Soirée entre copines. Et ce soir, comme hier soir et avant hier soir, je compte bien rentrer la tête à l'envers. Je suis plus enceinte et j'en ai plus rien à foutre de tout ça. Cole est avec une autre et il ne la quittera pas pour faire plaisir à sa petite maman. Ça me tue, ça me dégoûte, ça me fait gerber mais j'y peux quoi hein ? J'y peux rien ! Je suis à mon quatrième Mojito et ma tête commence à tourner. Oui, le rhume ça ne me réussit pas vraiment mais je m'en fiche pas mal. Mon amie me raconte une vieille blague et j'éclate de rire, tombant presque de ma chaise haute. Je me rattrape in extremis et repars dans un fou-rire incontrôlable. Heureusement que j'ai été aux toilettes y a dix minutes sinon je me serais fais pipi dessus bien comme il faut ! Il est tard, genre deux heures du matin, et je finis mon verre. " Putain, j'vais jamais réussir à retrouver ma chambre ! " Je regarde partout autour de moi et aucun étudiant ne m'intéresse. En même temps, il n'y a que Cole qui m'intéresse alors partant de là... Je soupire et pose ma main sur le poignet de mon amie. " T'es encore moins fraiche que moi meuf, j'te veux pas dans mon lit, tu vas vomir sur Athena " Je repars dans un léger rire avant de fermer les yeux quelques secondes. Ça tourne beaucoup, vraiment très beaucoup. " J'vais appeler Clay ! Mon sauveuuuuur ! Puis il pourra me montrer comment on met un préservatif " J'éclate de rire une nouvelle fois, écrase un baiser sur la joue de mon amie et sors mon portable en me dirigeant vers le hall. J'espère qu'il dort pas le papi !
Dans mes mains parfaitement manucurées se trouve un cocktail alcoolisé, à la première gorgée, je me suis faite cette réflexion idiote mais vrai, je l'aurai mieux confectionné moi-même mon verre, mais peu importe, je continue de le siroter, n'étant pas une couche tôt au vue de mon métier, j'ai délaissé la couche de celui qui partage avec moi ces vacances mais aussi non-officiellement ma vie. Sans me préoccuper de ce serveur incompétent qui semble me concéder un peu trop d'intérêt, mes prunelles papillonnent sur les groupes d'étudiants sans m'étonner du fait qu'il semblerait que la soirée vient tout juste de commencer. Et non loin de moi, se trouve une jeune fille dont il me paraît reconnaître les traits, évidemment, en temps normal, je ne l'aurai sûrement pas remarquée, mais il faut avouer qu'elle et ses amies ne sont pas des plus discrètes. " Putain, j'vais jamais réussir à retrouver ma chambre ! " J'en lève directement les yeux au ciel, me permettant cette pensée déplacée, qui dit que lorsqu'on ne sait pas boire, on s'abstient. Faut croire qu'ils n'y comprennent vraiment rien, les gamins. « Le spring break ... » Le serveur, qui récupère mon attention, choisit d'opter pour la lassitude face à la fille et son attitude. Alors en le regardant quelque peu, je lui sers un sourire surfait, tandis que je réfléchis encore en quoi cette étudiante peut me dire quelque chose. Persuadée de l'avoir déjà rencontrée, croisée, ou juste aperçue, mais je n'oublie les visages que très rarement, alors je sais que de mes réflexions va en résulter un dénouement. « Heureusement on n'y trouve pas que des étudiantes en manque. » Mes paupières plissées, je l'observe en tentant de comprendre ce qu'il est en train d'insinuer, peut-être que j'ai plus de classe, si bien que je ne lui en trouve aucune. Je pourrai, si je voulais, le trouver charment, avec ses yeux trop bleus, ses cheveux quelque peu longuets, ondulés, son teint halé. Ce serait une possibilité, si je n'étais pas déjà autant amourachée qu'enchaînée. Mes lèvres s'amusent sur le bord de mon verre, le provoquent en de lascifs mouvements, je le cherche en un regard, quand soudain ça me revient … C'est avec Dean que je l'ai déjà croisée. Avec Clay que j'en ai parlé. " J'vais appeler Clay ! Mon sauveuuuuur ! Puis il pourra me montrer comment on met un préservatif " Parlant du loup, j'en fige le moindre de mes gestes, avant d'incliner la tête sur le côté. Et la voyant partir, je réalise que la pochtronne du soir est bien décidée à aller demander à mon mec, comme on place un préservatif. C'est furtif tant c'est piquant, même s'il m'a assuré que ce n'était que pour déconner, lorsque je suis tombée sur les textos qu'elle a pu lui envoyer. Donc au serveur je réponds une dernière fois « Je suis maquée. » je lui souffle en souriant, en me mettant à marcher sur les pas de la brunette, le laissant lui avec son air dépité. Avec lassitude je la regarde tituber, j'en secoue le visage, en soupirant, transcendée par plusieurs sentiments contraires, entre autres, la jalousie, en premier, et la compassion en dernier. Loin derrière tous les autres qu'on se le dise. Ca se saurait, si je savais faire preuve de pitié. Sachant que c'est à lui auquel elle pense à s'adresser lorsqu'elle est déchirée, je suis pas certaine que ça doit me rassurer. « On ne t'a jamais dit que lorsqu'on est saoule, faut pas sortir son téléphone ? » Histoire de pas dire tout et n'importe quoi, parce que ce sont des choses qui ne se réparent pas.
J'ai la tête qui tourne. Depuis le séisme, depuis que j'ai cru que j'allais claquer, clamser, passer l'arme à gauche - rien que ça oui - je redeviens la Kyla inconsciente que j'étais en revenant d'Europe. Sortir, boire, fumer, sniffer, baiser, oublier. Beaucoup de verbes du premier groupe quand j'y pense. Je souris légèrement à cette réflexion. Je suis complètement idiote mais c'était cool d'être idiote. Je ne me pose pas trop de questions, elles n'ont pas le temps de se finir que j'en ai déjà oublié le début. Je sors du bar alors que je ne marche pas franchement droit et je regrette de ne pas avoir désigné un 'Sam' au début de notre soirée. Pourtant c'est pas difficile de se retrouver dans cet hôtel. Mais là, je suis ailleurs. J'entends des pas derrière moi, alors que j'appuie sur la touche 3 de mon téléphone, raccourci clavier pour Clay. Je cligne plusieurs fois des yeux pour être sûre de ne pas appeler un mauvais numéro, pour ne pas appeler Declan qui est resté coincé à Cambridge. Je crois qu'il me tuerait si je faisais un tel truc ! Ouuuh, attention Kyla. La voix - qui doit aller avec les pas que j'ai entendu - me fait sursauter et je me retourne. Je fronce les sourcils quand je croise son regard avant de soupirer légèrement. " Qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est quand on est bourré qu'on dit ce qu'on pense alors t'sais quoi, quoi que je dise, je regretterais rien " Soufflais-je en regardant mon portable. Non mais oh, je fais ce que je veux ! Je grogne légèrement, incapable d'appuyer sur une touche de mon clavier tactile. " Bon et tu veux quoi mamie ? " Grognais-je en rangeant mon portable dans la poche de mon short, dépassant bien plus qu'il n'est enfoncé. Je me masse les tempes et soupire fortement. " Un autre conseil de grand-mère à me dispenser ? " C'est une prof, une jeune femme en vacances ou quoi ? Puis qu'est-ce qu'elle vient me casser les bonbons, je veux mon lit là et rien d'autres.
Balancer que Clay est l'homme qui partage ma vie serait assurément, une mauvaise idée, au vu des risques que comprend ma relation. Mais pour le coup, face à cette gamine, je sais pertinemment que ce n'est pas à envisager, puisqu'il m'a expliqué, que c'est avec Cole qu'elle aime s'amuser, le même sobriquet qui a mon fiancé est lié. Alors je dois me retenir, pour ne pas exploser, pas sortir les griffes et lui faire part du fait irréfutable que c'est loin de lui, qu'elle doit se tenir, sous peine de s'en trouver briser. Je ne suis pas du genre à adorer les crêpages de chignons, préfère de beaucoup les paroles blessantes aux actions, mais si on convoite trop ce qui m'appartient, je pense relever de ce qui s'approche le plus du malin. J'opte donc pour une attitude doucereuse, pour quelque chose de plus posé, lui affirmant que prendre son téléphone serait une mauvaise idée. " Qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est quand on est bourré qu'on dit ce qu'on pense alors t'sais quoi, quoi que je dise, je regretterais rien " Là, j'en grince des dents. Alors quand t'es bourrée, tu penses à mon mec ? Intéressant. Va falloir que j'ai une nouvelle discussion avec lui à ce sujet, et cette fois, je jure que je ne me laisserai pas distraire par l'attrait de nos draps partagés. Pour me convaincre qu'elle ne veut pas de lui, il va devoir batailler. Elle titube encore et galère sur son smartphone, au moins au sein du springbreak, dans son attitude, il n'y a rien qui détonne. " Bon et tu veux quoi mamie ? " Sur le fil de mes pensées, j'en perds quelque peu de ma contenance, non pas à cause de la stupidité de ses mots, mais plutôt au sujet de leur relation, prise par la jalousie, putain. Elle finit par ranger son téléphone, et étrangement j'approuve son action. " Un autre conseil de grand-mère à me dispenser ? " Je jure que je dois prendre sur moi pour ne pas la chopper par le bras et la trainer loin de là, comme une enfant de maternelle à qui on doit tout apprendre. « Calme tes grands chevaux, tu veux ? » Je lui dis exaspérée. Je vais le regretter, je le sais, je les regrette à chaque fois mes élans de bonté. Et presque, je suis en colère contre Clay, persuadée que c'est à cause de lui que je me perds si souvent à changer. « Je n'ai rien dit sur ton attitude de gamine débauchée. » Donc le mamie était en trop, cela va de soi. J'essaie du mieux que je le peux de ne pas faire dans trop de méchanceté, et bon sang, ce que c'est compliqué. D'une parce que cette histoire de préservatif me tape sur le système, mais aussi parce qu'il semble tenir à elle comme à une petite sœur, alors je sais que je vais devoir l'accepter. « Je connais des gens qui tiennent à toi, alors ta gueule et dis moi où se trouve ta chambre. » Que je puisse t'y raccompagner, et leur assurer que je n'ai pas laissé la petite Kyla sans protection en pleine dépravation.
Calmer mes grands quoi ? Non mais elle est prof celle là ou bien ? Je lève les yeux au ciel et ça me fait presque tourner de l'oeil genre, pour de vrai. C'est dur de marcher - et même de tenir debout - sur ces talons. Je pose ma main contre le mur et enlève ma chaussure droite puis la gauche. Je descends d'un étage mais je m'en fiche pas mal, c'est clairement pas la taille qui compte puis... Je sais me battre ! Puis je ris légèrement. " Ah ouai ? Et t'es venue me parler pour quoi au juste ? Garder tes conseils pour toi ? Non, je crois pas " tu m'auras pas mamie ! J'ai bu, j'suis ivre mais pas à ce point. Enfin si, clairement, je ne sais plus ce qu'elle m'a dit y a deux minutes mais je sais qu'elle s'est mêlée de mes affaires et pas des siennes. Je l'écoute et croise les bras au niveau de ma poitrine. " Ah ouai tu connais des gens qui tiennent à moi ? Je connais pas de vieux moi, désolée " Vas-y, rajoutes en une couche Kyla. " Ou alors me dire que des gens tiennent à moi c'est ta façon de m'amadouer pour que je te ramène dans ma piaule et qu'on fasse des cochonneries " Je la regarde de haut en bas. Oui bah je serai partante pour ça tiens, étonnement. Tout, tout ce qu'elle veut, tout ce qu'ils veulent pour me faire sortir Cole de la tête. On a recouché ensemble deux fois alors qu'on devrait pas... Il va être vert quand il va apprendre que je ne suis pas enceinte et qu'on s'est envoyé en l'air sans rien. Quand je dis que j'ai besoin d'aide. Je sors mon portable de ma poche et lui tends. " Appelle Clay s'teu plait. Raccourci numéro 3 " J'veux pas d'elle, je peux pas lui faire confiance et je suis sûre que Clay me dira que j'ai bien agis. Quoi que, je viens de lui donner mon téléphone où il y a toute ma vie dessus... " Je crois je suis au 4è sinon " Je crois. C'est bien là où sont les apparts ? Je crois ouai, ouai c'est ça !
Et quand elle lève les yeux au ciel, je devine parfaitement qu'elle n'est pas en état de comprendre réellement quoi que ce soit. Bordel, j'aurai du rester dans ma chambre, avec Clay, au moins, au moment où son téléphone aurait sonné, j'aurai juste dit à cette gosse d'aller se coucher, et surtout, putain, de le lâcher. Avec lassitude, je l'observe retirer ses chaussures, et j'en soupire même … " Ah ouai ? Et t'es venue me parler pour quoi au juste ? Garder tes conseils pour toi ? Non, je crois pas " Pourtant, c'est le cas … Je n'ai rien à dire sur ton attitude, puisque dans le fond, je ne te connais pas. Je sais juste que lui m'en voudrait, et que c'est pour cette raison que je le fais. Même si bon sang, elle est inconsciente de se comporter comme ça en plein springbreak, elle cherche quoi ? Le viol ? C'est bien parti, qu'elle ne s'inquiète pas. Alors je ne préfère pas lui répondre, au sujet de ses conseils factices, et reviens sur le fait que si je suis là, c'est parce que j'en connais deux qui me pardonneraient pas de t'avoir laissé là. " Ah ouai tu connais des gens qui tiennent à moi ? Je connais pas de vieux moi, désolée " Il est vrai que je ne pensais pas faire aussi vieille que cela, puis après tout il y a quoi, six ans entre nous ? C'est n'importe quoi, et franchement, j'avoue qu'elle tape sur mon système nerveux avec ça. Non pas parce que j'en suis vexée, non, juste parce que c'est répétitif souhait. " Ou alors me dire que des gens tiennent à moi c'est ta façon de m'amadouer pour que je te ramène dans ma piaule et qu'on fasse des cochonneries " Et là voilà en train de me mater. J'en reste quelques secondes scotchée. Je croyais que c'était les hommes qui lui plaisait, d'ailleurs, le premier sur sa liste est censé être l'ami de mon fiancée. Et si j'osais je penserai que le second est Clay, même si l'idée qu'il se tape une petite fille me donne envie de gerber. C'est donc en riant de moitié, que je me permets. « Je ne suis pas certaine que tu puisses me combler. » Sous-entendant que moi je saurai le faire parfaitement. Après tout, avec une fille, je l'ai déjà fait, mais c'est une toute autre histoire qu'ici n'est pas d'actualité. Là voilà encore en train de se dépatouiller avec son téléphone, et j'en lève, surement une énième fois, mes yeux au ciel, sauf qu'elle me le tend, me surprends. " Appelle Clay s'teu plait. Raccourci numéro 3 " Putain mais elle a que lui en bouche ou quoi ? Ca me gonfle là. Alors même si c'est déconseillé, même si je sais que je devrai me taire, il y a cette jalousie possessive qui parle pour moi au moment où je m'entends prononcer. « Justement, c'est lui que je connais. » Sans pour autant lui préciser la nature de ma relation avec l'intéressé. « Et ton cousin. » Pour peu, elle ne se souviendra que de ça, après tout, elle est déchirée, donc c'est tout à fait plausible. " Je crois je suis au 4è sinon " Enfin. J'en range son téléphone dans ma poche, et m'approche d'elle pour de bon. « Allez. » Que je lui dis, en foutant son bras autour de mes épaules, afin de l'aider à marcher. « Tu pues l'alcool, faudra penser à te foutre sous la douche à un moment donné. » Je me permets de lui préciser. « Fais pas chier, sérieux, avance. » Non parce que je vois pas ce qu'on pourrait faire d'autre là. « Et si la gamine pouvait éviter de me vomir dessus, j'apprécierai, ok ? »
Quand elle me dit que je n'aurais pas ce qu'il faut pour la combler, je lève les yeux au ciel. " Tu serai ni la première, ni la dernière à me dire ça et à finir subjuguer. Et à en redemander " Avouais-je en riant légèrement. Peut-on parler de ces conquêtes féminines que j'ai enchaîné et qui pensaient ne jamais pouvoir recevoir de plaisir venant d'une femme ? Et celles qui se croient meilleures que les autres ? Baliverne. Faut arrêter de rêver deux minutes dans la journée les nanas. Enfin, je pense que j'ai surtout affaire à une hétéro à la con qui croit qu'il n'y a que le macaroni d'un homme qui peut la satisfaire. J'ai arrêté de croire ça il y a longtemps, très longtemps... Bien que je me contenterais de Cole sans hésitation en fait, si j'avais le choix. Je ne sais pas pourquoi mais je ne lui fais pas confiance. Je veux Clay, je sais qu'il ne me fera aucun mal lui et puis, il a l'habitude de venir à mon secours. J'ai encore tirer l'alarme y a pas longtemps, le prévenant du retour de Dimitri dans ma vie. Je la regarde de haut en bas, perplexe, et finis par baisser les armes. Si elle voulait m'attaquer, elle l'aurait fait. Sans compter le fait qu'elle pourrait faire croire à tout le monde qu'on est un 'couple' pour la nuit en m'embrassant, m'emmenant dans sa chambre et... couic. J'arque un sourcil quand elle me dit qu'elle connait Clay... Et Dean. Ah ouai, je connais des vieux en fait. " Bah amène moi à Clay alors ! " Pas Dean. Avec les problèmes qu'il a et la soufflante que je lui ai donné la dernière fois que je l'ai vu, autant éviter tout contact avec lui, oui oui, rien que ça... Je soupire et finis par capituler. Je sais pas pourquoi mais je sens que j'arriverais pas à me débarrasser d'elle ni à croiser Clay. Il ne vaut peut être mieux pas à vrai dire. Je sais pas. Je sais plus. J'ai juste envie de pioncer. Même plus de m'envoyer en l'air, j'ai abandonné cette alternative. Je soupire et lève les yeux au ciel quand elle me dit que je pue. Je l'emmerde. Je viens lui dire que son parfum pue ? Non, je crois pas. " Je prends pas de douche seule, je pourrais me noyer " Riais-je en trainant des pieds. J'ai l'air d'une pauvre gamine mais c'est pas ce que je suis après tout ? Sisi, c'est bien ça. " Oh ça va ! C'est toi qui me ralentit, t'as pas ton déambulateur avec " Crachais-je; haineuse. Oui oui, je suis comme ça moi, je suis mauvaise, très mauvaise. " Je connais mes limites, je suis pas comme ces étudiants de merde tu vois " Et l'alcool ça me sert à noyer mes problèmes mais je veux rester un minimum consciente. J'ai appris à boire. J'en ai eu des black out total avant de trouver la limite. " Et tu m'expliques pourquoi t'es là plutôt qu'avec Clay ou Dean ? " Soufflais-je en la dévisageant. Oh bordel, j'espère que mes yeux ne me jouent pas un tour et qu'il ne s'agit pas de Sally parce que là, c'est la syncope assurée. " T'es au courant que mon cousin a une copine et que Clay est en couple hein ? " Oui oui, on parle un peu. Mais je la connais pas sa meuf, à mon grand regret. Il m'en a jamais parlé, il veut pas m'en parler.
" Tu serai ni la première, ni la dernière à me dire ça et à finir subjuguer. Et à en redemander " Son rire cristallin m'insupporte tandis qu'elle me vend ses salades de fille expérimentée en matière de sexe avec tous les sexes et toutes leurs possibilités. J'en clos mes paupières et lui précise tout de même « Permets moi d'en douter. » A la limite de la défier. Chose que je ne ferai pas évidemment, puisqu'avec Clay, mais ce pourrait être drôle, ça par contre, je n'en doute pas. Mais lorsque je lui révèle finalement que je connais le flic sans pour autant préciser la nature de notre relation, elle ne perd pas de temps pour répliquer. " Bah amène moi à Clay alors ! " Je me fais alors cette foutue promesse de la baffer si elle me le redemande une nouvelle fois, parce que si ça peut être drôle dans sa tête, c'est en train d'emmerder franchement la mienne. « Je suis pas sûre qu'il apprécierait te voir dans cet état. » Sachant qu'il doit l'empêcher de faire des conneries et que là, elle est assurément en plein milieu d'une de celles là. J'en viens alors à m'approcher d'elle afin de pallier à tous risques de la voir se vautrer et lui donne un conseil, même si je pensais ne pas vouloir le faire, celui de prendre une douche, laver l'alcool duquel elle empeste à plein nez. " Je prends pas de douche seule, je pourrais me noyer " Et j'en passe ma paume sur mon visage, excédée. Honnêtement, si je pouvais me méfier d'elle avant, d'avoir une peur infime de la voir un jour se retrouver dans les draps de mon copain non officiel, à présent, c'est différent. Parce que sa bêtise est à la hauteur de son jeune âge. Et dans ses agissements, je vois bien qu'elle ne fait pas partie des femmes qu'il voudrait dans son lit. Elle n'est clairement pas à la hauteur. « C'est une proposition ? » D'une douche à deux, bien sur. A croire qu'elle veut vraiment qu'on se mette à se bouffer, sans vouloir choquer. " Oh ça va ! C'est toi qui me ralentit, t'as pas ton déambulateur avec " Elle n'en finit même pas sa phrase, et ça en devient désolant. Vraiment. « Putain, c'est donc ton seul argument ? » Ma gentillesse, elle a des limites. Elle est en train de les franchir, je le sais. « Esprit limité. » Je lui balance sur le même ton, au jeu de la haine, qu'elle fasse attention, je suis plus douée. Mon âme, c'est avec le diable que je suis en permanence en train de la négocier. " Je connais mes limites, je suis pas comme ces étudiants de merde tu vois " Bien sur, et tu vas aussi me dire que là, t'es pas déchirée ? Quoi que le débat pourrait m'intéresser, pendant un laps de temps bien déterminé. « Je vois. » Ne nous infligeons, finalement, pas ça. " Et tu m'expliques pourquoi t'es là plutôt qu'avec Clay ou Dean ? " Mais … Qu'est-ce que ça peut te foutre, dans le fond ? T'en fais pas, je te ramène, et je vais y aller le retrouver, ton « protecteur », et assurément, je vais beaucoup plus m'amuser à me perdre dans ses bras. " T'es au courant que mon cousin a une copine et que Clay est en couple hein ? " J'en soupire, avant de lui cracher un « Sans rire. » On se met finalement à marcher, en direction de l'ascenseur qui se trouve à quelques mètres de là. Toujours côte à côte, j'argumente malgré tout ce qu'elle vient de m'annoncer. « Connaitre quelqu'un ne veut pas dire vouloir se faire culbuter. » Bien qu'en soi … Les deux l'ont déjà fait, et pour un des deux, j'espère que ce sera encore le cas durant plusieurs mois. Et c'est à mon tour de rire, non pas pour ma phrase, mais pour mes pensées. C'est à vomir de savoir qu'ils m'ont touchée tous les deux, à quelques années d'écart, quand on les sait meilleurs amis, ou anciennement. Mais peu importe, mon doigt va s'écraser sur le bouton d'appel, patientant sans rien rajouter pour l'instant.
Quand t'es pas en sécurité, le meilleur moyen de s'en sortir c'est d'attaquer. Mais j'ai pas grand chose à dire sur cette grande brune, vraiment pas grand chose et ça m'énerve. À jeun, je serai surement plus virulente, je l'aurais examiné de haut en bas pour trouver le moindre défaut qu'elle tente de cacher et la descendre en flèche. Mais là, à part l'attaquer sur son âge, je ne savais plus quoi dire. Surtout qu'elle est pas si vieille que ça quoi. Elle doit avoir presque le même âge que Savannah. Enfin, si Savannah n'était pas morte bien entendu. Je soupire légèrement et grimace en sentant mon haleine. Bordel j'ai abusé ce soir, il n'y a aucun doute là dessus. Je lève les yeux au ciel quand elle doute de mes compétences en relations homosexuelles. En tout cas, lever les yeux au ciel me donne envie de vomir voire même de mourir. " Ça c'est vrai, je me ferai encore engueuler " Ronchonnais-je quand elle pointe du doigt que Clay n'apprécierait pas de me voir dans cette situation. Je l'entends déjà râler, me faire la morale et tout ce qui va avec alors qu'il n'est pas là. Et franchement, avoir la tête de Clay en tête, c'est tout sauf agréable, je préfèrerais avoir sa virilité entre les cuisses. Je ris à cette pensée et ma tête me lance. Je grimace et continue d'avancer, à trainer les pieds, la poussant encore dans ses retranchements. " Aaaaah ça t'intéresse tout d'un coup ! T'es une cochonne en fait " Lançais-je, fière comme un paon. Mais je fais moins la maligne quand elle me dit que j'ai l'esprit limité. " Il t'emmerde l'esprit limité " Vieille taupe. Mais je me retiens parce que ça serait lui donner raison. Je l'écoute et pose un bras contre l'ascenseur, collant mon front sur les murs frais alors qu'on attend l'ascenseur. Oh bordel que ça va remuer là dedans... " Ouai et ? " Lançais-je en tournant le visage vers elle. " Ce sont des amis que je ne serai pas contre m'envoyer en l'air avec tu vois. Les étudiants c'est surfait " Soufflais-je en souriant légèrement. " Enfin coucher avec mon cousin, non, ça ira " Ce serait tellement dégueulasse. L'ascenseur retentit et les portes s'ouvrent, je regarde l'intérieur de la bête et grimace. " Je vais mourir avant d'arriver au quatrième " Gloussais-je en la regardant. " T'as pas envie de te taper Clay toi ? Faut être folle pour pas avoir envie. Puis il a une copine mais vu qu'il en parle pas, ça doit pas être sérieux " Puis franchement, pour vouloir rester dans l'ombre avec un type pareil, faut être malade. Ah, dans une autre vie...
" Ça c'est vrai, je me ferai encore engueuler " Généralement quand on ne veut pas se faire engueuler, on évite de faire des conneries. M'enfin, pour ce que j'en dis. Je ne suis pas non plus un modèle de vertu. Alors je préfère ne rien répondre au sujet de mon amant, étant toujours agacée sur le fait qu'elle le connaît et qu'une fois bourrée elle passerait bien son temps à l'harceler. Et je l'écoute rire seule, m'irritant encore un peu plus avec ses manières, sans oser demander ce qu'elle peut se dire en pensée. De ce fait, puisqu'elle m'attaque sans cesse sur mon âge, je me permets de lui préciser qu'elle devrait prendre une douche en rentrant histoire de ne pas être totalement désorientée demain, mais prends l'odeur de l'alcool comme excuse, pour la piquer. On en vient à parler de cette fameuse douche, celle qui accentue son côté un peu volage, à ne pas en douter. " Aaaaah ça t'intéresse tout d'un coup ! T'es une cochonne en fait " C'est à mon tour d'en sourire pour accompagner ses dires. Elle n'imagine pas à quel point ce qu'elle dit peut être vrai. D'ailleurs, elle devrait demander à son fameux Clay, il sera capable de lui dire combien je sais être libertine en intimité. « L'expérience, qu'est-ce que tu veux. » J'argumente au sujet de ce côté coquin précédemment cité, avant d'attaquer à nouveau, sur son esprit étriqué. " Il t'emmerde l'esprit limité " Comme ça, nous sommes au moins d'accord sur un point. Le mien aussi, l'emmerde, comme elle su si bien le dire.
Nos pas nous mènent finalement jusque l'ascenseur, et ses paroles nous remettent sur le chemin de mon ex et de mon non officiellement copain. J'en lève les yeux au ciel, en soupirant. Avant de lui dire que je n'ai pas la volonté de me faire sauter par tous les mecs que je connais. Mais j'imagine qu'on diffère sur ce point, étant donné ce qu'elle s'apprête à me dire. " Ouai et ? " Y a pas cinq minutes de ça, je te demandais de la fermer, il est temps, je crois. " Ce sont des amis que je ne serai pas contre m'envoyer en l'air avec tu vois. Les étudiants c'est surfait " Pourtant je me suis laissée entendre que Cole arrivait à satisfaire tes démangeaisons. " Enfin coucher avec mon cousin, non, ça ira " Tu m'étonnes. Alors l'ascenseur arrive à notre hauteur, et j'espère que ce sera enfin le moyen de la faire se calmer, putain. " Je vais mourir avant d'arriver au quatrième " Pas sur moi, merci, ça ira. J'en râle un peu en soupirant tandis qu'elle reprend. " T'as pas envie de te taper Clay toi ? Faut être folle pour pas avoir envie. Puis il a une copine mais vu qu'il en parle pas, ça doit pas être sérieux " Si ça l'est, mais c'est compliqué. Tu devrais le savoir, étant donné, que ton cher et tendre est devenu une copie conforme de celle que je suis, celle qu'il prenait tant de plaisir à malmener. Tenter de prouver que le mariage c'est surfait. La vérité, c'est qu'il fait moins le malin à présent qu'il est coincé. Mais qu'importe je suis obligée de lui répondre, même si ça me fait clairement chier. « Ouais, mais les petites filles, c'est pas son truc. » En clair, arrêtes d'espérer, je ne risque pas de te le laisser. « Puis qui te dis que je ne l'ai pas déjà goûté ? » Et puis d'une fois, et comme tu le penses, de ce mec, on ne s'en lasse pas. « Ou plutôt, les ai pas goûtés. » Puisque c'est vrai, les deux ont déjà partagé mes draps. Un plus que l'autre, depuis presque un an déjà. Mais j'attrape sa main, et la guide à l'intérieur, espérant la voir caler son dos sur la paroi. Et de mon index je vais appuyer sur le bouton qui indique le numéro quatre afin de nous voir monter.