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"You're gonna change my life"
Ca faisait 4 ans que je n'avais pas remis les pieds dans mon grenier, la peur de voir certains souvenirs que je voulais le plus éviter, comme des albums photos, des vêtements de mes proches, tout ce qui pourrait me rappeler qu'ils ont existé, qu'ils étaient bien réels. Quand mon grand-père était encore de ce monde, j'y montais régulièrement avec lui, car je savais que je pouvais laisser exploser ma peine sur ses épaules, là je ne pouvais plus, qui pourrait me réconforter ? Qui pourrait me dire que tout irait bien ? Personne, je n'avais plus personne. A l'heure actuelle chez moi tout avant changé, j'vais refait chaque pièce, j'avais changé les couleurs, les meubles, absolument tout, je ne pouvais pas garder mon passé, même si ma maison était ce qu'il y avait de plus précieux, mais le fait de toucher chaque chose, ça devenait de plus en plus difficile, du neuf me faisait un bien fou. J'avais tout changé, sauf le grenier. La clé était glissée dans un tiroir du salon dans une pochette.
Il était temps, il fallait que je monte et que je fasse du tri dans tout ça, je ne pouvais pas tout garder. Une épreuve difficile m'attendait, mais il fallait que je prenne sur moi, je ne devais pas craquer. - « Tu peux le faire El', tu es beaucoup plus forte ». - Je traversais le salon, me dirigeant vers le placard, j'ouvris le tiroir et pris la clé... des frissons me parcouraient de la tête aux pieds, j'avais une boule à la gorge, je serrais les mâchoires, je ne devais pas craquer.
Sans réfléchir, je montais les marches 4 par 4, si je m'arrêtais, si je réfléchissais, je savais que j'allais abandonner et il en était hors de question. Je glissais la clé dans la serrure et la portais s'ouvrit. J'entrais avec délicatesse, je fermais les yeux et pris une grande bouffée d'air, des odeurs, des images me revenaient en plein visage. Ils étaient avec moi.
Je ne savais pas par où commencer, il y avait tellement à faire. Je regardais un peu autour de moi, tout était bien rangé, bien que le tout était poussiéreux. On pouvait y trouver des tableaux, une magnifique horloge très ancienne, quelques jouets de quand j'étais petite, comme mon cheval à bascule, mes poupées, je souriais en voyant tout ça, j'avais l'impression de retomber en enfance. Mes parents avaient tout gardé depuis ma naissance, que ce soit les vêtements ou les jouets, ils étaient les meilleurs parents du monde, la vie sans eux n'est plus la même, j'ai mal de ne plus les avoir au près de moi...
Tandis que je soupirais, mon regard se portait sur la droite, tout au fond on pouvait y voir un carton comme abandonné, bien caché, pourquoi ? Je n'en savais absolument rien.
Je me dirigeais en sa direction, il n'était pas lourd, même plutôt léger. Il y avait un papier collait dessus - « Un jour tu sauras, pardonne-moi ». Je pouvais reconnaître l'écriture de mon grand-père, à qui s'adressait ce message ? Je me devais de l'ouvrir, même si j'avais peur de trouver quelque chose d'étrange à l'intérieur. J'enlevais le scotch avec prudence. Et tout d'un coup, je posais mon regard sur ces quelques affaires très bien rangées, je pouvais y trouver un vêtement d'enfant, vu la taille, c'était probablement pour porter tout de suite après la naissance, c'était petit, adorable comme tout. Il y avait aussi un ourson blanc, avec encore un léger parfum dessus. Un bracelet rose venait de glisser au fond du carton, un bracelet de naissance ? Je pouvais à peine lire ce qu'il y avait d'inscrit dessus, l'encre était pratiquement effacée. Un dossier me tendait les bras, quelques feuilles se baladaient dedans. Je le déposais au sol, sur un bout de carton et je commençais à lire la première feuille. - « Mackenzie Eleanor McKinley née le 1er Février 1987... » - Jusque là tout allait bien, je continuais ma lecture... - « Mère : Elizabeth McKinley – Père : William Walker ». - La feuille me glissa des mains et tomba sur le sol...
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