Peindre l'air du vent
ft. Annalynne Malcolm
« J’accepte de ne pas tout savoir et reste ouvert à toutes les occasions d’apprendre. »
Alors que mes foulées gagnent en rapidité, j'ai la surprise de le voir arriver à mon hauteur. Et j'en devine à ma question un brin taquine que ce fameux rythme, il le tient, et qu'il relève le défi que j'ai décidé de lui lancer de façon détournée. Les secondes s'étiolent un instant, tandis que nos souffles se mêlent au vent, en silence, parce que je me sais des moins causantes, je n'y peux rien. Je suis comme ça, et ce depuis toujours, sûrement à jamais. Personne ne s'en est jamais plaint. Il fini cependant par brisé cette drôle de bulle dans laquelle on était enrobés. « Vous étudiez en quoi mademoiselle? » La discussion diffère de celle que j'ai avec les hommes habituellement, souvent bloquée dans des plans dragues déplacés au Nirvana, ou des conversations menées afin de contrôler le moindre de mes gestes, orchestrées par mon père, d'une main de maître. Alors succinctement, je laisse un rire s'échapper de mes lèvres, avant de lui faire la grande révélation, qui n'en est pas une, mais que je lui donne sur fond d'ironie, la même que j'ai utilisé avec lui, jusqu'ici. « Je n'étudie plus. » J'ai abandonné, ce serait peut-être correct de le préciser, mais ce serait aussi, un peu trop me dévoiler. « Mais ça fait toujours plaisir de savoir que vous pensez que je suis assez jeune pour le faire. » Après tout, étudiante, signifie quelques vingts ans, et non bientôt trente, ou tout du moins, j'en sais rien, c'est l'idée que je m'en fais. Mais je suis peut-être un peu démodée.
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