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Nous étions maintenant qu'une bande à prendre possession de l'endroit, quelques lumières pour nous éclairer, c'était parfait, l'ambiance était comme j'aimais. Finir la soirée tout en buvant et discutant, c'était quelque chose que j'appréciais particulièrement, ça me rappelait mes réunions de famille que j'aimais tant et qui aujourd'hui n'existaient plus, je ne pouvais partager un tel moment que très rarement maintenant, avec des connaissances, les deux, trois amis que j'avais, je profitais alors de cet instant, on rigolait, discutait.
Si je m'écoutais, je sortirais à nouveau mon appareil, mais je ne voulais pas paraître envahissante avec tout ça. Capter de tels moments, pour moi ça devenait important, c'était naturel, mais pour l'expliquer autour de moi c'était une autre histoire.
Les cartes se promenaient autour de la table, mais il n'y en avait pas assez pour tout le monde et sans réfléchir, je n'avais même pas pensé à en prendre sur les autres tables, il fallait le faire quand même ! J'étais tête en l'air, ce qui n'était pas une bonne chose. Luke venait de choisir une Piña Colada, en me demandant si c'était possible. - « Bien sûr, j'ai tout ce qu'il faut pour ça ».
Tout le monde avait son verre, Nous buvions tous avec délicatesse, sans se presser, sans se dire qu'après il fallait rentrer, c'était relax, chaque visage était détendu. Agréable à regarder.
A tous les voir là, comme ça, proches, j'avais demandé si ils se connaissaient tous depuis un moment et il s'avérait que non, à part deux ou trois personnes qui se connaissaient déjà un peu avant. Rentrer dans un établissement, se faire des amis, ce n'était pas chose gagnée facilement, parfois ça pouvait même créer des tensions, étant donné que tout le monde n'était pas pareil. Le feeling soit il passait, soit il ne passait pas. Et c'était pareil pour tout le monde. Il fallait avoir un minimum de confiance en soi pour aller vers les autres et nous savions tous qu'à un certain moment de notre vie, ça devenait délicat et principalement à l'adolescence. Qui n'était pas passé par cette épreuve, car oui c'était une réelle épreuve.
- « Même si certains ne se connaissent que depuis peu de temps, ça ne paraît pas, vous semblez vraiment bien tous ensemble ». Ils étaient une bande d'amis, même en dehors d'Harvard et quoi de plus génial pour eux. Se sentir entouré, parfois adulé, ça aidait à avancer et ils le savaient très bien. Vivre une telle expérience, je ne connaissais pas, mon adolescence avait plutôt était difficile de ce côté-là aussi, mais j'avais la chance d'avoir quelques jeunes autour de moi ce soir et j'adorais chaque minute. - « Surtout, appréciez tout ça, appréciez tout ce que vous faites ensemble, c'est très important ». Je savais bien qu'ils aimaient être ensemble, s'éclater, mais je tenais à le dire. Je n'allais pas me mettre à raconter ma vie, car j'allais en avoir pour des heures et ils n'étaient pas là pour ça.
Ma guitare sur les genoux, je commençais les premières notes de Torn. J'avais décidé de terminer cette soirée sur quelques notes de musique et je pense qu'ils allaient apprécier.
Je voyais le visage de Luke s'illuminer, on voyait qu'il vivait pour ça et c'était superbe à voir, il vivait chaque note jouée, chaque note chantée. Il me regarda d'un air complice, je venais de comprendre, un simple clin d’œil déclencha en quelques secondes, un duo. Quand deux passionnés de musique se retrouvaient sur une chanson, il pouvait y avoir une foule de 20 000 personnes, on oubliait tout, c'était ça la magie de la musique. Torn était une chanson que j'aimais particulièrement, tout d'abord parce que je la connaissais depuis toute jeune et c'est une chanson que je chantais avec mon père durant les réunions de famille, c'était notre moment à nous. Depuis, elle me suivait toujours, je pouvais la fredonner plusieurs fois par jour.
Partager ce moment avec Luke était spécial, parce que nous aimions tous les deux la musique et tous les deux on se ressemblait sur certains points, je venais de le découvrir.
Ce soir sur scène Luke jouait à la perfection chaque émotion, celles que je ressentais au quotidien, l'amour, celui que je ressentais tout le temps pour ma famille, la haine, parce que je ne pouvais accepter le fait qu'ils n'étaient plus présents... et il aimait la vie, il aimait rire, blaguer. Avoir un tel frère, j'aurais été la plus heureuse. Ce soir j'étais passée par plusieurs états.
Comment expliquer tout ça à quelqu'un qu'on ne connait à peine ? Et qui peut-être s'en ficherait ? C'était délicat.
Notre duo continuait toujours, quel plaisir.
(Invité)