when great spirits find themselves • MÉLINE

Le spring break battait de son plein depuis presque dix jours. C'était la première fois que je participais à ce genre d'évènement et je dois avouer c'est vraiment cool. Je ne voyais pas le jour puisque je passe mon temps à faire la tête et me mettre minable avec des joints. Au cours de ce voyage, je loge dans un dortoir, là où résident les estudiantins qui n'avaient pas forcément d'argent. Ça ne me déplait pas. J'aime les choses simples de la vie.  Je sors de mon dortoir pour rejoindre l'hôtel central, une partie que je ne connais pas encore. J'arrive devant l'hôtel en question. On ne peut pas le nier. C'était tout de même très beau. Mon regard se dépose sur cette piscine extérieure. J'en profite pour fumer une cigarette. J'admire des jeunes jouer dans la piscine. Pourquoi n'aurais-je pas le droit d'y aller ? Les règles ? Je ne les ai jamais respectés jusqu'à présent. Pourquoi le faire aujourd'hui ! Je grimpe la barrière pour passer de l'autre côté. Je me dirige machinalement vers un transat où j'y dépose mon t-shirt ainsi que mes chaussures. Je finis par jeter ma cigarette dans une des poubelles présentes sur les lieux pour plonger dans l'eau ensuite. L'eau était extrêmement bonne. Je profite pour faire quelques longueurs avant de rejoindre mon transat pour peaufiner mon bronzage. Y a pas que les femmes qui ont le droit de faire ça.

J'avais vraiment besoin de me détendre un peu. Et quoi de mieux pour ça que de profiter de la piscine mise à disposition ? J'enfilais mon plus beau maillot de bain, lunette de soleil sur le nez, prête à lézarder comme le font les vraies gens en vacance. Ouais, c'était un super bon programme, j'pouvais rien demander de mieux en fait. Et à peine étais je arrivé à destination que je posais mes affaires dans un coin tranquille avant de mettre le pieds à l'eau. Ouais, là j'allais vraiment me détendre pour la peine. M'immergeant totalement dans l'eau limpide, je laisais mes pensées s'évaporer pour ne penser à rien. Rien du tout. Quelques brasses pour la minute sportive du jour et je m'arrêtais sur le bord, usant mes coudes pour me tenir en position. C'était là que je le voyais. Maxence. Ahaha, pourquoi fallait il que je tombe sur lui en particulier ? Disons que nos relations étaient assez.. Compliqués. Et moi, ma haine n'avait pas disparu avec le temps. Alors puisqu'il semblait si bien en train de s'dorer la pilule au soleil, moi j'plongeais mon bras sous l'eau avant de l'éclabousser le plus possible. Pauvre type. Mh, peut être bien que j'étais une casse couille. Je cherchais les problèmes aussi mais ça c'était pas nouveau. Absolument pas même.

Je venais de faire quelques longueurs de crawl avant de m'installer sur un transat. J'ai envie de me dorer la pilule au soleil. De peaufiner ce bronzage qui commence à être parfait. Je profite de ce moment de tranquillité pendant quelques minutes. Soudain, je reçois de l'eau sur mon corps. J'aurais passé outre si je n'avais pas entendu une voix m'insulter et qui me soit familière. Je m'accoude sur le transat pour voir la bouille de Méline. La sœur de mon ex. Ma relation avec elle est compliquée. Je n'ai rien contre elle par contre, Méline a beaucoup de raisons de m'en vouloir. J'ai mal agi avec sa sœur Lana. Même avec du recul je ne regrette pas mon comportement. Je suis un connard et tout le monde le sait. Je n'ai pas changé depuis l'époque. Je suis resté le même dans sa globalité. J'ancre mon regard noir dans le sien très mécontent de cette rencontre. « Je pourrais en dire autant de toi. » Je ne vais pas rentrer dans son jeu. Je ne commencerais pas à m'insulter même si l'envie était plus que prenant.

Les problèmes, j'adoooore les problèmes. Ouais, c'était la raison qui me poussait à chercher la merde un petit peu trop. Mais j'étais comme ça, c'était pas nouveau. Et de toute façon, il le méritait. Après ce qu'il avait fait, après ce que Lana avait enduré à cause de lui. Un "pauvre type" c'était encore rien à côté de ce qu'il devait prendre. Il avait joué avec ma soeur, lui avait brisé le coeur et l'avait abandonné. Oh oui, je me souvenais très bien de tout, de la peine sur son visage, de la douleur qu'elle avait enduré. Il méritait de payer pour ça et question vengeance, j'étais maître de l'art. « Je pourrais en dire autant de toi. » Aha. Je t'arriverais jamais à la cheville couillon. T'es le plus grand connard que la terre ait pu porter et à côté de toi, j'ai des allures de sainte, crois pas. Bien sûr, tente d'apaiser ton côté pathétique si tu veux mais tu sais qu'entre toi et moi t'es le plus pitoyable des deux. Bah ouais Maxence. Tu peux te donner tout les airs que tu veux, t'es un pauvre type misérable méritant d'se manger un revers du destin en pleine face. La roue tourne paraît-il ? Tu pleureras quand elle te claquera dans la tronche.

Même si j'ai fait souffrir Lana et que je lui ai piétiné son cœur. Je ne m'en veux pas. On va dire qu'elle a vécu les aléas de la vie. Je n'ai pas été un homme pour elle. Je ne faisais que boire constamment, chose que je continue de faire. Je passe ma vie à picoler ce n'est pas, pour rien que j'ai rejoint la Mather House. Je me souviens très bien de Lana mais, je me rappelle encore mieux de sa sœur Méline. Elle m'a toujours cherché les problèmes, après que j'ai ruiné la vie de sa sœur. À croire qu'elle aime ça. Qu'elle n'a pas le temps pour autre chose. Encore accoudé sur mon transat, je regarde Méline qui se trouve dans la piscine extérieure de l'hôtel. Elle m'avait insulté en m'envoyant de l'eau sur le visage. Une vraie gamine, en somme. « Je n'apaise pas mon côté pathétique. Au contraire je l'assume pleinement. Je suis peut-être pitoyable à tes yeux ! Au moins, je ne passe pas ma vie à ouvrir les jambes à des inconnus. » Elle peut bien continuer à m'attaquer sur quoique ce soit ! Je ne me laisserais pas faire. Je ne suis pas quelqu'un qui se fait mener par le bout du nez. J'ai toujours fait ce donc j'ai réellement envie.

Et moi je serais aux premières loges pour rire aux éclats quand ça t'arrivera. Parce que ouais, je l'attends le jour où tu prendras le revers de la médaille. Où tout le mal que t'as fais à Lana viendra te frapper de plein fouet. J'crois que le pire dans son cas à lui, c'était probablement le fait qu'il ne ressente aucun remords. Oh j'en connaissais des connards, j'en connaissais des briseurs d'âme. Mais lui.. Lui il méritait une palme d'or. Avait-il seulement un coeur ? J'en doutais. On ne pouvait pas faire autant de mal à une personne sans même éprouver une once de regret. Même moi, MOI, j'avais parfois un petit pincement quand je blessais quelqu'un. Lui, j'avais tout simplement l'impression qu'il ne ressentait rien. « Je n'apaise pas mon côté pathétique. Au contraire je l'assume pleinement. Je suis peut-être pitoyable à tes yeux ! Au moins, je ne passe pas ma vie à ouvrir les jambes à des inconnus. » J'étais obligée de rire là, vraiment. Ouais, je riais. Parce que c'était la pique la plus misérable que j'ai pu entendre un jour. Sérieusement ? T'es en train de m'attaquer sur ça ? Ahaha. J'pouvais même pas me sentir vexée si c'est tout ce qu'il avait en réserve parce que très clairement, c'était le genre de réponse tellement puérile quelle ne méritait même pas une once d'attention. En plus d'avoir perdu ta dignité, t'as laissé ton cerveau à Boston. Beau combo !

Je l'attends le destin de revers de main. Je pense que si j'ai agi de cette manière avec Lana. C'est peut-être que j'étais attristé de la perte de personne dans ma vie. Ce n'est pas une raison, je le sais. Mais, c'est peut-être pour cela. Cependant, je n'ai pas de remords. C'est aussi cela qui me choque. Je devrais en avoir mais, non. Aucune. C'est assez bizarre. Je ne changerais pour rien au monde. On aime où on me déteste. Je m'en fiche comme de la dernière pluie. Je sais qu'on ne peut avoir que des amis dans la vie. Ça me passe au-dessus de la tête. « Quoi ? Tu n'es pas une femme facile ? » Ce n'est pas une découverte, elle le sait comme je le sais. Pas la peine d'être surpris par mes propos. Au moins, il me reste encore un peu de dignité dans ce monde de fous. Contrairement à-elle.  « Je me suis trompé de Milkovich. C'est avec toi que j'aurais dû sortir. » On aurait fait un combo perfect ma chérie. Je plonge dans l'eau pour faire une longueur et revenir vers elle. Je fais exprès de me rapprocher d'elle dangereusement pour voir ce qu'elle déciderait de faire à mon encontre.

Non mais sans déconner, c'était quoi cette répartie de merde ? Il jouait au con avec ma soeur et il essayait de me tacler sur mes conquêtes ? Aha. Tu peux dire ce que tu veux Maxence, ça changera pas le fait que t'es juste un petit con. « Quoi ? Tu n'es pas une femme facile ? » J'haussais les épaules ne me laissant pas toucher par ses paroles. Apparemment pas tant que ça puisque j'coucherais jamais avec toi. Mon dieu, ce serait tellement plus facile s'il exprimait au moins des regrets. Mais non, fallait croire que ce n'était pas dans ses cordes. Il s'fichait totalement du mal qu'il avait fait et ça ne changeait. Y avait des gifles qui s'perdaient concrètement. « Je me suis trompé de Milkovich. C'est avec toi que j'aurais dû sortir. » Même pas dans tes rêves mon chou, pour ça il aurait fallu que j'ai un penchant pour les oreilles décollées, ce qui était bien loin d'être le cas en fait. Tu joues à quoi là ? En t'approchant comme ça ? Parce que tout ce que tu vas gagner, c'est te manger un tampon en pleine face et crois moi, ça va pas te faire du bien. Loin de là.

Je la tacle sur ses conquêtes parce que tout le monde le sait sur Harvard que c'est une femme facile. Comme on sait que je suis un connard. Je ne m'en cache pas. Je suis ce que je suis. J'en ai pas honte. Je m'amuse avec la jeune femme parce que ça me fait plaisir de la mettre hors d'elle. « Tu dis ça maintenant parce que tu es énervée. » Je n'exprime aucun regret devant la sœur de Lana. Je ne vois pas pourquoi je devrais en avoir. C'est une époque de ma vie que je veux oublier définitivement. Je ne veux plus y repenser, jamais. Finalement, je me lève pour plonger dans l'eau. Je fais quelques longueurs avant de revenir près de Méline et de m'approcher d'elle dangereusement. « Au chat et à la souris, ça ne te plait pas ? » Réplique-je avant de lui déposer un baiser tendre sur le coin de ses lèvres. J'ai envie de voir comment elle risque de se comporter suite à cela.

Ouais, qu'il s'amuse pas trop tiens. Il me connaissait, il avait déjà eu à faire à ma personne et il savait que j'étais pas tellement le genre de personne qu'on pouvait qualifier d'aimable. Loin de là même. Alors il savait très bien que fallait pas trop s'frotter à mon caractère piquant, j'étais mauvaise et c'était le genre de chose que je n'avais jamais caché. « Tu dis ça maintenant parce que tu es énervée. » Tu peux toujours rêver mon grand. Mais même si t'étais le dernier type sur terre et que la survie de l'humanité dépendrait de nous, j'préférais nous laisser nous éteindre. C'pour dire à quel point tu me révulses. J'dis ça parce que t'es du genre à gerber. Tu veux vraiment t'aventurer sur ce terrain là ? J'te préviens, ça va pas être joyeux. « Au chat et à la souris, ça ne te plait pas ? » Et y avait ses lèvres qui venaient s'coller un peu trop près des miennes par la suite. Ahaha. Ma main elle partait à l'attaque directement venant s'positionner en plein sur sa joue. Fais gaffe à ce que tu fais Maxence, t'as pas envie de me voir vraiment en colère. Et ne t'avises plus de t'approcher à ce point de moi, ça serait une déclaration de guerre mon gars.