THOMSWICK ❥ missing the sound of your heart beating

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

L'idée de la perdre me déchirait le coeur bien qu'en réalité je me voilais encore la face. La nuit quand je m'endormais, je faisais comme si elle état toujours mienne, comme si rien n'avait changer. Seulement ce que je refusais de voir c'est qu'au réveil elle était dans des bras étrangers des miens et que plus le temps avançait plus c'était comme ça. Peut-être qu'à trente ans, une fois nos vies établies ailleurs, nous allions réaliser l'erreur énorme qu'avait été notre séparation et nous allions nous retrouver. J'avais beaucoup d'espoir sur cette fin, ne pouvant figurer qu'il en soit autrement. « Azraël... » C'est la même chose pour moi. Tu hantes mes pensées 90% du temps où tu n'es pas avec moi. Tu comptes beaucoup plus que tu ne peux te l'imaginer. Pour la première fois de ma vie quand je suis avec toi, je peux envisager d'aimer. Il y avait certainement quelque chose que j'aurais pu lui dire sauf qu'aucun mot ne me venait à l'esprit. Je me contentais d'observer son visage à la fois blessé, triste mais également plein d'espoir. Il valait certainement mieux pour elle comme pour moi que cette conversation s'arrête ici car nous n'étions pas là pour nous faire du mal mais plutôt profiter du Spring Break. « La dernière à l'eau cale le rhum. » Dis-je en me relevant pour entreprendre une course vers l'océan. Valait mieux pour elle qu'elle se rende en premier autrement son petit secret risquait de sortir au grand jour, du moins en partie.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

J'peux plus te charmer avec mes beaux yeux en battant des cils comme une adolescente découvrant les joies de la séduction. J'peux plus tenter de te séduire en usant de mes sourires et de cette voix d'enfant qui t'avais toujours prise au dépourvu. J'ai plus le droit de jouer à ça parce que maintenant, je l'ai lui. J'ai Alex et mon dieu, je l'aime d'une puissance infini. Alors ce jeu de regard entre nous, les touchés subtils de nos peaux.. Ils doivent s'arrêter maintenant. Et je tentais de trouver le subterfuge qui nous éloignerait quelques instants. Une course vers la mer servant à rompre le contact entre nous. Elle s'levait à une vitesse éclair calant le gage de la perdante. Oh si tu savais Agathe. Même si j'arrive dix minutes après toi dans l'eau limpide, je ne toucherais pas à cette bouteille de rhum, je ne peux pas. Je me redressais à mon tour virant mon short le plus rapidement possible partant à sa poursuite. Bien sûr que j'étais sportive de base, mais le retard ça pardonne pas. Elle parvenait à se jeter à l'eau avant moi et quand enfin je la rejoignais, je tentais le subterfuge. J'crois que y a une égalité. Oh, allez Agathe, laisse moi m'en sortir avec cette égalité. M'oblige pas à fournir des tas d'explications qui gâcheraient probablement notre soirée. Laisse nous être comme au bon vieux temps, rythmée par l'insouciance et l'abandon.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

Trop souvent j'aurais aimer être celle qui trouve les bons mots pour tout changer. Avec elle, je crois que je pourrais être enfin heureuse. Quelque part au fond de moi j'avais ce sentiment que la brunette était la femme de ma vie et qu'un jour je trouverais enfin un peu de courage pour lui offrir le bonheur qu'elle méritait. Ce que j'ignorais, c'est qu'à rester dans ce silence et dans le déni j'étais entrain de la perdre aux bras d'un homme. Avec moi, il n'y aurait pas de cachètes, trop fière d'exposer ma princesse aux yeux du monde. Mais je sentais que ça devenait de moins en moins possible. Étant toutes deux très douées à éviter l'honnêteté au dépend du plaisir nous trouvions une fois de plus un moyen de faire comme si l'ambiguité n'était pas là en installant une petite compétition. Compétition qu'elle avait perdu avouons le. Toutefois j'acceptais de lui laisser croire le contraire si ça lui faisait plaisir ne serait-ce que pour voir son magnifique sourire. « Dans ce cas il faut changer l'enjeu. » Dis-je d'une voix coquine avant de me caler légèrement dans l'eau pour retirer mon haut. Un bain de nuit tout ce qu'il y a de plus classique. En me relevant je ne me gênai pas pour l'arroser bien comme il faut de cette eau d'une parfaite température.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

Laisse nous rester simple encore une fois. Juste une fois de plus, rien que ça. J'voulais pas avoir cette conversation avec elle, j'savais que je le devais mais je ne le voulais pas. J'étais douée pour garder les choses pour moi, pour me contenter de raconter le stricte minimum et ne pas trop m'étaler sur ce qui pouvait rendre les situations un peu trop compliqué. C'était pour ça mon silence sur Alexander. Parce qu'au fond, je savais que parler de lui en reviendrait à briser un truc entre nous. J'voulais pas. J'étais ce genre de fille à tout vouloir même quand je ne le pouvais pas. J'voulais garder Agathe pour moi alors que c'était pas fairplay. M'enfin, j'attendais sa réponse et mon sourire ne pouvait que s'agrandir à l'entente. Changer l'enjeu.. que je répétais. Mon dieu, fallait pas que je perde la tête face à elle, j'pouvais plus agir comme ça. Et pourtant, quand je la voyais enlever son haut de maillot, je ne pouvais pas m'empêcher de me mordre la lèvre. Respire Az. J'fermais les yeux quelques secondes me décidant finalement à en faire de même. Pourquoi ça change constamment entre nous ? Amantes, amies. Parfois, je comptais vraiment, les autres fois, je n'étais que cette relation éphémère. J'savais plus avec elle, j'savais plus. Et peut être que c'était ça le véritable nous. Ne jamais être clair et précis. Jouer encore et encore quitte à se brûler un peu.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

Insister pour mieux comprendre, ce que j'aurais sans doute dû faire pour éviter de m'enfoncer comme je le faisais maintenant. À mes yeux tout allait si bien entre nous, rien ne changeait alors que je me voilais la face terriblement. Bientôt il serait trop tard et je finirais par perdre la seule personne qui compte vraiment dans ma vie et qui n'est ni une amie ni de ma famille. Enfin, si, elle est mon amie, mais oh combien plus que ça. Je n'aurais pas oser me dévêtir à moitié devant une simple amie mais elle elle connaît mon corps déjà à la perfection. Sa question me laissa un peu bouche bée car je ne savais pas sur quel pied je devais danser : l'honnêteté ou l'évitement. Allons y pour l'entre deux. « Je crois pas que ça change moi. On fait juste semblant que c'est le cas. » Pour éviter de trop s'attacher, quand on sent que ça brûle, on joue l'indifférence sans que ce ne soit réellement le cas. Je ne veux pas lui imposer cela, m'imposer moi, cette fille brisée et compliquée dans ta vie. Tu mérites mieux que cela Azraël. Même s'il est vrai que quelques fois je deviens faible et j'oublie mes belles résolutions en revenant vers elle comme une fleur parce que c'est plus fort que moi. Ça montre combien je suis loin d'être forte en réalité.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

Peut être qu'on l'aimait pas la simplicité. Qu'on avait besoin de tout compliqué à chaque fois pour ne pas tomber dans une routine. Mais j'étais pas sûre qu'on soit gagnante à ce petit jeu là. C'était même l'inverse à vrai dire. On perdait, on se perdait et j'avais peur au fond qu'on finisse par arriver à ce point de non retour où l'on n'aurait d'autre choix que de sortir de la vie de l'autre. Moi j'crois que tu fais semblant Agathe, tu fais tout le temps semblant. Avec moi, avec les autres. Agathe elle jouait constamment avec tout peut être trop effrayée de s'dévoiler au final. Mais ça prenait pas avec moi et j'savais que les choses changeaient, elle manquait juste d'honnêteté pour le dire. Peut être parce qu'elle préférai t s'voiler la face, peut être parce que le dire à haute voix ça donnait plus de réalité. Y avait plein de raison au final mais elle ne pouvait pas me regarder dans les yeux en disant que les choses ne changeaient pas. C'était faux. M'enfin, peu importe. J'étais pas non plus là pour remuer la merde. Autant faire semblant comme on faisait tout le temps.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

Est-ce que c'est cela, vieillir, devenir adultes ? Perdre des gens à qui l'on tiens tellement et s'enfoncer chaque jour un peu plus dans un gouffre de solitude ? En ce qui me concerne je commençais à le croire. Azraël me ramenait devant cette dure réalité en me faisant constater que rien n'était plus comme avant et que je faisais semblant. « Parce que c'est plus facile. » Pour moi d'une part mais pour les autres aussi. S'ils voyaient à quel point tout était mélanger et noir dans ma tête et surtout dans mon coeur alors ils prendraient leurs jambes à leur coup. Heureusement j'avais l'alcool pour soigner mes blessures et le reste du temps comme Az' le disait je m'efforçais de faire semblant. Je vivais dans mon petit monde imaginaire où elle et moi vivions toujours notre amour éphémère ensemble sans accorder d'importance aux regards d'autrui. Je ne pouvais pas être plus loin de la réalité. Je m'approchai pour la serrer fort dans mes bras, collant mon visage dans ses cheveux doux qui sentaient si bon. « Tu auras toujours ta place pour moi. » Et je sais que ce n'est pas réciproque, que pendant que je fais du surplace dans mon monde imaginaire toi tu fais ta vie dans le sens que tu veux et bientôt je n'y aurai plus ma place à part entière.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

Il était probable qu'on ne soit juste pas douée dans ce domaine là. Dans la vérité. Les choses auraient pu être tellement différente si seulement on avait osé. Mais non, on le faisait jamais. Et pourtant, parfois, je me surprenais à imaginer ce que ça aurait pu être si on n'avait pas rompu. Si on avait pas tenu le pacte et qu'on avait fait preuve d'un peu de sincérité dans tout ça. Et si je lui avais dis ? Si j'avais été assez courageuse pour lui demander de rester ? Peut être qu'on serait bien alors elle et moi. Avec nos secrets inavoués. Mais non, elle m'avait laissé partir, je l'avais laissé s'enfuir et on était là, à remuer le passé sans jamais être honnête dans nos intentions. C'était dur parfois mais j'étais allée de l'avant. J'avais continué mon chemin puisqu'elle ne voulait pas de moi entièrement. La simplicité ça rends pas heureux. Ca nourrit juste beaucoup plus de regret. Parce que c'est comme ça quand on choisit la voie facile. On s'mouille pas, on évite, on contourne. Mais les regrets ils sont bien là, ils grandissent et persiste jusqu'à rendre malheureux. Agathe elle était malheureuse. Ca s'voyait dans ses prunelles couleur ciel. Mon visage venait s'enfouir dans ses cheveux respirant à plein poumon l'odeur de son shampoing. Mon dieu Agathe, on aurait vraiment pu être bien. Mais on l'était pas, on ne faisait pas qu'un. Toi aussi. Parce qu'elle faisait partie de ces personnes qu'on oublie pas. Alors oui, sa place elle l'avait.

missing the sound of your heart beating
— thomswick, jour 3

Toutes les nuits j'y rêvais moi. À elle, à nous, à ce que notre avenir si nous n'avions pas laisser autant de silences s'installer dans notre relation. Ce n'était qu'un rêve alors rien de grave ne pouvait vraiment arriver. Puis je me réveillais seule sans son petit corps fragile aux côtés du miens et sans pouvoir embrasser ses douces lèvres. Elles me manquaient tellement, ces lèvres. Je profitais alors de ce rare instant où je pouvais l'avoir contre moi. « Pourtant j'aimerais tellement te rendre heureuse. » Ces mots je les avais chuchoter contre son oreille pour que ce soit à peine audible, pour que ce soit notre secret à nous deux et que personne d'autre ne sache. Depuis le début je crois que c'était la chose la plus honnête que je ne lui avais dite puisque j'avais toujours choisie la voie facile, celle qui triste comme Azraël venait de le dire. La tristesse, je ne connaissais que ça à vrai dire. Jamais je ne m'étais permis de goûter au bonheur car je ne croyais pas le mériter. Cet été avec elle m'y avait presque fait goûter et voilà pourquoi il avait fallu y mettre fin. La faire entrer de ma vie signifiait gâcher la sienne tôt ou tard, sans vraiment le vouloir, je gâchais tout comme le disait mes parents. « J'ai l'étrange impression que t'es entrain de rompre avec moi. » dis-je en laissant échapper un léger rire qui laissait sous-entendre que ce n'était qu'une blague alors que c'était pourtant la vérité. Je le sentais au plus profond de moi ce vide qui commençait à se créer par rapport à nous. Cette femme je l'aimais, purement, profondément, trop pour l'empêcher de voler de ses propres ailes et l'enchaîner à un avenir malheureux. Je ne pourrais être plus loin de la réalité car en vérité elle et moi ensemble pourrions être plus qu'heureuses si seulement on se le permettait.