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Je ne me doutais pas du tout encore de qui venait de monter dans ma voiture, pour l’instant je pensais juste avoir mes chances avec cette jolie inconnue, puisqu’elle riait à mes avances. C’était quoi le dicton ? Femme qui rit à moitié dans ton lit ? On en reparle dans quelques années, mais pour l’instant c’était ce que je pensais, que j’allais pouvoir la séduire, comme toutes les autres. On parla de nos études, je confiais donc être d’Oxford, parlant de mon futur parcours tout tracé. Elle s’en étonna, me demandant si je ne trouvais pas cette idée ennuyeuse. « Tu trouves que j’ai l’air d’un danseur de claquettes ? » rigolai-je alors. Clairement non, l’étudiant qui se baladait toujours en costard, c’était bien moi. C’était jusque dans mon look que j’avais l’air d’un buisines man débordé. « Non, ce destin me va à merveille. Je suis un leadeur, j’ai hâte de pouvoir faire mes preuves à la tête de l’entreprise familiale. » Pour l’heure, c’était ma mère qui gérait, ma sœur et moi n’étions là que pour l’épauler, la condition pour reprendre officiellement les rennes et succéder à mon père étant de parvenir à décrocher notre diplôme. « Disons que je ne vois pas cela comme une contrainte, mais comme une chance… » Succéder à mon père décédé, qui malgré ses frasques qui avaient éclaboussé la réputation de notre famille, avait toujours été un vrai modèle pour moi et qui me manquait énormément, même si je n’en parlais que peu et que je ne l’avouais pratiquement jamais. La demoiselle me parut d’un autre genre que le mien, avec une soif de liberté et de découverte du monde. Espagnole perdue en Angleterre, une globe trotteuse, un petit électron libre. Je la questionnais quand même sur ses projets après ce petit tour d’Europe, qu’envisageait-elle ? Oxford était une option, ou même Harvard. Mon sourire s’élargit. « Ma sœur jumelle étudie là bas, si jamais un contact aux Etats-Unis t’intéresse. » Pour pouvoir choisir sa faculté en ayant un maximum d’information. Quand elle me demanda mon avis, je répondis : « J’ai eu le choix, disons que j’ai choisi la quintessence des universités anglaise avec Oxford, parce que je suis très attaché à mon pays, je ne voyais pas m’en aller. » Je n’étais pas prêt à laisser l’Angleterre, là où j’avais encore tous les souvenirs avec mon paternel, mais peut être qu’un jour… « Mais Harvard aurait été mon choix sinon, c’est évident. La plus prestigieuse faculté du monde, ça ne se refuse pas. Tu devrais la tenter. » Et je ne disais pas ça uniquement parce que Victoria y était… C’est ensuite en déclinant nos identités que je tiquais sur son nom. Elle me confirma alors, yeux baissés, presque gênée, son statut de princesse… « Enchanté princesse… » répondis-je alors avec un large sourire, ne voulant pas non plus me montrer trop intrusif en voyant qu’évoquer son titre la mettait mal à l’aise. « On peut continuer de s’appeler Emilia et Cole si tu préfères hein… » On allait laisser les –votre altesse- et autre ton cérémonieux de côté si il le fallait, je ne voulais pas accentuer son malaise. Surtout qu’ensuite, elle me parla de son parcours compliqué, de sa maladie, et je compris qu’il s’agissait d’un cancer ce qu’elle confirma d’un hochement de tête. Elle m’expliqua alors qu’elle avait eu une leucémie, qu’elle était désormais en rémission. « Ca explique donc ta soif de voyage… Tu as surement raison d’en profiter. En fait on devrait tous les faire. » Lister les choses qui nous tenaient à cœur et les faire sans plus attendre. La vie était trop courte, c’était ce dont la maladie lui avait fait prendre conscience. Et cette philosophie de profiter, je la partageais à cent pour cent avec Emilia. Le décès de mon père en avait été le révélateur. On évoqua les autres villes dont elle avait prévu la visite, et Londres arriva forcément dans la liste. Ma ville. Je me proposais de jouer les guides : « Ca serait avec plaisir et aucunement une perte de temps… » Sincère, et sans arrière pensée cette fois, comme si notre discussion à cœur ouvert durant ce court trajet m’avait fait soudainement perdre mon ton dragueur. D’ailleurs, les grilles de l’entrée du jardin se dessinèrent devant nous. J’actionnai le clignotant, garai ma voiture sur le grand parking des lieux et sortis pour aller ouvrir la porte de la jeune femme, lui tendant la main pour l’aider à sortir, éternel galant que j’étais. « On y est… »
- Oriane :
T'inquiète, c'est un FB en + donc on a tout notre temps(Invité)