Emménagement {Emilia

Le Spring Break venait de s’achever. Personnellement, je n’y suis pas allé, ma santé ne me le permettait et vu ce qui c’était passé là-bas à propos d’un tremblement de terre et j’en passe, j’étais bien content de ne pas y être allé, mais tout ça c’était du passé. On s’en remet de ce genre d’expérience. Aujourd’hui était un grand jour, Emilia emménageait définitivement. Bon, ses quelques meubles et affaires étaient déjà là, il ne manquait plus qu’elle. Son emménagement avait été sportif, mais au bout de quelques heures, tout était en ordre. Il faut dire que pendant que tout le monde s’amusait sous le soleil du Chili, il y en a qui boss. Je ne lui en voulais pas et d’ailleurs c’était avec grand plaisir que je lui avais envoyé un sms pour prendre de ses nouvelles et lui donner le signal qu’elle pouvait débarquer.

Tout sourire, je l’attendais de pieds fermes, sirotant une bière pour me rafraichir un peu. A peine eu-t-elle fini de toquer que je déboulais pour lui ouvrir. Franchement, cela allait me faire un bien fou de plus être seul et d’avoir quelqu’un sur qui compter. J’espérais tout de même qu’elle n’allait pas trop jouer la maman, mais il est vrai que je ne pouvais pas le nier que j’avais encore besoin d’une assistante avec moi des choses toutes connes. Oui, ça me saoulait, mais je me disais que dans quelques années j’en rirais. Une fois que j’aurais une femme et des enfants. Tout ça sera derrière moi.

« Hey ! » lui souriais-je en la prenant dans mes bras pour lui faire la bise au passage. « Comment tu vas ? » Je me poussais pour qu’elle puisse pénétrer dans ma demeure fraichement réaménagée. « J’suis content que tu n’es rien » Disais-je en faisant allusion au séisme de leur vacance de printemps. D’après ce que j’avais ouï dire, tous les lèves d’Harvard s’en était sorti indemne. A croire que c’était des petits chanceux dans cette université. Qu’est-ce que je disais en Espagne, j’avais bien eu raison de faire confiance en mon instinct.

J’étais content et soulagé de l’a voir en chair et en os devant moi. Elle allait bien, elle s’en était sortie indemne de ce voyage et elle avait l’air d’aller plutôt bien à première vue. C’est sûr qu’elle avait eu beau de chance. Je l’avais relâché pour lui redonner sa liberté. Après tout, ce qui était à moi était aussi à elle. Maintenant que nous étions colocataire nous devrions nous faire à l’idée que nous partagions le même toit et je savais que c’était plus dur ce qu’on pourrait croire. Moins d’intimité, la répartition des tâches, le couvre-feu et le respect d’autrui, mais je ne me faisais pas trop de mourons pour ces petits détails même si j’aimerais tout de même en discuter avec la principale intéresse. « Faudrait qu’on parle de notre cohabitation j’pense, tu vois instaurer des règles de vie » riais-je. Je n’avais pas envie que ça devienne un enfer, car on ne sait jamais, tant d’amitié rompue à cause d’une mauvaise collocation. « c’est mon appart’, mais je ne veux pas à avoir à faire toute la lessive, le balais et le repas » disais-je pour rire en l’invitant au salon pour lui tendre une bière si jamais elle avait envie de se désaltérer un peu.

Le temps qu’elle prenne place et se repose quelques minutes sur le canapé, je m’emparais de ses valises pour pouvoir les mettre dans une pièce que j’avais réussis à aménager en chambre. Tous ses jours de travaux m’avaient lessivé à vrai dire. Je venais la rejoindre sur le canapé en m’affalant, parce que ouais, Jules se fait vieux et j’avouais avoir des courbatures un peu dans tout le corps. « J’suis lessivé, j’espère que ta chambre te plairas, fait avec amour » Souriais-je en buvant une nouvelle bière.

Je riais en la poussant gentiment. Qu’on soit bien clair, je ne serais la bonne de personne, sinon je serais capable de jouer de mon handicape –oui je le suis que lorsque ça m’arrange (a) fallait bien que ça serve à quelque chose- « dans tes rêves » lui avais-je répliqué tout en riant pour qu’elle ne prenne pas la mouche, même si je savais que ce n’était pas le genre de fille à se vexer pour un oui ou pour un non –surtout pour si peu- Soit, nous pouvions siroter notre bière en toute tranquillité maintenant que tout était fin prêt et surtout, que nous étions enfin réunis. « Nop, jamais. » J’essayais pourtant de revenir en arrière, mais il me semble que même dans mes souvenirs les plus profonds, je n’en avais jamais fait. Il est vrai que la relation avec mon père aurait pu sembler être une simple cohabitation voir presque hôtel/restaurant puisque je n’étais presque jamais chez moi, mais je ne considérais pas cela comme tel.

Comme toutes les premières fois, ça se fête ! Je me levais donc d’un coup en lui tendant la main. « Vient, je vais te faire visiter ! » Souriais-je en l’a levant du canapé. « Bon là tu as le salon avec téloche et DVD, tu pourras en racheter si t’aime pas ses films là. » Je l’a tirais dans la pièce suivante. « La cuisine, qui n’est pas très grande, mais je ne suis pas non plus THE cuistot du monde, alors pour faire réchauffer de la pizza ça suffit » riais-je alors que je continuais la visite en passant par ma chambre en bordel, pour finir par la sienne. J’avais fait simple. Un lit double avait pris place au milieu de la pièce dans des tons bois, beige, blanc avec deux, trois touches de noires pour rester dans le style mature, chambre de fille. C’était temporaire histoire qu’elle ne fasse pas sa première nuit entre quatre murs blancs. Ce serait creepy. Ses valises jonchaient sur le sol en attendant de trouver elles aussi un nouveau domicile. « J’espère que ça te va. Ce sera toujours mieux que le canapé » Riais-je. Le sofa est réservé pour les invités après tout et je suppose qu’en quelques années de collocation, nous risquions d’en rapporter.

Je riais quand à ses paroles, alors que je continuais de lui faire la visite de mon petit appartement assez grand pour deux au final. En finissant par sa chambre, j'étais soulagé que la final lui plaise je ne pouvais pas être homme plus heureux, j'avais visé juste. Je réceptionnais la demoiselle dans mes bras en affichant un large sourire, caressant délicatement ses cheveux avant de l'a relâché. "Tant mieux, parce que j'veux pas de toi dans ma chambre !" disais-je en riant. "Je n'ai pas de règle spécial tant que tu me préviens si tu veux ramener des gens ici et genre si tu veux faire la fête tu vas en boîte" Je crois bien que c'était les deux seules règles. Je n'aimais pas organisé des fêtes chez moi, car il fallait gérer les gens, ranger après et j'étais du genre à aimer faire la fête, mais aimer colmater dans ma chambre au calme. Vous voyez le genre ? "Yeah, j'vais pouvoir me mettre à la nourriture healthy avec toi !" Je passais mon bras sur ses épaules comme deux bons amis. Je rêvais peut-être un peu trop pour la nourriture saine, mais j'étais persuadé qu'elle savait faire des bons petits plats et au pire, on pourra se cotiser à deux pour se payer traiteur non ? Ceci est une blague, on n'allait pas commencer à faire nos petits bourgeois en carton (a)

Je riais à sa question. Parce qu'elle fait encore des cauchemars ? Bon, je n'allais pas me moquer non plus, car j'en faisais aussi malgré que je sois adulte et qui plus est un homme ! Ce devrait être la honte, mais pas du tout, nous sommes humain avant d'être programmé par la société de notre génération. "Mais oui voyons !" Je souriais en passant mon bras par dessus ses épaules pour la coller à moi afin de lui faire un semblant de câlin en toute amitié. ça me faisait un bien fou de ne plus être seul dans mon appartement. Je venais d'arriver et si autre fois j'avais tout le temps l'habitude d'être entouré, là c'était bien différent. Après tout, j'avais voulu un nouveau départ et je l'assumais entièrement. Nouveau départ, nouvel colloc' et il fallait commencer à parler des bases notamment les repas, mais j'avouais ne pas vraiment mettre penché sur le sujet. "J'te dirais le jour où tu me cuisinera un truc que je n'aime pas" riais-je, n'ayant aucune idée des aliments que j'aimais ou pas. C'est vrai que sur le moment elle me mettait une colle. "Tient, d'ailleurs t'as pas faim ?" On était dans le vif du sujet alors autant proposer.

Cette colocation sera surement des plus sympathique, je sens d'avance que l'on va très bien s'entendre avec Jules. Il est très prévenant, il me fait visiter l'appartement, en discutant avec moi et j'avoue, ça me fait plaisir de le retrouver, je l'ai connu à l'hôpital et finalement, ça fait du bien de se voir dans un endroit bien plus sympa et sans prise de tête que l'hôpital. Quoi qu'on fasse l'hôpital, ça reste un endroit triste où il y a des morts chaque heure, chaque minute... Quand on y est longtemps, comme je l'ai été ou bien Jules l'a été on apprend à aimer cet endroit lugubre. On apprend à apprécier l'odeur bizarre de l’antiseptique, on apprend à aimer ces visites des médecins, surtout quand comme moi, ce sont les seules visites que l'on a, on trouve les petits coins sympa comme la chaufferie, le toit ou bien le jardin plutôt cool au final, et on sait que la gelée, peut importe le parfum ne sera jamais bonne et sera toujours étrange mais dieu que ça fait du bien d'être dehors, de respirer le grand air et de ne pas être branché et relié de partout. Ce que c'est chouette de voir du monde, de pouvoir se promener dans la rue et se sentir bien, d'avoir son appartement et sa propre nourriture. Sortir d'un endroit pareil, c'est un peu une renaissance, moi j'ai tellement été mieux en sortant, j'ai appris la valeur de la vie en risquant de perdre la mienne et depuis ma vie c'est un peu la fête tous les jours. Je profite et je ne me laisse plus démonté par les petits tracas du quotidien. Il y a bien plus grave dans la vie. Je pense que Jules est de cet avis. Quand il me montre ma chambre, je le taquine : si je fais un cauchemar, je peux aller avec lui ? On sait jamais. Bon j'oserai probablement pas, sauf si il y a de l'orage car il faut savoir que j'ai vraiment une angoisse pesante quand il tonne dehors. Ca m'angoisse, ça me fait peur. Mais c'est surtout pour voir ce qu'il répondra et c'est de manière tout à fait adorable qu'il m'annonce que je pourrais venir bien sûr. Je lui adresse un sourire avant de reprendre « Oh merci t'es trop gentil ! » il passe un bras autour de mes épaules en souriant je vais vers lui pour lui faire un câlin amical. Concernant la cuisine, je ne suis pas une grande cuisinière je cuisine surtout des trucs diette, même si je ne suis jamais contre un bon mcdo. Je lui demande donc ce qu'il aime ou pas mais Jules n'a pas eu l'air de vraiment réfléchir à ce sujet et je souris à sa réponse « Ca marche ! Hésite pas à me dire hein surtout, je ne prétends pas être une chef cuisto, loin de là ! » oh oui très loin, disons simplement que je me débrouille, même si franchement la cuisine c'est pas ma passion et quand j'ai la flemme de cuisiner, il arrive des fois que je décide tout simplement de ne pas manger tant j'ai la flemme de bouger. Il en profite pour me demander si j'ai faim, bonne question, après tout c'est l'heure « Un peu et toi ? Si tu veux je nous prépare un truc, sauf si tu as déjà prévu ? » on sait jamais, il a peut être mis une pizza au four ou un truc comme ça de tout prêt histoire de dévorer directement.

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