(FF) y a un âge où on est tiraillé entre aimer sa fille, ou la détester. (felaia)

J’espérais que cette soirée se passe bien, mais je pouvais toujours en rêver. J’avais deux enfants qui se trouvaient dans leur âge rebelles. Ce n’était pas toujours facile, surtout avec ma fille. Elle avait décidé de rendre ma vie un enfer. Je n’en pouvais plus. Cela commençait à devenir lourd, et surtout chiant. Ce soir était important pour moi. Je n’avais pas eu beaucoup de chances avec les hommes au cours de ma vie, et pour le coup, j’étais contente d’avoir rencontré quelqu’un avec qui je m’entendais bien. Je n’avais pas l’intention de vouloir d’autres enfants, je voulais simplement quelqu’un avec qui je me sentais bien. C’était le cas avec Aedan, et j’aimerai que mes enfants le comprennent. Cependant, je crois que Gaïa en avait décidé autrement. Elle était sérieuse pour le coup? J’en revenais pas. Je n’avais pas éduqué ma fille comme cela. Ce comportement, elle l’avait à cause de son père, et si cela continuait, elle irait vite le regretter. « Gaïa, tu viens avec moi, on va chercher l’apéro dans la cuisine! » Lui ordonnais-je d’un ton froid et sec. Oh, je n’avais pas l’intention d’être gentille avec elle, et bien qu’Aedan verrait une autre face de moi, je n’allais pas la laisser le traiter ainsi. Je laissais les hommes parler entre eux, sachant que Hermès saurait faire la conversation avec Aedan. J’admirais mon fils, il ressemblait tellement à son père, celui dont j’étais tombée amoureuse, pas celui d’aujourd’hui.

Je pensais que la soirée allait être pénible, mais avec le répondant d'Aedan elle s'annonce plutôt intéressante en fait, même si je tiens à préciser que ce n'est pas pour cela que je l'apprécie davantage. J'aime bien qu'on tente de me tenir tête, même si je suis toujours la meilleure à ce jeu là. Je viens de m'asseoir, ou plutôt de me laisser tomber lourdement dans le canapé et j'ai à peine eu le temps de sortir mon téléphone portable de ma poche que maman m'invite sèchement à la suivre dans la cuisine, soit disant pour aller chercher l'apéritif. Mais je connais l'intonation qu'elle prend, ça signifie que je vais avoir des problèmes. Elle va me reprocher mon comportement, il ne faut pas être idiot pour le deviner. Mais je m'en fiche. Elle ne peut pas m'obliger à apprécier son petit ami, ni à être gentille avec lui. Au pire que va t-elle faire ? Me priver de dessert et me faire monter dans ma chambre ? Ou alors me priver de portable, peut-être. Mais qu'importe. Je soupir bruyamment pour bien faire comprendre à tout le monde que ça me dérange de bouger mes fesses pour jouer la serveuse, mais je m'exécute quand même, laissant mon portable sur le canapé, à côté d'Hermès. J'ai confiance en lui, je sais qu'il ne regardera jamais dedans. De toute façon je n'ai pas grand chose à lui cacher. Pendant qu'il doit se taper la discute avec monsieur je-ne-vais-pas-remplacer-ton-papa, je suis maman dans la cuisine. Elle a passé une bonne partie de l'après-midi à préparer des petits fours et ce genre de trucs avec mon frère, et les plateaux sont sur le plan de travail. Il faut emmener tout ça ? C'est surtout une question posée pour retarder la tempête qui va s'abattre sur moi. 3...2...1.

Je me retenais vraiment pour ne pas crier devant Aedan, mais Gaïa me poussait à bout. Je ne lui demandais pas la lune, simplement un peu de courtoisie. Je ne pensais pas que c’était trop demander à sa fille. D’après cette dernière, si, et honnêtement je commençais à saturer. Tous les jours, il y avait quelque chose. Ça ça n’allait pas, et ça non plus, et puis ça, et j’essayais de pas lui gueuler dessus sauf que c’était difficile. Lui couper le contact avec son père ne servait à rien, bien que cela pourrait lui servir de leçon. Je ne comprenais jamais pourquoi il y avait tant une différence entre ma fille et mon fils. Ils étaient comme le jour et la nuit. En fait non, ils se complétaient. Alors que Hermès était calme, respectable et poli, Gaïa de son côté était têtue, franche et insupportable. Deux cotés d’une pièce, le yin et le yang. Je n’arrivais plus à le supporter, ou du moins, pas ce soir. Ce qui devait être une soirée posée et amicale finirait un bain de sang presque. J’admirais Aedan de tenir tête à ma fille, mais je me demandais bien combien de temps il pourrait tenir. Gaïa me suivait dans la cuisine et je me tournais vers elle refermant la porte derrière moi, alors qu’elle fut surprise par tout ce que j’avais préparé pendant la journée. « Je te demande une chose et tu n’es même pas capable de le faire. T’as fini de jouer la princesse pourrie gâtée? Et commence pas avec le « mais je suis une princesse » ! Ici tu n’es pas une princesse, ici t’es juste ma fille, et si tu continue comme ça, ton titre il est plus là. Alors tu arrêtes tout de suite de jouer à ton petit jeu avec Aedan et tu te comportes comme une personne normale, ou sinon ce n’est pas dans ta chambre que je t’envoie mais dans un avion tu sais où ! » Je lui avais déjà fait la menace de l’envoyer au Japon. Aujourd’hui, j’étais sérieuse. Si cela servait à lui apprendre le respect et la courtoisie alors je le ferais, et si il le fallait je l’autoriserai à la torturer.