reainn ✽ but first alcohol.

Moi, même après la reprise des cours et la fin du Spring Break, je continue de me rendre au Lord Hobo après mes cours quand je ne dois pas me rendre à l'hôtel pour bosser. Surtout si c'est le dernier jour de la semaine; je veux profiter encore un peu. M'accorder un moment de répit, me changer les idées avant de rentrer chez moi et de me coucher. Ça c'est si je rentre chez moi à la fin de la soirée, hein. Qui sait peut-être que je vais me laisser tenter par un connard de première pour une nuit ? Hahaha, la bonne blague. Je me respecte probablement trop pour tomber dans les bras du premier venu. Bref, j'ai stationné la voiture de padre vachement bien pour une meuf qui ne possède pas de permis et j'entre à l'intérieur du bar. Y a des étudiants et d'autres gens partout. C'est vendredi, les gens profitent de leurs vies et je trouve que c'est une bonne chose. Rapidement, je retrouve mon banc habituel et je commande la même consommation ; une bière. Un regard autour de moi, je n'aperçois pas un visage familier qui me pousse à aller faire une conversation. « Merde, tu ne peux pas faire plus attention ? Ou t'es trop con pour regarder où tu marches. » Je suis directe, mes mots transpercent probablement son épiderme. Je relève la tête pour regarder la personne et je soupire. « Ah merde, pas toi ! Pourquoi t'es toujours là quand j'ai pas envie de te voir ? » Il a beau être canon ce Finn, mais il est chiant.

La fin du spring break vient de se terminer pourtant, cette année je n'ai pas participé à l'évènement. J'en avais pas spécialement envie d'aller faire un tour au Chili. Je préfère de loin aller à Cancùn me reposer pleinement. Chose que j'ai fait. Sauf, que même après la reprise des cours, je continue de me rendre au Lord Hobo. On était vendredi et, le vendredi tout est permis. Bref, j'ai stationné ma voiture sur un parking non loin du lieu présélectionner. J'entre à l'intérieur du bar. Il y a des estudiantins et d'autres personnes de Cambridge. Je me dirige vers le comptoir machinalement pour commander ma bière. Je commande toujours la même chose quand je viens ici. C'est devenu mon rituel. Une fois ma bière entre les mains, je m'aventure dans le bar pour trouver une place quand je percute une jeune femme. « Je suis probablement trop con pour savoir comment placer un pied devant l'autre. » Réplique-je ironiquement ! Si elle veut me provoquer, elle était mal tombée la petite. Réellement. Puis, quand je m'aperçois que c'est Reagan. Ça ne m'étonne même pas de la manière dont qu'elle s'adresse à-moi. « Parce que le destin à décider de t'emmerder jusqu'au bout. » Lui dis-je en souriant de plus beau. Elle a beau être séduisante, ça n'enlève pas le fait qu'elle soit ennuyeuse à souhait.

Non, je ne cherche pas à me prendre la tête avec Finn. Oui, je le cherche parce que c'est ce que nous faisons tous les deux. On se cherche puis quand on se trouve, on continue à se chercher. C'est comme ça, c'est notre signature à Finn et moi. Un peu comme Tom & Jerry bien que nous ne soyons pas dans un dessin animé. Mais si nous étions dans un dessin animé, ce serait une belle représentation de ma relation avec ce petit bonhomme. « Apprendre à mettre un pied devant toi ne t'a jamais traversé l'esprit ? » Je lui réplique même après avoir reconnu Finn et lui avoir fait comprendre que je ne suis pas forcément heureuse de le voir sur mon chemin. Et le pire est que je ne sais même pas pour quelles raisons je n'ai pas envie de le croiser. Mon regard lâche le visage de Finn pour se concentrer sur le chandail que je porte qui est légèrement trempé de sa bière. Merde, ça fait chier. « Avec toi sur mon chemin, c'est sûr que le destin veut m'emmerder. » Lâchai-je après avoir tenté de faire disparaître la tâche mouillé de sur mon vêtement. « J'adorais ce chandail, tu l'as ruiné. Tu comptes m'en racheter un ? » Ma question est sérieuse. Si c'était juste de moi, j'aurais enlever un de ses morceaux pour l'enfiler. Ah tiens, ça me donne une idée, mais je réserve celle-ci pour plus tard. Maintenant, je préfère attendre sa réponse. Il est chanceux, mes vêtements ne sont pas hors de prix et il semble être du genre à bien se faire à cette économie de merde.

Ça ne me sert à rien de me prendre le bec avec Reagan. En même temps, de se chercher est devenu un rituel avec elle. Et même si on arrive à se trouver à un moment ou un autre, on continue désespérément à se chercher. C'est assez étrange. Je vous l'accorde. C'est notre signature, notre affection l'un à l'autre. « Ce n'est pas ce que je préfère apprendre dans ma vie. » Lui réplique-je. J'aime être sarcastique avec la jeune femme. J'ai toujours été ainsi avec elle, je ne suis pas prêt à changer cela. Quand je m'aperçois qu'elle n'apprécie pas tant que ça de m'être tombé dessus. Je prends plaisir à lui dire que c'était le destin qui voulait l'emmerder. Chose qu'elle me confirme aussitôt. « Tu n'as pas toujours dit ça. » Meugla-je avec un beau sourire sur le coin de mes commissures de lèvres. J'aime la pousser à bout, de voir comment elle peut s'énerver auprès de moi. C'est un petit plaisir que j'aime m'octroyer de temps en temps. « Je n'ai pas d'argent à gaspiller pour un torchon pareil. » Je ne payerais pas ce bout de tissu. C'est hors de question. Je préfère dépenser mon argent pour de bonne cause. Celle-ci n'en était pas une. J'apporte finalement ma bière jusqu'à mes lèvres pour y boire quelques gorgées.

Roule les yeux au ciel; bien sûr que ce n'est pas ce qu'il préfère apprendre. Pourtant, il devrait apprendre, ça lui éviterait de renverser sa bière sur les personnes. En ce moment, entre Finn et moi, c'est un combat de celui qui sera plus sarcastique et je crois que ça nous amuse énormément. En tout cas, ça m'amuse. Depuis que je suis petite, j'ai la terrible habitude de répondre aux gens tout en agrémentant mes réponses d'un sarcasme que parfois, ils ne comprennent pas. Ça, ce n'est évidemment pas mon problème. J'affiche une expression de surprise sur le visage suite à ses paroles. Comment ose-t-il ? « Je ne vois pas de quoi tu veux parler. » Ce n'est pas nouveau, il le sait que je le trouve chiant. C'est un emmerdeur, mais mon emmerdeur favori. « Oh pardon, si on ne possède pas tous les mêmes moyens que toi majesté Mansfield. » Répliquai-je sarcastiquement en jetant un autre coup d’œil à ce chandail foutu de sa faute. Ça se voit que je ne possède pas les mêmes moyens que Finn et quand je peux m'acheter des vêtements, c'est parce que mon argent je l'ai récolté depuis un moment. « C'est une belle chemise que tu portes, tu me la prêtes ? Sinon, je ne crois pas pouvoir arriver à me faire payer des verres. » Parce que vous pensez sérieusement que je paie mes consommations ? Oh hell no.

Je veux bien prendre une partie de responsabilités sur la bière renversé sur Reagan. Mais, faut pas oublier que dans ce genre d'accident y a deux parties. Elle est tout aussi responsable que moi dans cet accident. Qu'elle l'accepte ou non. C'est pareil. Puis on est autant sarcastique l'un que l'autre. À croire que c'est un combat pour savoir qui est le meilleur dans ce domaine. Des fois, ça tourne au ridicule. Toutefois, je viens à voir la stupéfaction sur le visage de la jeune femme suite à mes propos. Ça me fait doucement rire de voir cette expression sur elle. « Ne fais pas ta sainte ni-touche avec moi, please. » Elle sait être chiante quand il le faut. Mais, je l'aime bien cette chiante, mine de rien. « Ce n'est pas de ma faute, si on n'est pas dans la même classe sociale. » Réponds-je avec une pointe de sarcasme. Ce n'est clairement pas de ma faute si j'ai gagné le pactole en jouant à l'euro-million y a quelques temps de cela. Avant tout ça, j'étais aussi pauvre qu'une personne habitant dans le Bronx à New York. J'ai simplement eu un coup de chance ce jour-là avec mon ticket. Sinon, je continuerais à m'habiller de la même manière que Reagan, présentement. « Écoute je te la prête ma chemise sans problème. Mais, vient pas te plaire si toutes les femmes s'affolent devant mon corps d'apollon. » Lui réplique-je sarcastiquement tout en déboutonnant ma chemise. Une fois terminée, je viens à la retirer pour laisser apparaître mon torse bien sculpté grâce à la musculation pour la donner gentiment à Reagan. Je me retrouve devant elle avec simplement mon jean comme vêtement, je viens à boire quelques gorgées de ma bière tout en ancrant mon regard séducteur dans le sien.

Quoi ? Moi, faire la sainte-nitouche ? Je suis choquée qu'il puisse penser que c'est une possibilité. Non, je joue l'ignorante, c'est ça la différence. « Je choisis d'ignorer cette remarque, c'est tout. Je ne joue pas la sainte-nitouche. » Et ça, il devrait le savoir. Ou pas. Peut-être qu'il est trop bête pour se le rappeler. Ce ne serait pas étonnant, c'est Finn. Sa réplique me choque, mais pour cette fois, je ne le laisse pas paraître. Et ça doit être de ma faute, peut-être ? Non, Reagan, ne prends même pas la peine de lui répliquer quelque chose, ses paroles n'en valent pas le coup. Je n'ai pas demandé d'être née dans la classe moyenne et mon père non plus. En vrai, je crois être la première de la famille Ashby a aller à l'université. Du côté de ma mère, c'est une autre histoire, mais de mon père : je suis la première. La fierté aussi. En même temps, je n'ai pas spécialement envie de devoir faire du trafic pour survivre et potentiellement me retrouver en prison. Bref, on s'en fout. « Please, je ne vais pas me plaindre. Je vais juste leur dire à quel point tu es horrible dans tous les sens du terme. » Vous la voyez l'auréole au-dessus de ma tête ? Non ? Moi non plus. J'prends la chemise dans mes mains en soutenant son regard de séducteur et me pinçant les lèvres. Oui, bon, je peux lui accorder ce corps de rêve. « Je... Je vais aller l'enfiler, merci idiot. » J'ai bégayé au début, c'est mal du coup je me reprends en le surnommant d'idiot. En moins de deux, je suis à la toilette pour en ressortir une minute après. À mon retour, je le vois là avec des meufs autour de lui; typique de la meuf. Je roule des yeux. « Connard, tu oses draguer les meufs alors que je viens de t'avouer que je porte ton gosse ! Comment oses-tu ? » Sur mon visage, une expression de choc, mais intérieurement je ricane machiavéliquement.

La jeune femme est une petite sainte-nitouche, c'est simplement qu'elle ne veut pas se l'avouer. Je ne peux pas lui en vouloir pour si peu, au fond. « C'est tellement petit de faire passer cela pour de l'ignorance. » Je ne mâche pas mes mots avec Reagan, comme elle ne le fait pas avec moi. Ça toujours été ainsi entre nous. Ce n'est pas aujourd'hui, que cela risque de changer. Avec du recul, je dois avouer que ma phrase sur la différence de classe sociale n'est pas exemplaire. J'aurais probablement dû me la fermer sur ce coup-là. Puisque j'étais dans la même situation que Reagan avant de gagner le pactole. J'ai simplement eu de la chance. J'aurais pu ne pas gagner en vrai. Sauf, que je préfère me la péter un peu avec l'argent qui coule à flot que d'insulter les gens fortunés. Ça serait de l'hypocrisie même et, ce n'est pas mon genre. Vraiment. « Si ça peut te faire plaisir, je t'en prie. » Quoiqu'il arrive je repartirais avec une femme en fin de soirée. Compte sur moi, darling. Bref, je défais ma chemise pour lui donner. Je continue à fixer Reagan avec mon regard de séducteur. « Tu bégayes maintenant ? » Réplique-je ironiquement parlant ! Pendant le temps qu'elle se rend au toilette pour se changer, un groupe de femmes vient à ma rencontre pour qu'on puisse discuter. Je m'amuse à draguer quelques-unes qui me semblait potable. Faut dire qu'il y en avait pas beaucoup. « T'es vraiment qu'une pétasse Ashby. » Lui dis-je en lui laissant un regard noir. Un regard qu'elle n'avait pas encore croisé jusqu'à présent. Du coup, voyant les femmes s'éloigner, je retourne vers le comptoir pour réclamer une deuxième bière. J'en ai bien besoin, puisque la soirée me semble déjà extrêmement longue.

Peut-être que c'est petit sauf que j'en ai rien à foutre. Je fais ce que je veux et je préfère jouer les ignorantes que de jouer la sainte-nitouche. Avant de me traiter de me mettre dans cette case, Finn devrait regarder toutes les filles qu'il connaît. « Tu n'as pas toujours dit ça. » Promis, c'est la dernière fois que je lui réplique quelque chose à ce sujet-là. Par contre, ce n'est pas la dernière fois que je vais utiliser ses propres mots contre lui. Loin de là. C'est plutôt jouissif de réutiliser les mots des gens contre eux et de voir leurs expressions changées. Sa chemise en main, je le laisse parler dans le vide avant de me diriger vers la toilette afin de me changer parce que contrairement à lui, je n'ai pas envie de dévoiler mon haut de corps. Bordel, j'ai l'impression de flotter dans sa chemise. Je reviens rapidement vers lui et parce que je suis détestable, je décide de faire fuir toutes les filles qui sont autour de lui. « Outch, ça fait presque mal ce que tu me dis, Mansfield. » Mais pas du tout. Il a gâché mon chandail, je lui gâche son début de soirée. Léger sourire sur le visage, je vais le rejoindre au comptoir et m'installe près de lui. « Pourquoi tu rechignes ? Elles n'étaient même pas bonnes. » Oui, parce que je suis experte dans les filles qui sont bonnes et qui ne le sont pas. Oh non. De mon point de vue, les femmes sont toutes belles. Puis, elles ne m'attirent pas plus qu'il le faut; je préfère grandement la gente masculine. « Tu sais ce que je vais faire ? Être ton bras droit et t'aider à trouver la malheureuse que tu ramèneras chez toi. Promis à elle, je ne vais pas lui dire à quel point tu es horrible; elle le constatera par elle-même. » Parce que je suis gentille.

Je suis bien d'accord que les femmes que j'ai fréquentées dans ma vie ne sont pas des exemples à suivre. Elles ont toutes leurs différences. Mais, se ressemblent pratiquement toutes à la fois. À croire que je suis attiré que par les mêmes femmes. Cela en devient relou. « Je te l'accorde. » Avoue-je clairement. Elle peut me piquer mes répliques, je m'en fiche un peu. Je me régale à draguer un groupe de femmes vraiment pas potable pour voir la réaction de Reagan quand elle reviendrait dans la pièce. Chose parfaitement réussie. Puisqu'elle vient à balancer de fausses rumeurs à mon encontre. Serait-elle un brin jalouse ? Que sais-je. « Comme ci tu avais déjà été touché par mes propres mots. » Ne fais pas la femme blessée Ashby, ça ne te va pas au teint. Suite à cela, je vais m'installer au comptoir du club pour y réclamer une nouvelle bière. J'ai besoin d'alcool pour faire passer ce début de soirée catastrophique. « Je rechigne parce que tu m'agaces à faire des coups bas comme ça. » Elle m'énerve de réagir de cette façon-là. On est ni ensemble ni même amant. Alors, pourquoi réagis-tu de cette manière ? J'ai beau vouloir comprendre, je n'y arrive clairement pas. C'est bien trop d'énigmatique pour moi. J'arrête de vouloir comprendre la gente féminine. Bien trop complexe à mes yeux. « Pourquoi tu fais ça ? Explique-moi ! Puisque je n'y arrive pas. » Elle n'arrête pas de dire que je suis un homme horrible. Mais, d'un autre côté elle ne cesse de me provoquer, ou de me chercher constamment. Elle n'est pas en accord dans ses propos. C'est hallucinant. J'en fais la constatation ce soir.