Hello beautiful ⊹ Charlie & Isaac

Si j'avais envie que cet après-midi, autour d'un soda, soit un second rendez-vous ? Oui. Au fond il fallait bien l'admettre : Isaac me plaisait et, vraisemblablement il n'avait pas l'air ultra gêné ou bouleversé par le baiser que l'on avait échangé lors de notre premier rendez vous. Peut-être qu'enfin de compte je m'étais fait des films, que j'étais la seule à me dire que ce baiser chamboulait tout et qu'il avait ruiné une possible relation entre Isaac et moi. Il semblait toute fois un peu plus mal à l'aise que pendant notre première rencontre, peut-être plus timide, certainement parce que l'on était tout les deux sobres. On s'installa au bar, il commanda deux boissons, avant de me raconter à son tour sa semaine. « une entreprise ? Une entreprise de quoi ? » demandais-je. Parce que oui, on avait au un premier rendez-vous mais il fallait bien avouer que je ne savais pas grand chose de Isaac... si ce n'est qu'il embrassait bien. « T'étais pas venu pour le Spring Break de l'an dernier ? » ajoutais-je en entendant que c'était son premier Spring Break. « C'était en Nouvelle Zélande, c'était sympa. » Je profitais de ce sujet pour éviter du coup celui qu'il allait falloir abordé : le baiser.

Des fleurs ? il fallait bien avouer que je m'attendais à tout sauf à ça ! En faite, aller savoir pourquoi,  je l'imaginais déjà me parler d'entreprise en rapport avec les finances, ou quelques chose dans ce genre. Comme si ce domaine était réservé au homme. Mais l'idée qu'il ouvre sa propre pépinière me plaisait d'avantage. Je le voyais déjà un peu fleur bleu, garçon sensible, romantique... bref tout ces clichés que l'on pouvait trouvé en associant la douceur et la beauté des fleurs à un garçon. Tout ces clichés qui me plaisaient. Honnêtement: c'était bien plus charmant qu'un mec obnubilé par l'argent ! « Je dois avouer que je m'attendais pas à ça. Mais c'est super cool comme projet ! » dis-je en attrapant le verre que venait de nous servir le barman. « J'ai mon stage à l'hôpital de Boston. Bon c'est en plus des cours, mais c'est tout de même un job...sans rémunération. » Dis-je en pouffant de rire avant de prendre une gorgée de mon coca. « Sinon je bosse à mi-temps au starbucks qu'il y a sur le campus.» ajoutais-je. Ceci dit, avec mon stage j'avais de moins en moins le temps pour servir des cafés. Je n'y bossais que durant mes jours de repos et autant dire que j'étais tellement fatiguée que j'avais tendance à mélanger les commandes et renverser bon nombre de boissons. « Oh, donc en faite t'es un petit nouveau sur le campus ! » commentais-je en esquissant un sourire taquin. « Et du coup c'est ton tout premier Spring Break... T'as toute première fois. » Oui, son accent me laissait aisément deviner qu'il n'était pas américain et que par conséquent: il était un puceau du Spring Break ! Il allait falloir régler ça. « Tu vas découvrir le bonheur que c'est de se réveillée enterré dans le sable après une longue soirée alcoolisée. » dis-je d'un air faussement rêveur avant de pouffer de rire. Ça ne m'était jamais arrivé, mais j'avais déjà dû déterrer un ami qui avait été enterré jusqu'au épaule lors d'une soirée.

« Envie de rire ? non, je trouve ça beau comme métier et ça te donne un côté romantique et sentimental. » Avouais-je rapidement, regrettant un peu ma franchise, ne sachant pas vraiment comme il allait prendre ça. Puis il me questionna quand à mon stage et je hochais la tête : « J'adore. J'ai un peu grandis dans un hôpital donc je suis dans mon élément. Bon je ne te cacherais pas que c'est dur quand même, puisque mes supérieurs sont... disons assez sévères. Mais c'est normal, on a pas le droit à l'erreur. » Une erreur et c'était risquer de tuer un patient, donc forcément en tant qu'interne, on se faisait souvent taper sur les doigts. Puis même entre interne il n'y avait pas de pitié, c'était chacun pour soit. En entendant que je bossais au starbucks du campus, Isaac conclu qu'il allait devoir y passer. Je ne savais pas trop comment prendre ça... il devait y passer parce que j'y bossais ? Donc soit je lui plaisais, soit il avait peur que je ne lui en veuille s'il ne venait pas me donner ses sous ! « Tu veux prendre le risque que je te renverse ton café sur les pieds ? » plaisantai-je avant d'ajouter plus sérieusement, en lui souriant: « Je serais ravis de t'y voir. » Il sembla rougir légèrement, avant de se racler la gorge et de m'avouer qu'il ne buvait que depuis peu mais comptait arrêter, évoquant des médicaments, sujet qui lui avait clairement échappé. « Tu suis un traitement ? » demandai-je curieuse. Bah oui: j'étais étudiante en médecine, donc ça m'intriguais tout ça ! J’espérais tout de même que, quoi que ce soit, ce n'était pas trop grave.

Il me remercia et j'esquissais un sourire contente de constaté qu'il ne l'avait pas mal pris, ça me confortait dans l'idée qu'il n'était pas un macho. Il avait décidément l'air du mec parfait. Puis je lui expliquais rapidement mon boulot, et il nota que la moindre erreur pouvait être fatale. « Oui "fatale" c'est le mot ! » dis-je en pouffant de rire. Surtout quand comme moi l'on se spécialisait en cardiologie. Je l'interrogeais ensuite sur cette histoire de médicament, et il me confirma qu'il prenait un traitement, restant assez évasif quand à la raison de cette prise de médoc. Il évoqua des ''crises'', c'était assez vague, il y avait toute sorte de crises possibles dans le milieu de la santé dont les plus courante : les crises d'épilepsie et les crises d'angoisse. Je préférais ne pas le questionner d'avantage, de peur qu'il ne trouve ça déplacé et ne se renferme sur lui même. Je pris une nouvelle gorgée de mon soda, réfléchissant au potentiel traitement qu'il pouvait avoir et ce que pourrait engendrée une consommation excessive d'alcool. « Ouais, du coup c'est pas vraiment conseillé de boire...» dis-je un peu perdu dans mes pensées.  « Mais bon, on peut s'amuser sans alcool ! » ajoutai-je, sortant de mes pensées. Bon je n'étais pas totalement sincère, puisque de mon point de vu, j'étais incapable de m'amuser à une soirée sans avoir bu. Mais bon, c'était certainement mon rôle de médecin qui reprenait le dessus et qui me poussais à dire ce que le patient, ici Isaac, devait entendre.  « Puis bon l'alcool ça n'a pas toujours du bon. Regarde la dernière fois que j'ai bu avec toi, je t'ai embrassé, alors que tu n'avais rien demandé. » concluais-je en gloussant.