This is the end+ azmy

This is the end
— with Tommy

Le spring break venait tout juste de commencer, c'était le cas de le dire puisqu'on avait atterit au Chili seulement quelques heures auparavant. J'savais aussi que ça allait être les vacances les plus bizarres de ma vie puisque au vu de ma condition, je n'avais pas le droit ni de boire, ni de fumer. C'était un peu comme une challenge en fait. Et pour couronner le tout, j'pourrais pas être totalement sereine sans avoir parlé à Tommy. Sauf que j'appréhendais le moment, j'étais pas sûre de ce que je devais dire ni même de ce que je devais faire. Puis il était pas bête, il avait forcément remarqué qu'un truc n'allait pas et je lui devais d'être honnête. De rompre notre relation avant de faire plus de mal que ce que j'avais déjà fais. Je lui devais ça à lui et aussi à Alexander. Sauf que bien sûr, j'pouvais pas mentionner ce dernier au risque de voir notre secret exploser. Poussant un soupir, j'étais assise sur le banc alors que la nuit avait finalement englobé le ciel. Il ne manquait plus que lui, j'savais qu'il allait pas tarder. Mais la suite, j'pouvais pas le prévoir. Probablement que ça allait mal finir, très mal. Et bordel ce que j'avais peur. Peur de lui faire mal, d'entendre les mots meurtrier qu'il pourrait me lancer. Ouais, ça commençait mal. Vraiment.

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Il n’y avait peut-être que deux heures de différence entre Boston et Santiago mais Tom était crevé. Il avait passé deux examens avant de prendre l’avion et il avait du mal à se vider la tête de toutes ces formules même après avoir passé toute l’après-midi à dormir. Il avait dédié tellement de temps à réviser qu’il avait rarement vu Azraël. Et puis elle ne semblait pas aussi pressée que ça de le voir, non plus. Ils s’étaient vus quelques fois mais quelque chose avait changé, il pouvait le sentir. Il n’y pensait pas trop, se convaincant qu’elle était juste triste de ne plus le voir autant qu’avant bien qu’il avait sa petite idée au fond de lui. Il s’interdisait juste de la considérer comme possible. Et puis elle lui avait demandé de parler le soir et il avait un mauvais pressentiment. Il pouvait la voir, assise sur le banc, dos à lui, éclairé par le clair de lune. Il prenait une grande inspiration avant de s’avancer. ”Hey”, il murmurait en déposant sa main sur le haut de son dos, exerçant une petite pression sur le creux de sa nuque avec son pouce. Il s’asseyait à côté d’elle. Pas de baiser. Pour une raison qui lui échappait, ça ne semblait pas approprié. ”J'te vois plus en ce moment”, il affirmait. Ce n'était pas faute d’avoir essayé. Elle avait toujours une bonne raison de s'absenter.

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This is the end
— with Tommy

Je savais que j'allais pleurer. C'était prévisible. Je le sentais venir à des centaines de kilomètre. J'allais pas assumer cette conversation, pas du tout même. Peut être parce que je ne pouvais pas lui dire toute la vérité et que pour la peine je savais pas tellement quoi lui dire. Mon dieu mais qu'est ce que j'étais en train de faire ? Est ce que c'était le bon choix. C'était probablement la première fois de ma vie que je me trouvais dans une situation comme celle la. La sensation était affreuse, qu'on se le dise. Et puis sa voix venait troubler le calme ambiant. Pourtant, je ne bougeais pas. Je me contentais de frissonner quand sa main me touchait attendant qu'il s'asseoit à son tour. Hey.. que je murmurais à mon tour. J'aurais préférer garder le silence pour la suite mais je savais que ce n'était pas possible. Poussant un soupir à sa seconde phrase, je tournais mon regard triste vers lui passant doucement ma main sur sa joue avant de revenir à la position initiale. Je veux qu'on arrête la que je reprenais avec une drôle de voix enrouée. J'ai pas été correcte avec toi et.. Tu te souviens quand je t'ais dis qu'Alex m'a embrassé ? Je l'ai fais aussi. Fallait que ça sorte rapidement. Vraiment. Ce serait mieux qu'on arrête.

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Il avait su au moment où ses yeux s’étaient posés sur les siens. Il l’avait vu dans ses pupilles. La tristesse, la peur, la culpabilité, peut-être, il n’était pas sûr. Elle avait annoncé ça tellement rapidement. Pas même un moment pour le préparer à l’entendre. Même si la voix au fond de son esprit le lui avait répété au moment où elle lui avait annoncé ce qui la liait à Alexander. Il allait toujours avoir une longueur d’avance. Le bébé, le baiser, l’appartement. Ils avaient même un nom de famille en commun. Pourtant, s’y être attendu, ça n’avait pas rendu les choses plus faciles. Peut-être même un peu plus dur. Parce qu’il pouvait le voir, il pouvait le sentir, il en était convaincu. Elle l’avait embrassé à nouveau. Elle avait été avec lui. Elle l’avait trompé. Sinon elle n’aurait jamais été aussi sûre. Elle lui avait menti en pleine face. Il reculait alors qu’elle posait ses doigts sur sa joue. Il ne voulait pas qu’elle le touche. Il ne voulait pas d’elle près de lui. ”Ok”, il finissait par dire après un moment, se levant, l’air neutre sur le visage, ne laissant rien apparaître. Du pur Tommy. C’était comme avec Ilse au collège. Elle avait rompu avec lui et il avait juste haussé les épaules avant de partir. Mais avec Ilse, il s’en foutait. Ce n’était pas le cas avec Azraël. C’était sa façon de faire le vide dans son esprit.

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This is the end
— with Tommy

Mon dieu, pourquoi ça faisait aussi mal ? J'avais l'impression de plonger moi même mes mains dans ma poitrine pour m'arracher le cœur. Comment est ce que j'avais pu lui faire ca ? J'crois que j'avais jamais autant ressenti de culpabilité que maintenant. Non. Et pourtant, j'avais essayé de me préparer à cette conversation. Mais l'avoir en face c'était pas le même impact que d'imaginer le dialogue dans mon esprit. Oh oui j'avais mal. Mal à en crever. Surtout quand je voyais dans son regard les différentes émotions qui pouvaient y passer. Puis il était soudainement le Tommy du passé. Celui qui remettait son masque en place comme si rien ne l'atteignait. Comme si cette rupture au final n'était pas si importante. Mais je savais au fond que c'était faux. Je le connaissais. J'avais pas la prétention de dire que je savais tout de lui mais y avait des trucs que je comprenais. Comme maintenant. Et j'avais le droit à ce "ok" froid et implacable. Signe qu'il me rejetait ce qu'il avait toutes les raisons de faire. Mon dieu. Y avait les larmes glaciales qui voulaient sur les joues. Une, puis deux, puis le torrent. Mais je le méritais. Je méritais d'avoir mal à cet instant. Excuse moi. De pas avoir été assez forte pour nous deux. D'avoir brisé la belle histoire qu'on aurait pu avoir. Pardon.

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Il s’en rendait compte que maintenant. Maintenant que c’était fini. Maintenant qu’elle le regardait comme ça. Il n’était pas amoureux d’elle. Il n’avait jamais été amoureux d’elle. Pas encore, du moins. C’est pour ça qu’il ne lui avait pas dit en retour, pour ça qu’il avait prévu de ne pas se mettre en couple avec elle avant de l’embrasser dans son appartement. Elle avait raison. Il n’allait pas l’appeler quand elle lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Il la voyait comme une enfant. Une enfant perdue. Une enfant qui l’avait manipulé comme on manipule les grands pour avoir un bonbon. C’était quoi qu’elle avait dit à propos d'Alexander? ”J’crois qu'il s'sentait juste pas bien, j'sais même pas en fait.” Elle avait fait Tom se sentir coupable. Bordel, il s’était même excusé. Quel con. C’était pour ça qu’elle lui répétait autant qu’elle l'avait choisie. Elle ne voulait pas le convaincre. Elle voulait se convaincre elle-même. Elle lui avait menti. Elle l’avait trahie alors qu’il lui avait dit qu’il avait connu une mauvaise histoire d’amour. Elle savait à quel point il avait du mal à accorder sa confiance et à s’abandonner dans une relation. Alors, non, il l'avait réellement apprécié mais il n’était pas amoureux d’elle. Et peut-être que c’était pour ça que c’était plus facile pour lui de lui en vouloir. Il n’était pas triste. Il était en colère. Très en colère. ”Oh merci Azraël, ça aide beaucoup”, il répondait, l’ironie dans la voix. Ses larmes ne faisaient qu’alimenter sa rage. Elle n’avait pas le droit de faire ça. De jouer la victime dans tout ça. D’être celle à plaindre. Il n’allait pas céder à ce petit jeu encore une fois.

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This is the end
— with Tommy

Y avait des tas de choses pour lesquelles j'pouvais m'excuser à ce moment précis. Sauf que ça servait à rien. Y avait son regard qui prouvait qu'il me détestait. Que je pouvais dire ce que je voulais, ça ne changerais rien. J'avais l'impression de suffoquer. De perdre toute contenance. Mes doigts qui venaient essuyer les traces d'eau salé sur mes joues alors qu'il répondait de son ton froid et supérieur. Mon dieu, je le détestais quand il était comme ça. Probablement qu'il me haïssait lui. Alors quoi ? Je restais assise là à le regarder me toiser du regard ? Je restais à pleurer pendant des heures sans que rien ne change. Non. C'était pas moi ça. Je me redressais quittant soudainement le banc de pierre, lissant les plis de ma robe comme si ma tenue avait grande importance. Très bien, déteste moi, j'en attendais pas moins de toute façon. Que je lançais de cette voix tremblante, signe de ma faiblesse évidente face à la situation. J'glissais ma main dans le sac qui m'appartenait sortant un paquet de cigarette de celui ci. Bien sûr que je devais plus fumer, mais j'en avais envie. J'en avais envie et j'en avais besoin. Je glissais le filtre entre mes lèvres allumant finalement le bout avant de tirer une longue bouffé sur celle ci. Au fond, ça détendait. Au moins un peu. J'ai toujours été honnête avec toi. Du début jusqu'à la fin. J'ai pas menti. Réellement. Même maintenant, j'faisais pas semblant.

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Si lui avait du mal à extérioriser ce qu’il ressentait, Azraël pouvait changer d’expression en quelques secondes. C’était un peu flippant. Ça ne semblait pas très honnête. Comme si les larmes n’avaient pas marché. Il la détestait peut-être maintenant mais il avait vraiment tenu à elle. Elle avait réussi l’impossible. Jouer avec ses sentiments. Et il ne semblait pas vraiment en avoir, des sentiments, Tommy van Dijk. C’est pour ça que quand elle sortait le paquet de cigarettes de son sac, il s’empêchait de faire un pas en avant. Une impulsion. Une habitude. La protéger, des autres, d’elle-même. Mais il en avait fini avec ça. Alors, à la place, il la regardait, silencieux, le regard froid et impénétrable. Il se retenait de rire quand elle lui disait qu’elle avait toujours été honnête avec lui. ”Le pire c’est que t’en as l’air convaincue”, il se contait de répondre. Elle s’entendait parler parfois? Elle venait de lui avouer qu’elle avait embrassé Alexander alors qu’elle lui avait affirmé le contraire. Elle lui avait caché le fait qu’il lui avait acheté un appartement. Et Dieu sait ce qu’elle lui cachait en plus de ça. Non, elle n’avait pas été honnête. ”Il s’est rien passé d’autre, alors, hein? Vas-y j’suis curieux d’entendre ton honnêteté.” C’était pas comme s’il ne méritait pas la vérité.

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This is the end
— with Tommy

J'avais toujours été honnête avec sa personne. Quand j'avais appris être enceinte, je lui avais dis. De même quand j'avais connu l'identité du père. Alexander m'avait embrassé et je le lui avais avoué. Je lui racontais tout à chaque fois, il pouvait pas remettre en doute la sincérité dont j'avais fais preuve envers lui, il avait pas le droit. Et même là, alors que c'était moi qui avait dérapé, je lui disais encore une fois. Alors non, j'avais pas menti, il pouvait pas me dire le contraire. Je continuais à tirer sur ma cigarette me foutant totalement d'en avoir le droit ou non. J'étais plus à ça près. J'étais une adepte de l'auto destruction. Alors, quand est ce que je t'ai mentis ? Vas y, dis moi Tommy. Dis moi quand est ce que je t'ai regardé droit dans les yeux en te racontant le pire des mensonges. Parce que c'est pas arrivé. Quand il m'a embrassé, on a coupé les ponts. Du moins, il l'a fait. Mais.. J'aimais pas ne pas savoir au moins s'il allait bien alors j'suis allé le voir. Juste pour vérifier. Et il était.. C'était un déchet. Complètement bourré, pas lui même. J'tirais une nouvelle fois sur ma cigarette avant de reprendre. J'ai essayé de prendre soin de lui, de le calmer un peu et.. Il m'a dit qu'il voulait m'embrasser, encore. Je l'ai laissé faire. J'y ai répondu. Allez, vas y. Dis que je suis pas honnête avec toi maintenant. Ose me regarder et me dire que je raconte n'importe quoi.

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Elle était enterrée bien trop profondément sous ses mensonges et ses cachotteries. Ça le mettait hors de lui. Elle avait peut-être connu le Tommy attentionnée, un peu trop naïf, prêt à croire chacun de ses mots. Le Tommy idéal, le Tommy parfait. Mais elle avait fait ce qu’il ne fallait pas faire. Elle s’était foutue de lui. Et il allait montrer les crocs. Et ce Tommy là, elle ne le connaissait pas. Elle continuait de tirer sur sa cigarette. She’s a mess. Il serrait les poings dans ses poches. ”C’est ça le problème avec toi. Tu prétends être honnête beaucoup trop tard, beaucoup trop vaguement.” Il savait qu’elle ne lui disait pas toute la vérité. Il savait qu’il n’allait sûrement jamais connaître tous les côtés de l’histoire. Et il l’écoutait déballer sa prétendue vérité sans un mot. C’était étrange la façon dont elle racontait ça. Comme si c’était naturel. Comme si elle n’avait rien prévu, rien fait exprès, comme s’il était fou de s’énerver pour ça. Comme s’il devait lui pardonner. ”Regarde moi dans les yeux et dis moi que t’étais pas avec lui pendant tout ce temps.” Elle l’avait évité ces derniers temps et il n’y avait pas besoin d’être Sherlock Holmes pour savoir qu’elle voyait Alexander derrière son dos. Et pourtant ils s’étaient vus quelques fois. Elle ne lui avait rien dit. Elle n’avait peut-être pas dit de mensonge mais c’était parce qu’il n’avait pas demandé. C’était la même chose, ça avait le même effet.

(Invité)

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