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Millicent & LatrellJe déambulais dans les ruelles du village, loin des chalets du Summer Camp. J'éprouvais un besoin de respirer. Le Summer Camp était vraiment cool. On faisait de nouvelles rencontres, on retrouvait ses amis. Le cadre était unique. Mais j'avais besoin de m'évader un peu de tout ce groupe d'élèves. J'aimais bien avoir mes moments de solitude. J'inspirai profondément l'air frais. Le ciel était couvert de vilains nuages gris. Une fine pluie tombait mais elle n'était pas dérangeante. Ces derniers jours, il avait fait plutôt lourd. Cette brise fraîche était la bienvenue.
La tête recouverte par la capuche de ma veste, les mains enfoncées dans les poches de mon jean, j'arpentai les rues sans grand but. Je n'avais jamais été un grand fan de la campagne. D'un autre côté, c'était un bon moyen de changer d'air,de sortir du train train quotidien qui devenait presque étouffant. A la rentrée, les choses allaient revenir à la normal alors autant en profiter tant que l'on peut. J'observai avec un air distrait les boutiques du village. Je n'étais jamais parti aussi loin de la ville. Ici, tout était différent. Les rues étaient désertes, les magasins petits et les habitants beaucoup moins pressés. Les gens prenaient leur temps. C'était un gros changement mais qui n'était pas désagréable. J'esquissai un sourire un peu moqueur et continuai de marcher sans trop savoir où j'allais. Dans quelques heures, je devais retrouver mon équipe de Summer Camp. Je marchais pour faire passer le temps. Par un temps pareil, je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire même si le Summer Camp ne manquait pas d'activités. C'était étrange cette sensation. C'était comme si..comme si je ne me sentais pas à ma place ici. J'avais l'impression de m'ennuyer à mort parce que je ne retrouvais pas le confort que j'avais à Cambridge. J'arrivai alors à un carrefour. Je m'arrêtai. J'étais peut-être allé trop loin et me demandais si j'allais réussir à revenir aux chalets. Je n'étais pas très doué question orientation. Pour tout dire, j'étais nul en orientation. je me perdais tout le temps. J'étais loin d'être une référence. Mes yeux noirs se promenaient partout, à la recherche d'un panneau qui pouvait mettre d'un quelconque secours. Il n'y en avait pas un seul.
« C'est quoi ce village de merde?» Je criai, dépassé par ma pensée. Je m'échauffais vite, je perdais vite patience. Je ne voulais même pas demander mon chemin tellement que j'étais énervé. Je me mordis la lèvre inférieure, pris d'une envie de frapper sur quelque chose ou pire quelqu'un.
Mon regard fusillant s'arrêta soudain sur une personne. je pouvais la reconnaître à des kilomètres. Elle était de dos, elle marchait, sa chevelure brune fouettée par la brise. Je m'approchai pour vérifier que je ne me trompais pas. J'étais convaincu que c'était Millicent. Pour être sorti avec elle, j'étais capable de la reconnaître même éloignée. je marchai, puis accélérai le pas en voyant qu'elle s'éloignait de plus en plus. Elle n'avait pas du me remarquer. Je m'arrêtai un instant dans ma course. Et si elle me rejetait? Et si elle m'envoyait balader? Après tout, je ne m'étais pas gêné. Je lui avais fait voir de toutes les couleurs alors qu'elle se souciait plus que n'importe qui de mon bien. J'avais été ingrat et peau de vache. Je ne m'étais même pas excusé. Elle ne m'avait pas laissé le temps. On ne s'était pas laissé le temps. Tout s'était passé si vite. Elle en avait eu marre et avait décidé de couper les ponts. De mon côté, j'ai commencé à ressentir de profonds remords. Je m'en mordais les doigts mais par fierté, n'étais pas revenu. Les choses devaient se passer différemment. De l'eau avait coulé sous les ponts. Je voulais que l'on retrouve notre amitié. C'était un peu fou de ma part d'attendre ça après ce que je lui avais fait enduré. je n'avais pas le choix. J'étais pris par une soudaine envie de lui reparler, de repouvoir déconner avec elle, passer du temps en sa présence. De plus, moi qui était perdu, on pourrait faire le chemin ensemble en espérant qu'elle revenait au Camp.
Les idées se bousculaient dans ma tête et je n'avais pas le temps de réfléchir. Je décidai finalement de tenter le tout pour le tout. Je n'avais rien à perdre. Je repris ma course et cette fois, je tentai d'attirer son attention pour qu'elle arrête de marcher.
« Millicent, Millicent, attend!» je criai de toute mes forces pour qu'elle m'entende. Si elle ne m'entendait pas, j'allais me retrouver comme un débile. Mais à ce moment précis, je m'en fichais. J'avais comme une boule au ventre. Allait-elle accepter de me parler? de tourner la page? Allait-elle même daigné se tourner? Ou alors m'ignorer? La pression montait, la nervosité prenait peu à peu possession de mon corps.code by biscotte
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