SLOAGE • “What you have to decide... is how you want your life to be.”

Jour 10 - Journée libre, fin de soirée - Hôtel.

Décidément, le Spring Break de cette année lui réservait pas mal de surprise et pas que des bonnes. Sloan aurait voulu profiter de ce petit voyage pour se rapprocher de Charline mais il en fut autrement. Elle ne faisait que de le fuir, elle n'avait pas répondu à ses messages. Tant pis pour elle. Le beau brun était là pour profiter de la vie et c'est bien ce qu'il comptait faire. Il était très tard et le jeune homme rentrait à l'hôtel. Il venait de passer une bonne petite soirée en compagnie de ses ami. Oui cette fois-ci il avait laissé tombé les Eliot ou encore les filles pour se ressourcer avec ses proches. Une soirée plutôt tranquille, propice aux discutions et aux confidences. Sloan se sentait bien ce soir, il avait bu quelques verres et avait fumé déjà deux joins. Il rentrait tout doucement à l'hôtel. L'air était encore chaud, ça lui changeait de l'université. Il se sentait libre ici, la pression que lui mettait son beau-père semblait si lointaine. Les mains dans les poches, il avançait doucement, il avait le temps. Sloan était à quelques mètres de l'hôtel. La fatigue commençait à se faire sentir mais l'alcool combiné à la drogue lui donnait une pêche d'enfer. Le réveil demain matin en sera encore plus douloureux. Une fois non loin de l'immense battisse, il s'arrêta de marcher. Il remarqua au loin une silhouette allant dans la même direction que lui. La jeune fille était donc de dos. Sloan plissa les yeux pour essayer de deviner de qui il s'agissait. Il connaissait cette silhouette mais n'était pas sur. Serait-ce sa bipolarité qui lui jouerait des tours ? Bonne question. De nature très curieux, le beau brun suivit cette personne. Il marchait à distance raisonnable et ne lâchait pas la silhouette des yeux. L'Eliot remarqua qu'elle logeait dans le même hôtel que lui. Un sourire malicieux se dessina alors son visage. La brunette entra dans l'hôtel, sans se douter que Sloan la suivait depuis déjà cinq minutes. Elle traversa le hall d'entrée avec une démarche élégante et particulièrement aguicheuse. Une fois devant l'ascenseur, elle appuya sur le bouton et grimpa dans la cabine. Avant de monter, Sloan se dirigea vers l’accueil où il demanda le numéro de la chambre de miss Lewis. Parfait. Il prit les escaliers qu'il grimpa quatre par quatre avant d'arriver au bon étage. Le beau brun ouvrit la porte et avança dans le couloir. C'était plutôt calme, il n'y avait aucun bruit. Sage était déjà rentrée dans sa chambre. Sloan marcha quelques secondes avant d'arriver devant le numéro indiqué par la réceptionniste. D'un geste machinal, il appuya sur la poignée et ouvrit la porte. Le beau brun entra dans la chambre et referma la porte derrière lui. Sage se trouvait là, elle semblait seule. Tant mieux. Sans même se retourner, il ferma le verrou. Sans dire un mot, il avança de quelques pas dans la direction de Sage, un sourire coquin sur le coin des lèvres. Il sortit de sa poche de jean deux joins délicatement roulés. « Tu ne pensais tout de même pas venir au Spring Break sans passer une nuit avec moi ? » dit-il en rigolant légèrement. Il arqua un sourcil avant de lui tendre l'un des deux joins. « Cadeau beauté. » dit-il d'une voix charmeur. Le Spring Break n'allait pas être si catastrophique que ça finalement.

Insomniaque. T'avais du mal à dormir ce soir, c'était pas vraiment une nouveauté, c'était comme ça depuis.. Depuis ce fameux jours. Tu sais pas si ton sommeil viendra taper à nouveau à la porte de tes paupières, laissant les cauchemars sur le palier. Tu le souhaite. Tu voudrais tellement oublier, tout oublier. Tu sais pas pourquoi t'es sous l'emprise des remords, c'était pas à toi d'en avoir, t'avais fait ce que tu devais faire. T'avait pas le choix. Une énième bière en main, une clope dans l'autre, tu bois depuis le début de la nuit, vagabondant à droite à gauche en recherchant éternellement la paix de ton esprit meurtri mais en vain. Tu sais que tu ne l'obtiendras sans doute jamais. Assise sur un bout de trottoir cassé, tu vois tout un tas d'monde rentrer de soirée, tous défoncés ou presque. Tu souris légèrement à cette vue, portant la bouteille à tes lèvres tout en te relevant. Il était temps pour toi de rentrer, t'avais plus rien à faire dehors, t'étais seule dans un endroit inconnu pour toi, tu veux pas prendre le risque de finir vulgairement violé. T'avance tout droit vers ton hôtel, les lumières de lampadaires te brûlent les yeux. Tu les plisses comme pour te protéger de l'agressive luminosité qui t'attaque. Tu retrouves ton chemin tant bien que mal, tu termines ton fond de bière avant de t'avancer vers le hall d'entrée. La réceptionniste t'adresse un sourire sympathique auquel t'as juste pas envie de répondre. Tu lui rends d'un furtif signe de tête avant de monter dans l'ascenseur. Tes paupières sont lourdes, tes yeux sont rouges par l'alcool ingurgité. Les portes glissent enfin pour faire apparaître un long couloir dans lequel tu t'aventures aussitôt, tu voulais prendre une douche, retrouver ton lit. Tu cherches activement tes clefs, t'as du mal à viser la serrure mais tu parviens enfin à ouvrir la porte pour la refermer d'un claquement sec. Tu retires tes chaussures dans un coin de la pièce. Tu passes ta main sur ta nuque, signe de fatigue. Ton regard balaye la pièce où régnait un lourd silence sans fin. Tu expires, retirant ton petit gilet pour le lancer sur ton lit. Une jupe, un demi tee-shirt, la chaleur en était presque étouffante au contraire de Cambridge. T'avais à peine eu le temps d'entrer que la porte s'ouvrait. Tu sursautes, tu t'attendais pas à recevoir de la visite, surtout pas celle-ci. Sloan. Il venait de faire apparition dans ta chambre, ta main sur la poitrine, tu tentes de calmer les battements rapide causé par la frayeur. - Putain, t'es con ! J'ai eu peur abrutit ! Tu hausses la voix avant de rouler des yeux. Tu grimaces légèrement suite à sa remarque. - Qui te dit que j'souhaite passer une nuit avec toi déjà ? Tu ripostes, un petit sourire en coin collé au visage. Tes membres se décrispent quand Sloan t'offre un joint. T'en avais fumé que deux durant toute la journée. Tu le prends sans hésiter, ça aller t'faire du bien, ça c'est sûr. - Merci.. Tu te dégages du milieu de la pièce en lui faisant signe de s'installer. Tu vas fouiller dans la table de chevet, t'avais une bouteille de vodka planquée à l'intérieur. Tu la prends et l'agites fièrement. - Un petit verre peut-être ? T'attends pas sa réponse que tu sers deux verres sans attendre, tu lui tends le premier en t'installant sur ton lit. - Mais comment t'as trouvé ma chambre toi ?! Je te manquais tellement que tu t'es mis à faire des recherches sur moi c'est ça ?.. Un rire timide vient orner tes mots.

Jour 10 - Journée libre, fin de soirée - Hôtel.

La présence de Sloan dans cette chambre n'était pas chose prévue. Il avait suivit la belle brune par pur instinct. Sage avait le don de l'intriguer, elle était tellement sexy lorsqu'elle fumait sa mixture, quand elle se mettait minable avec lui. Le jeune homme bavait littéralement devant elle ou plutôt devant leur relation. Elle avait le don de faire ressortir chez lui, tout ce qu'il y a de mauvais. En sa présence, Sloan semblait revenir à son adolescence, là où il n'avait pas de soucis. Il pouvait être lui même, il pouvait se montrer sous son vrai jour, ça lui faisait tellement de bien d'être le vrai Sloan Bushnell. En sa présence, le beau brun ne jouait pas de jeu, il disait ce qu'il voulait, quand il le voulait. Il pouvait fumer de la drogue jusqu'à se mettre minable, il pouvait également se balader à poil ça ne changerait rien. Bon, il ne l'a pas encore fait mais avec la chaleur de ce pays, ce n'était qu'une question de temps. Aha. Bref, en entrant dans sa chambre, Sloan lui avait fait peur. Le jeune homme afficha un mince sourire en la voyant, elle était trop mignonne. Sans trop se forcer, Sage prit le joint des mains de Sloan. Il afficha un sourire encore plus grand. Ah, il avait bien fait de suivre cette petite, le destin semblait être de leur côté. Le beau brun avança dans la chambre et vint s'installer sur l'un des fauteuils qui traînait là. Il ne lâchait pas Sage des yeux. Ce dernière alla chercher une bouteille de vodka et la leva triomphante. Sans même qu'il puisse répondre, Sage servit un verre et lui tendit. Sloan ne se fit pas prier pour l'attraper. La brunette alla s'installer sur son lit, elle semblait déjà bien imbibée. Elle le questionna rapidement sur sa présence ici, comment avait-il trouvé la chambre. Aha, bonne question. « En vrai j'suis un psychopate, personne ne t'as prévenu ? » dit-il d'un naturel déconcertant. Il fixa Sage quelques instants avant de continuer sur le même ton. « J'vais hanter toutes tes nuits, je vais devenir ta drogue. Tu n'en pourras plus de moi. » Il rigola légèrement. Sloan n'avait pas vraiment la tête d'un psychopate. Il avait ce petit côté badboy c'était certain mais il paraissait plutôt équilibré. Il apporta son verre à la bouche et bu la moitié de son contenu. Sloan n'était pas trop alcool, il était plus porté sur la drogue. D'un geste machinal, il posa le verre sur le sol et prit le joint dans sa main. Il l'apporta délicatement à sa bouche et fouilla dans ses poches pour y trouver un briquet. Le jeune homme pencha la tête et alluma son joint. La première bouffée est toujours la meilleure. Il inspira profondément dedans, posa sa tête contre le mur derrière lui, ferma les yeux et recracha lentement la fumée. C'était tellement bon. Sloan baissa la tête et rouvrit les yeux. L'autodestruction, il n'y avait que ça de vrai. Il reporta son attention sur Sage, la regardant de bas en haut. Elle lui faisait de l'effet et l'ambiance était assez tendue entre eux. C'est d'ailleurs pour cette raison que Sloan s'était mis sur un fauteuil, un peu en retrait de son corps de rêve. « Tu passes un bon Spring Break ? » lui demanda-t-il sans la lâcher des yeux. Le regard de Sloan était plutôt insistant et provocateur.

En temps normal t'aurais foutu ce mec dehors. Mais ce soir, ce mec c'est Sloan et, l'emprise qu'il pouvait avoir sur toi était déconcertante, tu comprenais pas toujours voir pas du tout en fait. C'un truc complètement nouveau, un truc que tu connais pas mais qui t'empêche de lui mettre ton poing dans la gueule et d'appeler la sécurité. Au contraire de ça, tu lui offres un verre, tu l'invites clairement à rester là même si tu sais avec certitude que d'le fréquenter c'est pas une bonne idée pour toi. Loin de là même. Tu sais qu'il est pas pour toi, qu'il faut surtout pas que tu t'attaches alors tu fais en sorte d'mettre des barrières, de faire taire les pulsions qui surgissent quand il est à quelques centimètres de toi. Tu fais taire les pensées en son honneur le soir tard, t'as son visage dans la tête, t'as Sloan dans la peau et, tu mens. Tu te ment à toi-même mais c'est mieux comme ça. Tu le regardes s'installer sur un fauteuil en face de toi, t'évite de croiser son regard, t'as peur qu'il lise dans tes yeux à quel point il te fait tourner la tête. Il répond une connerie à ta question, tu fronces les sourcils en voyant qu'il n'y avait pas d'ombres d'ironie dans sa voix. Il poursuit « J'vais hanter toutes tes nuits, je vais devenir ta drogue. Tu n'en pourras plus de moi. » Tu avales difficilement ta salive avant de baisser la tête accompagnée d'un sourire en coin. S'il savait que c'était déjà le cas. Tu t'sens ridicule, t'aime pas ressentir ça, t'aime pas être comme ça. T'était bien avant, t'était bien quand tu pensais encore qu'à toi. La dépendance c'est atroce, t'as l'impression d'être un pantin, comme si il rythmait tes battements du cœur, ta respiration, tes tremblements, ton humeur.. Tu prends un air sûr de toi comme jamais pour camoufler ton malaise. - Tu penses être à la hauteur pour remplacer ça ? Tu arques un sourcil en levant doucement ton joint coincé entre tes doigts. Tu aimerais que ce soit lui qui hante tes nuits. Lui plutôt que tes cauchemars répétitifs. Tu l'admires presque porté son joint à la bouche, ton regard se fige sur ses lèvres, à cet instant tu aimerais tellement durant quelques secondes prendre la place de ce joint. Tu bois automatiquement une longue gorgée pour te vider la tête de ces idées malsaines tout en hochant la tête. Tu laisses glisser une goutte d'alcool le long de ton menton que tu essuies aussitôt. - Graaaave ! Ca change d'Harvard, ça fait du bien.. Tu lèves les yeux vers lui pour percer son regard. Tu fumes une latte avant de poursuivre. - Puis j'ai rencontré pas mal d'monde ici moi qui appréhendais un peu c'voyage vu que j'suis encore nouvelle.. Tu froisses ta bouche avec une légère grimace en levant tes épaules.- Et toi alors ?! Tu t'amuses ? Même si j'pense déjà connaître la réponse ! Tu recules sur ton lit pour t'adosser contre le mur derrière toi. Tu croises tes jambes en indien tout en fixant Sloan. - Tu t'es trouvé une belle chilienne alors ou pas encore ? Ta voix laisse entrevoir un brin de jalousie cachée sous le sarcasme qui habille ta phrase.

Jour 10 - Journée libre, fin de soirée - Hôtel.

Sloan n'était que le reflet de lui-même. La drogue venait tout juste de faire effet et bordel quelle délivrance. Il se sentait bien, enfin lui. Le gentil Eliot avait fait place au délinquant qu'il était en réalité. Un petit garçon complètement perdu qui ne demandait qu'une seule chose, de l'attention. Sloan n'était pas doué pour l'amour, à chaque fois qu'il se mettait en couple, ça finissait mal. Mal pour lui du moins. Lorsque Sloan est amoureux, il devient un autre homme. Il devient plus protecteur, plus à l'écoute, plus romantique et tellement plus attachant. Le beau brun se faisait souvent prendre un con. C'est pour cette raison qu'il avait un peu de mal à se caser avec quelqu'un. Pourtant, et c'était là tout son problème, il s'attachait vite. Sloan ne connaissait pas Sage depuis bien longtemps et pourtant déjà elle lui plaisait. Il aimait passer du temps avec elle, il en voulait plus, toujours plus. Difficile de résister à de telles courbes, elle le faisait littéralement baver. Après tout, ils n'avaient pas couchés ensemble et ne s'étaient même pas embrassés. C'était donc un désir inconnu, l'envie charnelle de sa peau contre la sienne. Le beau brun ne donnait pas cher sur sa patiente. Déjà là, le fait d'être dans un autre pays, de partager une autre culture, Sloan se sentait d'humeur coquin. En plus de ça, il s'était prit la tête avec Charline. Sage lui répondit, elle semblait plutôt contente d'être au Chili. « Tu m'étonnes, c'est ton premier Spring Break, faut marquer le coup beauté. » dit-il avant d'apporter le joint à sa bouche et de tirer dessus une nouvelle fois. Sloan le termina plutôt rapidement, il en avait besoin. Le beau brun ne lâchait pas Sage des yeux, il la provoquait et prenait un malin plaisir à la dévisager. Sage était tellement sexy. Elle lui retourna la question, elle semblait curieuse de savoir s'il avait rencontré une jolie Chilienne. Sloan rigola légèrement. « Détrompes-toi Lewis, je m'attendais à mieux. » lança-t-il en haussant les épaules. Sloan ne passait pas un si bon Spring Break que ça. Certes il profitait un maximum, fumait et buvait jusqu'à ne plus savoir quoi. Mais il aspirait à autre chose. Les nanas là-bas ne l’intéressait pas. Sans la lâcher du regard, il apporta son verre à la bouche et bu d'une traite le reste de sa Vodka. Il posa le verre sur le sol et se leva. Oula, la drogue plus l'alcool ne faisaient pas bon ménage. Le beau brun avança vers Sage et vint s'asseoir juste devant elle. Sloan avait bien senti l'ironie de la question Sage, il allait s'amuser un peu. De sa main libre, le jeune homme vint replacer une mèche de cheveux qui se trouvait devant son oreille. Il regardait en détail le visage de Sage. Sloan lui caressa la joue avant de passer sa main dans sa nuque. Sensuellement, il faisait preuve de toute la douceur dont il était capable. Il remonta dans son cou, Sage avait la peau douce. Il vint frôler ses lèvres avec son pouce. L'Eliot se pinça les lèvres. Il la désirait. « Pourquoi chercher ailleurs alors que j'ai tout ce qu'il me faut à Cambridge ? » murmura-t-il sensuellement. Sloan baissa les yeux pour admirer ses lèvres pulpeuses. Le silence était pesant dans la pièce tandis qu'il prenait un malin plaisir à la découvrir. C'était la première fois qu'il posait ses mains sur elle. Il releva les yeux pour plonger son regard dans le sien. « T'es pas d'accord ? » dit-il sur le même ton. Le Spring Break devenait enfin intéressant.

T'arrivais pas à mettre un mot sur ta relation avec Sloan, tout était si complexe mais à la fois si facile quand vous vous retrouvez. Comme ce soir, où t'as l'impression d'être apaisé par sa présence, délivré de ton chagrin permanent. Tu hoches la tête à sa remarque. Ouais, c'clair que pour ton premier spring break t'allais sûrement pas rester cloîtrer dans ta chambre d'hôtel, t'avait décidé de te lâcher et de laisser ton attitude habituelle au placard durant tout le long de ce voyage. Tu te trouvais tellement ennuyante comme meuf, tellement frêle, t'avais pitié de toi parfois. T'es persuadé que t'es en retrait de tout l'monde, t'as abandonné l'idée qu'un homme puisse poser un jour les yeux sur toi ou éprouver un quelconque sentiment à ton égard. T'étais pas intéressante, tu prenais pas vraiment soin de toi, y'avait qu'à regarder ta coupe de cheveux, ça faisait un bail que t'aurais dû couper tes pointes, tu t'fringues comme si t'avait encore treize piges et, pourtant Sloan te donnait l'impression d'exister à travers ses yeux d'un bleu étincelant. T'était pas habitué à ressentir le sentiment de plaire à quelqu'un ou du moins t'as jamais eu le tact pour le remarquer quand c'était le cas. T'es tellement butée à l'idée d'être vide de charme ou de brin de beauté que tes yeux sont aveuglés d'un voile épais qui te met constamment en position de remise en question sur toi-même. Tu joues la meuf sûre d'elle mais au fond d'toi t'es loin de l'être, très très loin même. T'as honte de cette facette de toi, t'en veux pas, tu veux devenir une femme forte qui ne se juge plus. C'est pour ça que ta vie sentimentale n'a jamais pris d'envol, t'as toujours été seule et tu finiras sûrement comme ça, c'est pratiquement écrit. « Détrompes-toi Lewis, je m'attendais à mieux. » Tu souris. Sa réponse t'apporte satisfaction et sécurité. T'hésite à y croire mais, ce soir t'as envie de rêver dans chacun de ses mots. Tu ponces ton joint et termines ton verre de vodka d'une traite. Tu vois Sloan s'approcher dangereusement de toi, comme un lion qui traque sa proie. Tu observes chacun de ses pas qui vient limiter la distance entre vous pour n'en faire que miette. - Ah bon ?.. Elles sont pourtant pas mal dans l'coin.. Ta voix est presque tremblante mais tu tentes de la contrôler comme tu peux. Les battements de ton coeur s'amplifient brutalement. L'effet Sloan. Ils ne cessent d'augmenter surtout quand tu sens sa main glisser le long de ta joue. Tu frissonnes. Tu fermes les yeux, son doigt frôle tes lèvres. T'en tremble presque. Tes hormones vont dans tous les sens. Tes pensées fusent dans ta tête et viennent surchauffer ton cerveau qui est à la limite de l'explosion. « Pourquoi chercher ailleurs alors que j'ai tout ce qu'il me faut à Cambridge ? » Tu finis par ouvrir les yeux pour les lever vers lui. Ton coeur et ta passion te hurlent de t'abandonner à lui mais, ta tête te retiens. T'as peur, t'es immobile face à lui. Il t'hypnotise. Il te laisse pas indifférente, pas du tout. « T'es pas d'accord ? » Tu restes silencieuse, vous êtes comme en apesanteur, au-dessus de tous, de tout, juste tous les deux, ce soir, dans cette chambre. Juste vous. Tu sens sa main dans ta nuque, une boule au ventre se forme, c'est sûrement le désir que tu ravales avec difficulté. Tu penches ta tête sur le côté comme pour capturer son contact le plus longtemps possible. - Si.. Un mot. Un simple mot dans un murmure à peine audible. Tu te rapproches de lui sans vraiment t'en rendre compte, juste guidé par le désir qui t'y pousses. Désir qui se bat pour que tu l'affrontes enfin.

Jour 10 - Journée libre, fin de soirée - Hôtel.

Sloan frôlait délicatement sa joue. Une beauté sans pareille, il semblait hypnotisé face à la jeune fille qui avait fermé les yeux. Il aurait voulu l'embrasser langoureusement mais il n'en fit rien, profitant simplement de cette complicité naissante, de ce désir palpable. Le silence s'était installé dans la chambre, ce moment semblait être hors du temps. Il caressait sa joue d'un geste tendre et inhabituel. Sloan n'a jamais été attiré par les filles superficielles et extravagantes. Il aimait l'originalité, la douceur mais également la douleur. Sage était unique en son genre et il l'avait bien compris. Elle cachait un passé lourd à porter. Le beau brun voulait apprendre à la connaître davantage, il était curieux d'en savoir plus. Poser ses mains sur son visage était un bon moyen pour la découvrir. Elle avait la peau douce et plutôt froide, à l'inverse de Sloan qui était chaud bouillant. Le jeune homme s'avança légèrement vers elle, il posa son autre main sur le lit, frôlant délicatement sa hanche. Il prenait appui sur sa main pour s'avancer encore un peu. Comme figés dans le temps, les deux étudiants semblaient se délecter de ce rapprochement. Sage lui répondit un faible si. L'Eliot baissa les yeux pour admirer ses lèvres bouger. Elle lui vendait du rêve, il la voulait là maintenant, tout de suite. Sloan s'humidifia les lèvres par réflexe avant se rapprocher encore un peu de Sage. Il sentait bien que la jeune fille n'était pas à son aise, elle semblait stressée et un peu en panique. Sloan l'avait ressenti. Le beau brun s'approcha encore un peu, il était à la limite, s'il avançait encore un peu, ils s'embrassaient. Leurs lèvres se frôlaient, Sloan laissait grimper le désir. Il ne l'embrassa pas ou du moins pas tout de suite. Il ferma les yeux et caressa sa lèvre avec la sienne. Leurs souffles se mélangeaient. « N'ai pas peur. » murmura-t-il sensuellement. Sloan ouvrit les yeux et regarda Sage pour s'assurer que la belle brune était d'accord. Sans attendre plus longtemps, il ferma de nouveau les yeux et vint capturer délicatement ses lèvres. Il l'embrassa tendrement avec toute la passion qu'il avait nourri pour elle ces dernières semaines. Un petit baiser sobre avant d'ouvrir un peu plus la bouche et de venir capturer sa langue. C'était sensuel et particulièrement excitant. Sloan oubliait tout, il ne pensait à rien, il était concentré sur ce qu'il faisait. Il avait bien senti que Sage n'était pas trop à l'aise, il voulait faire les choses bien. S'en suivit un baiser tendre et langoureux. Il l'avait enfin son baiser. Une seconde, une minute, une heure ? Sloan avait perdu toute notion de temps. Il se délectait de pouvoir goûter au plaisir addictif et sucré de ses lèvres. Un frisson lui parcouru tout le corps. Le beau brun se recula doucement. Son corps lui hurlait de continuer. On ne peut pas lutter contre de telles pulsions, pas vrai ? Sloan afficha un petit sourire satisfait. Il se colla un peu plus à elle et vint l'embrasser dans le cou. C'était tendre, il ne voulait en aucun cas la brusquer. Il laissa ses lèvres parcourir la peau nue de sa nuque. Il sentait son parfum enivrant, se délectait de ce contact des plus charnels. Tu vas te calmer Sloan oui !

Tu savais pas si tout c'qui s'passé là, de suite était vraiment réel ou si c'était encore le résultat de l'alcool qui t'faisait avoir des illusions d'un désir profond.. Tout se déroulait tellement vite, Sloan à proximité de tes lèvres, son odeur t’enivre, tu te laisses bercer par la mélodie de vos respirations mélangées. Son souffle chaud caresse ton visage autant que sa main délicate. Tu te laisse faire, paralysé, paralysé par l'envie qui t'étouffe un peu plus au fil des secondes qui passent. Le temps venait de s'arrêter sous vos battements de coeur devenus irréguliers. Ton regard ne lâchait pas celui de celui qui a capturé tes nuits, tes pensées. Tu ne te laissais pas de te laisser mourir dans la braise de ses pupilles, c'est comme si t'était devenue maso, que tu tendais le bâton pour te faire battre, comme si tu défiais le feu pour qu'il te brûle jusqu'à la moelle. Il ramène son visage plus près du tient, tu sens son corps se rapprocher du tient. Ni l'un ni l'autre n'était maître de soi, seule la passion intense parlait. Tu voyais ses yeux se fermer doucement cachant ses yeux envoûteurs pour un court instant, tu fermais les tiens à ton tour. Tu voulais ressentir au maximum le moment présent, tu voulais garder en mémoire chaque geste, chaque mot, chaque regard. Ses lèvres caressent tes lèvres, tu recules légèrement en premier, un stupide réflexe qui survient. Finalement tu te laisse aller en reprenant ta position. « N'ai pas peur. » T'arrive plus à compter le nombre trop élevé des battements de ton coeur qui se faisait de plus en plus rapide. La boule en bas du ventre ne faisait que s’agrandir un peu plus. Tu hoches la tête timidement. - J'ai pas peur.. Tu dis dans un murmure. Mensonge, tu savais que c'était faux, t'avait peur, peur de l'après acte, t'avait peur de regretter amèrement, t'était même certaine que dans cette histoire t'en sortiras pas indemne. ENFIN. Enfin il mettait fin à sa torture, enfin tu te délectais du doux goût de ses lèvres parfaitement dessinées. Tu prolonges ce baiser langoureux, tu pries pour qu'il ne s'arrête jamais, tu veux pouvoir bloquer ce moment et le mettre en replay pour toutes les fois où t'en aurais envie. Il s'éloigne te laissant comme un goût amer d'inachevé. Tu voulais pas quitter sa bouche, pas maintenant. Tu ouvres doucement les yeux les levant en sa direction. Un sourire était affiché sur son visage, tu te mords la lèvre inférieure avant de sourire à ton tour. Sloan revint à la charge, des baisers plus intimidants, sa bouche formait un trajet tout le long de ton cou, ta respiration devenait saccadée. Tout ça te faisait de l'effet. Tu viens enfin poser tes mains sur son corps, une sur sa nuque chaude, l'autre sur le bas de son dos. Tu fais une légère pression pour l'inciter à venir plus près de toi. Tu voulais de lui, tu caressais sa nuque tendrement en savourant le crime passionnel qu'il faisait subir à ton cou. - J'ai peur finalement.. Tu disais ça avec appréhension. Tu voulais pas le vexer, tu disais ça malgré toi mais t'avais peur que tout ça aille trop loin.. T'était pas prête, pas prête à souffrir, juste ce baiser sera dur à oublier, dur pour toi de te dire que ça n'était rien juste une euphorie du moment pour lui. Rien de plus, rien de moins. T'était pas prête à devenir son passe-temps qui sauve son ennuie du moment.

Jour 10 - Journée libre, fin de soirée - Hôtel.

Le rapprochement entre eux était inévitable, du point de vue de Sloan en tout cas. Sage avait posé sa main dans son coup. Une invitation au plaisir lorsqu'elle le fit se rapprocher d'elle. Le beau brun prenait un malin plaisir à goûter à la peau nue de son cou. Il en voulait plus, toujours plus. C'était incontrôlé et particulièrement excitant. Le joint et l'alcool semblait loin derrière lui, Sloan était pleinement conscient de ses actes et en profitait un maximum. Il restait un homme et avait des pulsions qu'il ne pouvait contenir et pourtant, il devait se raisonner. Sage n'était pas du tout à l'aise et il l'avait parfaitement ressenti. Il ne fut pas tellement étonné quand elle lui avoua avoir peur. Sloan ne voulait pas la forcer et même avec cinq joint et un litre d'alcool dans le sang, ce n'était pas son genre. Le jeune homme se recula calmement et leva les yeux vers Sage. « Je sais et je respecte. » murmura-t-il. Sloan était encore sous l'effet de l'excitation et avait du mal à s'en remettre. Son corps, sa raison, ses pulsions, il luttait pour ne pas y retourner. Il la voulait, il en avait envie depuis un petit moment déjà mais il ne pouvait pas non plus la forcer. Tant pis, ravale ta gaule Sloan. Le jeune homme se recula pour de bon avant de s'allonger sur le dos. Il se laissa tomber vers l'arrière. Il avait envie de pousser un cri de folie, de hurler mais il n'en fit rien. Non après Sage allait le prendre pour un fou, si ce n'est pas déjà fait. Sloan leva le bras pour le coller devant les yeux. « J'suis blasé » dit-il avant d'éclater de rire. Mais qu'est ce qu'elles avaient toutes à le faire espérer et au final se rétracter. Il en avait marre qu'on le repousse, le pauvre. Le beau brun n'allait pas parler de l'appréhension de Sage, non il avait compris le secret qu'elle cachait. Sage était vierge et cela la rendait encore plus sexy. Elle se réservait pour le bon, Sloan trouvait ça respectable. Délicatement, il baissa son bras et tourna sa tête sur le côté pour regarder Sage. « Excuse moi si je t'ai fait peur, j'en avait envie depuis un moment déjà. » dit-il calmement. Sloan n'était pas un gars méchant, il voulait faire les choses bien et là, il avait un peu dérapé. Il pouvait mettre ce dérapage sur le compte de la drogue, ouais mais pas que. Il ne s'en était jamais caché. Doucement Sloan attrapa la main de Sage qu'il vint enlacer dans la sienne et lui fit un petit sourire d'excuse.

Ce rapprochement t'en avait envie, tu le désirais depuis un moment, tu t'es imaginé des centaines, nan des milliers de fois dans cette position. Dans ses bras, ta bouche découvrant la sienne et, pourtant t'avais décidé de mettre fin au rêve tant voulu pourtant. Sloan se détache de toi pour remettre la douloureuse distance entre vos deux corps. Tu regrettes déjà tes paroles, t'aurais dû les ravaler et juste accepter la sentence finale. La vérité c'est que t'avais pas le courage de prendre ce risque, tu voulais prendre le risque de finir le coeur sur le carreau comme beaucoup, comme ta mère.. « Je sais et je respecte. » Tu serres les dents. Tu veux lui crier de continuer finalement, que tu veux tellement de lui en réalité, que ses quelques centimètres qui vous éloignent sont un véritable martyr pour toi. Tu baisses la tête, tu reprends ton verre en main, tu bois encore une gorgée comme si tu voulais faire passer la douleur avec ça. Tu poses ton gobelet vide près de toi. Ton regard se pose sur Sloan qui s'allonge près de toi. Tu passes ton regard un peu partout sur lui, chacune de ses mimiques te faisait de l'effet. Tu sens le nœud dans ton ventre se dénouer petit à petit mais, tu sens ton coeur se tordre douloureusement par regret. Tu restais muette, tu t'sentait mal, un silence effroyable régnait dans la pièce jusqu'à ce que Sloan le brise. « J'suis blasé » Son rire venait raisonner dans tes oreilles comme une douce mélodie. Tu souris à ton tour, baissant la tête.- T'es pas l'seul tu sais.. Tu répondais d'un ton honnête comme jamais. Blasée. C'était exactement le mot. Il se tourne sur le côté, toujours allongé près de toi. Tu ne détournes pas le regard. « Excuse moi si je t'ai fait peur, j'en avait envie depuis un moment déjà. » Sur ses mots, ton sourire devenait plus prononcé. T'était contente de l'entendre. Tu viens t'allonger près de lui. Minimisant une nouvelle fois la distance qui vous sépare. - Putain si tu savais comme moi aussi ! Mais.. Tu fermes les yeux une seconde en soupirant avant de les rouvrir doucement. - C'est tout nouveau pour moi tout ça, c'que je peux ressentir pour toi Tu te stoppes net, l'alcool venait de te faire trop parler. Ta langue venait de fourcher. Tu tentes de reprendre tes esprits et le contrôle de tes paroles. - J'ai pas envie d'souffrir Sloan. J'ai déjà trop donné, j'me dis que si j'attends rien de toi, tu pourras pas m'décevoir et, même si pour ça il faut que j'fasse taire mon coeur. Ta voix est faible, cassée par la fatigue et l'émotion de ce soir. Tu tords la bouche. Tu te tournes sur le dos, les yeux levés vers le plafond vide de sens. Comme si t'y cherchais les réponses à tes questions. - J'suis désolé.. Tu savais même pas pourquoi tu t'excusais réellement mais c'comme si t'en ressentait le besoin.