AUSTIN ▼ ce n'était pas toi que je voulais voir, alors ignore-moi.

Retour du Maroc. J'avais pris le temps de profiter de mes amis dès mon arrivée à Cambridge, ainsi que de revoir l'homme qui me plaît depuis quelques semaines.. Et d'avoir des SMS de merde de mon ex petit ami. Le fait qu'il débarque à nouveau dans ma vie sans me demander mon avis commençait à gravement m'énerver. Ses menaces ne me faisaient pas peur. Il pouvait dire à toutes les Cabots ce que j'avais pensé de la maison durant mes deux premières années. Je n'y avais pas été à l'aise, c'était mon problème, non ? Depuis le changement de Présidence et des activités et soirées à foison, je me sentais aussi mieux avec elles. Et.. N'étant plus avec cet espèce de con, j'avais plus de temps pour profiter de ma vie étudiante avec mes sœurs. Autant être honnête, finalement, notre rupture se révélait être un bénéfice à double sens. Lui pouvait retourner à sa vie de connard, à fumer, se droguer, boire et baiser et moi, j'apprenais à pleinement vivre sans lui. Ça n'avait rien à voir avec notre première rupture où j'avais accompagné ma mère pour un voyage humanitaire loin de lui. Là, nous pouvions facilement nous croiser, mais ça m'était égal. Je ne cherchais plus à sens cesse le croiser et captiver son attention. S'il trouvait que j'avais changé ? La belle affaire ! Son avis ne m'intéressait plus du tout, il pouvait faire ce qu'il voulait.. Bien que ça avait été toujours le cas, à mes dépends d'ailleurs. Sa putain de fierté, il pouvait la baiser et se marier avec jusqu'à la mort, ça ne me préoccupait plus.

Pourtant, il y avait eu un léger mieux lors de notre dernière rencontre. Je lui avais dit que je lui pardonnais et je ne regrettais pas de l'avoir fait.. Mais franchement, il croyait réellement que ça voulait dire que l'on allait redevenir amis ou meilleurs amis ? Il croyait un peu trop que j'allais rester « sa Madi » et j'en avais plus que raz-le-bol d'être sans cesse foutue au second plan. Même en étant sa copine. Je lui avais laissé de l'air.. tellement qu'il avait réussi à se soûler et me tromper. Alors même si cette histoire appartenait au passé, je n'allais pas revenir courir dans ses bras. En ami comme en amour. Il m'avait dit qu'il m'aimait mais.. c'était trop tard. Quel mec qui aime sa copine va en baiser une autre alors qu'ils sont en couple ? Pendant un break, ok, sauf que là, c'était une rupture que je lui avais lancé au dernier Summer Camp. Et ce n'était sûrement pas à moi de ramer pour le retrouver. C'était sa faute, et uniquement hein, qu'il arrête d'essayer de retourner la situation à son profit. Mais voilà qu'il me faisait une crise pour un voyage. J'avais invité Luke pour Dana.. Où est le mal ? Si le souci était que je lui avais « volé » son meilleur ami pendant quatre jours, qu'il le dise franchement au lieu de faire le chieur !

Heureusement qu'il ne savait pas que Luke n'avait pas été mon premier invité et sincèrement, je préférais qu'il ne soit pas au courant pour l'homme que je fréquente depuis quelques semaines. Lui et Lucas avec qui j'avais dérapé au Maroc. Bon, c'est vrai que coucher avec son frère de cœur.. ça craint, mais ça s'était fait naturellement et on avait carrément trop bu. Voilà, c'était fait et j'espérais simplement qu'Alaska n'est pas tuée mon petit Lulu parce que ce serait dommage.. Je l'aimais bien. D'ailleurs, c'était lui que j'étais venue chercher à la Mather House. Il m'avait dit qu'il y serait.. sauf qu'une fois la porte ouverte, je recevais un SMS comme quoi il aurait pas mal de retard. Le lâcheur. Cependant.. C'était trop tard, j'étais dedans alors je n'allais pas me barrer sans lui. Surtout que là.. Il y en a un qui croirait que j'allais le fuir. Austin, qui se trouvait juste devant moi à descendre les marches de la maison. Mon envie de lui en mettre un revenait à la charge, mais je devais l'ignorer. Ce serait le plus simple pour moi, sinon il croirait que je suis encore attachée à lui.. ce qui était de moins en moins le cas. Alors je ne disais rien, attendant simplement dans l'entrée que mon frère arrive.

J’avais eu une nuit difficile après avoir pris la tête à Madisson via message. Tout ça pour quoi au final ? Rien du tout ! ça servait absolument à rien. J’avais juste ouï dire certains trucs à son propos qui m’avait juste irrité au plus haut point. Jalousie quand tu nous tiens. Malheureusement, je ne savais pas exprimé ma jalousie comme il se le devait alors comme à mon habitude, j’avais agi comme un véritable connard avec la demoiselle pour finir par carrément supprimer son numéro. Je regrettais légèrement, car je ne pourrais probablement jamais le ravoir, mais il fallait que j’assume mes choix, que je grandisse, que je mûrisse enfin. J’étais bien décidé à changer. Après tout, tous mes potes autour de moi avaient l’air d’avancer avec leur âge, de grandir au fil des ans malgré leur maison choisit et leurs antécédents drogue et alcool.

Je soupirais en sortant de ma chambre, chignon sur la tête, alors que je descendais les marches une part une. Je m’arrêtais en voyant mon ex. « Tu fou quoi ici ? » Dis-je d’un ton glaciale Ok elle avait tout à fait le droit de venir ici, ce n’était interdit à personne –peut-être juste au bleu- mais ma journée avait bien commencé, je n’avais aucune envie de l’à voir. Néanmoins, je restais quand même à, à la fixé. Pourquoi ? J’avais cette rancœur au fond de moi qui grandissait au fur et à mesure des jours. Rancœur envers elle ? Aucunement. Envers moi je dirais.

Franchement, je le retenais lui et ses messages pourris tout ça pour me montrer à quel point nous n'avions plus rien à faire ensemble, en amour tout comme en amitié. Si ça me décevait ? Bien entendu. Si ça me brisait encore un peu plus le cœur ? Évidemment. Si j'allais me laisser replonger plus bas que terre ? Hors de question ! Son dernier SMS m'avait serré le cœur. Il voulait supprimer mon numéro.. Grand bien lui fasse ! Je n'avais pas effacé le sien, cela ne voulait pas dire que je ne pouvais pas vivre sans lui et passer à autre chose. Je ne craquerais pas. Qu'aurais-je à lui dire, de toute manière ? Il me portait responsable de notre éloignement, avait en travers que je sois partie en voyage sans lui avoir proposé en premier et avait sûrement entendu dire que j'avais un autre meilleur ami ou une autre personne dans mon cœur que lui. Je n'avais pas espéré monts et merveilles après notre rupture, mais.. S'il avait fait des efforts, j'aurais été totalement apte à essayer de revenir doucement vers lui avec le temps. Sauf que sa fierté était si précieuse à ses yeux qu'il préférait la garder elle que moi. C'était son choix, mais qu'il ne vienne pas me faire la morale par message ! Heureusement qu'Athéna était venue sinon je ne sais pas si j'aurais été capable de me relever aujourd'hui.

Quoiqu'il en soit, nos regards s'étaient croisés à la MH et il n'avait pas pu passé son chemin en m'ignorant. Tiens, c'était limite étrange, en fait. Lui qui rayait si bien les gens de sa vie, il ouvrait sa bouche pour me parler. Un peu plus et je pourrais croire que je lui manque. La bonne blague. Son ton froid ne me faisait même pas ciller. J'avais envie de lui demander si je m'occupais de qui il baise chaque soir, mais à vrai dire.. ça m'était égal depuis qu'il m'avait trompé. « J'attends Lucas » disais-je d'un air totalement neutre. Si je comptais lui dire que mon frère aurait du retard ? Non. Ça lui donnerait une bonne excuse pour rester là à me faire chier alors que je préférais qu'il passe son chemin. Pourtant, je ne lâchais pas son regard. Je n'avais rien à me reprocher alors pourquoi regarderais-je autre part avant lui ? Je ne pourrais comprendre son regard tant je suis déconnectée de lui. Il avait eu sa chance, la seconde et même si le dicton dit « jamais deux sans trois », j'espérais que non. Pas besoin de revivre encore une rupture avec lui, merci.

Je soupirais en mettant mes mains dans mes poches. Je regardais autour de nous alors que je sortais mon paquet de clope parce que bon à la baise j’avais prévu de sortir. « J’crois il est encore de pioncer, j’sais pas, mais vas-y monte s’tu veux, ce n’est pas interdit » Je me décalais pour lui laisser le passage. J’imagine qu’elle devait être très perturbée par mon acte de gentillesse, mais la nuit porte conseil et je dois avouer avoir reçu quelques SMS qui m’ont légèrement travaillé depuis ce matin. Si nous n’étions plus ensemble autant se comporter comme deux parfaits inconnus au lieu de se prendre la tête pour des âneries. J’avais décidé d’enfin mûrir un peu et de l’a laissé tranquille. Elle avait le droit d’aller à la Mather House si elle avait envie, de voir qui elle voulait et aussi de refaire sa vie avec quelqu’un d’autre. De mon côté, j’avais pris la sage décision de laisser le petit oiseau s’envoler du nid.

Après toutes les méchancetés gratuites que je lui avais balancées à la gueule il était préférable qu’on ne s’adresse même plus la parole, car de toute façon je n’arrivais même plus à l’a regardé dans les yeux après nos messages de la dernière fois. Etrangement, je me sentais bien plus léger depuis que j’agissais avec elle comme avec toutes les autres personnes lambda.

En plus de sa gentillesse si inhabituelle, ce qui me fit le plus bizarre fut qu'il ne me regardait même pas. Comme si j'étais une fille ordinaire qui avait juste croisé sa route alors qu'il comptait aller fumer. J'étais déjà sur le cul qu'il me parle poliment mais qu'il m'ignore.. ça me déchirait le cœur. Je prenais sur moi pour ne rien montrer, mais c'était douloureux plus que je n'aurais pu l'imaginer. Je n'arrivais ni à bouger si à parler tellement j'étais choquée devant lui. Depuis quand avait-il autant changé ? Cela faisait un moment que nous ne nous étions pas adressés la parole – depuis le tatoueur je crois bien – mais ce n'était que l'espace de quelques mois alors.. Je n'en revenais pas. Ses SMS de l'autre fois n'avaient rien à voir avec le Austin que j'avais sous mes yeux en ce moment-même. Se foutait-il de moi ? C'était tellement son genre que j'étais très méfiante. Pendant notre échange textuelle, j'avais eu envie de lui en mettre une, mais ce serait tellement prévisible de ma part, n'est-ce pas ? Et puis, cela ne servirait à rien. Il avait décidé de parler aux Cabots, grand bien lui fasse.. même si je n'avais pas encore eu de retour vis-à-vis de cela. Ça ne m'inquiétait pas le moins du monde. Il pouvait tout raconter, car cela avait changé et je n'étais plus la même personne qu'avant. Comme quoi, le fait qu'il m'ait une seconde fois brisée le cœur a été bénéfique. « Oh non il était avec sa copine alors.. je vais juste l'attendre ici » dis-je, un peu troublée d'avoir une conversation si calme avec lui. Pourquoi n'en avions-nous pas avant ? Cette pensée me serrait l'estomac. Pourquoi est-ce que les choses ont-elles l'air mieux maintenant que nous sommes uniquement des exs ? Je n'aurais vraiment pas cru que ce que je voulais depuis notre rupture – le fait qu'il m'ignore – soit si difficile à vivre.

Doucement, je me décalais de côté pour qu'il puisse sortir, lui. Il avait une cigarette avec lui alors ce n'était sûrement pas pour faire joli. Son regard ne cessait de m'échapper et je ne savais pas pourquoi il refusait de me regarder dans les yeux. Avait-il peur de ma réaction ? Pensait-il que ce serait mal venue de croiser le regard de celle qu'il a trompé il y a plus de six mois ? Je n'en savais rien mais.. C'était vraiment déstabilisant comme situation. Je me disais que de ne plus revenir ici serait vraiment une très bonne idée. Je dirais à Lucas et Luke que nous nous retrouvions ici et.. Tant pis pour les fêtes dans cette maison. Bien que mon petit doigt me disait que j'allais revenir bien plus vite que prévue ici pour une soirée.. En particulier en ayant ouï dire qu'il y aurait une anti-st valentin. Un comble non ? Venir dans la maison de son ex pour fêter le fait de ne pas aimer cette fête et d'être célibataire..

Je dois avouer que la situation était plus qu’étrange. Mon ex devant moi, moi plus que froid et distant avec elle, mais en même temps c’était ce qu’elle voulait non ? Parfois j’avais du mal à l’a comprendre. Elle voulait que je lui foute la paix, ne plus jamais entendre parler de moi et j’avais l’impression qu’elle limite au bord des larmes lorsque je le faisais. Je décidais de laisser couler, parce que franchement, si je commençais à essayer de comprendre les filles il me faudrait plus qu’une vie à ce rythme-là.

La petite Madisson que je connaissais autrefois fort souriante et pleine de vie avait disparue pour laisser place à une jeune fille maussade sans aucun sourire en perspective. Bien sûr que ça me serrait le cœur de l’à voir ainsi, ne croyait pas non plus que je n’ai vraiment pas de cœur, mais ne pensez pas non plus que je ne sais pas qu’elle s’amuse comme une folle avec un certain Andrew. Bah quoi ? Les nouvelles vont vites surtout après les voyages scolaires où c’est ragots et potins à tout va, alors même si Miss Cambridge Secret’s n’a pas encore eu le temps de divulguer tout ça, les étudiants s’en chargent à sa place. Ce que j’avais ouï dire m’avait blessé, irrité et rendu extrêmement jaloux. Je m’étais surtout rendu compte que mon ancienne petite amie autrefois si fragile, avait mûrit et évoluée suite à nos différentes relations, qu’elle avait décidé de ne pas se laisser morfondre suite à cette séparation, pas cette fois-ci. Elle marchait la tête haute bien décidé de tourner la page et oui, ça me faisait mal au cœur de voir qu’elle était moins attaché à moi qu’avant. Moi, le petit garçon qui avait été le premier à lui adresser la parole lorsqu’elle n’était qu’une enfant.

Tous ses souvenirs me retournaient l’estomac et ce n’est que le vibreur de me téléphone qui me réveilla. Je n’avais aucune envie de répondre pour le coup. « Comme tu veux, mais si t’attends une heure n’hésite pas hein » J’aimais bien taquiner mon meilleur pote même lorsqu’il n’était pas présent dans la pièce. « Bon bah amusez-vous bien » J’esquivais un tout petit sourire me posant dehors, devant la MH pour fumer mon joint. J’aurais pu fumer à l’intérieur, mais j’avais aussi besoin de prendre l’air, car ses murs allaient finir par m’étouffer. Il faut dire que depuis que je suis célibataire, je ne peux aller nulle part d’autre. J’ai la Mather House et c’est tout puisque je ne peux plus aller squatter chez Madisson. Triste vie, mais je m’en contente.

Mon Austin devenait juste Austin, mon ex petit ami. Apparemment, nous étions enfin d'accord pour nous ignorer l'un et l'autre mais.. Je n'aurais jamais cru que c'était si affreux à vivre. Je devenais une personne comme les autres, juste une fille qui se baladait dans Harvard et.. En fait, j'avais juste l'impression d'avoir été comme une de ses conquêtes et hop, on n'a plus rien à partager après donc on ne se calcule plus. J'avais envie de pleurer et de vomir tellement ça me faisait mal de réaliser ça. Pendant tous ces mois, j'avais idiotement pensé qu'il comprendrait sa connerie et qu'il tenterait de se racheter.. Mais le fait de lui avoir dit que je pardonnais semblait lui convenir et qu'il n'avait pas besoin de faire d'efforts supplémentaire. Il pense tellement que tout est acquis avec moi que je veux lui montrer que non.. Il a tort cette fois-ci et que c'était tant pis pour lui. Sauf qu'il le vivait mieux que je n'aurais pu le penser. Comme quoi, je n'étais pas si indispensable à sa vie qu'il me le faisait miroiter depuis toutes ces années. Je me souvenais encore de ce petit garçon tout bouclé qui était venu me parler.. Le seul et l'unique à ce moment-là.

Mon cœur s'emballait encore à sa vue et j'espérais que tout comme ma tête, il l'effacerait doucement mais sûrement pour juste qu'il fasse parti du passé et rien d'autre. « D'accord » répondis-je simplement, sans un seul sourire. Ça me rappelait toutes les fois où j'avais du l'attendre lui parce qu'il n'était jamais à l'heure. Et.. Je me rendais aussi compte que dans quelques jours.. C'était la St Valentin. L'an passé, nous l'avions passé ensemble et cette année.. Je serais toute seule. Tout comme je l'avais été durant Noël et Nouvel An. « Merci » lui dis-je en gardant la tête haute alors qu'il sortait avec un petit sourire. Comment arrivait-il à sourire alors qu'il avait tout fait fourré ? À peine fut-il dehors que je laissais les larmes dévalées mes joues. Je pouvais faire semblant en face de lui, mais là, c'était trop dur. J'avais tellement de souvenirs dans cette maison que mon cœur – ou du moins, ce qu'il en restait – explosait une nouvelle fois.

Heureusement pour moi, il n'y avait personne dans les parages. Juste mon ex dehors qui ne pouvait pas voir mes larmes. Je prenais sur moi pour ne pas craquer totalement au point de m'effondrer. Séchant un peu mes joues, je sortais mon portable, ayant reçu un SMS de Lucas. Il ne pourrait pas venir. Putain, c'était la journée des merdes quoi ! Quelque peu agacée d'avoir attendue pour rien et d'en plus avoir été obligée de voir mon ex, je retirais toutes traces de pleurs et je soufflais un bon coup avant de sortir de la maison. Austin n'était pas loin, entrain de fumer un joint – à ce que je pouvais sentir – et je m'éloignais sans un mot. Je n'avais pas à me justifier de me retrouver seule, sans mon frère. De toute façon, ça n'avait pas d'importance.

Des mots simples qui clôturaient très rapidement la conversation. En même temps, elle s’attendait à quoi ? Que je l’a prenne dans mes bras ? Après elle dirait que je joue avec elle, si je lui parle comme si de rien était, que je me fou de sa gueule, alors autant dire que je ne savais plus sur quel pied danser et toute cette histoire commençait très clairement à me rendre dingue. A peine deux minutes après, je l’a voyais déjà ressortir, les yeux tout rouge. Je l’avais tellement fait pleurer –oui je reconnaissais mes tords- Je jetais mon joint pour l’écraser afin d’aller l’interpeller. « J’ai fait quoi cette fois-ci ? » C’était une véritable question, parce que là, même si elle pleurait quand je ne faisais absolument rien du tout, je ne savais vraiment plus comment agir.

« Tu veux que je change de pays, que je te parle en mode salut, ça va et c’est tout, que je fasse comme si rien de tout ça ne c’était passé ? Dit moi parce que j’sais plus quoi faire là ! » ça sonnait un peu désespéré dit comme ça, mais j’avais bien l’intention d’obtenir une réponse afin d’être enfin fixé une bonne fois pour toute. Je me tenais face à elle, les bras le long du corps alors que je l’a détaillais du regard. Cette fois-ci, je ne partirais pas.

Mes derniers mots avaient coupé court à notre discussion. À peine était-il parti que j'avais fondu en larmes. Mon esprit et mon cœur étaient complètement embrouillés. J'avais voulu qu'il m'ignore et maintenant que c'était le cas, je n'arrivais pas à le supporter. Je soufflais doucement en essayant de ne pas me morfondre encore plus. Après tout.. Il avait beau avoir dit qu'il m'aimait à notre retour du Summer Camp.. On ne dirait pas du tout, quoi. Il ne faisait rien du tout pour me dire que bon, ok, il avait merdé mais j'étais la seule et unique fille à ses yeux. Non, à la place, il espérait que je revienne et que je laisse tout de côté pour que tout aille mieux. Ça ne marchait pas comme cela vu la façon dont notre relation s'était terminée. Je ne voulais pas lui ne vouloir pour le rester de mes jours, mais là.. C'était assez bien parti, en fait. Sortant le la Mather House avec les yeux légèrement rouges, j'avais décidé de retourner à la Cabot House, histoire de trouver du réconfort auprès d'Athéna. Sauf que.. Mon ex petit ami en avait décidé autrement. Mon regard croisait le sien et j'avais le cœur en miette à ses paroles. J'allais répondre « rien » mais ma gorge était bien trop serrée et.. Le reste me remettait les larmes aux yeux. Putain, je me déteste d'être comme ça en face de lui ! Je ne comprenais pas pourquoi tout à coup, il avait besoin de réponses.. Lui ne m'en avait pas donné pour sa tromperie. Ah si, « j'ai trop bu ». Merci.

Soufflant un bon coup, je passais mes mains sur mes joues. Je devais arrêter de pleurer. J'avais l'air d'une cruche en face de lui comme ça. Me mordillant l'intérieur de la joue, je le regardais en essayant de prendre sur moi. Rien de facile. « Tu n'as rien fait » Parce que c'était vrai. Il faisait ce que j'avais voulu et je ne l'assumais pas. « Je ne sais plus quoi faire non plus, Austin » avouais-je, honnêtement. Il pouvait encore s'énerver contre moi, mais je ne disais que la réalité. « Après notre rupture, je me disais que tu ne m'aimais pas.. comme la première fois, sauf que tu l'as dit » Et je savais que quand il le disait, ce n'était pas des paroles en l'air. « Alors je me disais que.. J'sais pas, tu essayerais de me reconquérir même avec ce que tu as fait.. surtout que je t'ai dit que je te pardonnais ! » dis-je, comme une évidence. « Si tu pensais que te pardonner, hop, c'était dans la poche, là par contre, tu rêvais » fis-je, calmement. « T'as une fierté des plus chiantes que tu ne veux pas laisser de côté, ok, mais ce n'est pas à moi de revenir vers toi, tu vois ? » lui expliquais-je doucement. J'avais mis ma rancœur de côté et je n'avais plus envie de pleurer.. c'était déjà ça..

Ses paroles me rendaient dingues. Je passais une de mes mains dans mes boucles toute emmêlant en inspirant et expirant calmement pour rester le plus calme possible. « Tu crois franchement que j’vais essayer de te reconquérir ? » Demandais-je franchement en laissant échapper un petit rire nerveux. Je me rendais compte que ma phrase était très mal construire et qu’elle pouvait encore plus l’anéantir, alors je décidais de m’expliquer convenablement. « Putain Madisson réveil toi, je t’ai trompé ! Comment tu peux ressortir avec un gars qui t’as salit, tu m’expliquer ? On est dingue amoureux l’un de l’autre c’est une évidence, mais je n’arrive même plus à te regarder dans les yeux, car j’ai honte ok ? » [/color]Ouf ! Au moins ça c’était dit. Je me disais que le meilleur moyen de mûrir et de sortir grandit de cette histoire était encore d’être honnête à deux cent pourcent une bonne fois pour toute. Au moins ça sera fait. « J’ai dérogé à la seule règle que je m’étais dit de ne jamais franchir, j’ai trahit ma meilleure amie, je lui ai brisé le cœur deux fois, je l’ai insulté, Sali, envoyé chié, mis la faute sur elle, fait pleuré et après je me permets encore de l’a pourrir tout ça parce que j’suis jaloux d’un gars qui te plaît et qui peut me remplacer. Dit-moi comment une fille et même amoureuse je parle, peux vouloir redonner pour la énième fois une chance à un gars comme ça ? Ait un peu de dignité Madi’ » Je me sentais un peu plus léger maintenant que je lui avais tout avoué, même si j’en avais encore gros sur le cœur, du pourquoi je l’avais trompé, pourquoi cette putain de fierté et pourquoi cette peur sur les relations à long terme, mais chaque chose en son temps comme on dit. Là, j’attendais juste une quelconque réaction de sa part. Une gifle, des pleurs, je sais pas, mais quelque chose.