ASHILAH + the beginning of troubles.

Asher avait réussi à l'énerver, pour de bon. Il avait craché son venin en entrant dans sa chambre sans lui demander la permission, et elle le lui rendait bien. Il avait certainement trop poussé les choses, mais ne s'en rendait pas compte. Il pensait avoir raison de réagir ainsi et de la pourrir de la sorte. C'était légitime après ce qu'elle lui avait fait subir les trois semaines précédentes, et ce matin-là, avec ce brun dont elle était furieusement attachée. Bizarrement, alors qu'il se faisait crier dessus, le jeune Burke l'écoutait. Il l'écoutait attentivement, cela dit sa mâchoire était énormément crispée. Il se retenait d'exploser ou d'envoyer valdinguer les affaires de la brune qui se tenaient à côté de lui dans la chambre. « La prochaine fois, règle tes affaires avant d'embarquer quelqu'un d'autre dans ta merde. » Il était plus calme, mais pas moins froid. Le speech du "t'es un mec bien, blablabla" ne le touchait pas. Selon lui, c'était plus de l'hypocrisie qu'autre chose, et s'il avait bien horreur de quelque chose, c'était de ça. Il voulait qu'elle soit honnête avec lui, et ça il l'aurait voulu dès le départ. « C'est ton appartement aussi, alors tu restes, tu pars, tu fais ce que tu veux. Je m'en fous. » Il mentait bien sûr, il ne voulait pas qu'elle parte mais sa fierté et son énervement prenait une nouvelle fois le dessus. Il ne voulait pas comprendre, il était trop têtu pour ça. Il jeta un dernier coup d’œil à la brune et quitta finalement sa chambre pour retourner dans la cuisine, l'air de rien. Asher était un maitre en la matière lorsqu'il s'agissait de faire semblant, mais en réalité cette conversation le pesait. Il ne savait plus quoi penser mais il était certain qu'un peu de distance entre les deux les aiderait à y voir plus clair. C'est sur cette pensée qu'il se tartina une nouvelle tartine de brioche afin de se remplir le ventre. Asher était bien plus tendre lorsqu'il avait mangé, sachez le.

the beginning of troubles
— Ashilah.

Je le laisse parler et je le laisse quitter ma chambre. J'ouvre ma penderie, j'en sors ma valise et je ramasse toutes mes affaires, du moins les plus importantes, j'ouvre la porte en trombe, je vais dans la salle de bain, je récupère mes produits de beauté, mon lisseur, mon maquillage et tout et je fous tout dans ma valise. Je m'assoies dessus pour la fermer et quand c'est fait, je file vers la porte, je prends mon blouson, mon sac et je me casse. Mais avant de sortir je me tourne quand même vers Asher et je lui lance, le regard noir, plein de haine parce qu'il est juste comme les autres mecs... « Trouve une autre coloc et reprends ton appartement, je vais me trouver une chambre à la confrérie en attendant de trouver un nouvel appart avec des colocs moins cons ! » Je me mords la langue en disant ça, je ne le pense pas, en fait je suis aussi énervée par la situation que lui, je suis blessée par ce qu'il dit, par la vision qu'il a de moi à cause de ma relation avec Royce mais je suis dépendante... impossible de lui dire l'inverse, ça serait lui manquer de respect. « Bon vent ! » Je claque la porte derrière moi. J'en ai ma claque des mecs sérieusement ! Je vais me faire nonne !

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Seul dans la cuisine, Asher entendait la brune s'activer. Que faisait-elle? D'après les bruits de tiroirs, sa valise. Il ne bougeait pas, peut-être un peu trop perdu dans sa tête pour savoir quoi faire. Comment en étaient-ils arrivés ici? Avaient-ils réellement fait une énorme erreur en couchant ensemble? Devaient-ils réellement couper les ponts et prendre des chemins totalement différents? C'est en voyant le regard noir de Delilah qu'Asher compris qu'il était peut-être allé un peu trop loin. Elle était très en colère, voir plus que l'était le jeune brun quelques minutes plus tôt. La tartine à la main, il la regardait s'énerver sur lui sans un mot, bien trop borné pour réagir à la crise qui les séparait. Il était à la fois très énervé contre elle, mais la situation le dégoutait. Il n'avait pas envie de la voir partir, et pourtant il venait de la regarder claquer la porte de là où il était, ne montrant aucun signe qui aurait pu lui laisser croire qu'il voulait encore d'elle dans l'appartement. C'est dix minutes plus tard qu'il eut le déclic. Il avait été con de lui cracher son venin de la sorte. Après tout, elle avait sa vie et s'il devait en être ainsi, il la laisserait la vivre comme elle l'entendait. Avec son brun et son pouvoir ahurissant qu'il exerçait sur elle. Toujours en caleçon, le jeune homme se dirigea vers la porte et l'ouvrit rapidement afin de descendre les escaliers. Ce n'est qu'à mi-parcours entre la porte de l'appartement et la porte de l'immeuble qu'Asher retrouva Delilah avec sa valise. Il s'arrêta à quelques marches d'elle, et prit son courage à deux mains. « Reste. » C'est tout ce qu'il avait réussi à dire. Ravaler sa fierté était quelque chose de presque insurmontable pour lui. Il faisait un effort phénoménal, bien que ça n'y ressemble pas du tout. « Ne pars pas. » De l'appartement, de sa vie.. Il ne savait pas. En tout cas, il savait que s'il la laissait partir, il ne la verrait pas d'aussitôt.

the beginning of troubles
— Ashilah.

J'avais appelé un taxi et j'attendai dans le hall de l'entrée du bâtiment pour ne pas attendre dans le froid. Je ne m'attendai pas du tout à voir mon colocataire débarquer pour me retenir mais pourtant c'est bien ce qu'il se passa. Le plus fou là dedans ? C'est qu'il était en caleçon, il avait osé sortir comme ça, pour moi, ce n'était pas rien. C'était sa fierté qui était en danger là, qui allait en prendre un coup. J'avais envie de sourire, ça me faisait plaisir, mais non, je ne pouvais pas donner le pouvoir sur moi à un deuxième homme. Je croisai son regard, puis je mis la main sur la porte pour sortir en lui disant : « Je peux pas rester Ash, pas après ce que t'as dit... Désolée... » J'ai pas du tout envie de vivre avec un homme qui me regarde tous les jours comme une trainée.. Ce n'est pas mon rêve. Je veux du respect, être traitée avec soin. Ca me ressemble pas, pas du tout même, mais j'en ai mare d'être prise pour une conne, j'arrive plus à avancer toute seule sans avoir quelqu'un sur qui me reposer. « Je viendrai chercher le reste quand tu seras au boulot, et je te rendrai la clé après le Spring Break, je te payerai ma part de loyer t'en fais pas. » J'ouvris la porte, la faisant claquer derrière moi et me réfugiant rapidement dans le taxi.

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