(maxence) my bed is cold.

Même si au début j'avais détesté Maxence pour être arrivé dans ma vie aussi violemment, désormais, je trouvais mon lit bien vide quand je dormais à mon appartement. C'est vrai, j'avais déboulé à la Mather House un soir après une journée difficile et je l'avais retrouvé dans ma chambre étudiante en train d'y installer ses affaires alors que ma chambre était clairement trop petite pour accueillir deux personnes. Il n'y avait qu'un seul lit, mais j'ai le luxe d'avoir un lit deux places. On s'était un peu bagarré, puis finalement on avait convenu que quand je serais à la Mather House, nous partagerions ma chambre étudiante et que quand je n'étais pas là, il y vivrait seul. Je n'étais pas perdante parce que d'un côté, je détestais être seule et là, pour du coup, je vivais H24 entourée de gens. En ce moment, nous étions au Chili tous ensemble, étudiant de Harvard le temps de deux semaines pour le Spring Break et ce soir, j'étais seule dans mon couchage. Pas d'Osean pour me tenir compagnie. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Du coup, j'avais enfilé un t-shirt et un short par-dessus mon bikini et ma paire de tongs pour rejoindre mon "colocataire". Je me déshabillais à nouveau, me retrouvant en maillot de bain deux pièces. Quand je me retournais, je croisais le regard interrogateur du jeune homme. « Je n'aime pas dormir seule » m'exclamais-je en chuchotant, venant finalement me glisser sous le drap de son lit.

Je me retrouvais au Chili pour le spring break avec tous les estudiantins d'Harvard pour deux semaines. On allait profiter tous ensemble de ce magnifique voyage. Pourtant, ce soir je me retrouvais seul dans mon couchage. Je n'avais pas réussi à draguer une femme qui porte de l'intérêt à mes yeux. Je m'étais contenté de rentrer dans mon couchage pour passer une bonne nuit de sommeil. Je suis simplement vêtu d'un boxer. Je ne m'attendais aucunement que ma colocataire de la Mather puisse me rejoindre. Je regarde Alaska retirer son t-shirt ainsi que son short. Je lui lance un regard interrogateur puisque je ne comprenais pas la demoiselle. « Finalement, ma compagnie arrive à te manquer. » M'exprimais-je en lui laissant de la place dans mon couchage. On se serrera pour qu'on puisse tenir à deux dans ce lit. Ça ne me pose aucun problème. Je lui souris tendrement avant de venir lui chuchoter à l'oreille. « Aucun homme n'a été capable de piquer ta curiosité ce soir ? »

J'étais toute seule dans mon petit lit. Je m'étais promis de ne pas refaire du camping comme au summer camp et pourtant... me voilà sur une petit lit peu confortable. Je n'ai pas d'argent, je n'ai pas pu faire autrement. Et plus je me tournais dans ce petit lit, plus je me disais que ce n'était pas le confort qui me gênait tant, mais plutôt la solitude. Je détestais dormir seule. C'est pourquoi j'avais attrapé mes affaires pour me diriger vers la chambre de Maxence. Habituellement, il dormait avec moi. J'aimais quand il était là, il était ma présence réconfortante la nuit. Je venais sans demander l'autorisation, il devait certainement dormir. J'enlevais à nouveau mon t-shirt et mon short pour me retrouver en bikini. Je croisais le regard interrogateur de mon colocataire. Je n'aime pas dormir seule alors je viens dormir avec lui. C'est aussi simple que ça. Je pince mes lèvres en écoutant ses propos. « Peut-être... » Peut-être pas. Je venais me glisser sous le drap. Le lit était petit, mais ça passait quand même. « Non. Je crois que je deviens trop difficile » lui chuchotais-je avec un sourire.

Je n'ai pas énormément d'argent pour pouvoir me payer un bungalow luxueux pendant le spring break. Donc un sac de couchage à Canopy Village me suffisait amplement. Ça ne me coûterait pratiquement rien. Cela permet d'économiser à côté. Bref, j'étais dans mon couchage pour essayer de m'endormir. Ce n'était pas efficace puisque je n'y arrivais pas. Je suis en pleine forme. Il me faut encore quelques heures avant de pouvoir m'évader dans les bras de Morphée. Je m'occupe l'esprit comme je pouvais quand j'entends une petite voix que je connais bien derrière moi. Je regarde ma colocataire de la mather retirer son t-shirt ainsi que son jean pour laisser apparaître une silhouette splendide dans un bikini. C'est formellement interdit d'avoir des penser obscène pour ma colocataire. Sinon, je ne sais pas si j'arriverais à me retenir le jour où elle débarquera dans notre chambre. Ensuite, je lui quémande si ma présente lui manque. Elle me répond qu'un simple peut-être. Cette réponse ne me suffit pas mais, je m'en contente. Je laisse Laska se glissait sous mon drap, je me suis décalé pour lui laisser la grosse partie de mon lit. C'est plaisant de pouvoir passer des moments comme celui-ci avec elle. Même si elle ne veut pas le voir. Laska est quelqu'un de génial, c'est un plaisir de la côtoyer chaque jour. Elle est devenue en peu de temps, mon rayon de soleil. « Tu devrais revoir tes critères, j'crois. » Lui chuchotais-je avec un clic d’œil.

J'avais rejoint le petit lit de Maxence. Il était aussi petit que le mien. Peut-être que je devrais songer coller mon lit au sien, mais si jamais nous avions un plan cul un de ces soirs, ça allait être compliqué. Du coup, le mieux était que j'aille dormir avec lui, dans son lit. Si ça fonctionnait bien ce soir, alors je supposais que j'allais recommencer les soirs suivants, quand je n'aurais pas de compagnie. J'étais donc en bikini, nous allions avoir chaud, je ne pouvais pas garder un t-shirt, c'était vraiment impossible pour moi. La question de Maxence est assez bizarre. Est-ce que sa présence m'avait manqué ? Oui. Sinon, je ne serais pas là. Mais je n'allais quand même pas le lui dire... J'étais bien trop fière pour ça. Alors peut-être bien qu'il m'avait manqué et que je n'arrivais pas à dormir quand j'étais seule, sans lui alors qu'habituellement, il était là. Aucun homme ne m'avait attiré ce soir, j'étais devenue trop difficile de toute façon. « Que me conseilles-tu ? » lui demandais-je alors en souriais, chuchotant toujours.

Il suffit que ton compte en banque ne soit pas blindé d'argent pour être obligé de dormir dans un petit lit de camp. Alors, que si j'avais été milliardaire j'aurais eu le droit à un lit luxueux de trois places. On va dire que c'est mieux que de ne rien avoir. Beaucoup de monde dort à même le sol dans certains pays. Je ne devrais pas me plaindre pour un petit lit. C'est déjà très bien qu'on puisse y tenir à deux dessus. Étant donné que Laska m'avait rejoint pendant la nuit sans que je m'y attends. Je m'étais un peu décalé sur la gauche pour qu'elle puisse avoir plus de place pour elle. Je lui pose une question assez étrange. Je ne sais même pas moi-même pourquoi je lui ai posé. J'ai dû tomber sur la tête quand j'étais bourré, où je ne sais quoi encore. « Je te conseillerais de prendre un homme qui arrive à te manquer un minimum quand il n'est pas présent à tes côtés mais, qui arriverait à te combler quand vous êtes ensemble. » Lui dis-je avec un sourire. Je ne fais absolument pas allusion à quelconque personne. Je lui fais simplement entendre les critères qu'elle devrait prendre en considération.

C'était étrange la façon dont notre relation avait tourné. J'veux dire, nous nous étions bagarrés sur mon lit. Notre lit. Une espèce de tension était apparue très rapidement. Maxence était un homme très beau, il le savait et je voyais bien qu'il en jouait avec moi parfois. Je faisais de mon mieux pour paraitre neutre avec lui. C'était important étant donné que je sortais d'une relation compliquée et que je mettais tout naturellement des barrières avec les hommes. Jusqu'où vont-elles me direz-vous ? Je dormais avec Maxence plusieurs soirs par semaine et je couchais avec Osean depuis quelques semaines déjà. J'étais une femme très tactile et j'avais besoin de ce contact avec les hommes, c'était évident. Mais c'était purement physique. Il ne fallait surtout pas que ça soit plus. Donc non, aucun homme ne m'avait tapé à l’œil ce soir, c'est pourquoi j'étais seule et que j'étais venue combler ma solitude dans le lit de Maxence. De son point de vue, je me devais de revoir ma tactique, mes attentes. J'étais curieuse d'en savoir plus. Je regardais Maxence dans les yeux, les plissant, fronçant légèrement les sourcils. « Je n'ai pas envie de me trouver un homme... Quand on commence à ressentir un manque, c'est qu'il y a clairement de l'attachement. Je n'ai pas envie de m'attacher à quelqu'un » Je crois. Ça me tombera dessus comme à chaque fois et ça finira en crise de larmes.

La relation que j'entretiens avec Laska est assez étrange. Elle a tourné d'une façon que je n'aurais jamais imaginée. Au début c'était une forte tension entre nous maintenant, on passe la moitié de la semaine à dormir dans le même lit. J'aime jouer de temps en temps avec la belle brune. Sauf, qu'elle me repousse à chaque fois. Où elle essaye de rentrer neutre face à-moi. On n'a jamais franchi le cap ensemble. On est resté dans une relation purement amical pour l'instant. Finalement, je lui demande si un homme lui avait tapé dans l’œil ce soir. Elle m'avoue que non. Qu'elle est devenue difficile dans ses critères. C'est donc naturellement, que je lui dis qu'elle devrait revoir ses critères en rigolant. Or, elle me demande ce qu'elle devrait prendre. Je viens à soupirer doucement avant de dire ce qu'elle devrait prendre en considération. Elle ne semblait pas de mon avis. « Je ne te parle pas de maintenant Laska. Je te parle pour ton avenir. » Je ne suis pas quelqu'un qui est sentimental ... je ne parle que très rarement de ce que je ressens. Je n'ai pas vécu énormément d'histoire d'amour. J'en ai eu qu'une seule dans ma vie. Je pense qu'elle m'a vacciné pour le restant de mes jours. Je ne préfère pas m'attacher sentimentalement parlant à une femme. Ce n'est pas de changer.

J'avais rejoint Maxence dans son lit. Faut dire que je commençais à avoir l'habitude de partager mes nuits avec lui désormais. On dormait ensemble et même si le jeune homme avait pu se montrer entreprenant parfois, j'avais toujours tenu bon pour ne pas accepter ses avances. S'il était au courant de ce qu'il m'était arrivée jusqu'ici, certainement qu'il n'aurait pas le même regard sur moi. J'aimais l'idée, mais il y a toujours un moment où la vérité triomphe, n'est-ce pas ? Quand il me connaîtra réellement, il comprendra que je suis bien plus détraquée qu'il ne le pense. Il me trouvera largement moins intéressante. Et voilà, je préférais ne pas me mettre à dos un homme avec qui j'avais couché. Ne me demandez pas pourquoi, c'était comme ça. En attendant, je me retrouvais contre lui, dans un petit lit d'une personne. Tout cela pouvait porter à confusion, je vous l'accorde. J'étais une personne pleine de contradiction. Je ne veux pas m'attacher à un homme, mais je joue avec le feu avec eux. Je ne veux plus souffrir alors je me contente de leur présence et de pourquoi pas un rapport physique. Mais Maxence est très entreprenant, ça m’inquiète un peu. Puis la conversation devient sérieuse sans que je le veuille vraiment. « Depuis quand tu te soucies de mon avenir ? » lui demandais-je en chuchotant, essayant de cacher ma nervosité.

Je suis perplexe sur la relation que je peux entretenir avec Alaska. J'ai été entreprenant avec elle à plusieurs reprises. Elle m'a toujours repoussé pour des raisons que je ne connais pas. Était-je parce que je sais ce que je veux dans la vie ? Peut-être. J'en sais rien, en réalité. J'aurais pu être frustré du fait qu'elle me rejette à chaque fois. Pourtant, je continue à rester là. Présent pour elle dès qu'Alaska ressent le besoin. On était par ailleurs allonger tous les deux dans un lit d'une personne. Ça porte à confusion. Les personnes qui pénétreraient à l'intérieur de la chambre se demanderait ce qu'on fout ainsi. On ne fait rien, on discute de tout et de rien. Je me surprends moi-même à parler de l'avenir de ma colocataire. C'est bien la première fois, qui m'arrive de me soucier autant d'une personne. La dernière fois que ça m'était arrivé. Ça remonte à l'époque où j'avais encore mon petit frère sous mon aile. C'est pour dire. Bref, j'ancre mon regard sur les yeux azur de la jeune femme avec un petit sourire. « Très bonne question. On va dire depuis quelques minutes. » Réplique-je, aussitôt. Alaska est quelqu'un d'intéressant à connaître. Elle vaut le détour cette petite, les hommes ne savent pas ce qu'il rate. Réellement.