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Sur son dos, avec affection, je laisse ma paume le caresser, laissant une nouvelle fois ma marque sur sa peau, avant de me lever de ce lit qui nous est bien trop commun à présent. En récupérant mes affaires, trainant ça et là, je me décide à le laisser dormir encore, puisqu’il est rentré tard après mon propre service, à cause de son boulot, que je l’ai maudit de l’avoir fait, qu’entre deux disputes, il a fallu se réconcilier, je m’éloigne en direction de sa cuisine, où sur sa cafetière, engin qui date de la guerre, je laisse un post-it, amusée. « Faut remplacer cette antiquité. Boulot à 11h, passe quand tu auras émergé. » Un coup d’œil sur l’horloge digitale se trouvant sur le décodeur de sa télé, j’entrevois que j’ai encore presque trois heures avant de bosser. Alors je sors de son appartement, traverse le pallier pour accéder au mien et je me dirige dans la salle de bain, et en quelques minutes, je me prépare afin d’aller me défouler, puisque j’ai le temps. Prendre mon service aussi tôt n’est pas coutumier, à la vérité, c’est un horaire assez rare que j’essaie tant bien que mal d’éviter, mais parfois, le fait est que l’on n’a pas vraiment le choix. « Chacune son tour, Anna. » c’était bien ce que m’avait dit le patron avant de m’imposer ce timing à la con. Short, débardeur ainsi que baskets enfilés, je me regarde un instant dans le miroir afin de nouer mes cheveux en une queue de cheval que rapidement, je tresse pour être certaine de ne pas être gênée par cette chevelure que j’ai bien souvent du mal à dompter. Et c’est a pas rapides que je sors de mon appartement, attrapant un taxi à la volée, et lui demandant de me conduire jusqu’à un endroit où j’aspire à du calme avant de me perdre dans le chaos du Nirvana. Arrivée à destination, je paie mon voyage, et sortie de la voiture, je glisse dans mes oreilles une paires d’écouteurs branchés à mon cellulaire. Mode aléatoire activé, je commence à courir, petites foulées. Bien vite, je suis un sentier qui longe la rivière, mes prunelles attirées par ceux qui déjà sur l'eau s'amusent à pagayer. Un instant perdu, dans les abysses infernaux de ma vie. Un acte empreint de liberté, que je devrai surement commettre plus souvent. Courir pour oublier l’enfer délicieux dans lequel je me laisse graviter.
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