Je savais pas quoi dire, quoi faire. Je rendais les armes. J'étais en partie la cause de notre rupture et je devais m'en prendre à moi-même. Après tout, c'était moi qui était allé voir une autre femme quand elle a rompu. C'est moi qui ait cherché à panser mes blessures quand elle a préféré s'en aller plutôt que se battre et me faire l'aimer. Elle a réussi sur le long terme. Mais c'était trop tard, l'erreur était faite et.. maintenant, on se prenait cette réalité en pleine gueule. Mais en plus de tout ça, on se tapait l'horrible réalité de la perte de notre bébé. On allait être parents ensemble mais ce bonheur s'était transformé en cauchemar quand elle s'est mise à saigner et à le perdre. C'était dur, d'être dans cette pièce. J'étais fatigué et j'en pouvais plus. J'avais juste besoin d'air.. mais non, j'en revenais et la vraie vie reprenait son cours. J'avais attrapé le carton rempli de souvenirs, de cadeaux que je lui avais offert et j'en avais le coeur brisé. Ouais, j'avais supplié son nom. Ouais, je n'avais pas envie que ça se passe comme ça. Mais je capitulais, parce que je devais arrêter de la faire souffrir inutilement. Sauf que voilà, nous étions comme deux étrangers à présent. Elle était là, et j'étais là. Deux entités, complètement différentes, avec plus aucun lien. Sauf que voilà, elle s'était retournée, son regard avait croisé le mien et.. elle se dirigeait vers moi. Je posais la boite au sol et la voilà qu'elle avait sa tête contre mon torse, contre mon coeur, qui battait un peu trop vite, montrant à quel point la situation était déstabilisante. J'enroulais mes bras autour d'elle, la gardant à mes côtés. Rien ne sortait de nos bouches. On se disait au revoir, tout simplement. Un au revoir douloureux, certes, mais un au revoir sincère et sans cri.
(Rhys Ackerman)
“take a deep breath and remember who the fuck you are ”