EMILIA + Je vois des éléphants roses, pas vous ?

La drogue est un véritable fléaux. Un fléaux dans lequel bon nombre de personnes tombent tout simplement par le biais de mauvaises fréquentation et d'un véritable malêtre. Car c'est bien ça la drogue : on commence à cause d'un malêtre profond et douloureux et on ne peut arrêter après car on est accro. On ne peut plus s'en passer et même si on veut, notre organisme se refuse d'y renoncer. Quand on est accro, on ne peut plus lâcher. Moi j'avais eu toutes les raisons du monde pour y tomber. Une mère dépressive, un beau père violent et un papa fantôme -ma mère m'ayant enlevé, il n'était plus du tout dans ma vie à ce moment là malheureusement- m'avaient poussé vers les excès. On vivait dans la galère de fric, chaque fin de mois était complexe. Alors on a pas le choix, on doit bien ramer pour finir les mois, on travaille a côté et finalement, la fatigue entraine la déprime. Surtout qu'à l'époque, j'avais appris par le biais des infos que mon père allait épouser sa gourdasse de nouvelle copine, je l'avais mal vécu. Il allait l'épouser et j'allais rester là, seule dans cet appartement miteux avec l'autre malade et ma mère .. Une mauvaise fréquentation en entraine d'autres et c'est la chute. Une chute silencieuse et brutale. Une chute qui ne cesse pas tant que la drogue est présente dans l'organisme. Et finalement on en oublie le réelle et l'irréelle, le temps qui passe, tout devient flou, terriblement floue. On ne sait plus vraiment ce qui est réelle ou non. On ne sait plus non plus ce qui est bien ou non ou tout simplement le jour que l'on est. On ne sait plus rien. Les heures passent, les jours défilent. Et on est comme dans le coma ou au ralenti. On devient un peu spectateur de sa vie alors que le produit devient maitre de notre corps. Et quand ça s'arrête, quand on arrête tout ça, c'est brutale et terrible. Je l'avais vécu. Je me demandais ce qui devait être dur dans la vie de cette fille pour qu'elle en vienne a consommer.. Qu'est ce qui s'était passé pour la pousser à agir ainsi, à prendre un joint. Je suis à ses côtés et je me reconnais un peu : inconsciente et imbécile. Je lui propose d'arrêter de fumer, après tout, elle m'a vu comme un éléphant rose, autant freiner maintenant parce que ça n'annonce rien de bon malheureusement ... Elle semble bien le prendre et accepter, elle avait assez fumé pour ce soir. Elle ronchonne en le disant. Ca l'irrite un peu, mais tant pis, elle le fait quand même docilement. Une bonne chose alors je ne relève pas sa mauvaise humeur, c'est normal, j'étais comme ça aussi, à ne pas voir le problème malheureusement et a ne pas comprendre les inquiétudes des autres et surtout à ne pas prendre en considération leurs craintes et leurs peurs. Je lui adresse un sourire et engage la conversation sur ses études, c'est un peu -surtout enfaite- pour la forcer à se concentrer histoire de voir à quel point elle est stone. « Exacte, je suis à Harvard aussi. C'est vrai que mes matières ne peuvent pas plaire à tout le monde mais personnellement, je trouve ça passionnant. » un nouveau sourire avant de lui demander, par pur curiosité parce que j'adore la musique « Et tu fais quelle genre de musique ? Rock ? Classique ? » je la vois bien jouer du rock, surement à cause de son style vestimentaire et son côté un peu rebelle .. Même si le joint peut laisser penser au reggae, c'est pas ceux à quoi je l'associe, elle ne semble pas baba cool du coup, du moins, elle en a pas l'air, après peut être que je me trompe, mais je n'en ai pas la sensation ...

 

Quand on tombe dans la drogue, le pire c'est surement pour la famille. Car se fléau ne fait pas que nous entrainer dans les abimes de l'enfer, non ça fait bien pire : ca détruit ses proches, sa famille, sa détruit les gens qui nous aiment. La drogue terrasse tout, elle rase tout et malheureusement on ne peut rien faire. La famille ne peut rien faire. Ma famille si elle avait voulu n'aurait rien pu faire. Je me sentais tellement mal. Je me souviens de cette douleur que j'avais ressenti quand j'avais vu à la télévision les infos gossip : Le roi d'Espagne Felipe VI va célébré son mariage avec Letizia Ortiz Rocasolano. Ca avait précipité à ma perte, à ma fin. Il m'abandonnait, il refaisait sa vie. Et moi j'avais ce fardeau a porter : je savais qui il était, j'avais très peu de souvenirs mais j'en avais et je n'avais plus que mes yeux pour pleurer. La souffrance s'était immisée dans mon sang et rien n'avait pu l'arrêter. Pas même mon amour inconditionnel pour mon copain du moment : Adam. Rien ne m'a arrêté et j'ai finis par tout plaquer pour sombrer parce que je n'en pouvais plus. Je ne le supportais plus. Je ne comprenais pas pourquoi il m'avait abandonné, je ne le comprenais tout simplement pas. Comment un homme qui se dit respectable, de bonne famille peut abandonné sa fille entre les mains d'une dépressive qui sort avec un malade ? J'étais en colère après la dépression et la drogue m'aidait a ne plus ressentir tout ça. A ne plus ressentir ces sentiments trop dur a assumer ... Et j'avais arrêté quand je l'avais retrouvé. Quand j'ai su la vérité. J'ai su ce qu'il s'était passé et j'ai su qu'il fallait que je me pardonne et que j'arrête les conneries. Je me souviendrais toujours de mon père, qui pleurait à côté de mon lit quand j'étais dans le coma suite à une overdose et les larmes de joie quand il a vu que je le regardais. Il m'a fixé, les yeux pleins de larmes et il m'a dit des mots forts et inoubliable "Emilia, c'est papa, regarde moi, tout va bien aller maintenant, je vais prendre soin de toi et tout va rentrer dans l'ordre" et là, j'ai compris qu'il était là et qu'il avait toujours voulu l'être et que les raisons qui me poussait à plonger n'existait plus à présent. Il n'y avait plus que lui et moi. On a tous une raison de plonger et après il faut se trouver une raison de s'en sortir et se battre contre ses propres démons pour aller mieux et se forcer a aller bien. J'espérais que la jolie brune finirait pas en trouver, une raison valable pour aller mieux. Pour le moment, elle était stone, mais venait d'éteindre son joint : Dieu merci. L'odeur me faisait tellement envie. « Exactement, c'est le principal » je lui adresse un sourire avant de l'interrogé sur sa musique et elle semble offensé que j'imagine qu'elle puisse faire du classique. Bon, c'est vrai que vu son look c'est peu probable mais je ne juge pas au look personnellement. « Je ne sais pas, je ne juge pas à la tête. » un sourire amusé sur mes lèvres et reprend « Tu as une tête à quoi alors ? » c'était simplement pour reprendre ses paroles. Là, elle vient m'expliquer qu'elle avait un groupe de rock à Oxford. « C'est super ça. Tu as fait une recherche sur Harvard, c'est sûr que beaucoup de personnes seraient prête à te suivre dans cette aventure je pense ! » niveau musique et artiste, il suffit de taper à la porte de la Lowell House et on trouve tout un tas de personne bourré de talent. « Oh non, désolée, je ne connais pas, mais je suppose qu'à la Lowell House tu devrais trouver des gens motiver non ? » en tout cas pour moi, la maison des violets, c'est là bas qu'elle devrait chercher en premier lieux. C'est eux les plus susceptible de correspondre au profil.