(kyla) rencontre impromptue.

Je me sentais vraiment mal, j'avais le cœur et la tête en vrac. Dean me manquait, le manque se faufilait dans ma peau. Comme s'il était ma dose d'héroïne quotidienne, comme si j'avais besoin de lui pour garder la tête haute. Mais pour le moment, j'avais juste l'impression que ma tête ne pouvait pas rester hors de l'eau, que je ne pouvais pas avancer sans lui. Sauf que je suis bien obligée pour le moment. Il me manquait tellement et le soir, dans mon lit, j'avais bien trop de fierté, je n'arrivais pas à me dire qu'il fallait qu'on est une autre explication que la dispute qu'on avait eu l'autre soir. J'étais presque heureuse de trouver Kyla ici, ça me permettrait de garder mes idées en place. Je m'en voulais presque de lui raconter tout cela, de faire passer son cousin comme un connard à ses yeux alors que je ne le pensais même pas « Non, je n'ai pas couché avec lui, ça va pas ? Je l'aime bien trop pour le trahir... » Et je ne l'avais surtout pas trahi, je n'étais plus de ce genre là. Ah, la jalousie cela ne me connaissait que trop bien et malgré le fait que je crevais de jalousie, je ne lui montrais pas. Jusqu'au moment où le trop plein qui me prendrait à la gorge explosera. « S'il pouvait arrêter d'être jaloux pour rien... Ça m'arrangerait... » Ma voix était faiblarde, sonnait comme un murmure. Je ne pensais pas que cela m'impacterait autant de savoir qu'il était jaloux et que j'étais peut-être à deux doigts de le perdre comme j'allais perdre l'enfant qui poussait en moi à cause d'une décision peut-être prise trop vite, mais une décision qui était bonne à prendre. J'hallucinais quand même du fait que Dean m'en veuille pour cela, mais je le comprenais. Moi aussi j'étais jalouse de savoir qu'une autre fille avait pu le toucher pendant que je pensais que notre relation était exclusive. Mais à croire que l'exclusivité n'était pas un mot qui pouvait sortir de sa bouche lorsque rien ne nous liait. Mis à part mes sentiments. Annuler... Non je ne pouvais pas y penser « Non... Ma décision est prise... » Enfin, c'était ce que je me disais et je me le dirais jusqu'à ce que je sorte d'ici après l'intervention. Puis en même temps, je n'avais pas envie de lui infliger une deuxième grossesse déjà que l'autre est enceinte aussi. Je ne voulais pas lui infliger mes sauts d'humeurs, mes envies nocturnes et mes envies de grossesse. Mais d'un autre côté, je me dis qu'il serait peut-être heureux. Quoique, c'était certainement une mauvaise idée. Une très mauvaise idée, j'ai encore notre dispute en tête. Et je ne supporte pas de revoir ce visage hargneux qu'il avait arboré. « J'en sais rien, on en parle pas. J'ai pas envie de parler d'elle. Rien que son prénom m'insupporte et me donne envie de vomir... Quand je pense qu'on se dispute à chaque fois que son prénom est prononcé à cette sale garce...  Et non, ce n'est pas mon style, même toi tu le sais.. » Je me demandais si elle n'avait pas raison, si je ne devais pas l'appeler mais j'avais peur qu'il m'envoie balader. Qu'il me dise de me démerder et qu'il n'avait plus aucune décision à prendre. Je m'étais tellement fait de film que je me demandais s'il n'allait pas devenir vrais. « Tu sais, vu la dispute qu'on a eu... Je ne pense pas qu'il en ait quelque chose à faire... Après tout je suis une connasse donc... » Secouant la tête, je levais les yeux au ciel, je lui souriais simplement quand elle me disait qu'elle avait rendez-vous dans une heure, je resterais avec elle pour l'aider comme elle peut le faire en ce moment. J'avais l'impression que ma tête tournée et j'attrapais doucement son bras pour qu'elle ne me lâche pas. « Oui je veux bien... » Et lentement, je me mettais à marcher, une fois dehors, quand l'air frais me prenait les poumons, je respirais un grand coup avant de regarder autour de moi et de murmurer un faible « Merci... »