Je lève les yeux au ciel bien qu'il soit couvert d'une matière imperméable, bien trop habitué à sa modestie déconcertante qu'il traîne depuis son plus jeune âge. Quand bien même il a changé après toutes ces journées, je constate bien des points sur le quel il reste ce jeune-homme brun de dix-neuf années. Ce qui est également ma vérité, j'ai moi même traîné à mes pieds ce morceau de modestie qui cherche à se dévoiler en vain, peut-être trop ambitieuse. «
En mieux je ne sais pas, c'est ce que je vais bientôt découvrir. » Je pose de manière innée à l'esquisse de son visage un regard perplexe, ironique, que je coupe subitement. «
Je te reconnais là, sans le moindre doute ! » Je ne souhaite pas lui affirmer qu'il est effectivement toujours aussi beau, voir mieux qu'au temps où on était encore comme cul et chemise, inséparables. Il affirme vouloir mes soins, un sourire plus grand que ma propre silhouette se loge en plein centre de mon visage, satisfais de lui être utile. Je suis comme la barre d'un bateau plus prestigieux encore que le célèbre Titanic. Il retire son haut, action que j'observe avec beaucoup de concentration, plus qu'il n'en faut c'est une certitude. L'extrémité de mon index vient se déposer sur son thorax et d'une pression le fait basculer sur le matelas derrière lui. «
Bon aller, je m'occupe de toi. » Je rase l'horizon d'un œil perspicace et sans réfléchir tire jusqu'à mon bassin une petite table à roulette sur la quelle est regroupé tout un lot de produits. J'attrape quelques compresses que je recouvre d'un sérum physiologique puis les déposes avec douceur sur les plaies de mon ami avant de le nettoyer avec compassion, remarquant ses quelques grimaces excessives. Je jette toutes ces serviettes à microbes puis passe une main sur mon front, comme pour marquer une étape, la fin des soins du blessé de ce jour. Je lui remet quelques bandages, bienveillant, tout en laissant mes mains redécouvrir avec méfiance sa peau puis viens m'appuyer à l'extrémité du matelas, afin de rester proche de lui. «
Rien de grave à signaler, tu vas survivre à ça. » Je viens tapoter son épaule de façon amicale. «
Je t'ai connu plus résistant que ça quand même. » Je lâche un léger rire moqueur, bon enfant, pour charrier cette âme infantile qui possède ce corps de grand.