lost with or without you (margaux)

Bon bah il ne pouvait pas savoir ? Tant pis, il s'en fichait pas mal en fait. De toute façon, il réussissait très bien à la rendre nerveuse en ne faisant rien de particulier donc... c'était déjà très bien. Même s'il ne savait pas pourquoi le fait d'avoir cet effet sur la jeune femme lui donnait une telle satisfaction... le sadisme peut-être ? À voir. En tout cas, ce qui le faisait moins sourire, c'était qu'elle préfère rester à trois kilomètres derrière plutôt que de marcher à côté de lui. Si elle ne voulait pas parler, très bien, il pouvait comprendre mais Jules avait très bien saisi que sa présence ne l'enchantait guère et qu'elle le détestait alors pas besoin d'en rajouter une couche. En fait, il la trouvait ridicule en cet instant mais soit, elle faisait ce qu'elle voulait. Au moins, dans un sens, il avait la paix, aucune question bizarre pour venir le déranger dans sa réflexion quant au chemin qu'il fallait prendre. Et que Margaux approuve ou non, les voilà arrivés devant les cascades - un miracle pour lui. "Tu serais presque crédible..." Il l'avait connue bien plus convaincante, c'était chose certaine mais il l'avait connue aussi beaucoup plus bavarde que ça. C'était étrange en fait parce qu'il avait l'impression que les rôles s'étaient quelque peu inversés, avec un Jules qui voulait parler et une Margaux qui ne lui disait pas plus de trois mots en dix minutes. Bon, si c'est parce qu'elle était trop occupée à se déshabiller, ça lui convenait parfaitement. D'ailleurs, il était un peu étonné de ne pas avoir eu besoin de la balancer à l'eau pour qu'elle le fasse. Comme quoi, y avait quand même de bonnes surprises dans cette excursion pourrie. Alors ouais quand elle retira son t-shirt, il ne détourna pas le regard - fallait plutôt rêver ouais - ses yeux se baladant sur le corps de la cabot. Est-ce qu'elle le faisait exprès pour le provoquer ? Probablement, il n'en savait rien en fait mais si c'était le cas, ça fonctionnait. Ça faisait tellement longtemps que c'était comme la découvrir pour la première fois. Surtout qu'entre temps, elle était devenue plus... mature ? C'était peut-être pas le mot mais bref, la vue ne le dérangeait absolument pas donc Jules n'avait aucune raison de détourner le regard. Jusqu'à ce qu'elle lui ordonne, toujours aussi sèchement, de se retourner, ce qui lui arracha un sourire, toute l'ironie du monde lisible sur son visage alors qu'il s'exécutait - à contre coeur. "Fallait prévenir." Bah ouais si elle ne voulait pas de lui comme spectateur, elle n'avait qu'à le lui dire avant que le spectacle ne commence parce que, jusqu'à preuve du contraire, le mather ne lisait pas dans les pensées. Enfin bref, il posa à son tour son sac sur le sol, profitant que Margaux entre dans l'eau pour jeter un nouveau coup d’œil en toute discrétion avant de se déshabiller à son tour, sans aucune pudeur. En fait, il était presque fier de s'exhiber, contrairement à elle. Puis il entra dans l'eau à son tour ou plutôt, sauta dans l'eau - juste histoire de l'éclabousser pour de vrai, cette fois.

Je n'éprouvais pas le besoin de prononcer le moindre mot tandis que j'avais acceptée le fait de le suivre, j'étais derrière lui, avec une bonne distance de sécurité, comme par crainte de le voir s'en prendre à moi à tout moment. Je sais que ceci est peu probable, mais je ne lui colle pas aux fesses. Je reste dans mon silence, même si j'éprouve le désir de lui poser bien des questions que je m'étais toujours abstenue de poser depuis notre dernière rencontre. Ce n'est pas le moment pour me jeter dans une discussion, ce serait certainement peine perdue, Jules n'allait pas me répondre clairement, je le connais un minimum, même si j'ai l'impression de ne l'avoir au final, jamais réellement connu. Il finit par se stopper, en redressant mon regard, je pouvais apercevoir cette belle cascade et cette étendue d'eau qui n'attendait plus que moi. Peut-être bien qu'il n'avait pas eu besoin de m'y pousser, j'avais bien trop envie de piquer une tête que de faire ma compliquée en refusant d'y mettre un pied. Pourquoi me retenir? Je commence donc à me déshabiller, mais je m'arrête aussitôt en sentant le regard de Jules se faire un peu trop présent en ma direction. Avec toute la gentillesse dont j'ai pu faire preuve jusque là, je lui demande de regarder ailleurs. Oui, j'aurais pu prévenir, mais quand il m'a vu commencer à déposer mes affaires au sol, il aurait pu se tourner et regarder ailleurs. Mais non. D'un côté, je devrais apprécier savoir qu'il semble bien aimer la vue, ou alors, il n'avait rien de mieux à regarder et faisait cela pour m'ennuyer, tout comme cette bombe quand il se jette dans l'eau. Lorsqu'il commence à se déshabiller à son tour, je ne rechigne pas à le regarder faire, découvrant à nouveau ce grand brun, il a aussi bien changé de son côté et je crois que... j'apprécie bien la vue. C'est un tsunami qui arrive en ma direction et je me retrouve éclaboussée. Contre toute attente, c'est un rire qui quitte mes lèvres J'aurais dû me douter que t'allais faire ton chiant jusqu'au bout J'arrête aussitôt mes ricanements lorsque je m'en aperçois et reprendre cet air froid et détaché. Qui est-ce que j'essayais de convaincre là? Jules m'a bien vue rire, même moi je dois me forcer à admettre qu'il avait peut-être eu une bonne idée en nous guidant jusqu'ici.

Trouver le chemin jusqu'aux cascades, c'était finalement la meilleure idée qu'il avait eu jusque là, même si Margaux semblait toujours aussi peu ouverte à la conversation. Enfin conversation... pas dans le sens règlements de comptes parce que justement, il préférait éviter le sujet mais après toutes ces années sans aucun contact, Jules était sûr qu'ils avaient bien des choses à se dire, sans pour autant que ça ne vire en dispute. Ils avaient réussi jusque là alors... ce n'était pas le springbreak qui allait changer ça, bien au contraire. Même si l'envie de la faire chier - toujours gentiment bien sûr - était toujours encore présente. Oui ça, ça n'avait pas changer mais à vrai dire, le mather ne pouvait simplement pas s'en empêcher, c'était plus fort que lui. Pourquoi Margaux ? Il s'en savait rien, il ne l'avait jamais su en fait... mais c'était comme ça. Alors, après avoir retiré à son tour ses vêtements - en gardant tout de même son boxer hein - il préféra se jeter à l'eau plutôt que d'y entrer de façon sensuelle comme la cabot venait de le faire. Bah ouais, il trouvait ça bien plus drôle et puis... elle aussi apparemment. Jules n'avait pas particulièrement cherché à la faire rire et c'est sûrement pour cette raison que ça avait réussi. Secouant un peu la tête une fois celle-ci hors de l'eau, il replaça correctement ses cheveux, un sourire au coin des lèvres. C'était la première fois qu'il l'entendait rigoler, pour de vrai et non pas un rire moqueur comme précédemment, depuis... très longtemps. "Il y a certaines choses qui ne changent pas..." répondit-il, amusé, alors que madame se la rejouait indifférente. Regardant un instant autour de lui, le mather resta d'abord silencieux, profitant du paysage. Pas un bruit, si ce n'est celui de l'eau qui coulait à flots. Mais ils étaient seuls en pleine nature, personne d'autre en vue... Voilà quelque chose qu'il n'aurait jamais imaginé. C'était dans les films, tout ça, mais en vrai ? Fallait croire que les excursions, ça n'était pas si mal que ça tout compte fait. "Tu devrais faire attention, on sait jamais ce qui pourrait se cacher sous l'eau..." lâcha-t-il finalement en reposant ses yeux sur Margaux. Ouais c'était pour l'embêter, encore et toujours. Enfin, des bestioles il y en avait forcément mais si ça se trouve, certaines étaient dangereuses, comme des crocodiles par exemple... Ou des piranhas même si ça l'étonnerait assez. En fait, il n'en savait rien. C'était pas parce qu'il suivait des études pour devenir véto qu'il était un expert sur les espèces animales du Chili.

Pas besoin de me pousser à faire quoi que ce soit, je prends seule la décision d'aller me baigner. Après cette longue excursion et encore elle n'est pas terminée, je pouvais me permettre une pause et me rafraîchir dans cette étendue d'eau. Evidemment, Jules ne se dérange pas pour m'observer me déshabiller, mais rapidement, je le pousse à se retourner. J'entre doucement dans l'eau, Jules en fait de même, il se déshabille pour rester un simple boxeur et mes yeux ne peuvent pas s'empêcher de scruter le jeune homme. Il est séduisant, normal que je sois tombée dans le panneau une première fois. Je chasse cette pensée de mon esprit, tentant de maintenir cette attitude d'indifférence totale. Jules saute comme un véritable boulet dans l'eau, cette fois, je n'ai pas pu m'empêcher de me mettre à rire en le voyant faire, ça s'était naturellement et lorsque je m'en rends compte je tente de reprendre mon sérieux et remettre en jeu cette même carte depuis tout à l'heure, faire l'indifférente. Mais ce coup-ci, il n'est pas dupe, il m'a faite rire. Je constate oui, que certaines choses n'ont pas changées chez lui, il est toujours le même, enfin je me demande s'il n'a pas changé un tout petit peu.. je ne peux pas dire encore, je garde la même image que j'ai toujours eu de lui en tête. J'arque un sourcil quand il m'explique de faire attention, on ne sait pas ce qui se cache sous l'eau. Il n'a pas entièrement tort, je ne connais pas l'endroit, il doit sûrement y avoir quelques poissons, je ne veux pas imaginer le pire, je veux profiter de ce moment de détente Le seul monstre marin que je vois, c'est toi J'esquisse un sourire avant de venir l'éclabousser avec ma main, ne pouvant pas empêcher un nouveau ricanement s'échapper de mes lèvres.

Il avait dit ça pour rire, espérant tout de même voir Margaux s'inquiéter - parce que c'était drôle, fallait l'avouer - mais visiblement, ça ne fonctionnait pas ce coup-ci. À croire qu'elle était plus inquiète pour un petit animal inoffensif que pour des bestioles inconnues et cachées sous l'eau, ce qui défiait toute logique. Il ne la comprenait pas vraiment mais ne cherchait pas à le faire - ça aussi, ça n'avait pas changé. Bien sûr, elle en profita pour lui faire une nouvelle remarque qui le fit tout de même sourire. C'était bien envoyé, Jules devait le reconnaitre. Mais d'un côté, est-ce qu'elle avait vraiment dit ça pour rire ou bien... le voyait-elle réellement comme un monstre ? Il penchait plutôt pour la première option ou du moins, l'espérait. Parce que même s'il était un connard, il y avait quand même une différence importante. Était-il un monstre ? Non, pas de son avis, pas à ce point mais si ça se trouve, la cabot le voyait comme tel. Après tout, elle le détestait donc ça n'était pas impossible. Dans ce cas, il pouvait toujours essayer de lui faire changer d'avis. Jules comprenait qu'elle lui en veuille, mais ça ne pouvait pas être ainsi indéfiniment. Elle allait forcément devoir passer à autre chose, surtout maintenant qu'ils étaient plus ou moins obligés de se côtoyer. Et le plus tôt serait le mieux. "Alors pourquoi tu restes là ?" lâcha-t-il finalement en lui lançant un regard provocateur avant de l'éclabousser à son tour. Il avança de quelques pas, prenant un air faussement menaçant, comme s'il s'apprêtait à lui sauter dessus. Puisqu'il était un monstre, autant agir comme tel.