SANTWAN ৩ Just tonight, I will stay, and we'll throw it all away

Wayans aura beau se croire invincible, son corps commence à le lâcher. Ses poumons lui brulent la poitrine, sa respiration se saccade et menace de s’arrêter. Il a pris l’habitude avec le temps. Jouer avec ses faiblesses jusqu’à bien distinguer sa limite. Une fois même, cet idiot avait défié son corps en courant sur une trop longue distance pour gagner une course. Il avait fini par tomber dans les pommes à quelques mètres de la ligne d’arrivée. Aujourd’hui encore, l’eliot se teste et se pousse à bout. L’air froid lui brule la gorge, mais il continue son sprint. Ca fait plusieurs minutes qu’il court sur le vaste terrain, profitant de l’absence de tous individus pour se defouler. Il vient chercher l’air qu’il n’acquiert plus. Le garçon s’arrête, attrape une des rambardes qui délimitent le terrain mais s’effondre au sol. L’asthme est revenu. Le garçon n’arrive plus à respirer, ses poumons ne fonctionnent plus. L’avantage étant qu’il ne panique pas. C’est l’habitude prise au cours de ses dernières années. Sa main vient dans sa poche pour serrer la ventoline, mais elle ne trouve rien. L’energie qu’il met à agiter ses doigts dans le tissu le rend plus faible. L’eliot abandonne, pose sa tête sur le terrain caillouteux, et ferme ses yeux. Sa respiration est  bruyante, saccadé. Antwan attend que son système respiratoire reprenne son rythme normal. Le fraicheur du soir n’est pas là pour arranger son état. Ses survet ne le couvrent pas assez. .

Le jogging, paraît que ça fait du bien, paraît que c'est bon pour la santé et qu'on en devient accro. Que des paraît. Je n'avais jamais tenté pour ma part. A quoi bon ? J'étais pas la plus sportive du monde et en plus de cela, j'avais toujours eu un emploi du temps bien trop chargé à mon goût pour me permettre ce genre de loisirs à côté. Sauf que je ressentais vraiment une fatigue physique. Rien qu'en montant les escaliers j'étais essoufflée, je pouvais pas laisser ça. Je me devais d'être en pleine forme pour mon boulot, alors je m'essayais au footing depuis maintenant deux jours. C'était mon troisième soir. Je m'étais changée à la lowell house, short et débardeur, écouteurs sur les oreilles, queue de cheval. On dirait tellement pas moi. M'enfin, on fait avec. J'allais en direction du stade, prête à commencer mes tours de terrain, quand je vis quelqu'un à terre, en train de souffler. J'aurai pu en avoir rien à foutre, parce que voilà le mec il peut très bien reprendre de l'air tout bêtement, ralentir ses pulsions cardiaques ou quoi, mais y avait des mimiques faciales qui ne trahissaient pas. Et l'identité du jeune homme était importante et influençait énormément ma décision de venir vers lui. T'es en train de mourir Wayans ? Je restais debout, attendant une réponse.

Il tente de reprendre sa respiration. Inspire longuement. Expire tout autant. Il attend que son rythme cardiaque s’abaisse, que ses poumons arretent d’hurler à l’intérieur. Sans medoc, tout est plus compliqué. Ca aurait pu durer quelques secondes. Au lieu de ça, les secondes se transforment en minutes. Il en envisage cinq lorsqu’une voix l’aborde. Une voix qu’il reconnait malgré le vent qui s'attaque à ses oreilles. Sam. Quelle joie. Surtout dans son état. Il se redresse, se cale contre la rambarde et se tourne dos à elle. Sa respiration est toujours forte, irrégulière. Pas la peine qu’elle assiste à ses moments de faiblesse. « C'est ça. » Il ne veut pas d’elle. Leur projet les oblige à se voir, c’est suffisant. « Laisse moi.. » Peine t-il à dire entre deux souffles.  

Fallait pas être médecin pour comprendre que quelque chose clochait chez Wayans, sauf que je m'y connaissais justement pas assez pour faire un pronostic. C'était hard tout de même ce qu'il avait. La respiration était sifflante, son regard rouge, et y avait presque une panique qui se lisait. « C'est ça. » Au moins, il est toujours conscient, c'est déjà ça de pris. Je fronçais des sourcils, me mettant accroupie face à lui, commençant à être inquiète pour l'Eliot qui ne reprenait toujours pas un rythme normal de respiration. « Laisse moi.. » Okay, même pu la peine de réfléchir à ce stade là. Je sortais mon téléphone de ma poche, dans le but d'appeler les pompiers. Asthme. Evidence. Me dis pas que t'as pas été assez crétin pour partir sans ton médoc. Mon coeur se mettait à battre bien plus vite. Je me rapprochais de mon..... ex ami ? pour tâter son shot essayant de trouver de quoi l'aider. Mais t'es vraiment trop con toi. La vulgarité ne ressortait que dans des moments ainsi. J'appelais les pompiers.  

T'accroupies pas Celestine, ca sert à rien. Il n'acceptera l'aide de personne. Fierté oblige, plus haine contre la seule qui puisse lui apporter du soutien. Il préfère souffrir physiquement plutôt que de s'infliger une peine psychologique. Me dis pas que t'as pas été assez crétin pour partir sans ton médoc. Si. Il aurait juré l'avoir dans la poche, mais rien. Sa ventoline a dû s'échapper lorsqu'il a mis son jogging ou il ne l'a tout simplement pas transféré d'un pantalon à l'autre. Pourtant, Antwan est organisé et il sait très bien les sensations désagréables provoquées par l'asthme. Sam tâte ses poches sans gène. Il a envie de lui hurler de partir, mais rien ne sort. C'est fini, l'eliot n'arrive même plus à parler. Mais t'es vraiment trop con toi. La panique commence à l'envahir. Il ferme les yeux, respire bruyamment, plus rapidement. Il entend Celestine appeler les pompiers. Nan. il n'veut pas d'aide. C'est son problème. Il règle ça tout seul. Le garçon n'a plus de force. Il a mal partout, à la poitrine notamment. Les pompiers ne tardent pas à arriver. Le bruit des hommes s'avançant vers lui le tire de son sommeil naissant. 

Certains diront que le destin avait fait en sorte qu'on nous réunisse ce soir sur ce terrain, dans ces tenues. D'autres diront que le hasard est à la base de tout ça. Quant à moi, je me disais surtout que j'allais avoir toute la paperasse administrative à remplir à l'hôpital. Parce que ouai, j'allais l'accompagner. Come on, je connais aucun numéro de ses potes, je peux pas le laisser seul. Pis ptete que je devrais renseigner les médecins, même si je connais presque rien sur l'eliot. Les pompiers arrivèrent bien vite, prenant en charge un antwan inconscient qui m'inquiétait de plus en plus, faisant même naître des irrégularités dans mon battement cardiaque chose vraiment très rare. Foutu pouvoir du jeune homme. Le trajet en ambulance se passa très vite, le médecin comme prévu me questionna et je savais pas vraiment quoi répondre, préférant insulter dans tête le jeune homme allongé. Je me surprenais à tenir sa main quelques secondes, avant de la lâcher. J'ai pas le droit. Je restais dans la salle d'attente quelques dizaines de minute, avant qu'on m'invite à entrer dans la chambre où Antwan avait été installé.

Son corps finit par le vaincre. Ses poumons finissent par l’épuiser et le garçon tombe dans les pommes. Tout est noir jusqu’à son reveil dans une chambre d’hopital. Les lumières s’attaquent à ses yeux le faisant grogner. Il se découvre allongé sur un lit dans une pièce blanche. Il pense être seul jusqu’à c’qu’il aperçoive Celestine près de son matelas. Allez savoir pourquoi la lowell est restée à l’hopital. N’a-t-elle pas mieux à faire que regarder son ancien pote dans un état calamiteux. Ou alors c’est pour se moquer de lui ensuite. Choper le plus d’infos croustillantes et embarrassantes sur son état pour s’en servir par la suite. Il a du mal à penser que la gentillesse est à l’origine de sa presence. Antwan prefere penser qu’elle n’est qu’une garce, qu’elle n’a pas de cœur et basta. Ca résout vite les problèmes. « Ca fait combien de temps que j’suis là ? » Sa voix est faiblarde, son teint doit être livide. Il ne se sent toujours pas mieux malgré les medoc et l’état de sa poitrine.

Je ne savais pas pourquoi je restais auprès d'Antwan. Enfin non, la vraie affirmation était plutôt: je ne savais pas ce que j'allais dire à son réveil pour justifier le fait que j'étais toujours là pour le surveiller. Au fond de moi, j'étais consciente que jamais j'aurai pu le laisser tout seul à l'hosto. Après tout les médecins n'avaient pas pris la peine de contacter quelqu'un d'autre étant donné que j'étais là et je ne connaissais pas le code du portable d'Antwan pour appeler sa copine. Toujours perdue dans mes pensées, regardant les dernières infos politiques dans le monde, je ne vis pas l'Eliot se réveiller, mais l'entendis seulement quelques secondes plus tard. « Ca fait combien de temps que j’suis là ? » Je relevais aussitôt le regard, verrouillant mon smartphone. Il était réveillé. Il était livide surtout et ça se voyait d'autant plus qu'il était mat de peau. J'avais eu peur pour lui mais ma mère m'avait toujours appris qu'il fallait être rationnel. Il avait juste fait une crise d'asthme. Ce n'était pas si pire. Heureusement que j'avais été là surtout. Je regardais ma montre. Trois heures environ. DAAAMN, déjà trois heures. T'arrives à respirer ? Normalement, oui, avec tous les fils qui allaient partout dans son nez ahaha, mais voilà.

Il déteste sa position. Pas forcément à cause de Celestine. Il hait être faible tout simplement. Ne pas pouvoir se contrôler, être submergé par la douleur, par ses sentiments. C'est pourtant c'qui résume sa vie en ce moment. L'absence de contrôle. Ses yeux s'étonnent devant les propos de Sam. Pendant trois heures il était inconscient. C'qui veut dire qu'elle est présente depuis trois heures ? Antwan n'a pas le temps d’émettre des hypothèses qu'elle lui demande comment se porte sa respiration. « Ouais ça va. » Balaie l'interrogation en quelques mots. Il touche les fils du bout des doigts. Il meure d’envie de les retirer. Ses doigts se serrent sur ces derniers. « Comment on appelle les infirmières ? » Il n’attend même pas de réponse de la part de Célestine. Antwan observe et appuie sur le bouton qui semble être celui d’appel. Il presse plusieurs fois, se faisant insistant. Il veut se casser de l'hopital et rapidement.

Je voulais pas qu'il commente le fait que ça faisait trois heures que j'étais sur ce siège merdique, digne d'un hôpital public, mais malheureusement le plus proche pour les soins urgents qu'Antwan avait besoin. Alors oui, j'avais enchainé, essayant de me la jouer médecin en quelques sortes. M'bon, ça n'avait pas trop l'effet escompté. « Ouais ça va. » Voilà. Il en avait rien à foutre en fait que je m'inquiète de lui. Il était définitivement passé à autre chose je suppose après notre dernière conversation sur le terrain de monsieur santwan. « Comment on appelle les infirmières ? » Pas le temps de répondre à l'interrogation que l'eliot presse le bouton un bon paquet de fois, répondant tout à fait au cliché de l'héritier qui veut avoir tout et maintenant. J'aurai fait pareil. Quoique non, j'aurai ptete hurlé à la mort. Nan je déconne, je suis civilisée. Ils te laisseront pas partir. dis-je doucement, me levant pour aller à la porte regarder si y avait du mouvement. Calmes toi, y en a une. Je m'écartais pour la laisser passer. Monsieur Wayans, que puis-je pour vous ? Elle prenait le dossier de l'eliot au bord du lit, checkant alors toutes les données.