Roylilah ✻ heart attack

Heart attack
— Delilah.

J'étais lessivé, à bout de force, en manque de sommeil. J'ai mal dormis la nuit dernière à cause d'une nouvelle qui changeait ma vie et j'ai quasi pas fermé l'oeil la nuit précédente car j'avais fait des folies avec Hayley. Entre Palmyr qui m'apprend que je vais être papa et Hayley qui a crû que j'étais un gigolo en laissant des billets verts à côté du lit, je n'avais pas l'esprit tranquille. J'étais vraiment pas dans mon assiette. Je ne dis pas que j'étais au fond du trou, mais j'ai connu mieux. J'ai vraiment que des emmerdes. Je n'étais déjà pas prêt à être père avec Oscar alors comment pourrais-je avoir un deuxième bébé? C'est insensé, mais pourtant je ne pouvais pas forcer Palmyr à avorter et... de toute façon je suis beaucoup trop sensible pour abandonner un enfant. On a fait une connerie, on assume. Pour ce qui est de Hayley, je la joindrai peut-être ce soir, ou demain, ou dans une semaine. J'ai pas aimé le coup qu'elle m'a fait. Alors que j'étais bien installé dans mon canapé, prêt à faire la sieste du siècle, quelqu'un frappa énergiquement à la porte d'entrée. J'avais des cernes jusque par terre et une tête qui avait abusé sur l'aspirine. J'ouvris la porte en râlant et je plissais les yeux à cause du soleil. Je reconnaissais cette voix et ce visage. Delilah était revenue. « Pourquoi tu frappes si fort? Quelqu'un te poursuit? » demandai-je en soupirant. Je ne sais même pas si je suis content de la voir, elle m'a donné aucunes nouvelles durant son voyage. Moi je me suis sentis ultra seul. Enfin, j'ai quand même eu la visite de Kyla et depuis que j'ai rencontré Hayley je... non! Elle m'a pris pour une pute!

Me voilà revenu depuis la veille sur le sol américain et voilà quelques jours que quelque chose me trotte à l'esprit. Cela fait plus d'une semaine que j'aurais dû avoir mes règles, mais rien. Rien du tout, nada, walou. Pas une goutte de sang. Je ne me suis pas protégée avec Royce la dernière fois qu'on l'a fait. Cette si belle dernière fois... Et l'idée n'a fait qu'un tour dans ma tête, j'ai un polichinelle dans le tiroir. Pourtant je prends la pilule, pourtant d'habitude je me protège, pourtant j'ai l'utérus abimé par ma fausse couche. Je ne devrais pas être enceinte et pourtant il faut se rendre à l'évidence dès que j'aurais dépassé les deux semaines de retard je pourrais faire pipi sur un foutu test et apprendre la mauvaise nouvelle, parce que oui si j'étais encore enceinte ça en serait une mauvaise nouvelle. Travaillée par cela mais aussi un peu en manque de voir sa bouille d'Apollon, j'avais pris le chemin de son appartement d'un pas énergique et c'est comme ça que je frappai chez lui : énergiquement. J'allai lui crier d'ouvrir la porte mais il ouvrit pile à ce moment là. « Je frappe si fort pour me défouler et éviter d'avoir à te tuer ! » Je détaille son visage, il a l'air fatigué, j'ai encore plus envie de le frapper s'il a passé toute mon absence à s'envoyer en l'air avec des nanas pour être épuisé comme ça... Mais je ne peux rien dire, je l'ai fait. J'ai franchi le pas avec Asher. « J'ai une semaine et demi de retard dans mes règles, je te jure que si tu m'as foutue enceinte une deuxième fois, je te tue pour de bon ! » Première fois : agression, bébé, j'avais rien dit, mais là, non non, je ne laisserai pas de troisième fois se produire.

Heart attack
— Delilah.

Me tuer? Mais qu'est-ce que j'ai fais au juste? Et pourquoi est-ce qu'elle me crie dans les oreilles? Cela ne servait à rien d'hurler j'étais juste devant elle et je n'ai pas envie que tout le quartier l'entende. L'autre jour c'était Ofélia qui était venue péter sa gueulante et maintenant c'était Delilah. Au secours. Qu'est-ce que j'ai fais au bon dieu pour mériter ça? Je n'arrêtais pas d'avoir des commérages, des règlements de compte, je vais décéder moi. « Tu vas déjà me rendre sourd alors ça serait cool de ne pas me tuer. » je la laissais entrer sinon elle allait s'inviter elle-même dans ma maison. Je fermais la porte derrière elle et je fronçais les sourcils lorsque j'entendis les mots retard, enceinte, tuer. Là c'est sur, je meurs ce soir. « Trois bébés. » pensai-je tout haut en affichant une mine horrible triste. J'étais réellement à deux doigts de pleurer. Non non et non! Je ne veux pas, je prie pour que ça soit une mauvaise blague. C'est le coup du destin c'est ça, c'est le karma bitch? Je retournais me coucher dans le canapé, sur le ventre pour cacher ma tête dans l'oreiller. « Je suis déjà un homme mort Deli. » je pleurnichais comme une fillette mais sans larmes. Je pivotais ensuite sur le ventre et je croisais mes doigts sur ma tête. « Je t'en supplie si c'est une blague arrête ça tout de suite. J'ai pas envie de rire avec ça... L'heure est grave. » elle pouvait faire ce qu'elle voulait dans mon appart btw, elle pouvait même s'asseoir où elle voulait, elle sait bien que chez moi tout le monde faisait comme il voulait c'est pour ça que je ne lui ai pas proposé de s'asseoir, elle peut le faire sans mon autorisation. Je déglutis puis je la regardais assez réticent. J'avais peur de sa réaction car, c'était Delilah quoi, même si je lui en veux d'avoir fait le fantôme, elle restait importante pour moi, très importante d'ailleurs. « Palmyr est enceinte. » dis-je d'une faible voix car je préférais éviter de le crier sur tous les toits.

Je lève les yeux au ciel quand il se plaint que je le rends sourd, non mais sérieusement il s'écoute là ? Je suis enceinte, enfin peut être, encore une fois, à cause de lui - oui parce que chez moi ce n'est pas une bonne nouvelle - et la seule chose qu'il trouve à me dire c'est qu'en plus de le rendre sourd il faut pas que je le tue ? J'ai encore plus envie de le tuer ! Et quand il dit trois bébés et que les mots s'enchainent dans sa bouche jusqu'à ce qu'il me dise le nom de Palmyr et qu'il m'avoue qu'elle est enceinte j'ai toujours envie de le tuer. Mais après ces mots j'ai envie de pleurer. Oh non par pitié pourvu que ce ne soit pas les hormones sérieusement. Je me laisse tomber sur un canapé et je sens les larmes monter à mes yeux. Depuis quand est ce que Delilah Carmichael pleure ? « Je ne sais pas ce qui me rend le plus triste... » Je choppe un mouchoir sur la table basse et je tente d'éponger mes larmes avant qu'elles ne dégringolent sur mes joues. « Premier choix : t'avoir fait confiance et penser que tu ne pouvais coucher qu'avec moi sans protection ce qui à première vue n'est pas le cas. J'espère que si je suis pas enceinte, j'ai pas choppé une autre merde ! » Et je continue dans mon énumération : « Deuxième choix : que ce ne soit pas une blague et que mon corps décide de faire des choses pour que j'arrête de ravaler mes sentiments ou me voiler la face. » Aveu à demi-mots que j'avais beau être partie au Maroc et m'être éclatée avec Asher, ce qu'il ne savait pas, il restait bien trop présent dans mon esprit. « Troisième et dernier choix : que ça fasse remonter ma fausse couche... que je n'arrive pas à accepter même si je ne veux pas d'enfant. Ne cherche pas à comprendre le dernier choix, moi même je ne le comprends pas c'est pour ça que je vais voir un psy. » Oups ça c'était mon petit secret, il savait que je vivais mal d'avoir fait une fausse couche mais pas à ce point je pense. « Les trois solutions mélangées font que je vais quitter cet appartement, et rentrer chez moi pleurer en attendant de pouvoir faire un test de grossesse. » Dans trois ou quatre jours ça serait bon et ça serait surement la délivrance, je l'espérai, en attendant, j'étais vraiment submergé par toutes ses émotions qui se bousculaient en moi.

Heart attack
— Delilah.

Delilah qui pleure? Et moi, je peux pleurer aussi s'il vous plaît? Je l'entendais renifler comme une fille qui voulait retenir ses larmes et je la regardais d'un petit air triste aussi. Soit c'est les hormones, soit j'ai vraiment fait quelque chose de mal. Ah sympa le discours sur la protection, j'ai eu droit au même avec Palmyr. Mes souvenirs étaient flous, je ne me souvenais pas du moment où je me suis posé la question si je mettais une capote ou pas quand on allait coucher ensemble. J'étais saoul sans doute. Je ne sais pas, je suis pas le seul à y penser, elle aurait pu me dire heeeey la capote mon cher ami! Mais non, alors c'est moi qui en prends plein la gueule. Je ne l'interrompais pas, je la laissais s'exprimer. Ne pas brusquer une femme enceinte. Qu'est-ce que je dis? C'est peu être un faux signal. Qu'elle essaye de provoquer ses règles, je sais pas moi. Je baissais le regard quand elle parlait de sentiments. Ah tiens, ça existe encore ça chez elle? Je me taisais et je gardais cette remarque pour plus tard. J'ignorais qu'elle allait voir une psychologue pour la fausse couche, enfin notre fausse couche si je peux dire. Moi aussi j'ai eu du mal mais je n'ai pas eu le choix de garder tout pour moi en vivant avec Leevy qui surveillait la moindre de mes émotions quand elle parlait de Delilah. « Reste. Ne t'en vas pas. Tu es venue pour moi non? » je me redressais pour m'asseoir convenablement et je lui tendais un bras pour qu'elle vienne s'asseoir à côté de moi. « Je préfère te voir pleurer dans mes bras que de savoir que tu pleures toute seule chez toi. » qu'elle le veuille ou pas, je la collais de force contre moi pour la bercer, la consoler. Moi aussi y'a des moments où j'ai envie de chialer mais y'a jamais personne pour me border. « Je suis désolé. » si je lui fais de la peine car si elle a vraiment des sentiments pour moi et qu'elle est peut-être enceinte de moi, la nouvelle concernant Palmyr devait lui faire mal. Je la console alors qu'elle m'énerve d'avoir agi comme une idiote au Maroc en m'ignorant. Elle ne m'a même pas prévenue de son retour. On devait soit disant dîner ensemble, ben ce dîner n'était pas prêt de se faire, malheureusement. J'étais trop gentil et trop con face à Delilah.

Je veux sortir de cet appartement et partir loin de lui finalement. Mais j'en suis incapable, incapable parce qu'il me retient, incapable parce que même loin de lui, j'ai besoin de sa présence, j'ai besoin de lui dans ma vie en fait. Même si j'hésite un peu à rester et venir pour pleurer dans ses bras, il finit par ne pas franchement me laisser le choix, alors moi non plus je ne lui laisse pas le choix : je ne m'assois pas à côté de lui mais bien sur ses genoux et je me blottis dans ses bras pour laisser les larmes glisser sur mes joues et pleurer comme un bébé. « Je suis venue pour te dire que je te détestais de me laisser m'attacher autant à toi alors que c'est impossible entre nous... Pour te dire que tu n'auras pas trois enfants parce que même si je t'en voudrais d'être encore enceinte je le garderai pas... » Mes phrases étaient hachées mais pleine de vérités, de vérités que je n'avais pas envie de prononcer et que nous n'avions pas envie d'entendre. Parce que oui même si normalement dire à quelqu'un qu'on a des sentiments et qu'on est beaucoup trop attaché à lui c'est positif, pour Royce, quand ça sort de ma bouche ça a l'air d'être une alarme qu'il faut fuir. Voilà toute la complexité de notre relation : des sentiments mais des impossibilités, des empêchements, c'est comme ça que je le vois et j'ai vraiment du mal à me dire qu'un jour ça pourra être simple. « Pourquoi il se passe tout ça hein ? Pourquoi c'est pas plus simple ? » Par là je voulais bien sur dire pourquoi mon voyage au Maroc ne m'a t'il pas fait tout oublier ? Pourquoi je pense toujours autant à lui ? « Et pourquoi t'attires autant de nana surtout.... »

Heart attack
— Delilah.

Elle me détestait. Ce n'était même pas ce que j'ai fais qu'elle détestait, c'était juste ma personne. Royce le con que toutes les filles détestent, l'ancien coureur de jupons alors que franchement je ne courais même plus. Moi je détestais entendre ça car Palmyr me l'a dit aussi et ça commence à me chauffer le citron d'avoir les mêmes reproches. J'ai mal au coeur et je ne sais pas ce qui me retient de repousser Delilah de mes genoux. Mais je ne peux pas car putain qu'est-ce que je suis bien dans ses bras. Cela faisait trop longtemps que je ne l'avais plus touchée. Pourquoi rien n'est simple? Pourquoi j'attire autant de nanas? Moi aussi je me le demande mais pour ce qui est des nanas, à part Kyla, elle et Hayley je ne vois pas grand monde. Je la regardais, nos visages étaient proches et je voulais qu'elle ne quitte pas une seconde mes yeux quand je lui dis ce que j'ai à dire. « Et moi je te déteste de me prendre pour un con. Je déteste que tu te casses au Maroc sans penser à moi, sans même me proposer une invitation. Je déteste ne pas recevoir de nouvelles de toi en me demandant si t'es vivante ou si tu as finalement trouvé une compagnie meilleure que la mienne. Je déteste être celui que tu détestes. » toujours mon regard dans le sien, je finis par la pousser de mes genoux. Cela faisait du bien de lui avoir dit tout ça, les yeux dans les yeux. Ah ça, on pouvait pas être plus proches. Je restais à côté d'elle et je repliais un genou qui me servait d'accoudoir pour mon bras. Je fixais en face de moi. « Moi aussi j'ai le droit de râler tu crois pas? » elle peut venir faire la fille à fleur de peau dans mes bras mais moi aussi je ne suis pas très content de choses qui la concerne.

Je l'écoute et il a raison sur toute la ligne, ses reproches sont justifiées, comme toujours. Que lui dire en réponse à tout cela ? Vraiment, il n'y a rien à dire, juste à acquiescer... « Je déteste te détester Royce... » Je n'étais plus sur ses genoux et son petit moment à râler était terminé. « Et je me déteste encore plus de tout faire pour te détester et m'éloigner de toi alors que je ne voudrais que l'inverse. » Mais tout autour de lui a l'air tellement compliqué, tellement tracé avec des virages à 180 degrés à chaque coin de rue. C'est terrible, je ne sais pas si je suis faite pour vivre ça, en fait si, je suis convaincue que je ne suis pas assez forte pour tout ça. C'est impossible. « Mes sentiments sont aussi forts que ma haine, tu comprendras ce que je veux dire par là... Je voudrais tellement que ça soit simple... » En fait, même si je ne veux pas d'enfant, je n'aime pas les gosses, pas les bébés, j'aurais préféré être à la place de Leevy pendant tout ce temps, l'avoir là près d'elle, fonder quelque chose avec lui... C'était ce que je voulais... Mais je le voulais autant que je ne le voulais pas, c'était bien là le problème. Je prends son visage dans mes mains et j'approche le mien, je dépose mon front contre le sien et je lui dis tout en fermant les yeux pour imaginer ma bouche sur la sienne en guise de réconfort à la réponse qui allait suivre ma question, une réponse logique à une question bateau dont on savait déjà tous les deux l'issue. « Toi et moi ça sera jamais simple hein ? » Mes doigts caressent sa joue et passent sur ses lèvres avant que l'une de mes mains aillent se glisser dans la sienne. « Tu m'as manqué Royce... » Cette présence qu'il a... Cette prestance aussi... Enfin voilà, même dans les bras et les draps d'Asher, j'ai une partie de moi qui pense à lui, c'est tellement malsain cette relation, ça va finir pas nous détruire, enfin ça me détruit surement déjà à petit feu comme Priape ne fait que me le dire.

Heart attack
— Delilah.

J'ai dit que j'étais désolé quand elle a dit qu'elle me détestait. Elle, elle ne l'a pas dit. Est-ce qu'elle s'en fout de ce que dis ou pas? Pas un mot concernant ce que j'ai dis, j'ai l'impression de parler dans l'oreille d'un sourd. Même pas une excuse ou une explication, alors que c'était ce que j'attendais. Si elle a des doutes sur quoi que ce soit, je lui répondrais franchement. Alors j'aimerais bien qu'elle fasse de même. Elle se plaint mais bon sang qu'est-ce que je peux faire? C'est trop compliqué, j'ai déjà trop de problèmes dans ma vie, je n'en veux pas dans ma vie sentimentale. « Qu'est-ce qui n'est pas simple? Je t'ai dis ce que je ressentais il y a deux semaines et tu te barres comme si de rien n'était. C'est toi qui n'est pas simple Delilah. » moi je n'ai rien à me reprocher, je ne sais pas ce que j'ai fais de mal à part peut-être la mettre enceinte. Mais je ne l'ai pas forcé à cracher ses sentiments pour ensuite m'envoler avec le plaisir d'avoir eu ce que je voulais. Je me faisais peut-être des films, je l'espérais. « Je ne veux plus d'une fille compliquée. » je n'ai pas le temps pour ça. Je veux une fille qui ne se prend pas la tête, un peu comme Hayley. Cela répondait aussi à sa question. Je n'avais pas bougé quand elle posa ses doigts sur mon visage puis sur mes lèvres. Je sais ce qu'elle a en tête quand elle fait ça, mais moi, je ne suis pas dupe. Je veux savoir ce qu'il s'est passé au Maroc pour comprendre pourquoi elle avait coupé contact avec moi. Je fermais les yeux lorsqu'elle colla son front au mien et je déglutis. Ne m'embrasse pas, s'il te plaît, ne fais pas ça.  « Qu'est-ce qu'il s'est passé au Maroc? » soufflai-je avec un peu de sarcasme. C'était la phrase pour casser cette tendresse qu'elle me donnait. Pour l'empêcher de m'embrasser. Je veux savoir et elle ne m'aura pas avec des petits câlins, bisous.

Je me rends compte petit à petit que le fossé se creuse entre nous, qu'il ne fait que s'agrandir depuis que je suis revenue en fait. C'était une erreur peut être que de vouloir retrouver ma vie ici, je n'aurais pas dû... Mais c'était bien plus fort que moi, je n'avais pas pu m'en empêcher. Mon rapprochement, le contact de sa peau, ma tendresse à son égard, tout ça était très égoïste, même si ce n'était pas pour lui faire avaler la pilule de tout ce qu'il s'était passé dernièrement, j'avais besoin de cela, moi et moi uniquement. Je finis par écouter tout ce qu'il avait à me dire, tout se bouscula dans ma tête et je ne répondis dans un premier temps qu'à la dernière partie de ce qu'il venait de dire alors que je n'étais éloignée de lui et que pour tout contact il ne restait plus que sa main dans la mienne : « Je me suis rapprochée d'Asher... On a couché ensemble. » Voilà c'était dit. « Hurle moi dessus si tu veux, fais la victime si tu veux. Je m'en fous. Je vis mal tout ça, aussi mal que toi. Je suis partie en plein milieu du Summer Camp pour faire le tri dans ma tête, on est resté en contact, quand tu m'as dit que t'étais plus avec Leevy ça a foutu le bordel dans mon esprit et je suis pas revenue et j'ai arrêté de te répondre pour ne pas revenir et faire une connerie, mais j'ai finalement pas résisté et quand je suis rentrée t'étais froid et distant avec moi... Trop de femmes dans ta vie... Je t'ai avoué mes sentiments après... après t'as fait pareil mais tu ne t'es pas dit que c'était peut être trop tard ? Pas trop tard parce que j'aime quelqu'un d'autre mais trop tard parce que t'aurais dû me le dire quand je te l'ai dit ? » Je sentais que j'allais adoré - ironie - cette discussion. Et oui, on allait mettre les choses au clair, c'était surement plutôt pas mal. « Putain tu t'es jamais dit que moi tout ça je pouvais mal le vivre même si tu n'as pas demandé à ce que je tombe sous tout charme ou que tu n'as pas demandé à ce que je revienne ou je ne sais quoi... Je t'accuse pas, c'est pas ta faute à toi, mais ça vient de toi... De ce que tu es, de ce qu'on est... » Si on est encore quelque chose parce que là j'ai l'impression que si je passe la porte je ne vais plus jamais le revoir. « Je suis compliquée parce que je ne sais pas où je vais avec toi, qu'on est en décalé et qu'au final on va nul part, ça a surement toujours été comme ça que tu voyais notre relation de ton côté... » Mais je n'ai pas envie de le faire chier plus longtemps avec mes sentiments qui ne font que grandir à chaque fois que je le sens un peu plus s'éloigner de moi. Alors je finis par me lever et lui dire : « Je vais y aller. Je veux pas que tu penses que je suis venue pour te faire des reproches, je suis pas amoureuse d'un mec parfait mais il est loin de n'avoir que des défauts. » Je prends mes affaires et je claque la porte derrière moi pour filer. Certes il n'est pas obligé de me suivre mais je viens quand même de poser le mot amour sur mes sentiments et lui dire clairement, ce n'est pas rien.