tout), le fait est qu’elle se retrouva bientôt allongée sur le sol, le médecin commençant à palper son cou. « La respiration est coupée. » dit-il dans un anglais pas franchement correct avant de commencer à lui faire un massage cardiaque, alternant les pressions sur le torse et le bouche à bouche. « Poussière … Poussière dans ses poumons. Il faut la faire sortir. Tenez ses épaules. » Et alors, dans un geste impressionnant il mit ses mains à plat et commença à lui frapper le sternum, de plus en plus fort, comme s’il la battait, alors qu’en réalité, c’était seulement pour forcer le rejet. D’un seul coup, après un coup plus fort que les autres, la jeune femme se redressa d’un seul coup avec force, reprenant conscience de la façon la plus violente qui soit en vomissant, non pas ce qu’elle avait dans l’estomac, mais un mélange de sang, de glaires, et de poussière noire qui s’étaient accumulés dans ses poumons (glamour hein ?). Les yeux en larmes à cause de la douleur, pouvant enfin reprendre une respiration à peu près normal, son poult sembla reprendre de la vigueur, même si son corps retomba quelques instants en arrière en prenant appui sur Sachka. « Ça devrait aller maintenant … Eloignez-vous le plus possible d’ici. » Elle n’eut même pas le temps de le remercier qu’il avait déjà fait un signe entendu de la tête à Sachka, lui conseillant de re-procéder de la même façon si jamais cela se reproduisait. Lily quant à elle, avait l’impression d’être descendue au centre de la terre et d’être remontée ensuite, et ce, en une fraction de secondes. Et pourtant, tout ce qu’elle trouva à dire fut : « T’as une mine affreuse. » avant de sourire faiblement, d’essuyer ses lèvres dont perlait un léger filet de sang avec le revers de sa main, et de se sentir un brin gênée. « Où … Où est la petite ? » lui demanda-t-elle avec un brin d’affolement alors qu’elle se hissait fébrilement sur ses jambes. Et c’est alors qu’ils se relevaient qu’elle vit la mine déconfite de Sachka, dont une tâche de sang grandissait sous son tee-shirt. « T’es blessé ? Fais moi voir ça ! » Inquiète, elle s’avança instinctivement, se demandant quelle était la gravité de sa blessure.



PS : Mystère et boule de gum :hum:


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Tout en m’inquiétant –paniquant presque – à la vue de Lily, étendue sur le sol, à demi inconsciente, mes sourcils se froncèrent très légèrement à l’entente du prénom qu’elle venait de formuler. Il était clair que mon second prénom n’était pas Wolfgang, je n’étais ni autrichien, ni allemand, alors qui était-ce ? Non pas que l’information soit très importante dans le contexte présent, mais j’étais curieux de nature. Si elle avait appelé cet homme, il devait y avoir une bonne raison. Heureusement, la petite avait fait du bon boulot. Nous n’avions pas attendu dix minutes qu’un homme à l’allure d’un paysan mais visiblement très cultivé se pencha bientôt sur le corps inerte de Lily, me demandant sans que je comprenne, dans sa langue natale, de reculer afin qu’il la consulte. Passant une main dans ma tignasse rousse, je remerciais la petite qui s’éloignait semble-t-il avec quelqu’un de sa famille avec un sourire reconnaissant, avant de me retourner vers mon amie, toujours inconsciente. FUCK Lily, tu vas ouvrir les yeux oui ou merde ! « Sans blague. Et vous avez fait combien d’années de médecine pour reconnaître un arrêt respiratoire ?! » répliquai-je du tac au tac. La peur me rendait mauvais, je n’y pouvais rien. D’autant que le médecin n’avait pas cherché à me prouver sa science mais bien à me donner des renseignements sur son état, comme un enseignant expliquait à ses élèves le pourquoi du comment. Mais moi, tout ce que je voyais, et qui commençait sérieusement à me faire flipper, était que mon amie d’enfance ne bougeait plus, que je ne pouvais rien y faire, et que j’allais bientôt crever moi aussi si je ne me calmais pas un tant soit peu. « Quoi ? Oui désolé…ses épaules…ok… comme ça ? » articulai-je en déglutissant, appuyant fermement quoique sans essayer de forcer sur les épaules de Lily, le souffle de plus en plus court. « Qu-qu’est-ce que vous faîtes ? NON MAIS ARRETEZ, VOUS ETES MALADE OU QUOI ?!! » hurlai-je alors que deux coups de poings venaient de s’abattre sur la cage thoracique de Lily. D’un bond, j’étais accroché à la gorge du médecin, menaçant de lui casser la g*** en langage visuel s’il recommençait à la …frapper ? « No te preoccupes…ça va ça va…je sais ce que je fais…calme-toi. » répondit pourtant l’homme de science en tapotant amicalement mon épaule pour me rassurer. Ce qui eut le don de me faire lâcher prise à partir du moment où ma réflexion me conduisit à penser qu’il savait effectivement mieux que moi quoi faire pour sauver Lily. Ce qui, cependant, ne m’empêcha pas de fermer les yeux à chaque fois qu’un coup résonnait contre son sternum. Mordant ma lèvre jusqu’au sang en priant les cieux de me ramener Lily, c’est dans un ultime sursaut que la jeune femme ouvrit les yeux, et la bouche presque immédiatement, pour cracher plusieurs bouffées de fumée noire. « Lily…Lily, ça va ? » lâchai-je sur un ton suppliant en m’apprêtant déjà à la prendre dans mes bras. M’éloigner, me demandait le médecin ? Pourquoi faire ? Si tu crois que je vais l’abandonner ici, tu rêves ?! A peine trois pas de côté, et encore, mais je ne la quittais pas des yeux. Ni lui, d’ailleurs. « Tu t’es pas r’gardée. » Au moins avait-elle conservé son sens du détail et de l’humour. Rassuré quoique toujours inquiet – tant qu’on ne quitterait pas ce pays de malheur, je serais inquiet, autant le savoir- je lui offris un sourire soulagé avant de lui montrer l’entrée du village du menton. « Partie. Avec une femme qui devait être sa mère. Elle t’a sauvé la vie. Et toi la sienne, je crois que vous vous oublierez jamais toutes les deux. » soufflai-je, conquis, avant qu’une violente quinte de toux ne m’oblige à m’asseoir précipitamment sur un rocher situé à quelques pas. « Quoi ? Non, ça c’est rien, ça va. CA VA j’te dis ! » m’exclamai-je en repoussant sa main qui s’apprêtait à soulever mon tee-shirt. Cri qui eut le don de me faire tousser encore plus fort, tandis que le sang giclait à nouveau entre mes doigts. « Fais ch*** ! » Jetant un coup d’œil au médecin, puis à Lily, je finis par pousser un énième soupir, d’humeur mauvaise, avant de prendre la décision de le laisser me consulter. Il en mourrait d’envie, visiblement. Et je n’aurais pas la paix tant que Lily ne serait pas tranquille sur mon état. « Multiples fractures…hémorragie interne… » entendis-je sans en comprendre un traître mot. « Tu vois, tout va bien. J’ai juste besoin de repos, comme toi d’ailleurs. » lui expliquai-je en tentant de me relever, aussitôt rattrapé par la main mine de rien solide et ferme, de note médecin attitré. « Non, vous êtes gravement blessé. Vous devez me suivre au campement, tous les deux. Là-bas, je pourrais mieux vous soigner. » ‘tin, mais ils arrêtaient jamais dans ce pays ou quoi ? « Me soigner de quoi ? J’ME SENS BIEN, J’VOUS DIS ! » hurlai-je dans l’oreille du docteur en le repoussant, agacé, pour aller placer mon bras autour de la taille de mon amie. Ce que j'ai horreur qu'on me traite comme un gosse de 6 ans ! « Par contre, Lily, faudrait la consulter à nouveau, juste au cas où. D’toutes façons, je suppose que votre campement là, c’est l’endroit le plus sûr de l’île non ?! Bah allons-y ! On retrouvera probablement tout le groupe, profs et étudiants, là-bas. » argumentai-je à l’attention de Lily en grimaçant alors que mes côtes subissaient un nouveau contrecoup.

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Doucement, elle reprend ses esprits. Elle ne se rendait pas encore compte des conséquences des dernières heures. A vrai dire, elle ne s’en préoccupait pas. Lily avait toujours porté plus d’attention à préserver la vie d’autrui que la sienne, la jugeant de toute façon trop fragile et incertaine pour être digne d’intérêt. Pendant quelques heures, elle avait décidé de mettre la rancœur qu’elle éprouvait pour Sachka de côté. Et s’il lui faudrait du temps pour lui pardonner, et lui faire de nouveau pleinement confiance, elle était au fond soulagée de voir qu’il allait bien. Qu’elle fasse ou non partie de sa vie, après, cela n’avait pas d’importance. Présente, mais régissant pourtant avec un temps de retard aux réactions peut-être un peu … Abusives du jeune homme, elle rassemblait ses idées, déglutissant à intervalle régulier en prenant le temps de prendre une lampée d’eau dans la gourde située dans son sac à dos. La petite allait bien. Lui aussi – enfin plus ou moins -, c’était l’essentiel. Complètement sourde aux protestations de Sachka lorsque ses doigts s’avancèrent prudemment de son tee-shirt ensanglanté, ses traits se raidirent. Il était bien amoché, mais cela semblait être plus interne qu’externe, ce qui ne présageait rien de bon. « Arrête de faire le gamin ! » protesta-t-elle, en colère face à son comportement de déni. Mieux valait ne pas trop la contrarier maintenant. « Sachka Alekseievi Gretchko !! Tu vas arrêter de geindre et écouter cet homme, qui dit que tu as besoin de soins, là-bas ! » Elle lui donna une petite tape sur le haut du crâne, un peu comme l’aurait fait une maman mécontente envers son garnement, avant de passer son bras autour de son épaule pour le soutenir un peu tandis qu’ils marchaient.

Quelques minutes plus tard, ils rejoignaient le camp de rescapés. Une infirmière examina brièvement Sachka, et, jugeant qu’il s’agissait d’un cas secondaire par rapport à d’autres qui étaient amenés en masse, leur demanda d’aller patienter dans un coin. Elle avait confié à Lily un bandage, à entourer avec précaution autour des côtes du jeune homme pour leur faire un maintien en attendant qu’il reçoive des soins plus appropriés. C’est donc par terre, dans la cohue, qu’ils durent aller s’asseoir contre un mur, muni chacun d’une bouteille d’eau et de leur courage dans ce chaos ambulant. Aidant Sachka à s’asseoir sans encombre, s’armant de la bande comme s’il s’agissait d’une mission commando, elle s’agenouilla en face de lui. « Je vais remonter un peu ton tee-shirt pour mettre la bande … Tu crois que tu vas réussir à soulever un peu les bras ? » dit-elle en grimaçant. Il était blanc comme un linge. Et ses lèvres, légèrement bleutées, ne présageaient rien de bon. « L’infirmière m’a dit de serrer pour ne pas que tes cotes bougent davantage le temps qu’ils puissent s’occuper de toi. » Et vu son caractère de cochon, jouer les infirmières de secours n’allait pas être une partie de plaisir. « T’es blanc comme un cul de bébé malade. Reste avec moi hein. » dit –elle avec un brin d’humour prudent, au fond terrifiée à l’idée qu’il perde connaissance au milieu de cette cohue. « Tiens, pensons à des choses agréables … Hmmm … Tu te souviens quand on avait teint en rose le caniche de la concierge ? » En même temps, ses doigts fins décollaient tout doucement son tee-shirt, le tirant légèrement vers le haut pour pouvoir dérouler une bande serrée en dessous tout autour de ses cotes.



       
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