ARTYS ✱ ces moments qui rapprochent.

Qu'est-ce que je pouvais bien lui dire ? Que c'était une blague ? Non, je me devais de lui dire la vérité et ce, même si j'aurais préféré que ça soit Zakhar qui lui annonce puisque c'était son frère. J'étais tout de même toute contente de lui annoncer que j'étais fiancée à son frère, qu'il m'avait fait sa demande et que j'avais accepté parce que je faisais vraiment que c'était l'homme de ma vie. Je me rappelais en même temps tout le chemin qu'on avait fait pour en arriver jusque là. Au début, on ne pouvait pas se voir en peinture, je le détestais autant que je l'aime aujourd'hui. Dans le fond, si on se haïssait autant à l'époque, c'était peut-être parce qu'il y avait déjà des sentiments derrière cette guerre Eliot/Mather. Du coup, j'expliquais la situation à Artur qui était super heureux pour nous et qui prétendait que ça ne pouvait pas se passer autrement que comme cela et, ça me faisait évidemment sourire. Je te remercie ! Par contre, je peux te demander de faire comme si t'étais pas au courant quand il se réveillera ? J'aurais voulu que ça soit lui qui te l'annonce ! Bah ouais, c'est son frère après tout aha. D'ailleurs en parlant de frère, il faudrait vraiment que j'annonce la nouvelle au mien. C'est tout de suite plus difficile pour le coup. Artur me prend la main et je la serre instinctivement. Ca fait vraiment du bien de ne plus être toute seule. Une vraie fête digne des Mathers ! On va montrer à ton frère ce qu'on vaut nous, les verts ! Je rigole histoire de détendre l'atmosphère tout en reposant mon regard sur Zakhar qui reste allongé dans ce lit d'hôpital.

Je sens sa main serrer la mienne, j'étais content de la savoir heureuse avec mon frère, même si cela m'étonnait un peu. J'avais vu leur histoire évoluer depuis le début et ce n'était pas gagner, c'est vrai. J'étais de plus en plus surpris de voir Zak s'attacher autant à quelqu'un d'autre que lui. Alex l'a fait changer sur certains points et cela me rassurait intérieurement. Et puis c'est Alexys quoi ! Ma présidente, mon menthor, une véritable amie depuis mon arrivée à Harvard, je ne pouvais pas rêver mieux comme belle-soeur. Belle-soeur ? Je ne me faisais pas encore à l'idée mais apparemment tout cela arrivera bientôt. Elle me remercie puis me confie de ne pas dire à mon frère qu'elle me l'a dit. J’acquiesce, j'ai trop envie de voir Zakhar me l'annoncer de vive voix, j'espère qu'il fera ça bien, pas comme à chaque fois qu'on se parle, en se balançant les choses à la tronche sans réfléchir. Ne t'en fais pas pour ça, j'ai trop envie de voir sa tête quand il me l'annoncera. Je commencerai presque à avoir hâte de faire a fête pour cette événement. J'ai super envie que tout cela soit fini, que je n'ai plus à me soucier de la santé de mon frère, qu'il aille mieux. C'est tout ce que je souhaite aujourd'hui. Elle regarde Zak, toujours allongé et sans signe de sa part, ce qui me retourne à la réalité tu n'avais pas à supporter ça toute seule, je suis là, si il a de la paperasse à faire pour le faire sortir d'ici je m'occuperai du reste si tu veux tout devrait se décanter, en espérant que cela se fasse plus rapidement.

Je suis vraiment heureuse qu'Artur soit là et je m'en veux de ne pas l'avoir prévenu plus tôt mais, j'étais vraiment trop choquée et j'avais pas la tête à informer tout le monde. Je savais qu'en prévenant sa mère, le message allait tourner et c'était tout ce que j'avais besoin de savoir. Artur et Zakhar, c'était pas les meilleurs frères du monde. J'attends par là qu'ils ne s'entendaient pas aussi bien que Jeno et moi par exemple. Ils ne se détestent pas, on ne peut pas dire ça c'est juste qu'ils sont très différents l'un de l'autre. J'ai toujours défendu Artur envers et contre tout et ce, bien avant que je ne m'entende avec Zakhar. Il avait beaucoup de mal à voir ce qu'il y avait de bien chez son frère mais, j'ose croire qu'en se rapprochant de moi, en sortant avec moi, ça l'avait également fait changer d'avis sur Artur comme sur les Mathers en général. On avait pas tous un mauvais fond, faut pas croire. Enfin bref, tout ça pour dire que j'aurais quand même voulu que ça soit Zakh qui l'en informe alors, je préfère qu'il fasse comme si de rien était. D'ailleurs, ça va un peu mieux vous deux...? J'étais curieuse de savoir. Je n'osais jamais demandé à Zakhar par peur qu'il s'énerve. Avec Artur, je savais que ça allait passer mieux ce genre de conversation parce qu'il était moins secret que son grand frère. Il me dit qu'il allait s'occuper du reste, de la paperasse notamment et sur ce point, je ne pouvais pas rêver mieux. Moi, je peux rien faire parce que je ne suis pas de la famille blablabla. Avec Artur dans les parages, tout sera beaucoup plus facile. Oui je te remercie. J'ai déjà fait la demande, il reste plus qu'à signer les papiers pour le ramener à Cambridge. Je ne sais pas combien de temps ça va leur prendre, ils ont pas l'air super compétents ici ! Franchement, c'était désespérant mais, ils avaient intérêt à se magner le cul et rapidement parce que j'allais finir par exploser.

Comment va la relation entre moi et mon frère ? J'étais un peu dérouté par cette question, comme d'habitude. Je détestais qu'on me l'a pose, c'était peut-être la seule chose que je ne voulais pas avouer, ni expliquer en détails, c'était quasiment impossible pour moi. Mais Alexys nous connait tous les deux parfaitement aujourd'hui et c'était sûrement la seule personne légitime de me demander ça. Même si j'aurai préféré qu'elle pose la question à Zakhar. Comment l'expliquer sérieusement ? On ne s'est quasiment pas croisés au Spring Break tu sais. C'est toujours la même chose si je peux dire... Je ne peux pas m'empêcher de poser mon regard sur Zak, juste à côté de nous. Ne t'attends pas à ce que ça change, tu sais Plutôt pessimiste.. Je ne suis pas celui qu'on écoute dans cette famille et même quand je donne mon avis et au mieux, qu'il est bon, on ne me remercie pas. On garde toute la gloire. Nous sommes tous unis par le nom, ce qui nous préserve les uns des autres. Mais les Mordachov fonctionnent grâce à la gloire qu'ils procurent, les idées qu'ils ont, ils inspirent confiance. Je suis bien le seul qui ne recherche pas cela. Ou en tout cas, j'ai toujours voulu avoir d'autres aspirations. C'est bien pour cela que l'entreprise est au nom de Zak et Pyotr. Pas de Feodor et pas de Artur sur les papiers depuis le décès de notre père. Mais je m'en suis toujours moqué, c'était évident que les événements se passent de cette façon. Il faut qu'on le sorte de là, rapidement.

Je demandais des nouvelles de sa relation avec son frère tout simplement parce que Artur était plus ouvert que Zakhar et aussi parce que j'avais plus de pouvoir sur lui apparemment mouahaha. Faut dire que Zakhar, quand il avait une idée en tête ou qu'il ne voulait pas parler de quelque chose, c'était sujet tabou et impossible de faire autrement. Il m'avoua que rien n'avait changé entre nous depuis qu'il était revenu et je fit une légère moue alors qu'il reposer son regard sur son frère. Il glissa ensuite que cela n'allait pas changer et je souris très légèrement. Ca va changer t'inquiètes pas. Il a réussi à changer d'avis sur moi alors, pourquoi pas sur toi ? T'es son petit frère Artur, il t'adore ça crève les yeux ! Zakhar était près à tout pour sa famille, que ça soit sa mère ou l'un de ses frères comme leur père auparavant. Je savais que les choses allaient changer parce qu'il ne s'entendait pas avec Artur car il était différent de lui et Mather qui plus est or, j'y étais et il avait fini par me mettre la bague au doigt donc ! On parlait ensuite des papiers qu'il fallait faire et j'hochais la tête positivement. Oh oui, j'aime plus tellement le Chili finalement ! Je suis allée chercher les papiers toute à l'heure, tout est sur le meuble là-bas ! Je lui montrais ce dernier, au fond de la chambre, d'un geste de la tête pour éviter de reprendre les béquilles pour marcher jusqu'à là-bas que je n'arrivais pas à faire sans.

Oui, elle a de l'emprise sur moi, elle a été quasiment la première personne que j'ai rencontré en arrivant à Harvard, à la Mather house. C'était la première fois qu'on me faisait autant confiance, j'étais entouré de personnes qui me comprenaient, dont Alexys et peut-être plus que quiconque. J'suis pas aussi secret que mon frère, je dis les choses quand il faut les dire, j'ai un caractère de merde mais sur d'autres points. Et pourtant, je ne lui dis pas grand chose sur ma relation avec mon frère car je n'ai rien à dire. On en est au même point depuis le début, depuis que je suis revenu à Harvard. J'ai appris à vivre avec et me dire que ça me touche serait mentir. Je ne vis pas à travers lui, il n'a jamais été mon modèle, j'ai même tout fait pour être l'inverse. Et ce n'est pas ce qui me convient au final ? Je regarde Zak en soupirant. J'ai toujours du mal à y croire, j'ai l'impression qu'il va se réveiller dans la minute, j'attends un signe, une parole. Rien. Alexys tente de me rassurer en me disant que ça va changer. Qu'il m'adore. Jamais entendu parler, mais je suis conscient que si il devait m'arriver quelque chose, il sera là. Toi, tu le vois, devant moi il ne le dira jamais. Mais ce n'est pas sa reconnaissance que je recherche tu sais. Comment expliquer ça ? Je ne sais pas ce que j'attends de cette relation au final, je ne suis pas pessimiste, mais est-ce que ce n'est pas mieux comme ça ? Par la suite, elle m'indique où se trouve les derniers papiers à remplir. Je me lève dans la seconde pour aller chercher tout ça. Un stylo est posé à côté, je prends tout ça et me penche dessus. Beaucoup de cases à remplir, certaines n'annoncent rien de bon. Nom, prénoms, date de naissance, donneur d'organes ? Mon sang ne fait qu'un tour. En même temps fallait s'y attendre à cette putain de question. Je me tourne de nouveau vers Zak, J'te jure Zak, t'as intérêt à très vite te réveiller, j'veux pas cocher cette question.

Je voulais juste savoir si les choses avaient avancées entre eux. Faut dire que je ne voyais pas pourquoi ils ne s'entendaient pas tous les deux. Certes, ils sont très différents l'un de l'autre et après ? S'il arrivait à passer au delà du fait qu'il était Mather et qu'il ne voulait pas suivre le même chemin que les autres membres de la famille, je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas puisqu'il arrive bien avec moi. J'avais mis énormément de temps à me rendre compte que Zakhar n'était pas uniquement un Eliot ou un gars avec un caractère de merde tout comme moi mais ensuite, les choses avaient été très vite entre nous. J'avais réussi à le traîner au voyage Mather du coup, j'étais en train de me dire que tous les Mathers n'étaient pas ses ennemis malgré les différences et son frère, c'était la même chose. Ils ne pouvaient pas se détester ou tout simplement se tirer dans les pattes h24. Bien avant que je m'entende avec Zakhar, je défendais déjà Artur auprès du jeune homme. Je sais pertinemment que ce ne sont pas mes affaires c'est juste que j'essaie de me mettre à leur place et moi, je n'y arrive pas. C'est comme si je devais apprendre à m'éloigner de Jeno et lui faire la guerre. Horrible ! Moi je dis, c'est juste parce que vous avez tous les deux une putain de fierté mal placée ! J'hausse les épaules. Je ne vais pas m'attarder là-dessus, ce n'est pas la priorité du moment. Je lui indique où se trouvent les papiers et je l'entends parler derrière moi. Etant donné que je les ai eu à lire quelques minutes auparavant, je me doute bien que certaines questions ne vont pas être faciles. Ils aiment bien faire dans le dramatique. Mais il va se réveiller, je le sais.

Une fierté mal placée ? Peut-être, en tout cas je suis quelqu'un qui a du mal à me remettre en question, qui fonce tête baissé et qui ne lâche rien, c'est vrai. Tout comme Zakhar, je savais qu'il n'allait rien lâché, qu'il se battrait jusqu'au bout pour être de nouveau parmi nous, en forme. Il ne peut pas nous faire ça, pas maintenant qu'il va se marier. Putain, il va se marier, c'est énorme. Puis il est pas si con que ça vu la personne qu'il a choisi. J'ai hâte de voir ça, de les voir tous les deux, pourquoi pas être tonton. bref, je m'égare une seconde à penser à l'avenir alors qu'il ne nous parle pas, il est là, à côté, mais ne nous voit pas. Pas encore. J'acquiesce à la remarque d'Alexys en baissant la tête, je me repose sur une chaise pour regarder les papiers de plus près. Je rempli au fur et à mesure les lignes, il faut qu'il s'en aille d'ici le plus vite possible. Le Chili, plus jamais. Je vais donner tout ça à l'accueil et voir si les choses vont avancer. Je reviens. Je fais un signe rapide à Alexys que je redescend. Je sors de la chambre de Zak, l'air ailleurs et l'envie d'en finir.

Quelque part, je ne pouvais comprendre leur relation. Après tout, Jeno et moi, c'était totalement différent. Ok, on avait également notre fierté et il nous arrivait peu de faire des déclarations d'amour or, on restait tout de même très proche l'un de l'autre. On se soutenait, on se protégeait mutuellement, on faisait les pires coups bas ensemble. On était très similaires malgré le fait qu'on avait tous deux deux caractères bien trempés. Il nous arrivait d'être en désaccords et de nous prendre la tête or, ça ne durait jamais bien longtemps. On ne pouvait pas vivre l'un sans l'autre si bien que j'ai eu du mal à accepter son départ de Cambridge. Je l'appelais au minimum deux fois par semaine, même si c'était pour lui dire de la merde. J'avais besoin d'entendre sa voix, de savoir ce qu'il faisait, comment il allait... Pour ce qui était de Artur et Zakhar, faut dire qu'ils étaient très différents l'un de l'autre. Zakhar a plus la tête sur les épaules. Il est plus carré, instaure des règles, suit des principes et des valeurs. Artur lui, il n'en fait qu'à sa tête, il profite de sa jeunesse et je peux le comprendre parce que je suis exactement pareil. Moi non plus je ne veux avoir de regrets en grandissant alors, je ne réfléchis pas vraiment et j'agis. Il faut juste qu'il trouve le juste milieu pour s'apprécier, passer plus de temps ensemble, apprendre à se connaître et à comprendre leurs motivations respectives. En tout cas, je ne baissais pas les bras et même si cela ne me regardait pas forcément, j'en faisais une affaire personnelle. Artur alla signer les papiers et je restais bornée, sur mes idées. Zakhar allait se réveiller d'une minute à l'autre et les médecins faisaient cela seulement parce qu'ils en étaient obligés. Evidemment, il n'allait rien lui arriver de grave, c'était obligé. Je tentais de le rassurer mais, de me rassurer également par la même occasion. Il signa les papiers avant de me dire qu'il allait rapporter tout cela à l'accueil et j'hochais la tête. Pas de soucis, je bouge pas de toute façon ! Merci pour tout. Faut dire que je ne bougeais pas depuis que je m'étais réveillée avec ce plâtre de merde et que j'avais appris que Zakhar était dans le coma. J'étais ici depuis des heures, peut-être même des jours. Je n'avais plus aucune notion du temps mais, c'était très long !